dimanche 18 décembre 2016

L’alchimie : superscience ou vestige d’une ancienne civilisation ?

JACQUES CARLES et MICHEL GRANGER

Il pourrait sembler paradoxal que la science moderne, après avoir acquis ses lettres de noblesse en accumulant des milliers de faits et en homologuant une multitude d’expériences, revienne aujourd’hui à des hypothèses formulées il y a plusieurs millénaires. C’est ainsi que l’on sait que Démocrate parlait déjà, bien avant l’ère chrétienne, d’atomes et qu’il envisageait que la Voie lactée était formée d’innombrables étoiles, ce qui conférait cette blancheur laiteuse à la région du ciel où on l’observe. Les Egyptiens, construisant le temple d’Edfou et installant de longs mâts en cuivre pour briser l’orage étaient à cent lieues de penser que Benjamin Franklin « inventerait » le paratonnerre trente siècles plus tard…

Il existe une foule d’exemples de ce genre dans tous les domaines scientifiques, mais d’autres faits plus troublants sont restés inexpliqués et même inexplicables à l’heure actuelle. Il semble donc naturel que les scientifiques armés de leur matériel ultramoderne s’attaquent à ces bastions de la connaissance.
L’Île de Pâques, dans le Pacifique, est un cas typique. On peut y voir près de six cents statues gigantesques de plusieurs dizaines de tonnes dont il est impossible de formuler la provenance et la manière par laquelle elles furent érigées. Dans les Andes on a retrouvé des sculptures d’animaux de l’ère secondaire et des ports de mer à six mille pieds d’altitude ! Les Mayas utilisaient, en plus du calendrier basé sur l’année solaire, un calendrier basé sur l’année vénusienne de 584 jours…
Plus on s’enfonce dans le temps et plus les faits fantastiques se multiplient. Cependant notre histoire est limitée : au-delà de 6000 ans on ne sait que des généralités, le plus souvent d’ordre géologique, et pourtant il est certain que l’homme existe depuis un nombre inconnu de siècles.

L’alchimie : une science ?
Il semble que sur terre les civilisations se font et se défont, qu'elles évoluent dans le temps et dans l'espace. Il est possible que des civilisations plus avancées nous ont précédé sur terre et qu'à notre tour nous tendons vers une supercivilisation. Malgré l'apocalypse d'une ancienne civilisation, certaines bribes, certains aphorismes, certaines conclusions auraient pu échapper au déluge universel et se perpétuer. Les Incas, les Egyptiens, les Chinois n'ont peut-être utilisé que des recettes ou des résultats d'une science passée qu'ils ne comprenaient pas mais qui leur était parvenue par tradition et s'était enrobée de considérations mystiques et religieuses.
L'une de ces sciences ou doctrines, celle qui nous serait la mieux connue, retransmise depuis des siècles sans subir d'évolution et que l'on retrouve sous des formes très voisines dans les mondes orientaux, arabes ou européens, est l'alchimie.
L'alchimie ne se développe pas, elle se transmet. Rien de nouveau n'est découvert. C'est l'« adepte », qui a appris son savoir d'un « maître », de chercher à réaliser le « grand œuvre », toujours pour un moyen immuable. Le grand œuvre c'est l'obtention de la pierre philosophale (ou poudre de projection) qui permet de transmuter les métaux vils en « or plus fin que celui de la minière ».
Cependant le but essentiel de l'alchimie n'était pas la transmutation des métaux en or, mais bien la transmutation de l'alchimiste lui-même. Le véritable alchimiste méprisait et méprise encore (car il en existe toujours) celui qui œuvre dans un but intéressé.

Les adeptes modernes de l'« art sacré »
Le 20ème siècle est sceptique mais il est aussi curieux. De nos jours, les rééditions et traductions de textes alchimiques connaissent des succès non négligeables. Les espoirs entrevus par la physique et la chimie d'aujourd'hui trouvent leur pendant dans l'alchimie. Mais cette curiosité ne peut demeurer passive devant cet inconnu surgi du néant. C'est pourquoi il existe encore de vrais alchimistes oeuvrant contre vents et marées, disséminés de par le monde et de plus en plus recherchés. Un pays comme l'URSS n'hésite pas à prospecter l'Europe afin de les localiser et à leur offrir des bonnes conditions de travail.
Contrairement à ce que l'on pense, les alchimistes actuels sont des gens très sérieux qui, pour fuir le halo de charlatanisme qui les poursuit, évitent toute publicité et s'entourent du secret le plus complet. L'un des plus célèbres alchimistes du 20ème siècle est aussi peu connu et auréolé de légende que l'était Paracelse ou Basile Valentin au Moyen-Âge. Il a écrit sous le nom de Fulcanelli et son ouvrage le plus célèbre « Le Mystère des Cathédrales » est toujours une énigme. Personne ne sait qui a été Fulcanelli, s'il est mort ou encore vivant. Il existe une société secrète « les frères d'Héliopolis » qui a été au second siècle après J.-C. à Alexandrie et dont Fulcanelli était un initié ; une telle société serait susceptible de détenir les traditions et les techniques les plus anciennes qui associent l'expérience scientifique et l'expérience spirituelle.
Parmi les alchimistes prémodernes, on peut citer l'étrange personnage français qu'était Tiffeneau. Celui-ci, le 8 mais 1854, révéla devant l'Académie des Sciences de Paris certains résultats de ses expériences menées à Guadalajara, au Mexique, où il aurait préparé de l'or artificiel par une technique dérivée de l'alchimie. Selon lui, une explication rationnelle pourrait être l'action catalytique du rayonnement solaire au Mexique et la possibilité que certains rayons cosmiques traversant la terre possèdent une intensité et une énergie qui varient avec le temps et les sites géographiques, rendant impossible la répétition de l'expérience jusqu'à ce que ces conditions s'y prêtent de nouveau. Un phénomène qui apporte de l'eau au moulin de Tiffeneau est celui observé par le professeur Bruno Rossi, aux Etats Unis, en 1957. Des particules d'une énergie considérable, venant peut-être d'un autre monde, furent détectées dans un rayon de trois miles par des centaines d'appareils enregistreurs.

La croyance en l'unité de la matière
Bien que les « souffleurs » (alchimistes non initiés qui cherchent au hasard) aient permis de faire des découvertes valables, celles-ci ayant servi de base pour notre chimie moderne, l'obscurité des écrits « hermétiques » et la vague de rationalisme du siècle dernier, tout en ayant permis à l'ensemble des sciences de faire un bond gigantesque, ont malheureusement exagéré les contradictions et les aberrations des travaux alchimiques. Ceux-ci furent pendant longtemps complètement discrédités et considérés comme un assemblage d'absurdités et de folies. A présent, on se rend compte qu'une folie persistant avec tant de force pendant des siècles doit être étudiée avec sérieux, même si cela doit révéler jusqu'à quel point l'humanité peut déraisonner.
De nos jours, des équipes de savants ont commencé l'étude critique et encyclopédique de l'alchimie ; certains faits se dégagent déjà tels que le chiffrage de certains textes alchimiques. Plusieurs grimoires ne sont que des cryptogrammes qu'il reste à traduire en langage clair, ceux-ci étant constitués d'une grande quantité de symboles qui n'étaient accessibles qu'à un petit nombre d'initiés. Depuis les débuts de la physique nucléaire, et plus récemment à la suite des observations du Français C. L. Kervran dans le domaine de la biologie, il est devenu évident que des transmutations sont possibles et que l'unité de la matière n'est plus une légende mais une réalité scientifique.
Sur le même plan, les alchimistes décrivaient également la façon d'obtenir l'élixir de longue vie, ce procédé consistant en une série de distillations de l'eau et ensuite en une incorporation intime de certains sels métalliques. Aujourd'hui, on a mis en évidence le fait que le vieillissement pouvait provenir de l'accumulation de l'eau lourde dans les tissus. L'élixir de longue vie serait donc une substance capable d'éliminer l'eau lourde.
Pourquoi alors notre science actuelle serait-elle la seule technique permettant la vérification des résultats déjà décrits par les alchimistes ? Des hommes (ou, devrait-on dire, des êtres humains ou non, terrestres ou pas) ont-ils déjà découvert les secrets de l'énergie et de la matière dans un passé sans fin ?
Un passé ayant connu une brillante civilisation, aux techniques et philosophies très avancées mais différentes des nôtres, aurait-il réussi à nous transmettre un peu de son savoir malgré les cataclysmes géologiques, climatiques ou autres, par le biais d'une science traditionnelle et mystique ? Notre propre civilisation, au seuil de connaître un prodigieux épanouissement, se met à douter de son « exclusivité » et cherche à interroger le passé d'une façon scientifique afin de trouver peut-être un moyen de percer le mystère de son essence, et de nouveaux outils pour forger son avenir.

Ce texte, écrit en collaboration avec Jacques Carles, parut dans la page « sciences » du journal La Presse de Montréal, le samedi 13 septembre 1969.

Il constitue un préambule au livre que nous avions en projet comme coauteurs et qui, écrit en 1969-70 à Montréal alors que nous étions thésards, parut en août 1972 chez Albin Michel à Paris sous le titre : L’Alchimie, superscience extra-terrestre ? On y retrouve d’ailleurs la fin de l’article en dos de couverture.




Traductions :
En portugais 1973.
En espagnol 1974.






En grec 1978.

En espagnol (poche) 1977.















vendredi 2 décembre 2016

Mutilations de bétail en Amérique… et ailleurs


Depuis plus de 20 ans, il se passe sur le continent nord américain quelque chose de bizarre qui défie la raison et mystifie la population rurale : des milliers de bestiaux, animaux de prairies, paissant en liberté ou en enclos - vaches, taureaux, génisses, bouvillons, veaux, chevaux, etc. - sont retrouvés morts, dans les prés et les champs, exsangues, avec des organes essentiels manquants : oreilles coupées, yeux désorbités et emportés, mâchoire écorchée à vif, mais aussi mamelle découpée sans entamer les tissus sous-jacents et surtout organes sexuels mâles et femelles excisés prélevés et certaines parties internes extraites.

Qui se livre ainsi impunément à cette vaste opération de vivisection sélective - quelques cas, rares, avec des survivants, qui ne le restent généralement pas longtemps, indiquent que les blessures sont portées sur la bête encore vivante - qui commet ces actes de torture, d'une inadmissible cruauté, infligés directement sur le terrain sans laisser la moindre trace alentour (même dans la neige) et dans quel but ?

Sûrement pas des gastronomes fins gourmets puisque toute la viande de catégorie A ainsi disponible est gaspillée et livrée à la merci des animaux et oiseaux nécrophages ou bien vouée très vite à la pourriture sauf quand la température basse en permet la conservation des semaines durant, là justement où les sociétés d'équarrissage sont encore peu sollicitées.

Cette grande interrogation est le sujet de l'ouvrage que je livre ici à propos de ce Grand Carnage, comme je l'ai intitulé tout d’abord. Par-delà les faits irrécusables avec lesquels j'ai déjà pu alimenter une impressionnante banque de données (plus de 2500 cas documentés), Etats par Etats, années par années, ce qui permet d'en mesurer la propagation quasi pandémique, par-delà les pièces à conviction, objets macabres du litige, jonchant les herbages et les pâtures, les carcasses disséquées puantes et bourdonnantes de mouches, les photos sanguinolentes largement reproduites dans les médias, l'aspect insensé du phénomène a de quoi nous surprendre et nous interpeller.

Car rien encore de semblable ou apparenté n'a été constaté en Europe ni en France (mon livre le démontre, preuves à l'appui). Heureusement. Mais nous ne sommes pas à l'abri de ces mystérieux mutilateurs fantômes non identifiés.

Après avoir retrouvé les phénomènes précurseurs en la matière - voleurs de bétail du siècle dernier et affaire Snippy datant de 1967, toute emblématique car contenant déjà en condensé la globalité des caractéristiques de ce qui se développera au niveau du continent entier (un seul Etat américain épargné et une seule province au Canada, la « Belle », je brosse un panorama rapide des différentes vagues de mutilations de bétail qui ont secoué les Etats du Midwest depuis trois décennies (une énumération exhaustive serait trop longue et fastidieuse). Et ceci jusqu'à aujourd'hui en l'an 2001 car, malgré une enquête officielle, des milliers de cas avérés (cadavres exsangues, nauséabonds quand découverts longtemps après la mort, animaux rescapés voués à l'euthanasie ou au dépérissement), des centaines d'autopsies, des milliers d'analyse de prélèvements de tissus en laboratoire, le mystère reste entier, absurde mais persistant.

Depuis 2 décennies, les constantes sont toujours les mêmes, le modus operandi semble immuable, comme si rien ne pouvait en arrêter son inexorable persistance. Au grand dam des éleveurs confrontés, la plupart, à de telles atrocités dont ils ne peuvent justifier la nature avec les moyens du bord, à savoir les aléas des élevages (le plus souvent très éloignés des fermes, mais parfois aussi aux portes de leurs barrières sans que les chiens de garde n'aient aboyé moindrement), mais encore la tradition séculaire des incidents qui se produisent immanquablement dans ce milieu semi-sauvage que constituent certains lieux de pâturage quasi non surveillés.

Diverses tentatives d'explications ont été avancées. Elles vont de l'acte naturel de prédation par les nécrophages des prairies américaines : coyotes, écureuils, busards, etc., aux théories les plus extravagantes en passant par un acte délibérément fomenté pour des raisons les plus obscures. J'essaie d'en négliger ni privilégier aucune étant donné que je ne connais personne - ni moi-même - qui ait la clé de l'énigme. Ceux qui se l'approprient pour ouvrir la porte à leurs fantasmes seront plutôt négligés par rapport à ceux qui cherchent rationnellement une solution, comme moi en s'interrogeant.

Pourquoi les prédateurs autochtones du Montana, par exemple, auraient-ils brusquement changé leurs habitudes alimentaires dans les années 70 puisqu'ils existaient bien avant, tout aussi nombreux ? Jamais personne n'avait constaté ce type de sévices inconnus infligés à ces malheureux bestiaux avant cette époque. Les dents des opossums se sont-elles aiguisées comme des rasoirs au point de laisser les mêmes traces que les couteaux ? Certaines mâchoires se sont-elles échauffées au point de cautériser spontanément les blessures de morsures faisant penser à des coupures laser par bistouri ? Les petits animaux sauvages ont-ils soudainement changé leurs us et coutumes de subsistance pour s'en prendre maintenant à certains organes pas tellement comestibles : oreilles, queue, peau arrachée en plaques, etc. ?

Kenneth Rommel (1925-2012)
Un passage en revue des possibilités à ce niveau, à mettre sur le compte de Mère Nature jouant son rôle d'assainissement du milieu rural si particulier livré à la faune sauvage, permet de dénoncer l'inanité des accusations officielles qui font porter le chapeau à des petits animaux sauvages bien incapables de telles exactions. L'enquêteur Rommel, le bien nommé, en retraite du FBI, a soulevé un tollé en dépensant l'allocation qui lui avait été attribuée en 1979 au cours de si peu d'enquêtes sur le terrain que, coupé des faits, il a émis en 1980 un avis contestable et contesté qui ne cesse d'être battu en brèche puisque ça continue depuis et avec des détails qui invalident ses péremptoires conclusions.

Les sacrificateurs d'animaux dans le cadre d'actes sectaires ont-ils changé de cible et d'échelle (ils étaient accoutumés à s'en prendre à de petites créatures) et multipliés leurs forfaits. On y a cru à une époque, avec la naissance possible d'une super-secte mais cette thèse est aujourd'hui abandonnée du fait que les rares humains pris sur le fait se sont révélé être de pâles et inoffensifs copieurs ou des malades obsédés et pervers en mal de sensations fortes.

L'hypothèse d'un projet secret gouvernemental visant à mener une étude environnementale à travers ces cobayes a aussi recueilli une certaine adhésion d'une partie de la population échaudée par les nombreux exemples de pratiques peu licites des autorités. L'idée d'ainsi disposer de prélèvements d'organes à peu de frais sur des animaux en quasi liberté pour cartographier l'effet de polluants éventuels chimiques, atmosphériques ou radioactifs a aussi séduit les écologistes et bien d'autres... mais sans déboucher sur une accusation en bonne et due forme, laquelle n'aurait manqué, Outre Atlantique, de susciter de vives réactions. On a parlé d'un Watergate bovin mais sans aller plus loin que l'invective gratuite. Les hypothèses sociologiques – crise de la viande, fraude à l’assurance, etc. – ont peu retenu l’attention.

L'éventualité qui a le plus fait couler d'encre est sans conteste celle qui veut voir dans ces mutilations de bétail les actions incompréhensibles d'êtres venus d'ailleurs (des extraterrestres). Ce sont les traces au sol autour des victimes et les lumières célestes non identifiées au-dessus d'eux qui ont donné quelque fondement à la fameuse thèse extraterrestre, laquelle, le plus souvent, est soit évoquée lorsque aucune autre n'est plus valable, soit quand l'absurdité des faits doit faire appel à une logique étrangère à la nôtre. Et il faut bien reconnaître que le Grand Carnage répond à ce critère d'absurdité patent dans lequel il se complaît depuis si longtemps au même titre que ces phénomènes fortéens que sont les ovnis et les cercles céréaliers.

Quelques projets récents pourraient apporter enfin un moyen de surveillance inédit : Internet, par exemple, avec l'espoir de prendre enfin un mutilateur sur le fait. Encore faut-il que quelqu'un mette sur pied cela. Pour l'heure, les actes inqualifiables se poursuivent dans l'indifférence la plus totale, à un rythme de quelques centaines de victimes par an, ce qui constitue un épiphénomène par rapport aux morts naturelles mille fois supérieures en nombre dans lesquelles il se dilue.

Il ne faudrait pas qu'ainsi, dans le temps, le Grand Carnage s'installe insidieusement dans un contexte qui l'assimile à un mythe moderne, une légende rurale en quelque sorte : c'est à dire une imagerie stéréotypée acceptée par fatalisme, parce que non expliquée, jouant sur le comportement psychosocial des gens qui y sont confrontés. Ce serait dommage alors que des faits se produisent encore et donnent une dernière chance d'élucider le mystère.


Première maquette de la couverture abandonnée

Une première version de ce livre est parue en 1986, publiée par l'éditeur Vertiges et diffusée par Carrère. Quelques semaines après sa sortie, l'éditeur a fait faillite. Et le livre n'a été en vente qu'un temps limité. Actuellement il est très recherché sur le marché de l'occasion. Seul un à-valoir correspondant à 1000 exemplaires a été payé à l'auteur. Carrère a confirmé qu'il n'a aucun droit de préemption sur une nouvelle                                              version.



Ce synopsis a contribué à la publication d’une version actualisée de cette enquête en 2003 sous le titre : Mutilations de bétail, en Amérique et ailleurs... 30 ans de mystère extraterrestre ?,  chez JMG Editions.