vendredi 3 février 2023

 

LA SAGA DE L’ECTOPLASME, Tome 1,

par Michel GRANGER édité par

LE MOUVEMENT SPIRITE FRANCOPHONE – LMSF (2020)


Par Michel GRANGER

Publié dans MONDE INCONNU n°411,octobre/novembre 2021.

Livre relié cartonné format A4, 923 pages avec 445 photos dont 200 environ de matérialisations complètes ou partielles.

Disponible sur https ://www.assokardec.fr (boutique) pour 28 euros + frais de port.



Dans ce premier volume d’un triptyque intitulé « La Saga de l’ectoplasme » (les deux autres tomes à paraître seront de la même taille), Michel Granger, investigateur psychique français indépendant, sympathisant spirite, restitue les résultats d’une longue enquête quasi exhaustive sur plus d’un siècle de ce qui est connu comme l’« ectoplasmie » : une faculté psychique exceptionnelle, jugée parfois « démiurgique », dont sont dotés certains médiums, opérant dans les cabinets spirites ou sous l’œil inquisiteurs de chercheurs plus ou moins officiels qui ont cherché à entériner leur pouvoir. Des médiums qui peuvent extérioriser hors d’eux-mêmes cette substance mythique, l’« ectoplasme », apte à apparaître sous un aspect vaporeux (fantômes), puis à se solidifier en une substance pâteuse, pour camper diverses parties du corps humain allant, dans sa forme la plus aboutie, jusqu’à une silhouette humaine complète indiscernable d’un corps physique et reconnu comme un défunt !

Ainsi, l’ectoplasme est une « substance » fascinante à plus d’un titre : quant à sa réalité, son mode de formation et l’implication « survivaliste » de sa nature. Elle charrie tous les fantasmes y compris chez ceux qui, par principe matérialistes et obtus, lui refuse le droit d’exister.

Grâce à l’accumulation des témoignages auxquels il a accédé parmi lesquels ceux d’une multitude de gens éplorés sous l’effet d’un deuil, tous convaincus par ce qu’ils ont vu et désireux de le faire savoir (des anonymes mais aussi des personnes de renom, des notables, des célébrité, des écrivains…), sous couvert des expériences des savants qui s’y sont intéressés – chercheurs psychiques indépendants, comités, commissions d’enquête, etc., lesquels ont effectué des tests officiels (les résultats - SPR, ASPR, IMI, NAS, etc. - seront rapportés dans le tome 2), en rassemblant toutes les opinions favorables et défavorables qui se sont exprimées sur la question, et y compris à travers même une expérience personnelle survenue le 18 mars 2006 dans un « cercle spiritualiste » britannique près de Scarborough, Yorkshire, l’auteur se sent autorisé à publier la première étude sérieuse contemporaine réalisée sur ce sujet.

Avant d’exposer les circonstances qui présidèrent à l’avènement du phénomène ectoplasmique :

- apparitions non encore labellisées dès 1871 avec le fameux médium D. D. Home,

- « baptême » en 1894 par un philosophe polonais en visite en France,

  • popularisation subséquente de son appellation (ectoplasme) par le prix Nobel français et métapsychiste C. Richet,

  • adoption par la communauté métapsychique et spiri(tualis)te du monde entier, suite aux « efflorescences » et membres surnuméraires et ébauches ombreuses de fantômes « en chambre » constatées avec le fameux médium italien Eusapia Palladino,

  • généralisation pendant cette période dite de l’« âge d’or de l’ectoplasme » dans la première moitié du 20ème siècle

il s’ingénie à repérer quelques phénomènes précurseurs dans la Bible, les mystères grecs, antiques, les textes traditionnels des Indes et de Chine et, plus récemment, dans l’alchimie médiévale et l’occultisme, etc., laissant entendre que cette aptitude médiumnique existe depuis toujours cachée derrière des phénomènes non reconnus comme tels. 

Ensuite, il passe aux premières observations dans le contexte du mouvement spiritualisme moderne avec, notamment, la croisade pour l’ectoplasme du romancier britannique A. Conan Doyle, père du célèbre détective Sherlock Holmes, et l’épisode mythique de Sir William Crookes confronté à un séduisant ectoplasme en la personne de la jeune Katie King, le tout relaté au plus près avec des photos exclusives de l’« esprit » matérialisé mais aussi sans concession sur certaines zones d’ombre persistantes qui seront abordées dans le tome 2 de cette étude à paraître fin 2021.

Ainsi, l’ectoplasme, issu du corps du médium, ne s’exhibe pas uniquement partiellement, en ébauches tronquées, inertes (mains, visages, bustes…), de même qu’il n’apparaît pas en entier figé, statique, immobile, robotique, mais il affiche tous les attributs de la vie : sensation de présence vis-à-vis d’un tiers, cœur qui bat, souffle de respiration, etc., jusqu’à posséder souvent la parole après le mouvement. L’historique de cette évolution pas toujours « linéaire » est retracée avec minutie, fournissant tous les éléments de référence à ceux qui voudraient en retrouver les termes originaux.


On comprend tout l’intérêt qui fut porté à cette chose inouïe qui semblait transcender toutes les limites des connaissances, allant jusqu’à provoquer un schisme parmi les scientifiques pro et anti. Le prix Nobel C. Richet eut cette formule à propos de l’ectoplasme : « Oui, c’est absurde, mais peu importe : c’est vrai ». Et l’ectoplasme, qu’il avait vu camper sa mère laquelle lui était apparue de cette façon, inspira à l’écrivain A. Conan Doyle en 1927 cette assertion : « L'ectoplasme est l'œuvre, comme le reste, du Créateur et nous devons présumer qu'il a fait de son mieux ».


La physiologie de l’ectoplasme est minutieusement examinée, notamment dans son processus d’extériorisation spontanée ou plus laborieuse avec l’identification de ses « sources » (bouche, nez, oreilles, etc., et même endroit plus intime, au point qu’on a parlé d’une sorte d’embryogenèse !), son développement instantané par les plus puissants médiums ou bien progressif (matérialisation commençante, ectoplasme naissant…) aux différents stades de son passage de l’état gazeux, transparent, à celui de « pâteux », par concrétion (formes plates prenant du volume) vers l’état solide où au toucher, il donne l’impression de la chair humaine voire celle de statues d’albâtre. Ses caractéristiques physiques sont inventoriées ainsi que les analyses effectuées de la « substance », hélas non conclusives. Y est même rapportée dans ce cadre « l’autopsie d’un fantôme » ! Sa durée de vie est étudiée (on a avancé que l’homme pourrait être un ectoplasme stable !). Son mode de réabsorption dans le corps du médium est aussi étudié finement (dématérialisation).


Un chapitre richement illustré est consacré à ses formes principales : mains, bras, pieds, visages, bustes et corps humains entiers (formes complètes matérialisées). C’est la quintessence absolue de l’ectoplasmie : ces fantômes entiers qu’ont « reconnus » nombre de témoins (un chapitre est consacré à ces identifications posthumes). Sans oublier que parfois l’ectoplasme s’ingénie à se modeler en animaux : oiseaux, papillons, chiens, chats, singes et même licorne !


Les capacités de douze grands médiums à effet physique de la période de l’âge d’or de l’ectoplasme (1870-1950) sont scrutées à la loupe dans ce premier tome quant à leurs performances en la matière : 5 hommes et 7 femmes.


Une brève incursion dans les cercles privés spiritualistes et spirites français dans la première moitié du cercle dernier, où sont organisées des défilés d’apparition, montrent combien on s’y adonnait au début du siècle dernier et un voyage en Amérique permet de découvrir que l’ectoplasme est aussi présent au sein des camps spiritualistes américains qui continuent aujourd’hui encore d’attirer de nombreux adeptes même si les phénomènes qui y sont rapportés sont souvent suspectés de fraude.


Dans le tome 2, la question des contrôles (neutralisation du médium pour qu’il ne puisse pas simuler) sera discutée et une large place sera consacrée aux preuves objectives (dont les fameux moules ectoplasmiques à la réputation peut-être surfaite) de même qu’un bilan sera fait sur les cas de fraude, hélas trop nombreux, cet aspect navrant des faits ayant compromis les études entreprises visant à valider l’existence de l’ectoplasme mais qui lui laisse une dernière chance de s’imposer non pas comme un mythe (une illusion ?) mais comme une réalité scientifique à part entière.

Ce premier tome se termine par la question fondamentale : l’ectoplasme a-t-il démontré la survie après la mort ? La question est difficile à trancher entre tous ces témoins convaincus de la survie de leurs défunts (des exemples édifiants et troublants sont donnés) et l’avis de personnages sceptiques moins enthousiastes. L’auteur se prononce lui-même sur sa position sur cette question délicate.


Un troisième tome (à paraître en 2022) montrera que l’ectoplasmie n’est pas morte à la fin des années 1970 comme on a bien voulu le faire croire, ni même à la fin de cette enquête bouclée en 2019 : elle reste encore d’actualité dans plusieurs pays : Grande Bretagne, Allemagne, Australie, Italie et dans les pays d’Amérique latine dont le Brésil où le spiritisme est considéré comme une religion. Avec une visite dans les cabinets de séances des médiums encore en activité depuis les années 1990 jusqu’à actuellement. Désormais sous le feu des redoutables caméras thermiques qui permettent de voir dans l’obscurité, leur persistance à oeuvrer permettra-t-elle de réhabiliter le phénomène et lui donner un statut officiel ? C’est le souhait le plus cher de l’auteur qui propose quelques pistes pour accréditer l’idée que l’ectoplasme pourrait se cacher dans diverses manifestations médiumniques contemporaines sans en prendre officiellement le nom, trop marqué par les scandales que le laxisme de certains expérimentateurs a permis à leur propre détriment.

Enfin, un panoramique des diverses explications avancées par chacune des parties, avec une privilégiée (celle de l’« ectoplasie vitaliste »), viendra clore cet épisode mémorable de la métapsychique et une étude de plus de 40 ans (l’auteur n’hésite pas à parler de « l’oeuvre de sa vie ») que le mouvement spirite francophone (LMSF) lui a permis de mener à son objectif : pouvoir la partager avec tous ceux que le sujet intéresse.