jeudi 14 avril 2016

GE(I)PAN : les motifs de déception d’un ufologue amateur.


Si l’on en croit certains, nous aurions en France, un groupe officiel « unique » d’études sur les ovnis en service depuis plus de 30 ans qu’on nous envierait  dans le monde entier ! La France serait, de la sorte, « à la pointe » dans l’élucidation de cette énigme des objets volants non identifiés (ovnis)
J’avoue que, si tel est le cas, cette révélation m’a échappé… Et ce, en tant qu’ufologue amateur.
C’est à travers mes diverses expériences personnelles vis-à-vis de ce groupe qui aboutissent au constat partagé par beaucoup que le GE(I)PAN a failli à sa tâche que je voudrais ici donner mon sentiment sur le rôle qu’a pu jouer l’officine ufologique du CNES… Un rôle beaucoup moins glorieux que cela aussi bien en France que sur l’échiquier ufologique mondial.


La France se serait ainsi dotée, dès l’aube de la problématique soucoupe volante des moyens d’étudier et de résoudre l’énigme posée par les mystérieux ovnis ? Belle déclaration d’intention, n’est-ce pas, d’ailleurs jamais revendiquée par le GE(I)PAN ? Malheureusement, ce noble projet se verrait contredit par les faits depuis plus de 30 ans !

Rassurez-vous, je ne vais pas me lancer dans le long historique de l’implication des autorités de notre Hexagone concernant les observations au-dessus de notre territoire d’objets volants sensés ne pas y être à travers les tribulations du GE(I)PAN/SEPRA.

D’autres s’y sont essayé avec plus ou moins de bonheur et de succès, la plupart d’ailleurs ne cherchant que ce dernier dans des livres documentés en sous main sur le dos du contribuable. Un sous-entendu qui n’a rien de populiste mais que je vois moi plutôt citoyen dans la mesure où nos services publics sont à disposition de tout le monde. Y. Blanc, responsable actuel, ne reconnaissait-il pas récemment que le GE(I)PAN n’était pas autre chose qu’une association ufologique publique (1) ; une association qui, comme ses consœurs privées, doit des comptes de ses résultats à ses adhérents (nous tous, en l’occurrence) et pas seulement à quelques-uns, fussent-ils amis d’untel, journalistes, ufologues de renom patentés ou privés.

La dernière tentative à date de faire le bilan de 30 ans d’études officielles sur les OVNI (2) en France, vient des zététiciens, ces gens qui n’ont de cesse de poursuivre de leurs foudres toutes les croyances non établies dont celle, bien entendu, de l’origine extraterrestre des ovnis. Or les voilà qui dénoncent une telle tendance de la part du GE(I)PAN ; un comble ! A moins, certes, de juger l’officine du CNES à ses protagonistes dissidents (3)…

Le trio d’auteurs impliqué ici est doté d’un modeste bagage scientifique (archiviste, généalogiste et professeur des écoles – de mon temps on appelait cette noble profession : instituteur) et fait là œuvre remarquable de documentation. Quant au reste (416 pages), il ne faut pas s’attendre à autre chose qu’une décortication gourmande des résultats obtenus et une contestation systématique du sujet traité. Est-ce bien là l’essence de la culture du doute que de tout critiquer, permettez-moi d’en douter ?

Je me contenterai, pour ma part, humblement, de narrer tout d’abord ici les diverses relations que j’ai entretenues indirectement ou directement avec le GEPAN depuis sa création, en tant qu’ufologue amateur intéressé par la question des ovnis ; ensuite, je me permettrai d’émettre quelques considérations personnelles sur la forme et sur le fond des différentes avancées (ou reculades) en matière de meilleure connaissance du phénomène ovni à mettre – ou non – à l’actif du GE(I)PAN/SEPRA.

Avec hélas, le constat amer que l’organisme officiel français chargé de l’étude des ovnis n’a aucunement, à mon sens, tenu sa promesse : à savoir étudier les cas d’ovnis pour élucider l’énigme qu’ils constituent, ce qui, certes était un beau challenge, hélas lamentablement raté, du moins pour nous ufologues ; de même, les belles intentions d’intéresser les scientifiques en général à cette problématique des ovnis est un fiasco complet en 2010.

Si bien qu’on se retrouve au même point  qu’il y a 33 ans et les ufologues professionnels de l’an 2010 n’en savent toujours pas plus que nous les amateurs dans les années 1980 sur le phénomène ovni et ce, malgré l’avalanche de livres écrits par des transfuges du CNES qui ressassent toujours les mêmes cas (4).

Pour commencer, constatons que le groupe baptisé GEPAN qu’on a dit une émanation informelle de l’association ufologique privée GEPA (Groupement d’Etudes de Phénomènes Aériens), ce qui peut constituer à priori un bien bel hommage (5), ne préparait, en réalité, aucunement, à une saine collaboration privé/public, comme on va le voir dans une brève introduction sémantique suivie d’un exemple vécu sur la région Bourgogne.

Ovnis et extraterrestres, mots tabous pour le GE(I)PAN ?
Dès le début de l’implication officielle dans l’étude des ovnis, pas question de se commettre à employer le vocable ovni (6)  comme si le mot objet conduisait à la damnation. Selon J. Patenet, un préretraité qui se vit proposer la direction du GE(I)PAN suite à la vacance de 2005 : « l'acronyme OVNI (Objet Volant Non Identifié) est la traduction du terme anglais UFO (Unidentified Flying Object).

Or ce terme devient impropre si l’observation se révèle un phénomène connu ; c’est d’ailleurs pourquoi on utilise le terme ovi, objet volant identifié, soit dit en passant.

Mais le terme ovni a d’autres inconvénients aux yeux des représentants du CNES : il serait implicitement associé avec la connotation extraterrestre, selon J.-J. Velasco. Son sens populaire serait véhicule ET.

On se demande comment le témoin de l’affaire de Trans-en-Provence a pu ne pas connaître la signification du sigle ovni ? Témoin dérouté par le mot ! 

L’utilisation du terme général PAN (Phénomène Aérospatial Non identifié) est donc jugée plus appropriée. PAN D (D = inconnu). Sur le même principe, l’ufologie deviendrait la pandologie, ce qui sonne assurément mieux.

Un problème sémantique mineur qui va contribuer, pourtant, à couper la communauté ufologique (qui devient de cette façon une communauté panique, ce qui est plutôt drôle !) de l’officine du CNES avec laquelle les relations vont aller de mal en pis au fil des années.

Surtout qu’on a échappé au pire : durant l’ère A. Esterle (7) (1979-1983), ce polytechnicien entré en ufologie par la porte sociopsychologique pour remplacer effacer l’enquête déstabilisante » de C. Poher (9) (1977-78) en tant que 2ème directeur du GEPAN, proposait de remplacer le terme ovni observé par stimulus ! C'est-à-dire, selon les termes de la perception, un signal noyé dans du bruit de fond !!

Quant au mot extraterrestre, il n’est jamais prononcé dans les notes du CNES ; il ne figure pas une fois dans la plaquette de 1979 : Le GEPAN et l’étude du Phénomène OVNI.

L’opération de séduction, dite d’ouverture (I de GEIPAN), opérée récemment, ne peut que séduire les nouveaux ufologues, pas les anciens qui connurent la suite ajournée de la réunion du 12 septembre 1978 où, au siège du CNES à Toulouse, on avait vu toute la crème de l’ufologie privée de l’époque répondre à l’invitation du GEPAN en vue de collaboration à sens unique bien entendu.

Pour l’instant voyons sur le terrain comment les ufologues amateurs ont bientôt dénoncé les méthodes cavalières de l’organisme officiel vis-à-vis de ladite collaboration pour les  signalements qui lui furent remontés du terrain et quasiment ignorés. Et ce, sur un cas précis survenu dans ma région.

Traces au sol à Lays-sur-le Doubs
C'est le lundi 24 avril 1978 qu'un agriculteur découvrit une trace étrange dans un champ dit La pomme du pont, à 400 mètres environ de la route départementale reliant Pierre-de-Bresse et Lays-sur-le-Doubs (40 km de Chalon-sur-Saône).

Une empreinte rapprochée de celles de Marliens (1967) et de Mareuil-sur-Belle (1972), mais, avec, en plus, cette caractéristique de carottages impossibles en ce sens que le vide du trou s'élargissait en s'enfonçant (comme à Valensole en 1965). Ses dimensions : nord/sud 8,6 m de long et 0,6 de large avec une profondeur de 40 cm; est/ouest, 3 m de long s'évasant en sillons divergents terminés par des trous d'ancrage.

Une galerie, inclinée en terre figurant le nez de cette singulière épure contenait une poudre bizarre dont des prélèvements furent effectués avec le plus grand soin par l’association ufologique locale [ALEPI (10)] et envoyés, bien sûr, aux spécialistes du GEPAN qui, selon leur habitude, n'en accusèrent même pas réception. Une impolitesse dénoncée à moi en 1990 lorsque G. Couillerot, alors Président de l’ALEPI, me permit de consacrer à ce cas une chronique ufologique dans le journal local (11).

Et ce, malgré plusieurs témoignages confirmant l'hypothèse possible d'un atterrissage d'ovni : des boules de feu rouge clair et orange signalées, la veille, tout autour de Pierre-de-Bresse qui se perpétuèrent plusieurs jours alentour.

Heureusement les échantillons confiés à un laboratoire de la Faculté de Lyon à Villeurbanne permirent l’identification des cristaux comme une silice cristallisée après avoir été portée à plus de 500 °C contenant un taux de titane  anormalement élevé.

Le GEPAN tel que lui-même
L’attitude désinvolte du GEPAN m’est apparue aussi suite à une observation du 23 septembre 1986 qui avait été dégonflée par l’organisme officiel par la formule : Aucun objet provenant de satellites en perdition n'étant rentré dans l'atmosphère au moment où le phénomène était observé (…), il ne peut donc s'agir que de météorites ; j’en avais déduit que le responsable de l’organisme officiel n'accorde pas le moindre poids à la possibilité d'un événement étrange.

Et à moi d’ajouter : Je commence à me demander sincèrement si ceux qui croient que le GEPAN a été créé à seule fin de tranquilliser l'opinion publique n'ont pas finalement raison. Je savais qu'il pratiquait la collaboration à sens unique avec les témoins, les enquêteurs, recevant les informations, les rapports, les photos, mais ne communiquant rien en retour.  Je m'inquiète maintenant quant à sa compétence à résoudre le problème ovni.. (12) C’était en 1986 et largement prémonitoire, n’est-ce pas ?

A cette époque, j’allais échanger un peu plus avec le GEPAN/SEPRA ; voilà en quelles circonstances.

Pour savoir ce qui se passe en France, lisez la presse américaine !
Bien sûr, comme tout bon ufologue français, j’avais acquis à cette époque toutes la documentation du GEPAN (13), dont la note technique n°16 intitulée : Analyse d’une trace, non consacrée hélas au cas de Lays-sur-le Doubs. Et je m’étais astreint à la lecture, parfois ardue, souvent aseptisée et aveugle aux prolongements éventuels en direction de l’HET.  Mais c’était déjà ça. Des circonstances personnelles m’avaient contraint à porter mon soutien plutôt vers la presse ufologique anglo-saxonne.

Or c’est justement là que j’allais découvrir avec stupeur que le GEPAN s’affichait beaucoup plus librement Outre-Atlantique qu’en France.

Ce fut tout d’abord les échos d’un papier présenté par J.-J. Velasco à Los Angeles, le 19 avril 1986,  au congrès de l’AIAA (Institut Américain de l’Astronautique et de l’Aéronautique), dont le proceeding fut diffusé par la Fund for UFO Research Inc. et largement vulgarisé par le MUFON, suite à son exposé au congrès de juillet 1987 qui m’étonna fort.

Puis vint, le 2 décembre 1986, un petit article dans le tabloïd National Enquirer (une sorte de Ici Paris américain) qui affirmait : Une étude massive de 12 ans de recherche du gouvernement français a trouvé la preuve fascinante que les ovnis existent réellement ! (14).


Début de l’article du National Enquirer
du 2 décembre 1986.

Du coup, je n’ai pu m’abstenir de ne pas m’ouvrir à J.-J. Velasco de ma frustration à voir, ainsi, un traitement de faveur dévolu au public non francophone. Ainsi rédigeai-je l’introduction de ma chronique hebdomadaire ufologique dans le journal local du 12 avril 1987 (15).

Oui, les ovnis existent !
Qui dit ça ?
Un témoin en état de choc après ce qu’il a vu ?
Hélas, il y en a de moins en moins!
Alors quelqu’un qui n’a rien vu mais qui sait  quand même ?
Ils sont nombreux ceux-là, mais peu écoutés.
Qui alors?
Je vous le donne en mille : le GEPAN !

Et je poursuivais :
Cet organisme patenté français chargé, depuis 10 ans, d'étudier scientifiquement le phénomène ovni.
Mais vous allez me poser la question qui brûle les lèvres : - pourquoi n'avons-nous pas été informés de cette grande nouvelle si longtemps attendue et ce, à la une de nos journaux habituels ?
C'aurait été tout de même la moindre de choses que nous Français ayons été informés en priorité ?
Pourquoi réserver cette information d'importance aux... Américains ?
Il me semble y avoir là une grosse injustice et je me suis ouvert de ce sentiment au responsable actuel du GEPAN. Mais n'anticipons pas…

J’insérais là ces fantastiques preuves annoncées par l’hebdomadaire américain à sensation à l’effet que les ovnis existent, à savoir :
1.      le cas de Cussac daté de 1964 au lieu de 1967 ;
2.      le cas de Christelle daté de 1978 au lieu de 1979 ;
3.      le cas du calage de moteur d’une voiture de livraison, par un gros objet orange en forme de cigare près de Toulouse ;
4.      le fameux cas de l’Amarante daté de 1982, mais en novembre au lieu d’octobre ;
5.      et enfin celui de Trans-en-Provence, daté d’un an plus tôt (exact) mais situé à Cannes !

J.-J. Velasco avait-il oublié ses notes quand Patrick Wilkins, l’interviewa ? Ou bien ces erreurs étaient-elles volontaires pour noyer le poisson ?
Dans ma chronique, un peu amer, j’ajoutais : Si vous avez pris connaissance de quelques notes techniques du GEPAN, avouez que ce reportage est bien plus propice à enflammer l'imagination d'un passionné d'ufologie.
Et rien à voir avec le ton mesuré de M. Velasco, sur Radio-Chalon, en octobre dernier, émission à laquelle j’avais participé (16), où, après avoir tourné autour du pot pendant quelques instants, il concédait, à mots couverts, se trouver cependant en face d'un phénomène inconnu.

Et de faire alors état que j’avais écrit à M. Velasco pour savoir si de telles mises au point étaient parues dans la presse française. Je croyais ne jamais avoir de réponse, mais mon ami G. Couillerot, de l’ALEPI m'avait assuré que si.

Effectivement, un mois plus tard, j’avais reçu une lettre où M. Velasco ne répondait pas à ma question mais accusait le journaliste américain d'avoir mal interprété ses pensées, notamment sur ce qui touche à la présence d'êtres ET et leur évidence dans le cas des ovnis.

Je restais cependant sceptique car la déformation était bien attendue de la part d'un journal commercial à sensation tel que National Enquirer.

M. Velasco terminait sa lettre en écrivant qu'il existe réellement des phénomènes inexplicables, c'est une réalité, mais qu'il ne faut surtout pas généraliser et attribuer, parce que l'on ne comprend pas, une identité extraterrestre à ces phénomènes physiques.

Mon dernier contact avec le GEPAN(SEPRA) date de 1998. Permettez-moi d’en dire quelques mots car, là encore, j’y notais une tendance lourde : celle de J.-J. Velasco visant à se désolidariser de la langue de bois officielle et lénifiante, ce qui aboutit 6 ans plus tard à sa mise à l’écart par mutation.

Les ovnis et les Gadz’arts
Ma chronique ufologique dominicale du 24 mai 1998 avait ce titre. Elle était consacrée à une conférence de J.-J. Velasco à laquelle j’avais assisté le 6 mai, dans les locaux de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (E.N.S.A.M.) à Cluny (17) et au sujet duquel, je parlais de métamorphose ! Je me retrouvais là, après avoir décliné quelques mois auparavant l’offre fort aimable d’un élève du vénérable établissement pour une telle conférence (je ne suis ni ufologue ni, encore moins, conférencier), comme invité privilégié à celle donnée par J.-J. Velasco et J. C. Ribes, l’astronome bien connu (ami du premier).

Passons sur le speech très en dedans de deux ufologues lyonnais venus là en la circonstance dont un était un de mes amis dans le milieu depuis de longues années : comme il se doit, ils s’abstinrent docilement de ne pas prononcer le nom abhorré d’extraterrestres (consigne ou respect pour ne pas effaroucher Monsieur Ovni ?).

Ensuite, J.-J. Velasco, à ma grande stupéfaction (c’était la première fois que je le voyais en chair et en os), non plus dans ses petits souliers, coincé comme je l’avais connu plusieurs fois à la télévision, entre sa fonction officielle et celle de l’ufologue professionnel (il se définissait comme tel),  nous a offert un show ufologique à l’américaine, avec support de projection sur écran, diagrammes, photos, etc. Et en plus avec l’air d’y croire… manifestement.

Même les doutes émis par les ufologues privés sur Trans-en-Provence ne l’ont pas moindrement ébranlé.

Ce qui me faisait écrire à l’époque (18) : Le monde à l’envers et une volte-face qui m’interpelle et me laisse quelque peu dubitatif (eh oui, on ne se change pas comme ça !).

Eh bien, je me trompais puisque, depuis, J.- J. Velasco est devenu un ardent défenseur de l’origine extraterrestre des ovnis. Mais il a quitté le GE(I)PAN, me direz-vous.

Me voilà parvenu au terme de mon expérience avec le GEPAN que je pourrais qualifier de voyage d’un ufologue amateur isolé en GEPANIE, un voyage bien mince, rétorqueront certains – et ils ont raison. Il  reflète cependant, selon moi, le peu de chose que l’ufologue amateur moyen a retiré de près de 35 ans de désufologisation de la France par l’officine du CNES. Ce qui, à tout prendre, est bien en delà de la vérité mais qui, notamment, par des voies détournées, constituait bien les prémisses du dédoublement de personnalité lequel allait affecter M. Velasco, son double langage mêlé de non-dit (8) qui allait amener le SEPRA à se séparer de lui et faire de lui un ufologue privé pro HET.

M. Velasco, fait exploser la boîte à Pandore
On sait maintenant grâce à plusieurs publications non officielles (la dernière note technique estampillée GEPAN/CNES date de mars 1983), que M. Velasco, ayant acquis la certitude que les ovnis existent (19) (1987), veut s’attaquer à ce qu’il y a derrière. Et là, c’est le CNES qui va le freiner des quatre fers (C. Roussel parle d’embargo) tout d’abord en arrêtant la note de M. Velasco sur les 10 ans du GEPAN – il y parlait des quelques cas de manifestation et d’événements inconnus, inexplicables en relation avec nos connaissances actuelles (intolérable que des telles choses comme ça puissent être publiées avec le cachet CNES !) puis en le plaçant à la tête du SEPRA [Service d’Expertise des phénomènes de rentrées atmosphériques (plus rien à voir avec les PAN D (ovnis))] jusqu’en 1999 et ensuite au Service d’expertise des phénomènes rares aérospatiaux jusqu’en 2004.

A partir de cette époque (et même depuis 1983, comme le précisent nos zététiciens), le GEPAN entre dans une longue période d’hibernation dont il ne sortira jamais.

Quant à J.-J. Velasco, il va passer en dissidence et, pour sauver sa place, faire du dédoublement de personnalité avec un double langage selon qu’il parle au nom du CNES ou bien en son nom personnel : au reporter du National Enquirer, il s’était lâché quelque peu laissant parler son cœur et, dans sa lettre à entête à moi envoyée du 17 mars 1987, il parlait au nom du GEPAN. C’est donc à titre privé (et avec l’autorisation de sa hiérarchie), mais en utilisant celui plus vendeur de J.-C. Bourret (nom écrit en gros, celui de Velasco en plus petit), qu’il publie, en 1993, son premier livre : OVNIS, La Science avance (20). Il parle en son nom mais n’est pas autorisé à exprimer le point de vue du CNES, écrit R. Roussel. Rajoutons que la documentation utilisée, provient de son travail comme salarié du CNES : une exception française bien réelle, celle-là ! On verra que le sous-titre de ce livre est contestable !

Interrogé sur son rôle d’écriture, il dira que c’est lui qui est l’auteur, M. Bourret n’étant qu’un vecteur publicitaire.

Je trouve nos zététiciens bien indulgents lorsqu’ils écrivent que, dans ce livre, J.-J. Velasco… montre clairement déjà sa préférence pour l’HET. En fait, il se prononce nettement en sa faveur, faisant semblant de croire qu’il est le premier à l’utiliser comme explication sur l’origine de ces engins, feignant que, jusque-là (1993), les seules explications avancées avaient fait appel au paranormal ou à la science-fiction. Quel mépris pour les études des ufologues amateurs !

Dix ans plus tard (2004), il récidive (21a et b) une collaboration avec un journaliste photographe dont le nom en couverture, cette fois, apparaît plus petit que le sien car, entre temps, il a atteint à la notoriété… et n’est qu’à un an d’être muté définitivement, laissant le GE(I)PAN à l’état de coquille vide.

On ne connaîtra son successeur, J. Patenet qu’à travers un livre collectif (22) auquel il contribuera fort modestement, il faut bien le dire. Rien dans son CV ne le désigne à ce poste (il a eu un parcours professionnel très varié - électronicien, développement de système de localisation et de collecte des données du satellite Argos, placement de satellites géostationnaires, lancements de fusées Ariane…), si ce n’est qu’un intérêt de longue date pour les ovnis et des études de méthodologie). Heureusement pour lui, la période où il œuvrera sera creuse en matière d’ovnis et éphémère car il semble que des problèmes de santé ont hâté sa mise à la retraite.

S’il était besoin de montrer que M. Velasco avait bien lâché les chiens au GEPAN/SEPRA, plusieurs autres collaborateurs de l’officine du CNES – et pas des moindres – vont sortir de l’anonymat pour engranger des droits d’auteurs, en répétant autrement ce qu’avait écrit J.-J. Velasco, ou bien en délayant avec beaucoup de bla-bla en marge du phénomène lui-même.

C’est la cas du rapport Cometa Les OVNI et la Défense (2003) (23), publié initialement en 1999 dans un numéro spécial de VSD (hebdomadaire de haut niveau scientifique !) et remixé et mis à jour en incorporant quelques cas débusqués par le GEPAN – toujours les mêmes ! d’un rapport de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale [IHEDN (24)] non diffusé en 1976 et qui aurait contribué en son temps à la mise en place du GEPAN (21b).

Malgré les hauts grades des membres de ce comité d’étude approfondie (il s’agit de généraux, d’amiraux, bref de pontes de la Défense maintenant à la retraite et plus tenus à la réserve) qui n’hésitent pas à qualifier l’HET comme la plus crédible pour expliquer l’existence des ovnis et le sous-titre du livre : A quoi doit-on s’attendre ? qui sous entend pas moins que le débarquement imminent de ces extraterrestres, ce rapport fera un bide, preuve qu’un des objectifs du GEPAN/CNES est bien atteint, apaiser l’opinion (8).

C’est aussi le cas du livre : PAN un défi à la Science (22) publié sous la direction de Y. Sillard, l’ancien directeur général du CNES, père des programmes Concorde et Ariane et qui, en 1977, laissa C. Poher s’adonner à son hobby en créant pour lui le GEPAN. Il est vrai qu’il ne s’y commet que dans l’avant propos et la conclusion où il souhaite que ce livre incite les esprits impartiaux à considérer l’HET avec le sérieux et la rigueur qui s’impose aussi longtemps qu’aucune autre interprétation crédible n’a pu être formulée.

Or le Dr James McDonald (1920-1971) de l’Université de l’Arizona ne disait-il pas autre chose il y a plus d’un demi-siècle à la lumière des cas aérospatiaux (pilotes) dont le GE(I)PAN mettra plus de 30 ans à découvrir l’importance.

Sur la base de mon étude intensive du problème des ovnis, je pense qu’en fait, il convient présentement d’accorder à cette hypothèse une attention scientifique extrêmement sérieuse ». (…), écrivait le Dr J. McDonald (25).

Ce mélange des genres - anti-ufos=CNES et pro-ufos=ses affidés - laisse l’ufologue amateur que je suis dans une perplexité totale : une institution ufologique aux allures d’officine où tous ceux qui ont quelque chose à dire ne peuvent le faire qu’en leur nom propre et un collège d’experts qui refuse de regarder le problème en face !

Tout cela est parfaitement incompréhensible et incohérent sauf si on réalise que les objectifs affichés du GE(I)PAN/SEPRA étaient bidons et, qu’en fait, sa mission a parfaitement réussi sur certains de ses objectifs. C’est un peu le sentiment que j’en ai aujourd’hui même si, alerté depuis longtemps, je n’avais pas osé y croire.

Les objectifs du GE(I)PAN atteints ?
Les objectifs du GEPAN ne peuvent être trouvés dans les documents CNES (notes techniques et d’information). Ils furent d’ailleurs brouillés quand M. Velasco décida de faire cavalier seul. Ont-ils jamais été franchement affichés, en tout cas je ne les trouve même pas dans les 36 pages de la plaquette CNES de 1979, si ce n’est pour dire que le GEPAN a pour mission d’examiner les problèmes relatifs aux PAN. Voilà qui est plutôt vague, n’est-ce pas ?

Cherchons donc ailleurs ces objectifs : pas ceux auxquels on devrait s’attendre d’ailleurs mais ceux qui, pour le moins, ont été largement remplis. Une des recommandations officielles de l’étude de l’IHEDN sur les PAN en 1977 n’était-elle pas :
- de ramener le phénomène ovni à ses justes proportions, afin d’éviter les psychoses. Ou bien, plus généralement, d’apaiser la curiosité croissante manifestée par la population à l’égard des ovnis. Jouer un rôle de dédramatisation sociale des ovnis.

Ajoutons-y : Faire un travail dépassionné sans vouloir trouver à tout prix une soucoupe derrière chaque phénomène inconnu (23). Quelle caricature lamentable du travail des ufologues amateurs !

Provoquer au sein du public un processus de désensibilisation (8). Calmer le public en accréditant l’hypothèse que le phénomène ovni est naturel. Banaliser le phénomène pour éliminer le débat qui le concerne : tel fut l’objectif n°1 de Monsieur OVNI n°2 et celui du changement GEPAN-SEPRA dans lequel certains ont vu la volonté de faire entrer dans un cadre d’explications banales ce qui reste l’un des plus grands mystères de notre civilisation (20).

Objectif largement atteint puisque la publication du rapport COMETA, qui aurait eu en 1980 l’effet d’une bombe, s’est fait dans une indifférence quasi générale. N’y lit-on pas textuellement page 92 : certains PAN D paraissent bien être des machines volantes totalement inconnues, aux performances exceptionnelles, guidée par une intelligence naturelle ou artificielle !

- le filtrage des données avec rétention (censure) des plus embarrassantes (rapport en 6 volumes de l’étude Poher - total de 1000 pages - concluant à l’artificialité des ovnis jamais diffusé à ce jour, note de Velasco de 1987 arrêtée, etc.). C. Roussel parle d’une attitude contraire à une des missions du GEPAN (information claire et objective à donner au public).

Et mettre à disposition sur Internet des centaines de procès-verbaux de gendarmerie (il paraît qu’il y en a 6000 !) sans goût et sans saveur (noms, lieux, occultés) représentant, presque tous, des méprises (observations de quelque chose de naturel non reconnu comme tel), n’est-ce pas introduire un biais dans la documentation ufologique qui fera du tort aux études futures ?

A la lumière de ce scandale, peut-on être sûr que la première mission du GE(I)PAN créé en 2005 et qui est de donner une information fiable au public sur ces phénomènes n’est-elle déjà pas largement hypothéquée ?

- le contrôle des associations privées d’ufologues. Objectif largement atteint puisqu’en France, en 1980, on pouvait compter 150 associations ufologiques privées ; en 2010, elles se comptent sur les doigts d’une main !

L’éviction récente (début 2009) de quelques Intervenants de Premier Niveau (IPN) recrutés par le GEIPAN parmi les ufologues privés à titre bénévole et muet [puisqu’ils ont obligation de ne rien dévoiler sur leur mission et éviter tout contact avec les médias (26)] n’indique pas un changement de cap. Ainsi, la mission d’établir une communication claire et transparente n’est-elle de la provocation ? Museler ainsi ces IPN et les évincer sans être même entendu fut même vu comme une manière détournée d’empêcher les ufologues de parler. Inquiétant !

On a même vu la proposition récente du GE(I)PAN de fournir à l’ensemble du public une méthodologie d’observation et de rapport permettant de devenir un bon témoin »! Un bon témoin de quelque chose dont on ne sait pas ce que c’est ! On croit rêver.

Le seul point positif pour l’ufologue que je suis est que le GE(I)PAN/SEPRA, malgré un Ministre de tutelle (27) extrêmement sceptique, n’a jamais évoqué la thèse socio-psychologique (rumeur) selon laquelle le phénomène ovni ne serait que méprises ou l’expression d’un phénomène de société. Doit-on s’en contenter ?

La Science a-t-elle avancé avec le GE(I)PAN ?
Tant vilipendées avant l’avènement du GEPAN, les carences des méthodes d’investigation de ces vulgaires ufologues amateurs étaient rendues responsables de la confusion qui régnait dans les années 1970 à propos des soucoupes volantes. Mais avec le GEPAN blotti dans le giron de la haute autorité du CNES (28), on allait voir ce que l’on allait voir. Non seulement les ovnis allaient faire avancer la science (20) (je ne vois pas comment) mais la science allait bénéficier de ces études menées de main de maître par la crème de la Science française.

Notre trio de zététiciens n’est pas tendre avec la rigueur scientifique déployée par les acteurs du GE(I)PAN/SEPRA et Cie. Avec une ingénuité qui force l’admiration, ils déroulent 13 points sur lesquels ils ont des choses à redire quant aux manquements et aux biais méthodologiques ; je peux témoigner qu’aucune recherche scientifique n’échappe à ce type de reproche.

Plus grave dans le fond que dans la forme, la révélation par C. Poher que le comité scientifique du GEPAN (collège d’experts) n’a pu être constitué qu’à condition que tous soient garantis de l’anonymat est considéré par lui comme peu conforme à l’esprit d’ouverture scientifique.

Selon le rapport COMETA, le GEPAN a permis de caractériser un ensemble de phénomènes rares, naturels ou artificiels, à occurrence variable qui n’aurait pu être identifié sans ce type de d’organisation. Lesquels ? Ce n’est certainement pas cette histoire de champignons fluorescents sur un peuplier cassé en 1983 jugée rarissime (sinon ridicule) qui est à la base de tous ces ovnis.

La seule contribution théorique à la Science qu’on pourrait attribuer indirectement au GEPAN serait-elle à mettre à l’actif de son initiateur dans la théorie révolutionnaire des universons où C. Poher (30) se pose en nouveau Newton en postulant que la gravitation n’est pas une force d’attraction mais plutôt une pression exercée sur les choses par tout l’univers et qui fournirait aux ovnis le moyen de parvenir jusqu’à nous.

Il ne vous a pas échappé que C. Poher n’a pas été récompensé par un prix Nobel pour sa découverte. Alors encore une injustice à l’endroit de quelqu’un qui a trempé dans l’ufologie ?

Selon notre source zététicienne (2), la théorie des universons comporterait une erreur de physique qui conduirait à son écroulement. J’ai lu que le comportement bizarre de nos sondes spatiales aux confins du système solaire (ralentissement inexplicable) pourrait être une preuve de sa réalité. En fait, la cause de cette anomalie serait beaucoup plus triviale. Prudence donc sur la théorie des universons : on doit attendre confirmation.

Dans le rapport Cometa, les retraités de l’armée française vont jusqu’à prendre au sérieux la découverte à Roswell d’un matériau non fabriqué sur terre. Et pourquoi pas la technologie qui en aurait été tirée pour développer l’industrie des semi-conducteurs ? Là aussi, cela demanderait une fracassante confirmation.

Non, les 35 ans d’étude du GE(I)PAN/CNES n’ont pas fait avancer la science ! L’ufologue J.-P. Petit y voit un problème de compétences desdits spécialistes incapables de décoder l’énigme.  Le problème, c’est qu’aucun savant de grand renom n’accepta jamais d’entrer au GEPAN (incorporation sur bénévolat). On peut même remarquer que les titres universitaires des directeurs de l’officine du CNES ont toujours diminué.

Le bond qualitatif (20) impulsé par l’étude des ovnis en France sur les 10 premières années ne s’est pas confirmé. M. Velasco est retourné à des travaux plus tranquilles (service culture spatiale du CNES).

Rien n’a transpiré sur la position de son conseil scientifique, devenu comité de pilotage, sur l’hypothèse extraterrestre. Pourtant, on sait que l’astronome qui en faisait partie en 1977 était Guy Monnet, coauteur d’un livre (31) sur la vie extraterrestre avec J.-C. Ribes où il écrivait qu’une des interprétations rationnelles du phénomène ovni était la voie tracée par le physicien McDonald… Comprenne qui pourra.

Pire, la prise en compte du phénomène ovni par le CNES, au lieu de réaliser le but escompté (quoique guère affiché), à savoir d’imposer le phénomène comme sujet d’étude digne d’intérêt pour les scientifiques, n’a pas mieux réussi (on a parlé de manque de carrure de M. Velasco pour imposer ses convictions, mais il ne faut non plus tout lui mettre sur le dos). Y. Blanc, en février 2010, ne reconnaît-il pas officiellement que les scientifiques ne s’intéressent pas au sujet ovni (se serait bien qu’ils le fassent) entérinant le constat d’échec ?

En clair, l’image de marque de haut niveau CNES n’a pas convaincu la communauté scientifique. Même : la figure d’autorité aux yeux du public du CNES en aurait pris un coup ! Et là, les ufologues amateurs n’y sont pour rien !

Conclusion
Né de la tocade d’un cadre supérieur maison dont la parenté politique permit d’imposer au CNES de se lancer dans l’étude risquée des ovnis (c’est ça l’unique exception française !), le GE(I)PAN a été jusque-là été incapable de résoudre l’énigme des ovnis.

Le sera-t-il dans l’avenir ? Je le souhaite mais tout m’incite à très peu y croire.


Notes et références :
1/ Quand on est mécontent des informations fournies par une association ufologique privée, on peut suspendre sa cotisation ; pour le GE(I)PAN, c’est impossible ! 

2/ Rossoni, David, Maillot, Eric, Déguillaume, Eric, Les OVNIS du CNES : 30 ans d’études officielles 1977-2007, Collection Zététique, Editions book-e-book.com, décembre 2007.


Ces zététiciens du 21ème siècle ne revendiquent plus, comme leurs antiques disciples, la philosophie du doute universel prônée par le  philosophe grec Pyrrhon (365-275 av. J.-C.) dont la saine lecture de l’œuvre les aurait amenés sûrement à plus de modestie et moins de suffisance.

Leur maître actuel, grand gourou français de cette nouvelle zététique à la sauce niçoise, est opportunément le directeur de la collection dans laquelle leur livre trouve sa place ; en deux couplets à sa gloire, ils renvoient l’ascenseur en lui reconnaissant un rôle dans la décision de mise à disposition du public des archives du GEPAN ; de la part de quelqu’un réputé anti-ovni, les demandes de consultations de ces archives devaient manifestement obéir à une intention de debunking donc aucunement à un rôle positif de meilleure connaissance des PAN D, comme on voudrait le laisser entendre. En cela, cette contribution d’un anti-ovni à la mission du GEPAN en devient ridicule sauf si l’objectif principal est de nier la notion d’ovni, ce qui n’est pas définitivement exclu.

Cela dit, je reconnais, moi qui les suis (je suis aussi un adepte du doute mais préfère lui appliquer les notions de preuves et vérifications que celles de la dérision) depuis près de 3 décennies à travers leur filiale américaine, que ces zététiciens ont une qualité : celle d’être bien informés.

Question limitations des compétences scientifiques du trio de zététiciens, leur préfacier, un professeur d’astrophysique spatiale belge, les met à l’aise en indiquant que les études du GE(I)PAN se distinguent très clairement des activités de très haut niveau, tant scientifiques que technologiques du CNES ! Une mise à portée plutôt opportune.

3/ Notamment : C. Poher, expurgé du GEPAN en 1978 pour croyance trop prononcée en l’HET et Velasco muté en 1988 pour la même cause, tous les deux perdant leur statut de Monsieur OVNI mais restant salariés au CNES, ce qui montre que ce qui pouvait passer pour une faute professionnelle n’était pas bien grave au regard de leur hiérarchie.

4/ Il y a aujourd’hui un certain nombre de cas ovnis labellisés GEPAN, avec le même travers reproché aux ouvrages des maudits ufologues amateurs qui ne cessaient de ressasser les mêmes et tenir sur eux des propos délirants !

5/ Notamment auprès d’une mienne amie qui en fut le pilier avec son mari hélas trop tôt disparu et n’en revendique aucunement une telle filiation tout en reconnaissant que la création du GEPAN contribua à la dissolution du GEPA, en tant que concrétisation d’un souhait de ses fondateurs : à savoir l’institution d’une recherche officielle sur les ovnis. Le GEPA aurait joué le même rôle que le NICAP vis-à-vis de la commission CONDON ; un parallélisme tout à l’honneur du GEPA et du NICAP mais aussi tout à l’indignité de la conclusion du rapport CONDON (inutile de poursuivre l’étude des ovnis jugée sans intérêt) et de l’orientation actuelle du GE(I)PAN réduite à un bureau de collecte.

6/ Avant, si : par exemple, la revue mensuelle de l’Armée de l’Air en 1968 parle même de soucoupes volantes (sacrilège !) et le bureau scientifique de l’armée de l’Air en 1951 de MOC (mystérieux objets célestes).

7/ Un personnage singulier que ce Monsieur OVNI n°2 qui, en juin 1979, reçoit Robert Roussel (8) et déclare ne connaître pratiquement rien au problème OVNI, comme la plupart des gens qui travaillent au GEPAN ! Stupéfiants critères de compétences en vigueur au CNES qui permet ainsi à ses employés de travailler sur des sujets dont ils affichent leur ignorance ! En fait, on a fait appel aux bénévoles.

M. Esterle, qui a 2 enquêtes sur le terrain seulement en 4 ans à son actif, avait pondu une approche méthodologique du tétraèdre dite des 4 observables (note technique n°3 27/04/1981) ; elle devait révolutionner l’efficacité de l’enquête classique.

Or la seule fois où elle aurait pu montrer sa supériorité (Cussac), elle n’apporta rien de nouveau.

Lors de sa rencontre avec R. Roussel, A. Esterle aurait aussi évoqué cette littérature parfaitement débile qui circule sur le sujet ; allusion aux écrits des ufologues amateurs dont les quelques contacts qu’il avait eu avec eux furent jugés infructueux et décevants ; est-ce pour cela qu’il nous inonda de documents publiés sous couvert de l’aura scientifique du GEPAN/CNES qui se révélèrent très peu instructifs et insipides.

8/ Roussel, Robert, OVNI, Les vérités cachées de l’enquête officielle, Albin Michel, 1994. Livre remarquable où l’auteur dénonce fort justement la démarche commerciale que constitue l’ouvrage de Bourret/Velasco paru un an plus tôt qui révèle des conclusions inédites sur certains cas (dont Nord-sur-Erdre) sans réaliser que lui-même n’a pu réaliser le sien (péripéties détaillées de l’enquête officielle) qu’avec l’aide d’une taupe au GEPAN.


9/ C. Poher, Ingénieur des Arts et Métiers, devenu docteur en astronomie, abandonne sa fonction de directeur du GEPAN pour faire un tour du monde à la voile fâché du manque d’ambition du CNES (2) et muselé par son conseil scientifique qui obligea le GEPAN à ne pas publier ses résultats en 1977. Après un congé sabbatique, il réintègre l’institution et élabore une théorie révolutionnaire dite des universons capable, selon lui, d’expliquer la propulsion des ovnis et leur accélération prodigieuse en utilisant l’interaction gravitationnelle : une propulsion de type gravifique.

Autre incohérence, c’est sous le règne de son successeur A. Esterle que toutes les notes estampillées CNES furent publiées alors que le fameux rapport Poher ne fut jamais diffusé.

10/ Association Louhannaise d'Etude des Phénomènes Inexpliqués crée en 1983 et à laquelle j’adhérai dès 1985 suite à une émission sur Radio-Chalon où je fis connaissance de ses deux co-fondateurs, G. Couillerot et L. Manzi, devenus mes amis. L’ALEPI a du être dissoute en 2009.

11/ Granger, Michel, Traces au sol à Lays-sur-le Doubs, Le Courrier de SAÔNE & LOIRE DIMANCHE, 20 mai 1990.

12/ Granger, Michel, A propos des cas récents d’ovni Le Courrier de SAÔNE & LOIRE DIMANCHE, 12 octobre 1986.

13/ Notes techniques et d’information payantes avec, en sus, la magnifique plaquette couleur gratuite ; or, en tant que pigiste, j’aurais aimé pouvoir en déduire les frais lors de ma déclaration d’impôts et pour cela, il me fallait une facture acquittée ; eh bien, malgré mes demandes réitérées, jamais ce document ne me fut fourni. Un peu comme si EDF refusait de vous fournir une facture d’électricité !

14/ Reconnaissance bien tardive puisque survenant 40 ans après le rapport classé secret de l’armée de l’air américaine et disant que les disques volants existent réellement.

15/ Granger, Michel, « Oui, les ovnis existent ! », Le Courrier de SAÔNE & LOIRE DIMANCHE, 12 avril 1987.

16/ Emission OVNI qui es-tu ?, RADIO CHALON, 14-15 octobre 1986.

17/ J’écrivais à propos de cet événement régional : Le Duc de la Rochefoucault, créateur de l’Ecole, aurait-il imaginé pareille rencontre (conférence sur les ovnis devant les futurs ingénieurs des Arts & Métiers !) ? Je l’ignore…

18/ Granger, Michel, Les ovnis et les Gadz’arts, Dimanche Saône & Loire, 24 mai 1998.

19/ Cette révélation lui serait venue justement au contact des Américains et elle se serait accompagnée d’une certitude : celle que la France était en avance dans la course à la résolution du problème ovni.

20/ Bourret, Jean-Claude  & Velasco Jean-Jacques, OVNIS. La Science avance, Robert Laffont 1993.


21a/ et b/ : les deux titres ci-dessous, publiés à 3 ans d’intervalle sont ceux d’un même livre, version initiale et version « revue et augmentée ». M. Velasco s’y dégépanise en ouvrant ses dossiers où il trouve celui de Soccoro, Nouveau Mexique (1964) connu de tous (6 pages) et où il fait du remplissage avec un chapitre sur Les hommes qui savaient… aux Etats-Unis !

Velasco, Jean-Jacques, avec Nicolas Montigiani, OVNIS, l’évidence, Carnot France, 2004.
Velasco, Jean-Jacques, avec Nicolas Montigiani, Troubles dans le ciel, Presses du Châtelet, 2007.



22/ Sillard, Yves, sous la direction de, Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés : un défi à la Science, Le Cherche Midi, 2007.


23/ Le Rapport Cometa, Les OVNI et la Défense, Editions du Rocher, 2003.
 

24/ IHEDN, commission de réflexion sur le phénomène ovni de l’armée créée en 1976 dont le comité ne comprenait ni un astronome, ni un astrophysicien, mais un Révérend Père de la compagnie de Jésus !

25/ Traduction effectuée et publiée par le GEPA en 1969, sous la forme d’un numéro spécial de Phénomènes spatiaux (qu’on retrouve dans le tome III du coffret réédité en 2008 par Le Courrier du Livre).

26/ Doivent-ils aussi, ces IPN, couper les ponts avec leurs anciens amis ufologues ? La non réponse à mes vœux dernièrement de la part d’un des ufologues présents à Cluny  en 1998 m’incite à m’interroger.

27/ C’est lui qui déclara que « reconnaître que le phénomène ovni constitue une énigme scientifique revient à agir en ufologue »8/ ; en 2004, il déclara aussi que « le GEPAN n’a pas apporté un plus à la science ». « Mais il a permis une détente et apporté la satisfaction d’un service rendu » !

28/ C’était plutôt prometteur de confier ce projet  au CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) par rapport à la même étude confiée au Canada au Ministère des Transports dès 1950.

29/ M. Velasco osait même écrire dans son premier livre20/ que le but de celui-ci était clair : « informer des derniers progrès de la science sur le plan scientifique face aux milliers de témoignages encore inexplicables » (ovnis) !! Rien que cela.

D’autant de scientifiquement parlant, dans son 2ème livre21/, il montre lui-même, à plusieurs reprises ses limites (non corrigées par son co-auteur) quant à ses propres compétences, notamment, en statistiques, quand il croit tirer une « curieuse corrélation » entre les ovnis et les essais nucléaires.

30/ Poher, Claude, Gravitation : les Universons, énergie du futur, Editions du Rocher, Jean-Paul Bertrand, 2002.


31/ J.-C. Ribes & Guy Monnet, La Vie Extraterrestre, Essentiels, Larousse, 1990.







Publié dans UFOMANIA, n° 62, printemps 2010.
























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