mercredi 6 avril 2016

OVNI ou SETI, faut-il choisir ?


Ces deux acronymes OVNI et SETI semblent se rapporter à la même question, à savoir : la vie extraterrestre ?

OVNI pour objet volant non identifié, donc n’entrant dans aucune catégorie de vecteur spatial connu (fusée, satellites, sondes, etc.) et, ainsi, supposé provenir d’ailleurs, envoyé par une civilisation extraterrestre et SETI pour recherche d’une intelligence extraterrestre.

Civilisation, intelligence, c’est la même chose, non ? Eh bien malgré cette cause apparemment commune, entre les tenants de ces deux concepts, il s’est instauré un dialogue de sourds (quand bien même il existe).

Une barrière réellement fondée sur une incompatibilité rédhibitoire ? C’est ce que nous allons tenter de voir…




« Les maîtres de la pensée scientifique devraient accueillir avec bienveillance les plus humbles chercheurs de vérité. »

Sir William F. Barrett (1844-1925), professeur de physique à l’Université de Dublin.

Pour aussi paradoxal que cela puisse paraître, rares sont les ufologues - c’est comme ça qu’on désigne ceux que le phénomène ovni [soucoupe volante ou phénomène aérien non identifiés (PAN), peu importe)] intéresse à quelque titre que ce soit – qui portent la moindre attention à la recherche officielle des intelligences extraterrestres du programme SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence). Ils n’en voient ni l’utilité, ni la finalité.

De même, rares, très rares, sont les (radio)astronomes, engagés ou non dans la recherche SETI, qui s’interrogent sur la problématique ovni, si ce n’est pour en dénigrer les fondements et en nier la réalité.

Comment une telle situation absurde a-t-elle pu s’instaurer et perdurer depuis 50 ans ? Ce problème n’a cessé de m’interpeller.

Qu’est-ce que le SETI ?
En quoi consiste donc cette recherche des civilisations extraterrestres ?

Essentiellement en l’exploitation du postulat non prouvé et contestable selon lequel une civilisation extraterrestre dite technologique utiliserait les ondes électromagnétiques du type radio pour se faire connaître à distance. Une vision très naïve (1) qui peut expliquer l’échec constaté à ce jour.

Nicolas de la Cusa (1401-1464).
Le spectre électromagnétique radio est si large qu’il a, bien sûr, fallu en restreindre la zone de surveillance. Ainsi, selon les tenants du SETI classique, l’écoute des signaux électromagnétiques dans cette fourchette étroite devrait permettre de détecter un signal de ralliement d’éventuels extraterrestres du style : coucou, nous sommes là ! Un acte de foi qui se compare à la croyance religieuse ! Mais dont le côté technique a permis à une poignée de radioastronomes, ces spécialistes de la branche de l’astronomie qui a pour objet l’étude des sources célestes naturelles de rayonnement radioélectrique : quasars, restes de novae, de supernovae, sursauts gamma, etc., de se diversifier quelque peu (pour ne pas dire se divertir). Certaines émissions reçues pourraient être, en fait, artificielles diffusées par de lointains extraterrestres sédentaires mais communicateurs : un peu comme une station-radio ou bien un phare tournant analogue à ceux qui ponctuent nos côtes. But : attirer l’attention et éventuellement (?) échanger des informations. Cette idée de science-fiction s’est fait jour dans les esprits en droite ligne du principe de plénitude émis par Epicure il y a 23 siècles et autour de la notion de la pluralité des mondes habités émise par Nicolas de la Cusa en 1440. A l’état théorique jusqu’en 1959…



P. Morrison
G. Cocconi
C’est à cette date que se situe l’acte fondateur de SETI : une publication dans la revue « Nature » (2) d’un texte écrit par les physiciens Giuseppe Cocconi et Philip Morrison signalait qu’on avait déjà les moyens technologiques de la mise en pratique de cette idée de contact à distance avec d’éventuels extraterrestres : elle préconisait une écoute dans la zone de 1,420 mégacycles par seconde (longueur d’onde = 21 cm, raie d’émission de l’hydrogène neutre dite trou de l’eau) ; or, quelques astrophysiciens prirent cette proposition au sérieux et s’engouffrèrent dans cette variante de leurs investigations qui leur apportait quelque raison supplémentaire de rêver. 

Le pionnier en la matière fut l’astronome américain, Frank Drake (1930->), de l’observatoire de Green Bank (Virginie) qui, en 1960, s’adonna à une telle écoute… pendant 2 semaines seulement !! Il aurait fallu beaucoup de chance (3) pour que le début de cette nouvelle lubie de radioastronomes atypiques coïncide avec un coup de sirène du frère du cosmos, lequel n’était pas forcément celui visé (2 étoiles ciblées seulement). Jusqu’en 1978, le temps détourné d’un radiotélescope au profit du programme SETI, dont ce n’est pas la vocation de détecter les signaux artificiels mais plutôt d’étudier le rayonnement radioélectrique naturel des astres, ne dépassa guère quelques mois sauf en URSS où un groupe de passionnés y braqua un tout petit instrument de 25 cm de diamètre (celui de Drake faisait 25 mètres) et l’écoute de R. Dixon et al de l’Université de l’Ohio qui détecta le fameux signal « Wow » (4) en 1977.


Depuis ces temps héroïques, certes la technique a évolué mais pas la disponibilité des radioastronomes qui privilégient toujours d’autres objets d’études plus porteurs… comme la détection des exoplanètes (5).

Je n’ignore pas les programmes SENTINEL (1983, lancé par C. Sagan [1934-1996]), le META/SETI sponsorisé par S. Spielberg, dont l’analyseur de signaux multicanaux réussit à capter celui de la sonde Pioneer 10 déjà parvenue aux confins du système solaire, le SETI/MOP assisté par ordinateur (1990), le SETI/NASA (1992, lancé pour le 500ème anniversaire de la découverte de l‘Amérique par C. Colomb) qui n’ont tous abouti à rien, les rares événements différant suffisamment des fluctuations du hasard étant seulement mentionnés pour justifier de nouvelles études et des fonds à leur allouer.

J’ai suivi aussi le coup d’arrêt officiels aux projets SETI, les financeurs jugeant cette recherche stérile, le désengagement de la NASA, l’appel aux particuliers pour dépouiller les données enregistrées et non examinées (singulière recherche en différé) et l’initiative de la SETI League (1996) qui ne fut pas plus couronnée de succès au point qu’aujourd’hui, en 2009, officiellement ne subsistent que quelques signaux candidats au sujet desquels il est difficile d’obtenir la moindre information. Et les ovnis dans tout ça ? Justement rien car ils sont hors champ, ils n’entrent pas dans le cadre de l’épure SETI. Pire même !

Pour les setistes (6) : ovnis sujet tabou ?
Les livres traitant de SETI consacrent généralement très peu de place au phénomène ovni (7). Et malheureusement c’est trop souvent pour évacuer la question comme un enfantillage comparé au sérieux académique de tout ce qui touche au SETI.

Dans sa tentative d’explication de l’absence des ET sur Terre (paradoxe de Fermi), M. H. Hart, par exemple, n’y va pas par quatre chemins en évoquant brièvement l’hypothèse ovni : puisque très peu d’astronomes, écrit-il (8), croient à l’hypothèse ovni, il ne semble pas nécessaire de discuter mes propres raisons de la rejeter. Voilà une désinvolture qui ne fait pas honneur à son auteur lequel semble oublier l’un des devoirs fondamental de la science : étudier tous les faits même si la majorité des scientifiques ne s’y intéressent pas !

Quant à l’argument longtemps avancé pour nier l’existence des ovnis à savoir : les astronomes n’en voient point bien qu’ils soient les mieux placés pour le faire !, il ne vaut plus depuis que l’on sait que cette assertion est totalement fausse (9) à tous les niveaux.

D’abord, il est normal que les astronomes, dans l’exercice de leur profession (donc à travers leur télescope), ne voient pas beaucoup d’ovnis. Comme ils ne voient pas non plus beaucoup d’avions et pourtant ceux-ci existent bien ! Leurs instruments ne sont pas faits pour ça. Braqués au loin, ils sont atteints de presbytie et, de plus, ne couvrent qu’une petite fraction du ciel (10).

Par ailleurs, il a été vérifié que les astronomes voient des ovnis : ils appellent ça des UBO (objets brillants non identifiés) (11). Les archives de l’astronomie en comptent toute une liste d’exemples en provenance des professionnels et des amateurs. L’ennui, c’est qu’ils ont peur d’en parler craignant pour l’avancement de leur carrière (12).

De plus, une enquête de l’A.A.S. (Association américaine d’astronomie) en 1977 (13) a montré que les astronomes voyaient à l’œil nu (c'est-à-dire hors travail) plutôt plus d’ovnis que l’homme de la rue, ce qui paraît fort naturel. De même la fiabilité de leurs observations est au-dessus de la moyenne.

Donc, aujourd’hui l’argument astronome anti-ovni ne tient plus, ce qui n’empêche pas, hélas, que tout débat (TV ou autre) sur les ovnis se doit la participation d’un exemplaire de cette noble profession. Mais, il est choisi plutôt pour son débit vocal (ce qui a pour effet de minimiser le temps accordés aux témoins d’ovnis) que pour son expérience du phénomène, comme on a pu le constater lors d’une émission récente de France 2 consacrée à la question (14)…

L’avis ufologique des pionniers du SETI
I. S. Shklovskii (1916-1985).
Dans un livre (15) consacré aux pionniers du SETI et publié en 1990, David W. Swift, professeur de sociologie (!) à l’Université de Hawaï, avait interviewé 17 grands noms associés au SETI depuis les Morrison et Cocconi jusqu’à Paul Horowitz en passant, bien sûr par Drake, R. Bracewell, I. S. Shklovskii, N. Kardashev et F. Dyson : des Américains en majorité, mais aussi des Suisses, des Russes et des Japonais ; aucun Français, soit dit en passant, montrant le rôle secondaire joué par notre recherche nationale dans ce domaine malgré les rodomontades de certains astrophysiciens ou assimilés de notre pays se piquant d’un avis sur le SETI au détour d’un livre ou d’une émission sur les ovnis, précisément, là où leur présence comme rabat-joie est quasiment incontournable aux côtés du sociologue de service.

En fait, D. W. Swift avait proposé à ces pionniers du SETI une liste de questions dont l’une était : Que sont les ovnis ?

Certains avaient pu échapper à la question piège puisque leur réponse n’est pas mentionnée – ni d’ailleurs la question : 6 sur 17 dont Morrison et Cocconi (16) (dommage !), Shklovskii (redommage !), J. Kraus (1910-2004) et P. Horowitz (pourquoi ?) physicien de Harvard engagé dans SETI depuis 1977.

Les réponses données sont édifiantes à plus d’un titre.

Honneur à F. Drake : il avait parlé des ovnis avant même la fatidique question ; pour lui, ils ne sont pas technologiquement crédibles ; la plupart sont des phénomènes naturels (météorites, par exemple) mal interprétés ; quant à leur pilotes débarqués au sol, pour les témoins, c’est quelque chose que le mécanisme de leur cerveau leur a concocté (combiné, confectionné). Et de déplorer cependant qu’aucun ovni n’ait jamais abandonné un artefact en cours de route, que les créatures (ET ?) n’aient jamais rien dit que nous ne connaissions déjà. Dès lors, il n’y a aucune preuve qu’un ovni soit le produit d’une autre civilisation intelligente. N’en déplaise à cet illustre seti-MAN, n’est-ce pas précisément dans la présence de l’ovni à notre voisinage que réside la preuve qu’il émane d’une supercivilisation ?

Bernard M. Oliver (1916-1995) : Je pense que si les ovnis avaient quelque chose à voir avec une intrusion non annoncée, nous en aurions une meilleure évidence que celle que nous avons ! (argument pauvre). M. Calvin (1911-1997) : Il n’y a aucune preuve qu’on en a vu ou qu’ils existent.

R. N. Bracewell (1921- 2007), qui ne croit pas à l’équation de Drake, pense que les ovnis ne sont que des rapports d’observation et il ne sait pas ce qu’il y a derrière !

N. Kadashev (1932-> ) à propos des ovnis : Je suis très sceptique ; il me semble qu’en principe, il est possible pour d’autres créatures de venir sur la Terre mais à mon avis, ce qui est décrit dans les journaux ne correspond pas à ça.

V. Troitskii (1913->) : Je suis sûr que les ovnis existent mais qu’il n’y a pas d’hypothèse satisfaisante pour les expliquer.

C. Sagan (1934-1996), connu pour son adhésion à la thèse ovni (17) dans sa jeunesse (une erreur ?) qui reconnaissait comme du temps perdu celui qu’il avait passé à étudier la question ovni (il fut notamment au bureau consultatif du Projet Blue Book), confirmait sa croisade anti-ovni subséquente.

Pour F. Dyson (1923->), grand théoricien anglo-américain du SETI allait même jusqu’à qualifier les ovnis d’animaux mythiques au même titre que le phénix et la licorne !

Le Japonais K. Sakurai (1933->) reconnaissait, lui, que l’intérêt pour les ovnis avait eu un impact positif sur le SETI et révélait que la moitié de l’association (SETI no Kai) qu’il a créée croit en l’existence des ovnis. Lui-même jugeait impossible de nier cette existence.

Enfin Jill C. Tarter (1944->), une autre figure du SETI, montrait sa grande ouverture d’esprit (18) en disant que l’univers est assez grand et assez mystérieux pour qu’il y ait des phénomènes dont nous ne sommes pas conscients. Néanmoins elle déclarait difficile d’assimiler les petits hommes verts à des voyageurs ET interstellaires.

Concernant les autres réponses à la question des ovnis, elles se situaient autour des fausses interprétations de différents phénomènes ; pour : P. Morrison, ovnis = phénomènes psychologiques ; C. L. Seeger (1912-2002), était partisan de la scission pure SETI/OVNI : Nous n’avons rien à voir avec les ovnis ; et J. Billingham (1930->), ancien directeur du NASA SETI Institute, ralliait cette catégorie de négateurs d’ovnis.

On voit donc que les grands pontes du SETI ne sont pas à ranger parmi les ufologues.

SETI vs OVNI
J’ai toujours entretenu d’excellentes relations avec les savants dits setistes ; n’étant à proprement parler ni un astronome (amateur), ni un ufologue, mon diplôme universitaire nord américain (docteur ès sciences physiques) a-t-il joué un rôle de sésame ? Il les incitait en tout cas à quelque considération à mon égard, lorsque je les sollicitais. Et puis, j’étais un acheteur potentiel de leurs livres ainsi qu’un abonné obstiné de leurs revues ; c’est ainsi qu’une étagère de mes placards est remplie de documentation SETI (19) et j’ai toute une collection de lettres aux enseignes prestigieuses contenant les réponses embarrassées que j’avais reçues (20) à mes questions qui tournaient surtout autour des signaux candidats dont le recensement n’a jamais été vraiment fait avec passion et dont il fallait découvrir l’existence au détour de dissertations fort savantes mais peu propices à l’enthousiasme. Comme si la frange des radioastronomes impliqués dans SETI redoutait de découvrir l’objet de leur recherche, avec les conséquences pour l’avenir de l’humanité ! Tout à l’inverse des ufologues qui ne sont pas atteints par ces scrupules eux qui ont la conviction que l’accumulation des témoignages d’observation d’ovnis depuis 6 décennies est largement suffisante pour accréditer l’évidence que des extraterrestres sont en villégiature dans la banlieue terrestre.

De même, j’ai adhéré longtemps à la Société d’Astronomie de Saône & Loire (S.A.S.L.) qui, malgré à l’époque un Président largement ouvert à l’ufologie, préférait braquer ses instruments sur les corps célestes lointains plutôt qu’accommoder sur Mars ou sur la Lune pour y repérer quelque artefact laissé par un visiteur interplanétaire du passé ou du présent.

Ufologues vs SETI
Quant aux ufologues, ils jettent sur les résultats SETI un regard empreint d’une grande indifférence et rien actuellement incite à penser que ça va changer (21) : ils voient dans SETI une pure négation de leurs investigations concernant des milliers d’observations d’ovnis et en conçoivent une grande frustration si ce n’est plus.

Voici un petit échantillon de qualificatifs donnés par des ufologues au SETI : « écran de fumée », « cover-up », « bidon » (Flying Saucer Review), inutile (MUFON), etc. Les dépenses investies dans les différents projets SETI (publics et privés) sont comparées à l’absence de crédits pour interviewer les milliers de témoins d’ovnis ! D’habitude, les responsables de revues ufologiques sont même réticents à ouvrir leurs pages aux considérations du SETI ; ce n’est pas le cas de Didier Gomez et c’est tout à son honneur.

Pour en revenir aux cibles SETI écoutées sur la longueur d’onde de 21 cm, les ovnis sont à cet égard parfaitement silencieux (22) et, à ma connaissance, aucune de leurs communications n’est venue interférer dans le domaine des ondes surveillées. Peut-on en conclure que OVNI et SETI ne s’adressent pas aux mêmes extraterrestres ? C’est probable.

Ainsi, SETI s’intéresse-t-il à des extraterrestres qui ne sauraient être ceux qui viennent nous narguer dans leurs ovnis ?

En refusant de voir ce qui se passe de près pour porter ses regards (ou ses oreilles) à plusieurs années-lumière, les radioastronomes ont fermé la porte à un dialogue possible avec les ufologues.

De la sorte, on risque encore longtemps de devoir choisir entre OVNI et SETI, ne serait-ce que par la nécessité de s’interroger sur quelque chose que nous ne comprenons pas : le phénomène ovni. A mon sens, cette quête a plus d’importance que la captation d’un signal lointain dont on pourra toujours discuter à l’infini l’ artificialité tant il peut être incompréhensible à notre entendement.


Notes et références :
1/ P. Kohler (1945->), astronome, écrivait dans Phénomènes Spatiaux n° 40-1-2, en 1974 : pour les civilisations évoluées, la radio est peut-être une technologie aussi désuète que le sont pour nous le tam-tam des Africains ou les signaux de fumée des Indiens.

2/ G. Cocconi & P. Morrison, Searching for Interstellar Communications, Nature, vol. 184, pages 844-846, 19 septembre 1959. Ce texte de deux pages était inséré entre un article sur la prédiction électronique de formation des essaims d’abeilles et un autre sur le changement métabolique induit par les rayons X sur les globules rouges sanguins ! Cocconi (1914-2008) et Morrison (1915-2005) étaient professeurs de physique à la Cornell University, à Ithaca, New York.

3/ La chance et toute l’ingénuité d'un Frank Drake pour croire avoir mis dans le mille le premier jour, dans le cadre du projet OZMA - le bien nommé du nom du pays imaginaire d'Oz… inventé en 1900 par l’écrivain L. Frank Baum (1856-1919).
Le 8 avril 1960, sur 1420,4 mégacycles, visant Epsilon Eridani, étoile semblable à notre soleil et située à 14 années lumière, n'avait-il pas aussitôt enregistré - comme si en décrochant le téléphone vous obteniez votre correspondant avant même d'avoir composé son numéro - un signal pulsant d'origine manifestement artificielle qui ne dura que cinq minutes!
On pense aujourd'hui qu'il s'agissait d'un avion volant à haute altitude.

4/ Voir : Des solutions au paradoxe de Fermi comme s’il en pleuvait ! in UFOMANIA, n° 54, janvier-mars 2008.

5/ Le tapage médiatique qui est fait actuellement à propos du comptage régulier suite à découverte des exoplanètes (c'est-à-dire des planètes au-delà du système solaire) donne à croire qu’on se rapproche du jour où la grande nouvelle que nous ne sommes pas seuls dans l’univers sera acquise. Or, on ne peut rien espérer de tel par les techniques actuelles : astrométrie, imagerie, transit, chronométrage, etc. ; et cet égrenage une par une de ces planètes risque de nous amuser encore des décennies sans amener d’autres conclusions que celles déjà connues depuis un demi-siècle à savoir que 10 % des étoiles doivent avoir un système planétaire ! Notre limite de détection évaluée à quelques centaines d’années lumière (mettons 500)* et le fait que cela correspond à un nombre de l’ordre de 2 000 000 étoiles (2 millions sur 200 milliards dans la galaxie), on n’a pas fini le décompte ! Quant à la probabilité de vie, si elle varie de 10-2 à 10-15, avec 350 exoplanètes détectées à ce jour en 13 ans, cela implique entre 0 et 3 vies possibles. Quant à l’intelligence, on a estimé à 10 % les vies qui y conduiraient ; ainsi dans le cas le plus optimiste c’est dans 20 ans au mieux – et au pire jamais ! - qu’on peut avoir repéré une planète type Terre par ces méthodes de détection des perturbations des caractéristiques des astres par un compagnon obscur ! Et ce, bien sûr, sans avoir les moyens d’aller vérifier sur place !



* je sais, il existe déjà une méthode permettant une détection beaucoup plus lointaine (supérieure à 10 000 années lumière) mais discerner à une telle distance la présence d’une vie relève de la pure utopie.

6/ appelés encore seti-men : hommes SETI.

7/ Une exception française est l’ouvrage de J. C. Ribes et G. Monnet : La Vie extraterrestre publié chez Larousse en 1990 qui comprend un long chapitre entièrement consacré aux ovnis (24 pages/190).

Une autre plus récente : le livre de Christel Seval, Extraterrestres : Contact et Impact, Editions Le Temps Présent, 2008. A saluer.



8/ Ben Zuckerman & Michael H. Hart, Extraterrestrials, Where are They ?, Cambridge University Press, 1995. Première édition : Pergamon Press Inc., 1982.

9/ voir Michel Granger, Pourquoi les astronomes ne voient-ils pas d’ovnis, Revue de l’ALEPI (Association Louhannaise des phénomènes Inexpliqués), n°4, février 1995. Le phénomène ovni n’est pas astronomique mais météorologique, comme l’avait bien dit A. Michel (1919-1992) !

10/ En 1968, tous les télescopes en service dans le monde ne couvraient qu’un pourcent du ciel (11) ! Certes, ce chiffre doit être supérieur aujourd’hui, mais la portion actuelle du ciel en observation est encore minime.

11/ C. Sagan & T. Page, UFO’s A scientific Debate, Cornall University Press, 1972.

12/ Edward Ashpole, Where is everybody ?, Sigma Press, Cheshire, GB, 1997.


13/ Enquête publiée seulement en 1994 (n’avait-on pas osé le faire avant ?) in Journal of Scientific Exploration par Peter A. Sturrock : Report on a Survey of the Membership of the American Astronomical Society concerning the UFO problem : part 1 à 3, spring-autumn 1994.

14/ C’est au cours de ce navrant épisode (émission basée sur le scandale !) – un de plus ! – que l’incontournable géo-trouve-tout du PAF, J. Bonaldi, a évoqué une pseudo-confusion d’un ovni avec… un pigeon !! Affligeant. Le scandale en l’occurrence c’est bien de prendre les téléspectateurs pour des pigeons !

15/ David W. Swift, SETI Pioneers, Scientists Talk About Their Search for Extraterrestrial Intelligence, The University of Arizona Press, Tucson.

16/ Pour G. Cocconi, lors de l’interview réalisée par téléphone en février 1983, la question sur les ovnis avait tout simplement été oubliée !

17/ Notamment dans son livre écrit avec Shklovskii : Intelligent Life in the Universe (1966), où il disait avoir devancé Von Däniken à propos des éventuelles visites des ET dans le passé !

18/ Interviewée en 1990 pour le magazine OMNI, elle avait eu du mal à garder son sérieux en évoquant la visite au centre Ames de la NASA où elle travaillait d’un homme apportant les documents sensés prouver son origine extraterrestre et qu’il avait été impossible d’emprunter ou de photocopier…

19/ Parmi lesquels : Cosmic SEARCH, SETIQuest, SETI News, Bioastronomy News, Serendip Newsletter, SearchLite, Signals, etc. Cette énumération est mise ici au cas où un ufologue serait demandeur de photocopies d’articles dans ces revues auxquelles j’ai normalement accès. Je fais partie, en outre, depuis les années 1970 de la Planetary Society et reçois son Planetary Report et de la National Space Society et reçois sa revue AD ASTRA qui parle épisodiquement du SETI. A noter que AD ASTRA succéda en 1988 à la revue Space World, laquelle était éditée depuis 25 ans par le soucoupiste Ray Palmer (1910-1977) ! J’ai même fait connaître UFOMANIA en 1999 à la représentante en France de la SETI League !

J’avoue avoir bémolisé mon intérêt pour les recherches SETI – et arrêté certains frais de cotisation - suite à deux événements : celui de la « déclaration de principe » (édictée en 1989 mais confirmée) qui, en cas de détection d’un signal vu comme artificiel différait d’au moins 10 ans la divulgation de l’information au grand public, laps jugé nécessaire pour la « labellisation » scientifique d’un événement aussi considérable à l’encontre de la tranquillité de l’humanité. La « validation » doit se faire sous l’égide des plus hautes instances en la matière : l’IAA et l’IAU qui définiront le moyen le plus adéquat pour répandre la nouvelle ! Par ailleurs, l’abandon d’un financement officiel des recherches SETI en 1994 par la NASA, suite au vote du sénat américain qui ne voulait plus financer un projet comparé à celui visant à démontrer l’existence du Père Noël (sic), n’incitait pas à l’optimisme pour cette prise en compte d’un signal éventuel. D’où ma relative prise de distance pour me tourner vers d’autres préoccupations.

20/ Rassurez-vous, ces courriers de réponse [une large proportion restait sans (20b)] à des lettres adressées à de grands noms du SETI me revenaient signés de sous-fifres ou de stagiaires : les officiants avaient mieux à faire qu’à répondre même poliment à un néophyte étiqueté ufologue de la France profonde !

20b/ Ce fut le cas de F. Drake, resté sourd à mes demandes. Par contre, j’ai une lettre de Michael D. Papagiannis et une de Donald E. Tarter fort aimable. En fait, j’avais un livre en chantier sur la question, lequel, mis sous le coude, restera inachevé pour des raisons toutes personnelles.

21/ Le compte rendu du colloque IAA ouvert aux ufologues donné par P. Ailleris dans le dernier UFOMANIA ne prête absolument pas à l’optimiste pour une éventuelle entente entre ufologues et setistes. L’AIAA (American Institute of Aeronautics and Astronautics) avait déjà créé une sous-commission ovni en 1967 préconisant un travail modéré, mais continu et scientifique sur les ovnis. Où en sont les résultats plus de 50 ans après ?

22/ Si les ovnis n’interfèrent pas avec les écoutes SETI, ce n’est pas le cas pour d’autres technologies terrestres toutes triviales ; en 1995, le petit monde du SETI fut mis en émoi par un signal régulier capté dans la bonne zone par des setistes californiens usant à distance de l’observatoire australien de Parkes (près de Sydney). En fait d’extraterrestre, il s’agissait d’un four micro-ondes qui était fautif : celui utilisé dans la cantine par les salariés de l’observatoire situé à l’étage en dessous !



Publié dans UFOMANIA Magazine, n° 59, juin 2009.



































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