samedi 24 février 2018

Le cheveu d’E.T.

 

La « preuve » tant recherchée que les ovnis existent et sont pilotés par des créatures venues d’ailleurs (preuve inexistante après 50 ans), voilà qu’on la cherche, non plus dans les lumières célestes, non plus dans les traces au sol, non plus dans les enregistrements radars, etc., mais dans l’analyse d’un cheveu qu’une belle extraterrestre blonde aurait laissé… autour du pénis d’un Australien !


De quoi m’inciter à résilier mon adhésion au C.U.F.O.S. (Center for UFO Studies), ce centre d’étude des ovnis fondé par le défunt J. A. Hynek, lequel doit fulminer dans sa tombe devant de tels excès.


C’est en effet dans le dernier numéro de l’organe dudit C.U.F.O.S., l’  « International UFO Reporter » (Volume 24, Number 1, Spring 1999), d’habitude très pondéré, que l’on trouve 14 pages consacrées à cette étrange affaire, rapportée par Bill Chalker.

Un « abducté gâté »
Peter Khoury (ce doit être son vrai nom), 28 ans, travaillant dans le bâtiment, est le héros de cette rencontre très très rapprochée avec une femelle E.T. du type « nordique » (opposé au type « reptilien », dont font partie les « petits Gris »). En juillet 1992, alors qu’il est alité pendant la matinée à son domicile de Sydney, il se réveille en sursaut pour constater que, sur sa couche, se trouvent deux femmes, une brune et une blonde, nues. Interloqué, mais pas plus que cela, l’homme remarque les yeux anormalement grands de la blonde et aussi sa majestueuse poitrine. De longs cheveux presque blancs lui descendent sur les épaules, « bouclés à la Farrah Fawcett ». La femme lui signifie clairement ce qu’elle attend de lui en l’attirant à elle… « sans aucune communication verbale ».

Les deux extraterrestres féminines.
Passe un temps indéterminé (que Bill Chalker n’hésite pas à assimiler à un cas de viol sexuel E.T.) au terme duquel l’homme, « choqué par ce contact », se débat pour échapper à sa belle tortionnaire ; une crise de toux le distrait pendant quelques secondes de son occupation et il se retrouve seul. Pendant tout le reste de la journée, il va se demander s’il n’a pas rêvé. Or la preuve de la réalité de son extraordinaire aventure va lui arriver de façon impromptue.

Un cheveu en « cadeau »
Le soir, son épouse étant rentrée de son travail, l’homme avant de s’endormir décide de prendre une douche. Et c’est là qu’il découvre, enroulé où je vous ai dit et rendant son sexe douloureux, un cheveu blond de 12 cm de long… qu’il gardera précieusement dans une boîte en plastique jusqu’en 1998. A cette date, devenu fondateur lui-même d’un groupe d’aide aux victimes d’enlèvements extraterrestres (il fait partie de ceux pour qui de telles rencontres émaillent la vie à intervalles plus ou moins réguliers), il décide de faire effectuer sur le spécimen de chevelure des


analyses aptes à en déterminer la provenance : une détermination des séquences d’ADN mitochondrial, en l’occurrence.


La procédure doit permettre, avec les moyens modernes à disposition (extraction, réaction, puis électrophorèse), de déterminer de quel type racial humain est issu le tissu capillaire puisque ces séquences d’ADN sont parfaitement connues et différentes chez les Européens, les Africains et les Asiatiques…

Résultats
L’analyse a montré que le matériau génétique du cheveu « est biologiquement proche de celui de l’homme (la femme en l’occurrence) normal mais d’un type racial inhabituel en Australie, voire extrêmement rare ». Et de se demander s’il s’agit d’un cheveu abandonné par une coquine extraterrestre venue se ressourcer ici sur terre ou celui d’une Australienne albinos, d’une chinoise décolorée ou d’une taïwanaise (sic) ? On aurait certes aimé découvrir que la séquence des nucléotides ne correspond à aucun modèle humain mais, aujourd’hui, avec les histoires d’hybridations mi-humain, mi-ET, les « abductionnistes » continuent d’entretenir le suspense et d’encourager la surenchère. De la sorte, l’heureux bénéficiaire des faveurs d’une belle extraterrestre, dont le portrait suggestif orne la couverture de l’I.U.R, peut être pris au sérieux dans ses nouvelles révélations.

Un « polyabducté » ?
On s’aperçoit, à mesure que le singulier phénomène d’enlèvement E.T. s’amplifie – et il ne cesse de le faire – que la plupart des « abductés » disent avoir subi une expérience du même type plusieurs fois au cours de leur existence. C’est ainsi que Peter Khoury prétend avoir déjà rencontré en 1988, dans sa chambre à coucher, trois ou quatre créatures portant des robes sombres et des capuchons sur la tête. A leurs côtés, deux êtres minces, aux grands yeux noirs, auraient opéré sur lui une biopsie au moyen d’une longue aiguille qui lui aurait été enfoncée en divers points du corps (y compris la tête) et dont il garderait la cicatrice.

En 1994 et 1995, il aurait à nouveau reçu la visite des êtres à l’aiguille paralysante et aspirante (?). Depuis, plus rien mais une récidive ne saurait tarder.

Peut-on y croire ?
Cette nouvelle tentative pour relier les enlèvements allégués par des extraterrestres à la réalité physique (avec les implants, les fœtus manquants, les cicatrices) plutôt qu’à des phénomènes purement psychologiques (fantasmes, hallucinations, contamination hypnotique) est-elle apte à vous convaincre ? Je vous laisse juges. Moi, je suis franchement sceptique. Je vous exposerai la semaine prochaine une thèse, diamétralement opposée, laquelle vise à raccrocher les « abductions » au syndrome de la vieille sorcière : un cauchemar qui semble atteindre l’humanité de façon récurrente depuis la nuit des temps et que chaque époque colore de ses propres préoccupations.

 Ce texte a été publié dans DIMANCHE SAÔNE & LOIRE du 7 novembre 1999 et dans SENTINEL NEWS n°15, octobre-décembre 1999.




lundi 5 février 2018

Rose C. et les visiteurs de la nuit


L’« incroyable rencontre » de Rose C. (bizarre, les Françaises victimes de telles aventures ont voulu rester anonymes. Pourquoi ?), couturière, survient le 10 avril 1952 ; en une seule nuit, elle va bouleverser toute son existence, selon l’adage ; la veille, cette jeune divorcée de 24 ans, vivant chez son père veuf en banlieue de Nîmes, privée de sa fillette de 4 ans pendant les vacances pascales (elle est chez son ex-belle famille), décide de se rendre dans un « mazet ». Il s’agit de ces petits cabanons d’à peine 4 mètres sur 3, perdus dans la garrigue, sans eau ni électricité à l’époque, loin de tout. Le sien a été construit par son grand-père. Elle y va à bicyclette, accompagnée de ses deux chiens.

Arrivée en soirée, elle mange un morceau « en vitesse », nourrit les animaux et, après une toilette sommaire, ferme les volets et se glisse dans le vieux lit de fer où elle s’endort. Réveillée par ses chiens agités qui grognent sans aboyer, elle réalise brusquement qu’elle est là, en pleine nature, sans défense. « Sont-ce des lapins », pense-t-elle ? Elle se rhabille et sort dans la nuit. Les chiens libérés filent comme des flèches en direction d’un plus petit « mazet » voisin et ne reviennent pas ; elle s’en approche quand, soudain, un éclair de lumière blanche l’éblouit. Une voix retentit près d’elle : « Que faites-vous ici ? ».

« Je distinguai alors un homme à peu près de ma taille, vêtu de sombre », raconte-t-elle. « Mais je suis là chez moi ! ». Soudain pétrifiée, la fin de ses paroles s’étrangle dans sa gorge : « un être gigantesque se tenait près de moi qui, tout de go, m’attrapa le cou avec une de ses énormes mains, sans trop serrer ni me faire mal… ». L’homme normal la rassure : « Ne craignez rien. Nous sommes pacifiques ».

Un bruit d’herbe foulée…, un autre « grand » est là ; « mes amis demandent si vous n’auriez pas quelques vieux livres à nous donner »… Un troisième géant, à l’aspect plus âgé, arrive avec les chiens dociles.

« D’où venez-vous », questionne-t-elle ? « De là-haut » dit l’interprète, un instituteur « parti » avec eux depuis 20 ans et qui n’a pas vieilli depuis (aspect 25 ans pour quelqu’un qui en a 45). « Le temps ne compte pas pour nous comme pour vous ».

Une lampe allumée un court instant permet à Rose d’apercevoir une énorme chose circulaire, gris ardoise, en forme d’un immense canotier, immobile au-dessus du sol (1 m) ne reposant sur rien : un ovni.
 
Dessin de "chapeau-volant" vu par Rose C.
Rose C. décrit les trois grands « asticots » (2,40 m), bruns de peau mais pas noirs, nez plutôt droit et cheveux légèrement bouclés qu’elle compare à « des Hindous » (!), tous vêtus d’une combinaison d’homme-grenouille.

« A part les livres (elle leur en donnera deux moisis : un A. Dumas et un V. Hugo) que cherchez-vous ? », demande-t-elle. « Des choses que nous cueillons et ramassons » : on lui montre, dans un sac, quelques pousses d’olivier, un peu de thym, des feuilles diverses et des pierres ! « Cela nous permet d’évaluer les dégâts occasionnés par les bombes que vous avez fait exploser au Japon » !

Au cours de cette rencontre avec cet équipage mixte ETs/terrien (la première et la dernière dans les annales ufologiques ?), les révélations faites à Rose C. lui tirent plusieurs jurons locaux : « Mordious ! », quand elle apprend que la Lune est un satellite « amené » sur place, que la Terre est un lieu de déportation et que les Terriens actuels sont les descendants dégénérés et rétrécis des bagnards ET. Et : « Fan de Chichourle ! », auquel succèdent des rires énormes et caverneux qui font trembler les murs du petit « mazet », où tous sont entrés avec difficulté.

Suit une démonstration de lévitation de pierre et de traversée directe de la porte. Rose C. voudrait prolonger cette confrontation. Mais l’instituteur indique qu’ils doivent partir. « Le séjour sur votre terre les fatigue énormément ». Un bruit de ventilateur provient de la « chose » vers laquelle ils se sont dirigés, deux géants soutenant l’autre.

Rose se demande si elle a rêvé. Divers détails la convainquent que non dont son annulaire droit rallongé de 2 cm ! La voilà aussi qui se met à entendre les arbres parler, les fleurs pleurer ; prise d’euphorie, elle « goûte » la terre et se met à chanter à tue-tête. Plus tard, des images défilent devant ses yeux, le soir : « on » essaie de lui faire comprendre des choses… Elle a des visions prémonitoires… Jamais, pourtant, elle ne se considérera comme une « contactée », une missionnée… « Ma rencontre avec les visiteurs de la nuit a été tout à fait fortuite ».

Le récit de Rose (45 pages), est paru en 1979 dans un livre complété avec du remplissage ufologique, préfacé par Guy Tarade avec un avant-propos de Jimmy Guieu. Aux Editions du Rocher, Collection « Les Carrefours de l’Etrange ».

En novembre dernier, la revue « Le Monde de l’Inconnu », sous la plume d’Alain Moreau, promettait un « retour » sur le cas de Rose C. : hélas, aucun élément nouveau n’y était apporté. Si bien que je me suis tourné vers Guy Tarade, ami à moi de longue date et qui avait parlé dans da préface de « témoignage capital » : il m’apprend que Roselyne C. est décédée depuis 5 ans...




Publié dans DIMANCHE Saône & Loire du 14 octobre 2007.