mercredi 10 mars 2021

 

 

 

Le mystère des boules de feu vagabondes

 

 

Par Henry S. Galus

Paru dans FATE, Volume 5 n°2, n°26, février-mars 1952

Traduction : Michel GRANGER

 

 « Les soucoupes volantes sont-elles réelles ? »
 
Cette question a suscité la controverse dans tous les foyers des États-Unis, apportant 
des commentaires et des analyses des fossoyeurs aux généraux en passant par les experts
 en météorologie. Les esprits scientifiques cherchèrent dans les archives, en quête de 
quelque chose qui pourrait renforcer leurs croyances. Au cours de ce travail, certains
 peuvent tomber sur des histoires de « boules de feu vagabondes » qui ont fasciné et
 terrorisé les Européens à divers intervalles depuis 150 ans, au moins depuis les années 
1900. Ce mystère des « boules de feu vagabondes » était alors autant un sujet d’émer-
veillement et de discussion de tous les jours que les soucoupes volantes le sont 
aujourd’hui.
 La plupart des incidents inspirant une impression de peur se sont produits en France. 
A Marseille, en octobre 1898, une adolescente était assise à une table quand soudain 
une forme sphérique fonça dans la pièce, alla faire un pause dans un coin éloigné d’elle
 et graduellement se approcha en rasant le sol. La panique s’empara d’elle si bien qu’elle 
recula jusque contre le mur. La boule de feu la suivit, commençant à monter le long de 
son corps. Puis brusquement elle changea de cap, tourna plusieurs fois autour de la fille
 et se dirigea vers le plafond. La boule se jeta sur un trou de tuyau de poêle obturé par 
du papier, en brûla proprement tout le pourtour puis remonta dans la cheminée. 
Quelques minutes plus tard, un bruit fracassant se fit entendre du haut de la cheminée. 
Un événement similaire a été rapporté à Paris le 5 juillet 1852, dans l’atelier d’un tailleur
de la rue Saint-Jacques, près du Val de Grâce. Cette fois, la boule de feu rampa sur le 
rebord de la fenêtre pour entrer dans la pièce et s’approcha de l’homme dans une action
de progression au ras du sol. Horrifié, l’homme battit en retraite alors que le globe de 
lumière flamboyante montait à la hauteur de son visage. C’était trop pour lui. Le tailleur
s’effondra, évanoui. Un peu plus tard, il revint à lui pour entendre une formidable 
explosion au sommet de la boutique, qui dispersa des morceaux de briques de la 
cheminée sur les toits environnants. Preuve que la boule de feu s’était enfuie en 
remontant dans la cheminée, elle apparut à nouveau sous la forme d’un tampon de
 papier brûlé provenant du trou du tuyau de poêle.
Dans un des volumes publiés vers 1898 par l’Association française, M. Wander, un 
scientifique, écrit : « Une violente tempête s’est abattue sur la commune de Beugnon. 
Par hasard, il m’arriva de passer par là, dans une ferme où jouaient deux enfants 
d’environ 12 et 13 ans. J’ai vu ces enfants se mettre à l’abri de la pluie sous le toit 
d’une écurie, dans laquelle se trouvaient 25 bœufs. Dans la cour il y avait un peuplier.
 « Soudain, il est apparu un globe de feu, de la taille d’une pomme, près du sommet du
 peuplier. Nous l’avons vu qui descendait branche par branche, puis le long du tronc. 
Il continua sa course dans la cour très lentement, choisit son chemin et vint vers la
porte où se tenaient les enfants. L’un d’eux y porta la main. Immédiatement un terrible 
fracas secoua toute la ferme jusque dans ses fondations. Les enfants furent rejetés, 
indemnes, mais 11 des bœufs avaient été tués. »
 
Ce n’est pas la seule histoire qu’on raconte de vie humaine épargnée au milieu d’autres
 détruites et les gens en sont venus à croire que les sphères mystérieuses étaient  
des corps célestes capables de pitié pour l’homme ! Bien sûr, cette idée a été raillée par beaucoup
d’autres.
Dans la ville de Gray, le 7 juillet 1886, une boule lumineuse de 30 à 40 cm de diamètre sauta sur le coin d'une maison et en arracha tout le coin.Dans ce cas, contrairement à d'autres, la boule de feu ne s'est pas désintégrée après un seul acte de destruction. Elle a rebondi vers les escaliers extérieurs de la maison, écrasant les ardoises.
Pourtant, elle avait conservé sa forme, rampé au milieu d’un groupe de passants qui
s’étaient arrêtés pour regarder cet étrange spectacle. Ces personnes, dans un
même élan, s’enfuirent. L’objet pervers sembla les poursuivre temporairement ;
puis il disparut sans le moindre bruit. 
Mgr Grégoire de Tours, dans sa La Gloire des Confesseurs, a raconté une cérémonie de dédicace devant un oratoire qu’il avait construit. Prêtres, diacres et sous-diacres, officiers de la ville et citoyens furent témoins du phénomène en cette circonstance. Ils furent arrêtés dans leur chant de litanies quand une boule de feu brillante apparut au-dessus de leur tête. Celle-ci resta suspendue au-dessus d’eux pendant quelques minutes. « Ce globe de feu n’a fait aucun dommage et n’a rien brûlé », conclut le rapport.
Selon l’abbé Spallanzani, le 29 août 1791, une jeune paysanne se trouvait dans un champ
pendant un orage lorsqu’une boule de feu, inaperçue auparavant, atteignit ses pieds. 
Elle les « caressa », puis remonta dans ses vêtements, faisant gonfler ses jupons « comme
 une ombrelle ». Elle sortit alors par le milieu de son corsage, s’élança vers le haut et 
explosa dans les airs. Deux témoins coururent vers la jeune fille. Elle ne se plaignit mais
 d’aucune douleur. Un examen montra une légère irritation de la peau, allant de sa 
droite vers son sein gauche.
L’incident suivant apparaît dans Les Mémoires de DuBellay : « Le 3 mars 1557, Diane 
de France, fille illégitime d’Henri II, alors le Dauphin, épousa François de Montmo-
rency. Le soir de leur mariage, une flamme oscillante entra dans leur chambre par la 
fenêtre, dansa d’un coin à l’autre et finalement alla jusqu’au lit nuptial, où elle brûla 
les cheveux de la coiffure de Diane et sa tenue de nuit. Elle ne fit aucun autre mal. »
 Il y a peu ou pas de preuves scientifiques que ces boules de feu existent vraiment. Mais
 avant d’étiqueter ces histoires comme fabriquées dans le cadre de la superstition 
européenne, examinons l’histoire d’un Américain fiable, M. Laurence Roth, directeur 
de l’Observatoire de Blue Hill en 1903. Il était en visite à Paris le 4 septembre de cette
année-là. À 10 heures du soir, il se trouve qu’il regarde en direction de la tour Eiffel 
depuis le rond-point des Champs-Elysées. La tour fut soudainement frappée par des 
éclairs blancs ; simultanément, il aperçut une sphère enflammée qui descendait vers la 
deuxième plate-forme. Roth a affirmé que la boule mesurait environ un mètre de 
diamètre et qu’elle parcourut environ 100 mètres en quelques secondes avant de 
disparaître complètement.
Une étude attentive du sujet des boules de feu a conduit d’autres savants à conclure 
qu’elles devaient être quelque forme de foudre incomprise, parce qu’elles n’apparais-
saient pas systématiquement pendant les orages. Mais le récit de Roth a poussé les 
chercheurs à se gratter la tête. Les scientifiques comprenaient déjà que la foudre était 
de l’électricité atmosphérique, capable d’être acheminée en toute sécurité vers le sol 
par de simples tiges métalliques ou des structures métalliques. Dans le cas de la tour 
Eiffel, un contrôle effectué le lendemain par Roth a révélé qu’elle avait été frappée 
à deux reprises par la foudre qui avait sans aucun doute été mise à la terre 
instantanément. Pourquoi la boule de feu avait-elle indépendamment refusé l’attraction
 de l’acier de la tour ?
 Ce n’est pas le seul cas dans lequel les boules de feu ont ignoré les matières 
conductrices. Des flammes sphériques ont évité des cloches, des clochers et des fils
 télégraphiques même lorsqu’elles sont presque suffisamment proches pour les toucher.
 
Le Dr W. J. Humphreys rapporta en 1936 que les supposés témoins des boules de feu
étaient « sujets à des illusions d’optique ». Il a dit que l’éblouissement de la lumière 
d’un éclair était retenu dans la rétine de l’œil. Quand le globe oculaire d’une personne 
bougeait, il imaginait que la sphère se déplaçait devant lui, apparemment à quelques 
mètres. L’hypothèse scientifique est que le craquement qui suit les ébats d’une boule 
de feu est « probablement dû à un autre coup de foudre à proximité ».
 
Quelques années plus tôt à Hambourg, en Allemagne, un autre enquêteur, Walter 
Brand, a décidé de sonder, soigneusement et objectivement, 600 rapports de ce qu’il 
appelait « la foudre en boule ». Il a écarté de nombreux rapports comme des 
hallucinations - mais 215 rapports semblaient prouver la réalité des phénomènes.
Probablement aucun autre groupe aujourd’hui ne fait plus de recherches sur la foudre 
autre que la General Electric Company dans son observatoire de Pittsfield, Massachusetts.
 L’ingénieur Julius H. Hagenguth déclare : « Nous avons pris des milliers de 
photographies de la foudre mais nous devons encore en obtenir une de la foudre 
en boule. » Sur la base de sa propre expérience, Hagenguth n’a que du scepticisme 
quant à l’existence des boules de feu.
 
Si elles sont réelles ces boules de feu, sont-elles due à l’électricité ou à d’autres 
phénomènes atmosphériques non découverts ? Se produisent-elles uniquement 
par période dans le temps ? Est-ce que la même chose est peut-être vraie pour 
les soucoupes volantes ? Nous sommes tous capables de lister nos propres questions ; 
du moins beaucoup d’entre elles ! Une question pourrait bien être : « est-ce que tant 
de gens ont pu avoir eu tort ? »
 
 
 


 

dimanche 14 février 2021

Epidémies de bris de pare-brise 

 

Ou comment l’étrange peut s’insinuer dans la vie de tous les jours. Manifestation inexplicable ou épisode d’illusion collective ? A vous de choisir.

 

 Dans les années 1951-54 (1), donc il y a plus de 50 ans, une mystérieuse contagion frappa simultanément les deux continents; surtout l’Amérique du Nord et la Grande Bretagne, mais aussi l’Italie qui signala des faits similaires. Ce n’étaient pas les hommes, ni les femmes, qui étaient touchés mais... les vitres, les carreaux, les glaces et spécialement les pare-brise d’automobiles ; des milliers furent ainsi détériorés. Bien que conduisant invariablement à du verre brisé, le phénomène ne se déroula pas partout dans les mêmes circonstances. 

Le tireur fantôme du Surrey Sur la route de Portsmouth à Londres, dans une grande ligne droite bien dégagée de 2,5 km, entre Chobham et Esher, de mars 1951 à décembre 1953, près de 100 éclatements de pare-brise bizarres furent rapportés. La cause naturelle classique du caillou projeté par le véhicule d’en face fut écartée pour deux raisons : la chaussée était parfaitement lisse et les impacts avaient lieu principalement quand un seul engin empruntait cette section routière. Au contraire, le témoignage des victimes incita la gendarmerie locale à soupçonner quelque maniaque en mal de facétie balistique bien qu’aucun individu suspect n’ait jamais été repéré sur les bas-côtés fort bien aménagés au demeurant. 

D’autant que la plupart de ces incidents avaient lieu de jour. La casse, cependant, prit toujours la forme de l’action d’un projectile, personne ne pouvant dire au juste si le choc n’avait pas été précédé d’une détonation ou d’un flash ou bien si l’une et l’autre étaient consécutifs à l’explosion de la plaque de verre. Par miracle, aucun conducteur ne fut blessé. Ni, ce qui ajoute au mystère, aucun missile ne fut retrouvé : caillou, balle, boulette, bille, etc. 

Pendant des mois, Scotland Yard (excusez du peu) patrouilla sur les lieux, intervenant aussitôt qu’un nouveau cas se produisait, lâchant les chiens dans les fourrés, cherchant à localiser alentour la balle fantôme au cas où elle aurait rebondi. Devant l’impuissance à trouver un coupable, on parla de l’éventualité d’ondes de choc provoquées par les avions supersoniques. Mais pourquoi uniquement là ? Personne ne se hasarda à s’attacher à ce petit détail. Aux Etats-Unis, la force qui attaque le verre Dès juin 1952, un émule américain fit parler de lui en Illinois et en Indiana. Mais lui devait s’être équipé d’un efficace silencieux parce que nul ne fit état, là-bas, du moindre bruit venant s’ajouter à celui du verre cassé. De plus, les perforations étaient beaucoup plus petites, comme laissées par un fusil à air comprimé, mais trop petites même parfois. Quatre à cinq trous apparaissaient les uns à côté des autres comme si la carabine était à répétition. Ou, alors, plusieurs tireurs visaient la même cible. 

A Kokomo, ville proche d’Indianapolis, on dénombra plus de 70 plaintes dans la semaine du 24 septembre 1952, soit concernant des vitres de voitures en stationnement percées, soit des vitrines de magasins ayant subi le même sort. En fait, les événements prirent un tour nouveau lorsque 1500 pare-brise de véhicules en mouvement ou à l’arrêt furent criblés de petits trous à Bellingham, Etat de Washington, en avril 1954. Le magazine Life y consacra plusieurs colonnes et précisait que les victimes ne savaient même pas comment cela pouvait se produire. « Brusquement, des étoiles disgracieuses fleurissent sur les pare-brise des voitures... même celles de la police. » 

L’épidémie fut à son comble à Seattle où plusieurs centaines de vitres d’automobiles furent réduites en passoire dans la nuit du 13 au 14 avril 1954. Si c’était un vandale, il devait transporter sa provision de plomb dans une remorque et ne pas chômer de toute la nuit. Là encore, aucun projectile ne fut même une fois localisé. Le phénomène se déplaça ensuite vers l’Est en Ohio, Oregon, Michigan, Floride et plus loin encore. Une douzaine de ville jusqu’au Canada appelèrent l’attention sur des méfaits analogues. A Bromley, Kentucky, les orifices dans le verre variaient de la grosseur d’une tête d’épingle à quelques millimètres au maximum. Dans certains cas, il ne s’agissait même que de piqûres minuscules semblant évoluer comme si le verre était lentement « pénétré ». Une femme déclara avoir vu se produire le dommage dans son pare-brise alors même qu’elle le fixait. Elle décrivit le phénomène comme « le développement spontané d’une bulle dans le verre. » Des policiers américains du comté King, dans l’État de Washington, assistèrent à la multiplication des petits trous dans le pare-brise d’un camion de légumes qu’ils surveillaient. On était bien loin du canardeur insaisissable du Surrey. On parlait volontiers de « force mystérieuse inconnue et invisible, ennemie du verre... » 

Les « piqûres » se manifestaient même sur des véhicules enfermés au garage. Un avion volant de Portland à Salt Lake City eut aussi la vitre du cockpit troué… C’est la faute à la bombe ! N’ayant en aucun cas réussi à prendre sur le fait un des membres de cette bande présumée de vandales qui, s’étant concertés par dessus l’Atlantique, avaient décidé de faire la fortune des poseurs de pare-brise - on les imagina armés de petits marteaux s’adonnant rageusement à ce vilain saccage sans jamais en voir un seul - on se rabattit sur un bouc émissaire bateau à l’époque : la bombe H, dont les essais venaient d’avoir lieu dans le Pacifique.. 

La croyance populaire mit tout d’abord cela sur le compte d’une augmentation de la radioactivité dans l’atmosphère suite aux explosions atomiques. Devant les démentis officiels, on incrimina ensuite une éventuelle pluie radioactive, ce que sembla confirmer quelques mesures faites sur la poussière recueillie sur le toit sale d’automobiles dont les vitres avaient été détériorées. Les spécialistes du centre atomique d’Argonne rejetèrent cette hypothèse, arguant que les panneaux vitrés des serres, où des plantes sont cultivées sous gaz carbonique radioactif, auraient dû, depuis longtemps, être attaqués. Dont acte. 

A cause de cet argument de poids, on se tourna vers la possibilité selon laquelle la bombe aurait émis une substance « anti-verre » capable de transformer celui-ci en rien… c’est à dire en trou. En d’autres termes moins osés, quelque chose tombait du ciel qui perforait ainsi les pare-brise, rares vitres non disposées verticalement. La petite vérole du verre Les esprits s’échauffèrent activement autour de cette éventualité. Surtout qu’à Portland, en Oregon, il y eut une pluie de petites boules de 1 mm de diamètre, brillantes, couleur du plomb, ressemblant à de la cendre, et qui adhéraient aux pare-brise précisément. C’étaient elles, à n’en pas douter, qui rongeaient le verre. Présentant au microscope une structure cellulaire, on parla de micro-créatures extraterrestres mangeuses de verre ! Cette théorie fit long feu tout comme celle d’une maladie du verre - petite vérole, cancer. 

L’American Automobile Association avança que les dommages étaient dus à une réaction chimique entre le verre et quelque produit véhiculé par l’atmosphère. Le Professeur Henry J. Gomberg, de l’Université du Michigan, fit remarquer que seul l’acide fluorhydrique -l’acide le plus puissant qui existe - pouvait entamer le verre. Qu’à cela ne tienne ! Celui-ci, fabriqué par l’explosion de la bombe, devait avoir été apporté par les vents d’Est. Bonjour les dégâts pour les poumons des citoyens dont on ne s’inquiéta pas outre mesure. Et puis quoi encore ? L’imagination aidant - et la psychose s’installant - d’autres théories virent le jour depuis les défauts de fabrication du matériau vitrifiable, les anodines vibrations du sol, les changements de température faisant travailler le verre contraint, l’accumulation d’électricité statique avec la friction de l’air, les résidus de combustion des carburants des avions, les produits de nettoyage des stations-service, jusqu’aux œufs de puces des sables incorporés dans la silice utilisée pour la fabrication du verre et qui soudain éclosent (sic), en passant par le poltergeist... 

En fait, les opinions se partagèrent en deux camps : ceux qui pensèrent que les diverses explications n’étaient pas satisfaisantes et ceux pour lesquels il n’y avait pas d’explication puisque tout, selon eux, avait été « exagéré » par les médias et n’était que les préjudices normaux imputables à une circulation routière banale subitement tournée en mystères dans la tête des conducteurs par une publicité hystérique dans un climat de tension et d’anxiété. N’empêche que le New York Times du 24 avril 1921 avait déjà mentionné un cas semblable quand 2 500 pare-brise furent brisés à Londres sans cause apparente cette année-là. Et en août 1961, à Springfield, Massachusetts, pour la deuxième fois de l’année, une centaine d’habitants découvrirent au petit matin une des vitres de leur automobile toute fendillée. Il ne s’agissait pas des pare-brise mais de la lunette arrière... 

Une telle sélectivité et des déprédations qui ont du mal à s’expliquer par un processus hallucinatoire, n’est-ce pas ? 

 

Note : 1) Dans le livre de J. G. Dohmen, , « A identifier et Le cas Adamski », publié en 1972, on peut lire sur le sujet des cas similaires survenus en France en 1954. « Or, la vague de 1954 (d’ovnis) atteint une ampleur exceptionnelle et on a l’impression que, passé un certain seuil d’intensité, une vague d’OVNIs peut s’accompagner d’autres phénomènes déroutants et mystérieux n’ayant à première vue aucun rapport avec elle. Si l’hypothèse est exacte, alors c’est une toute autre vision des « soucoupes » qui se dessine car les phénomènes paranormaux mystérieux incriminés ne seraient alors que des conséquences de l’activité soucoupique. « Mais avant d’aller plus loin dans les hypothèses, voyons de plus près de quoi il s’agit. « Cancer du verre »

 « Le premier exemple de ces événements bizarres est ce qu’on appelait alors le « cancer du verre ». « En cette année 1954, en effet, il y eut une surprenante et inexplicable vague de bris de verres, sans causes apparentes. On surnommait fréquemment aussi le phénomène « cancer des pare-brise » mais il n’y avait pas que les pare-brise qui explosaient spontanément, puisque aussi des glaces latérales, verres à boire, bouteilles, compo¬tiers, etc. étaient concernés. « Lors de l’étude sur le rayonnement localisé, un cas avait été étudié faisant allusion à une « chaleur localisée » (a). 

« Dans cette relation, il est fait mention de l’explosion d’un pare-brise. On serait tenté, à la lecture de cet article, de faire le rapprochement entre la « soucoupe » et le bris du pare-brise. « Le fait est que ces bris inexplicables de verre sont fré¬quemment associés à un phénomène lumineux justement. Donc un rayonnement électromagnétique indiscutable. Voici un cas typique (b) : « Châteauneuf éclatement d’un pare-brise » « Vendredi, vers midi, M. Justin Creux, épicier à Viel¬manay, se rendait à Châteauneuf à bord de sa voiture de livraison. Il ne faisait pas une grande chaleur, la route était ombragée, pas de sable sur la chaussée et pas d’autres voitures en vue. 

« En arrivant à quelques centaines de mètres du bourg, au lieu dit Le Château, M. Creux, roulant à une cinquantaine de kilomètres à l’heure, fut soudain ébloui par une vive lueur et en même temps se produisait une forte détonation. Aveuglé par la vive clarté et par une pluie de parcelles de verre, il parvint cependant à arrêter sa voiture avant qu’elle n’aille se jeter contre un arbre. « M. Creux s’en tirait sans trop de mal : il n’avait qu’un petit éclat de verre dans l’œil gauche. Quant au pare-brise, il ne restait que quelques parcelles de verre tout autour. « L’avant de la voiture était jonché d’une couche de petits morceaux semblables à du gros sable transparent. « Le phénomène lumineux est-il cause ou conséquence de l’éclatement du pare-brise ? « Voici un autre cas (c) qui tendrait à montrer que décidément il y aurait une relation entre « soucoupe » et « cancer du verre ». « Une boule lumineuse dans un jardin à Saint-Souples. » « Un habitant de Saint-Souples, dans le Cambrésis, a reçu une curieuse visite dans la nuit de dimanche à lundi. « Réveillé par un claquement sec, le témoin dit : « J’ai cru tout d’abord à un incendie de l’immeuble en face, mais il s’agissait en fait d’une boule lumineuse qui montait vers le ciel. Une vitre de porte fut soufflée et le verre réduit en centaines de très petits morceaux était dispersé dans la pièce attenante. A l’endroit d’où venait de repartir l’engin, les légumes du jardin étaient tous couchés dans le même sens ; quelques-uns étaient déracinés, juste à l’endroit où s’était posée la boule. A part la vitre brisée que l’on peut s’expliquer par le déplacement d’air de l’appareil, aucun autre dégât n’a été fait à la propriété. » « Qu’en penser ? Déplacement d’air, comme semble le suggérer l’auteur de l’article ? A l’encontre de cette thèse, il faut préciser que les témoins du « cancer du verre » ne décrivent pratiquement jamais d’effet de souffle ou de déplacement d’air quelconque. « La boule lumineuse serait-elle alors la cause du phénomène ? Mais à cela il faut objecter que maintes autres manifestations de bris de verre sont survenues sans aucune apparition parallèle visuelle ou lumineuse. « Par exemple (d) : « Chaulgnes : pare-brisite » « La maladie du verre s’est-elle manifestée en notre commune ? Il y a tout lieu de le croire. « Le vendredi 25 à 16 heures, à l’auberge tenue par M. Frère, deux clients étaient tranquillement attablés discutant de choses et d’autres avec le patron de l’auberge, lorsque brusquement une détonation assez violente retentit et un verre dit incassable se réduisit en miettes sans cause apparente. Surpris, l’un des clients fit un geste assez brusque qui eut pour résultat de renverser les autres ustensiles qui se brisèrent en éclats bien ordinaires alors que le premier verre était entièrement réduit en poussière. « Qui pourrait donner l’explication de ce phénomène bizarre ? « Un cas typique entre autres. Point de phénomène lumineux noté mais par contre un phénomène auditif : une détonation. « Le « cancer du verre » peut prendre parfois une forme surprenante (e). 

« Est-ce un cas de cancer du pare-brise ? » « Dole. Un cas de cancer du pare-brise a été constaté dernièrement à Dole. Le titulaire d’une Panhard 54 a eu la surprise de trouver, un matin, dans son garage le pare-brise de sa voiture avec, au milieu, un rond de 10 centimètres de diamètre, tracé avec une régularité parfaite.

« On pense qu’il s’agit là d’un cas de pare-brisite et l’ensemble a été envoyé à l’usine pour étude ». 

 Références : 

a) Selon L’Indépendant du Louhannais (Louhans) du 3 juillet 1954. 

b) Tiré du Régional de Cosne (Cosne, Nièvre) daté du 3 juillet 1954, pages 2 et 4. 

c) Tiré de Nord-Matin de Lille du mercredi 6 octobre 1954, page 10. 

d) Selon l’hebdomadaire local de La Charité Le Charitois daté du 3 juillet 1954, page 3. 

e) Selon le quotidien Le Comtois de Besançon du 30 juillet 1954 en page 2. 


Publié (hors note) in COURRIER DE SAÔNE & LOIRE DIMANCHE du 18 octobre 1987.