dimanche 18 décembre 2016

L’alchimie : superscience ou vestige d’une ancienne civilisation ?

JACQUES CARLES et MICHEL GRANGER

Il pourrait sembler paradoxal que la science moderne, après avoir acquis ses lettres de noblesse en accumulant des milliers de faits et en homologuant une multitude d’expériences, revienne aujourd’hui à des hypothèses formulées il y a plusieurs millénaires. C’est ainsi que l’on sait que Démocrate parlait déjà, bien avant l’ère chrétienne, d’atomes et qu’il envisageait que la Voie lactée était formée d’innombrables étoiles, ce qui conférait cette blancheur laiteuse à la région du ciel où on l’observe. Les Egyptiens, construisant le temple d’Edfou et installant de longs mâts en cuivre pour briser l’orage étaient à cent lieues de penser que Benjamin Franklin « inventerait » le paratonnerre trente siècles plus tard…

Il existe une foule d’exemples de ce genre dans tous les domaines scientifiques, mais d’autres faits plus troublants sont restés inexpliqués et même inexplicables à l’heure actuelle. Il semble donc naturel que les scientifiques armés de leur matériel ultramoderne s’attaquent à ces bastions de la connaissance.
L’Île de Pâques, dans le Pacifique, est un cas typique. On peut y voir près de six cents statues gigantesques de plusieurs dizaines de tonnes dont il est impossible de formuler la provenance et la manière par laquelle elles furent érigées. Dans les Andes on a retrouvé des sculptures d’animaux de l’ère secondaire et des ports de mer à six mille pieds d’altitude ! Les Mayas utilisaient, en plus du calendrier basé sur l’année solaire, un calendrier basé sur l’année vénusienne de 584 jours…
Plus on s’enfonce dans le temps et plus les faits fantastiques se multiplient. Cependant notre histoire est limitée : au-delà de 6000 ans on ne sait que des généralités, le plus souvent d’ordre géologique, et pourtant il est certain que l’homme existe depuis un nombre inconnu de siècles.

L’alchimie : une science ?
Il semble que sur terre les civilisations se font et se défont, qu'elles évoluent dans le temps et dans l'espace. Il est possible que des civilisations plus avancées nous ont précédé sur terre et qu'à notre tour nous tendons vers une supercivilisation. Malgré l'apocalypse d'une ancienne civilisation, certaines bribes, certains aphorismes, certaines conclusions auraient pu échapper au déluge universel et se perpétuer. Les Incas, les Egyptiens, les Chinois n'ont peut-être utilisé que des recettes ou des résultats d'une science passée qu'ils ne comprenaient pas mais qui leur était parvenue par tradition et s'était enrobée de considérations mystiques et religieuses.
L'une de ces sciences ou doctrines, celle qui nous serait la mieux connue, retransmise depuis des siècles sans subir d'évolution et que l'on retrouve sous des formes très voisines dans les mondes orientaux, arabes ou européens, est l'alchimie.
L'alchimie ne se développe pas, elle se transmet. Rien de nouveau n'est découvert. C'est l'« adepte », qui a appris son savoir d'un « maître », de chercher à réaliser le « grand œuvre », toujours pour un moyen immuable. Le grand œuvre c'est l'obtention de la pierre philosophale (ou poudre de projection) qui permet de transmuter les métaux vils en « or plus fin que celui de la minière ».
Cependant le but essentiel de l'alchimie n'était pas la transmutation des métaux en or, mais bien la transmutation de l'alchimiste lui-même. Le véritable alchimiste méprisait et méprise encore (car il en existe toujours) celui qui œuvre dans un but intéressé.

Les adeptes modernes de l'« art sacré »
Le 20ème siècle est sceptique mais il est aussi curieux. De nos jours, les rééditions et traductions de textes alchimiques connaissent des succès non négligeables. Les espoirs entrevus par la physique et la chimie d'aujourd'hui trouvent leur pendant dans l'alchimie. Mais cette curiosité ne peut demeurer passive devant cet inconnu surgi du néant. C'est pourquoi il existe encore de vrais alchimistes oeuvrant contre vents et marées, disséminés de par le monde et de plus en plus recherchés. Un pays comme l'URSS n'hésite pas à prospecter l'Europe afin de les localiser et à leur offrir des bonnes conditions de travail.
Contrairement à ce que l'on pense, les alchimistes actuels sont des gens très sérieux qui, pour fuir le halo de charlatanisme qui les poursuit, évitent toute publicité et s'entourent du secret le plus complet. L'un des plus célèbres alchimistes du 20ème siècle est aussi peu connu et auréolé de légende que l'était Paracelse ou Basile Valentin au Moyen-Âge. Il a écrit sous le nom de Fulcanelli et son ouvrage le plus célèbre « Le Mystère des Cathédrales » est toujours une énigme. Personne ne sait qui a été Fulcanelli, s'il est mort ou encore vivant. Il existe une société secrète « les frères d'Héliopolis » qui a été au second siècle après J.-C. à Alexandrie et dont Fulcanelli était un initié ; une telle société serait susceptible de détenir les traditions et les techniques les plus anciennes qui associent l'expérience scientifique et l'expérience spirituelle.
Parmi les alchimistes prémodernes, on peut citer l'étrange personnage français qu'était Tiffeneau. Celui-ci, le 8 mais 1854, révéla devant l'Académie des Sciences de Paris certains résultats de ses expériences menées à Guadalajara, au Mexique, où il aurait préparé de l'or artificiel par une technique dérivée de l'alchimie. Selon lui, une explication rationnelle pourrait être l'action catalytique du rayonnement solaire au Mexique et la possibilité que certains rayons cosmiques traversant la terre possèdent une intensité et une énergie qui varient avec le temps et les sites géographiques, rendant impossible la répétition de l'expérience jusqu'à ce que ces conditions s'y prêtent de nouveau. Un phénomène qui apporte de l'eau au moulin de Tiffeneau est celui observé par le professeur Bruno Rossi, aux Etats Unis, en 1957. Des particules d'une énergie considérable, venant peut-être d'un autre monde, furent détectées dans un rayon de trois miles par des centaines d'appareils enregistreurs.

La croyance en l'unité de la matière
Bien que les « souffleurs » (alchimistes non initiés qui cherchent au hasard) aient permis de faire des découvertes valables, celles-ci ayant servi de base pour notre chimie moderne, l'obscurité des écrits « hermétiques » et la vague de rationalisme du siècle dernier, tout en ayant permis à l'ensemble des sciences de faire un bond gigantesque, ont malheureusement exagéré les contradictions et les aberrations des travaux alchimiques. Ceux-ci furent pendant longtemps complètement discrédités et considérés comme un assemblage d'absurdités et de folies. A présent, on se rend compte qu'une folie persistant avec tant de force pendant des siècles doit être étudiée avec sérieux, même si cela doit révéler jusqu'à quel point l'humanité peut déraisonner.
De nos jours, des équipes de savants ont commencé l'étude critique et encyclopédique de l'alchimie ; certains faits se dégagent déjà tels que le chiffrage de certains textes alchimiques. Plusieurs grimoires ne sont que des cryptogrammes qu'il reste à traduire en langage clair, ceux-ci étant constitués d'une grande quantité de symboles qui n'étaient accessibles qu'à un petit nombre d'initiés. Depuis les débuts de la physique nucléaire, et plus récemment à la suite des observations du Français C. L. Kervran dans le domaine de la biologie, il est devenu évident que des transmutations sont possibles et que l'unité de la matière n'est plus une légende mais une réalité scientifique.
Sur le même plan, les alchimistes décrivaient également la façon d'obtenir l'élixir de longue vie, ce procédé consistant en une série de distillations de l'eau et ensuite en une incorporation intime de certains sels métalliques. Aujourd'hui, on a mis en évidence le fait que le vieillissement pouvait provenir de l'accumulation de l'eau lourde dans les tissus. L'élixir de longue vie serait donc une substance capable d'éliminer l'eau lourde.
Pourquoi alors notre science actuelle serait-elle la seule technique permettant la vérification des résultats déjà décrits par les alchimistes ? Des hommes (ou, devrait-on dire, des êtres humains ou non, terrestres ou pas) ont-ils déjà découvert les secrets de l'énergie et de la matière dans un passé sans fin ?
Un passé ayant connu une brillante civilisation, aux techniques et philosophies très avancées mais différentes des nôtres, aurait-il réussi à nous transmettre un peu de son savoir malgré les cataclysmes géologiques, climatiques ou autres, par le biais d'une science traditionnelle et mystique ? Notre propre civilisation, au seuil de connaître un prodigieux épanouissement, se met à douter de son « exclusivité » et cherche à interroger le passé d'une façon scientifique afin de trouver peut-être un moyen de percer le mystère de son essence, et de nouveaux outils pour forger son avenir.

Ce texte, écrit en collaboration avec Jacques Carles, parut dans la page « sciences » du journal La Presse de Montréal, le samedi 13 septembre 1969.

Il constitue un préambule au livre que nous avions en projet comme coauteurs et qui, écrit en 1969-70 à Montréal alors que nous étions thésards, parut en août 1972 chez Albin Michel à Paris sous le titre : L’Alchimie, superscience extra-terrestre ? On y retrouve d’ailleurs la fin de l’article en dos de couverture.




Traductions :
En portugais 1973.
En espagnol 1974.






En grec 1978.

En espagnol (poche) 1977.















vendredi 2 décembre 2016

Mutilations de bétail en Amérique… et ailleurs


Depuis plus de 20 ans, il se passe sur le continent nord américain quelque chose de bizarre qui défie la raison et mystifie la population rurale : des milliers de bestiaux, animaux de prairies, paissant en liberté ou en enclos - vaches, taureaux, génisses, bouvillons, veaux, chevaux, etc. - sont retrouvés morts, dans les prés et les champs, exsangues, avec des organes essentiels manquants : oreilles coupées, yeux désorbités et emportés, mâchoire écorchée à vif, mais aussi mamelle découpée sans entamer les tissus sous-jacents et surtout organes sexuels mâles et femelles excisés prélevés et certaines parties internes extraites.

Qui se livre ainsi impunément à cette vaste opération de vivisection sélective - quelques cas, rares, avec des survivants, qui ne le restent généralement pas longtemps, indiquent que les blessures sont portées sur la bête encore vivante - qui commet ces actes de torture, d'une inadmissible cruauté, infligés directement sur le terrain sans laisser la moindre trace alentour (même dans la neige) et dans quel but ?

Sûrement pas des gastronomes fins gourmets puisque toute la viande de catégorie A ainsi disponible est gaspillée et livrée à la merci des animaux et oiseaux nécrophages ou bien vouée très vite à la pourriture sauf quand la température basse en permet la conservation des semaines durant, là justement où les sociétés d'équarrissage sont encore peu sollicitées.

Cette grande interrogation est le sujet de l'ouvrage que je livre ici à propos de ce Grand Carnage, comme je l'ai intitulé tout d’abord. Par-delà les faits irrécusables avec lesquels j'ai déjà pu alimenter une impressionnante banque de données (plus de 2500 cas documentés), Etats par Etats, années par années, ce qui permet d'en mesurer la propagation quasi pandémique, par-delà les pièces à conviction, objets macabres du litige, jonchant les herbages et les pâtures, les carcasses disséquées puantes et bourdonnantes de mouches, les photos sanguinolentes largement reproduites dans les médias, l'aspect insensé du phénomène a de quoi nous surprendre et nous interpeller.

Car rien encore de semblable ou apparenté n'a été constaté en Europe ni en France (mon livre le démontre, preuves à l'appui). Heureusement. Mais nous ne sommes pas à l'abri de ces mystérieux mutilateurs fantômes non identifiés.

Après avoir retrouvé les phénomènes précurseurs en la matière - voleurs de bétail du siècle dernier et affaire Snippy datant de 1967, toute emblématique car contenant déjà en condensé la globalité des caractéristiques de ce qui se développera au niveau du continent entier (un seul Etat américain épargné et une seule province au Canada, la « Belle », je brosse un panorama rapide des différentes vagues de mutilations de bétail qui ont secoué les Etats du Midwest depuis trois décennies (une énumération exhaustive serait trop longue et fastidieuse). Et ceci jusqu'à aujourd'hui en l'an 2001 car, malgré une enquête officielle, des milliers de cas avérés (cadavres exsangues, nauséabonds quand découverts longtemps après la mort, animaux rescapés voués à l'euthanasie ou au dépérissement), des centaines d'autopsies, des milliers d'analyse de prélèvements de tissus en laboratoire, le mystère reste entier, absurde mais persistant.

Depuis 2 décennies, les constantes sont toujours les mêmes, le modus operandi semble immuable, comme si rien ne pouvait en arrêter son inexorable persistance. Au grand dam des éleveurs confrontés, la plupart, à de telles atrocités dont ils ne peuvent justifier la nature avec les moyens du bord, à savoir les aléas des élevages (le plus souvent très éloignés des fermes, mais parfois aussi aux portes de leurs barrières sans que les chiens de garde n'aient aboyé moindrement), mais encore la tradition séculaire des incidents qui se produisent immanquablement dans ce milieu semi-sauvage que constituent certains lieux de pâturage quasi non surveillés.

Diverses tentatives d'explications ont été avancées. Elles vont de l'acte naturel de prédation par les nécrophages des prairies américaines : coyotes, écureuils, busards, etc., aux théories les plus extravagantes en passant par un acte délibérément fomenté pour des raisons les plus obscures. J'essaie d'en négliger ni privilégier aucune étant donné que je ne connais personne - ni moi-même - qui ait la clé de l'énigme. Ceux qui se l'approprient pour ouvrir la porte à leurs fantasmes seront plutôt négligés par rapport à ceux qui cherchent rationnellement une solution, comme moi en s'interrogeant.

Pourquoi les prédateurs autochtones du Montana, par exemple, auraient-ils brusquement changé leurs habitudes alimentaires dans les années 70 puisqu'ils existaient bien avant, tout aussi nombreux ? Jamais personne n'avait constaté ce type de sévices inconnus infligés à ces malheureux bestiaux avant cette époque. Les dents des opossums se sont-elles aiguisées comme des rasoirs au point de laisser les mêmes traces que les couteaux ? Certaines mâchoires se sont-elles échauffées au point de cautériser spontanément les blessures de morsures faisant penser à des coupures laser par bistouri ? Les petits animaux sauvages ont-ils soudainement changé leurs us et coutumes de subsistance pour s'en prendre maintenant à certains organes pas tellement comestibles : oreilles, queue, peau arrachée en plaques, etc. ?

Kenneth Rommel (1925-2012)
Un passage en revue des possibilités à ce niveau, à mettre sur le compte de Mère Nature jouant son rôle d'assainissement du milieu rural si particulier livré à la faune sauvage, permet de dénoncer l'inanité des accusations officielles qui font porter le chapeau à des petits animaux sauvages bien incapables de telles exactions. L'enquêteur Rommel, le bien nommé, en retraite du FBI, a soulevé un tollé en dépensant l'allocation qui lui avait été attribuée en 1979 au cours de si peu d'enquêtes sur le terrain que, coupé des faits, il a émis en 1980 un avis contestable et contesté qui ne cesse d'être battu en brèche puisque ça continue depuis et avec des détails qui invalident ses péremptoires conclusions.

Les sacrificateurs d'animaux dans le cadre d'actes sectaires ont-ils changé de cible et d'échelle (ils étaient accoutumés à s'en prendre à de petites créatures) et multipliés leurs forfaits. On y a cru à une époque, avec la naissance possible d'une super-secte mais cette thèse est aujourd'hui abandonnée du fait que les rares humains pris sur le fait se sont révélé être de pâles et inoffensifs copieurs ou des malades obsédés et pervers en mal de sensations fortes.

L'hypothèse d'un projet secret gouvernemental visant à mener une étude environnementale à travers ces cobayes a aussi recueilli une certaine adhésion d'une partie de la population échaudée par les nombreux exemples de pratiques peu licites des autorités. L'idée d'ainsi disposer de prélèvements d'organes à peu de frais sur des animaux en quasi liberté pour cartographier l'effet de polluants éventuels chimiques, atmosphériques ou radioactifs a aussi séduit les écologistes et bien d'autres... mais sans déboucher sur une accusation en bonne et due forme, laquelle n'aurait manqué, Outre Atlantique, de susciter de vives réactions. On a parlé d'un Watergate bovin mais sans aller plus loin que l'invective gratuite. Les hypothèses sociologiques – crise de la viande, fraude à l’assurance, etc. – ont peu retenu l’attention.

L'éventualité qui a le plus fait couler d'encre est sans conteste celle qui veut voir dans ces mutilations de bétail les actions incompréhensibles d'êtres venus d'ailleurs (des extraterrestres). Ce sont les traces au sol autour des victimes et les lumières célestes non identifiées au-dessus d'eux qui ont donné quelque fondement à la fameuse thèse extraterrestre, laquelle, le plus souvent, est soit évoquée lorsque aucune autre n'est plus valable, soit quand l'absurdité des faits doit faire appel à une logique étrangère à la nôtre. Et il faut bien reconnaître que le Grand Carnage répond à ce critère d'absurdité patent dans lequel il se complaît depuis si longtemps au même titre que ces phénomènes fortéens que sont les ovnis et les cercles céréaliers.

Quelques projets récents pourraient apporter enfin un moyen de surveillance inédit : Internet, par exemple, avec l'espoir de prendre enfin un mutilateur sur le fait. Encore faut-il que quelqu'un mette sur pied cela. Pour l'heure, les actes inqualifiables se poursuivent dans l'indifférence la plus totale, à un rythme de quelques centaines de victimes par an, ce qui constitue un épiphénomène par rapport aux morts naturelles mille fois supérieures en nombre dans lesquelles il se dilue.

Il ne faudrait pas qu'ainsi, dans le temps, le Grand Carnage s'installe insidieusement dans un contexte qui l'assimile à un mythe moderne, une légende rurale en quelque sorte : c'est à dire une imagerie stéréotypée acceptée par fatalisme, parce que non expliquée, jouant sur le comportement psychosocial des gens qui y sont confrontés. Ce serait dommage alors que des faits se produisent encore et donnent une dernière chance d'élucider le mystère.


Première maquette de la couverture abandonnée

Une première version de ce livre est parue en 1986, publiée par l'éditeur Vertiges et diffusée par Carrère. Quelques semaines après sa sortie, l'éditeur a fait faillite. Et le livre n'a été en vente qu'un temps limité. Actuellement il est très recherché sur le marché de l'occasion. Seul un à-valoir correspondant à 1000 exemplaires a été payé à l'auteur. Carrère a confirmé qu'il n'a aucun droit de préemption sur une nouvelle                                              version.



Ce synopsis a contribué à la publication d’une version actualisée de cette enquête en 2003 sous le titre : Mutilations de bétail, en Amérique et ailleurs... 30 ans de mystère extraterrestre ?,  chez JMG Editions.

















dimanche 20 novembre 2016

Mini vague de mutilations de bétail au Colorado cet été (2006).



Certes, cela n’a rien à voir avec ce qui s’est passé il y a 30 ans où les prés du comté Logan et Weld étaient jonchés de carcasses de vaches exsangues, ni avec la vague de 1980 dans les comtés Elbert et El Paso ; mais il y a eu l’été dernier quelques cas au Colorado, notamment dans les comtés Kiowa et Costilla, qui rappellent de bien mauvais souvenirs. Les journaux locaux, le AG Journal de La Junta et le Chieftain de Pueblo, ont signalé les faits, craignant un remake de ce mauvais film qu’on croyait à jamais oublié. « Des morts de bovins mystifient les éleveurs du Colorado », titrait l’un d’eux en date du 7 juillet 2006, reprenant un refrain qui ne varie pas depuis 1967, date de la mort atroce et mystérieuse du petit cheval Appaloosa Snippy à Alamosa, dans le même état.

C’est un couple, S. et C. Bowen, propriétaires d’un ranch de 6 000 hectares près de Chivington (non loin de Sand Creek, là où les soldats de l’armée US massacrèrent 200 Indiens Cheyennes et Arapaho, en 1864) sur lequel paissent 90 bovins, qui a tiré la sonnette d’alarme dès le mois de mai en déplorant la mort suspecte de deux de leurs vaches de race Black Angus. Quand la première fut retrouvée inerte le 13 février, il lui manquait les organes reproducteurs et un morceau de peau coupé droit sur le côté gauche de la mâchoire « comme fait au couteau ». Ce n’était certainement pas la colonie de chiens de prairies attirée autour de la carcasse puante qui avait pu effectuer cette incision dite « chirurgicale » ! Une même blessure fut infligée à une autre vache de la même race des Bowen en avril : celle-ci était apparemment morte en mettant bas son veau et sa langue avait disparu. Le shérif du comté avait enquêté sur les deux incidents  et conclu à des morts non naturelles : pas de trace de lutte contre un éventuel prédateur, ni de trou de balle de fusil ou de revolver. L’herbe alentour ne gardait aucune empreinte. La peau scalpée de façon identique ajoutait au mystère. Quand on lui a parlé d’une intervention « étrangère », C. Bowen a souri et rétorqué : « Des extraterrestres tuant nos vaches, ça n’a absolument aucun sens ».

En juin, deux autres cas au Colorado sont venus ajouter aux interrogations : la langue manquait aussi sur le bovin trouvé mort début juin dans un champ près de Kirk, à 150 km environ de Sand Creek, ainsi que les organes sexuels selon l’éleveur M. Brachtenbach. Une autre Back Angus du même troupeau fut trouvée fin juin les organes sexuels et la langue manquants ; l’herbe écrasée laissait entendre, cette fois, que l’animal avait été « traîné » Mais aucune trace de pneu n’indiquait l’intervention d’un véhicule quelconque. Pour cet éleveur, c’était la quinzième mort étrange enregistrée depuis 1973.

Une autre mutilation « possible » de bovin a été signalée au Colorado en juillet  par le bureau du shérif du comté Costilla : une vache Limousin de 5 ans appartenant à Manuel Sanchez, une autre victime du fléau depuis 1992. Un cheval mutilé fut rapporté en début d’année près de Fort Morgan.

Les autres mutilations 2006 émanent de Red Bluff, Californie en janvier, de Hillmont, Saskatchewan, au Canada, en juin et dernièrement, en octobre, du Montana. Le phénomène est donc bien toujours là qui sommeille.

D’où l’importance d’une information récoltée l’année dernière et dont je cherche confirmation directe : l’un des principaux protagonistes de ces mystère de bovins mutilés en Amérique, l’officier de police de l’Etat du Nouveau Mexique, Gabe Valdez, (il a enquêté in situ du temps où il était en activité sur une centaine de cas entre 1976 et 1997), affirme qu’il connaît désormais la vérité quant aux causes du phénomène. « C’est résolu, je sais qui fait ça… Mais je ne peux pas en dire plus parce que c’est trop sensible… », a-t-il déclaré. Si j’obtiens plus de renseignements de sa part, je ne manquerai pas de vous le faire savoir.



Publié in DIMANCHE Saône & Loire du 19 novembre 2006.

La première vache mutilée des Bowen en février 2006.

vendredi 18 novembre 2016

Mutilations d’animaux en Suisse


Souvenez-vous, dans ma chronique du 4 septembre dernier (2005), sur l’actualité insolite de l’été, je vous signalais des mutilations d’animaux en Suisse ; le coupable présumé dénoncé par les médias n’incitait pas à trop faire de commentaires. Dans le journal suisse Le Matin du 8 août, on pouvait lire, en effet, « Zoophile sadique, la vague de cruauté se poursuit. Cinquante victimes à son tableau de chasse ! »

Il semblait donc s’agir des méfaits d’un désaxé sexuel helvète à forte pulsion hormonale qui, après avoir forniqué avec quelques bestiaux, s’en prenait à eux avec cruauté pour les taillader, parfois à mort. Une source Internet, parlant du cas d’un mouton décapité, précisait que le sadique s’était livré à un accouplement contre nature sur le cadavre de l’animal !

L’éveil de mon intérêt concernant d’éventuelles mystérieuses mutilations de bétail en Suisse, était donc vite retombé du fait de cette explication sordide. Et tout en serait certainement resté là si je n’avais pas reçu, fin septembre, un courrier de mon éditeur, JMG, me répercutant une lettre de Mme Renée Maier, de Lausanne. Une lectrice de mon « Grand Carnage » et de sa mise à jour intitulée : « Mutilations de bétail en Amérique et ailleurs… 30 ans de mystère extraterrestre ? », sortie en 2003, qui, fort aimablement, tenait à ma disposition un dossier de presse sur ces fameuses mutilations animales en Suisse !

Ah des lectrices comme ça, croyez-en mon expérience d’écriture qui dure depuis plus de 30 ans, on n’en rencontre pas souvent. Si bien que je me suis vite retrouvé avec un copieux dossier de coupures de journaux indiquant que les prolongements à l’affaire du sadique méritaient, cette fois, une grande attention car l’ampleur du phénomène des blessures sur une cinquantaine d’animaux dans les cantons du Nord Ouest de la Suisse dépasse largement les capacités de nuisance d’un pervers, fût-il suisse !

Mais la thèse du sadique avait déjà du plomb dans l’aile du fait de sa capacité à échapper à la police. « Le zoophile existe, je ne l’ai pas vu », titrait le Matin Suisse du 29 septembre, parlant finement d’une psychose qui avait accouché d’une souris.

En fait, la police neuchâteloise, qui n’avait pas lésiné sur les moyens d’enquête (1200 jours de travail et un million de francs suisses de dépense), en était arrivée, ayant fait choux blanc, à la conclusion que le mystérieux sadique zoophile n’existe pas et que le tout ne serait que la manifestation d’une légende rurale (Tribune de Genève du 26/09) colportée par la rumeur ayant fait irruption cet été en Suisse Romande et Alémanique.

Bien sûr, à ce prix là, il a été facile de trouver des preuves de l’action naturelle de  prédateurs, notamment sur un âne retrouvé mort, dans le Val-de-Travers (ça ne s’invente pas), et émasculé. Dans une courte émission de la télévision suisse normande TSR, intitulée « De mal en pis » (qui disait que les Suisses n’ont pas d’humour ?), diffusée le 9 octobre et que Mme Maier m’a permis de visionner sur bande VHS, M. Olivier Guéniat, chef de la Sûreté neuchâteloise, affirme que le sexe de l’animal a été emporté et non mutilé ! Une nuance qui fait basculer l’acte de la catégorie d’actes barbares imputables à l’homme à l’action prédatrice nécrophile d’animaux carnivores tel le renard sur des bêtes mortes naturellement. Une manœuvre dilatoire très prisée quand on ne trouve rien ! Un discours maintes fois entendu dans les milliers de cas suspects qui se sont produits en Amérique depuis les années 1960. En tout cas un moyen de faire retomber la tension car celle-ci avait tendance à devenir dangereuse avec des fermiers, qui impatients de voir le sadique arrêté, avaient organisé des surveillances et des patrouilles avec envie de se faire justice eux-mêmes s’ils prenaient sur le fait le monstre des alpages (Le Dauphiné Libéré du 6 octobre).

L’âne est mort d’une crise cardiaque, écrivait le Nouvelliste du Valais. Celle-ci a dû être d’une violence inouïe puisque l’animal s’en est trouvé lévité dans le champ voisin, tel que souligné par Mme Maier qui, tout comme moi, ne voit pas, dans cette explication banalisée et apaisante, l’expression de la vérité.

« Ce n’est pas parce qu’il y a un certain nombre de maltraitances chaque année que ces mini-mutilations relèvent du même phénomène », m’écrit-elle.

La Suisse, après avoir vu naître la vache violette avec le stigmate d’une marque de chocolat sur le dos, vient-elle de signaler le premier âne volant ? Quant à l’expérience nocturne destinée à voir si les prédateurs suisses sont si affamés que cela – un petit veau sacrifié livré à ces bêtes sanguinaires, ceci sous l’œil de caméras infrarouges d’une acuité suisse – elle a lamentablement foiré. Ces prédateurs sont plus malins que les autorités, ils savent faire la différence entre un appât bien apprêté et un âne innocent dont le proprio se lamentait que la perte allait priver de distraction une ribambelle de jeunes cavaliers !

Quoi qu’il en soit, nous allons continuer à suivre les développements de cette affaire, sachant qu’en la matière la part émotionnelle causée sur les populations n’a qu’un équivalent : l’embarras dans lequel elle plonge les autorités confrontées à quelque chose qui, pourtant, ne relève pas d’une intervention extraterrestre, il faut bien en convenir. Dommage, ça les arrangerait bien…


Publié (sans la photo) dans DIMANCHE Saône & Loire du 18 décembre 2005 et dans  UfFOMANIA, N° 46, mars 2006.


Pis "mutilé".





mardi 15 novembre 2016

Mutilation de bétail en Amérique : 

le point en 2005


Depuis la publication en 2003 de mon deuxième livre sur la question*, où en est-on, me demande-t-on souvent aujourd’hui, concernant ce phénomène mystérieux des mutilations animales en Amérique ? Du point de vue du nombre, il y a un creux du type de celui des années 1988-89-91, en pire : après une cinquantaine de cas documentés recueillis en 2001, le bilan est maigre pour 2002 = 18, 2003 = 7 et 2004 = 14. L’année 2003 fut, selon moi, la plus pauvre depuis 30 ans que je m’intéresse au problème : on est revenu au niveau de 1973 quand un cas par-ci, par-là, était signalé annuellement. Les tentatives d’explications, toutes stériles, devraient être revues en prenant en compte cette raréfaction et en l’exploitant au mieux. N’oublions pas que, selon cette même méthode de collecte, depuis 1973, j’ai, dans ma banque de données, 2196 cas avec une moyenne de 40 /an, de 1990 à 2000 ! Avec le double de cas signalés, dont un sur deux est malheureusement sans précision.
J’ai beau rameuter ma petite équipe d’informateurs en Washington, au Nouveau Mexique, Nebraska, Oregon, Arkansas, en Alberta (Canada), les cas de mutilations de bovins, de chevaux, semblent rarissimes là-bas de nos jours. Quelques incidents subsistent, cependant : assez pour nous interpeller car le « modus operandi » paraît demeurer le même et il y a encore lieu de chercher la solution, ne serait-ce que pour entreprendre l’analyse de l’hécatombe qui fit plus de 800 victimes en 1975.
Le 4 janvier 2003, c’est un cheval trouvé mort et mutilé (encore chaud !) à Des Moines, dans l’Iowa, qui a déconcerté la police locale : la peau de la tête au niveau de la mâchoire avait été arrachée laissant les os et les dents à nu. L’œil était manquant. Les coupures évoquaient l’action de ciseaux plutôt que d’un couteau.
Les 5 et 7 avril virent trois vaches et un veau mâle manifestement débités au couteau (pour retirer de la viande, les organes sexuels et l’anus) près de Valparaiso, dans le Nebraska. C’est un vétérinaire qui a constaté les traces de la lame et a effectué les nécropsies.
En juin, dans le même Etat, près d’Everton, c’est sur une vache qu’on a découpé la mamelle selon ce schéma classique qui a tant fait jaser. Le 15 mai, l’Alberta signalait un jeune agneau au rectum excisé à Derwent.
Enfin, le 21 décembre, en Oregon, près de Klamath Falls, une vache gravide était tailladée au niveau de l’oreille droite, du côté droit de la tête, de la langue et un trou rond restait à la place de ses organes sexuels.
En janvier 2004, encore en Oregon, toujours à Klamath Falls, un veau d’une semaine subissait une médecine qui le privait d’une oreille et d’une partie de ses os. Début avril, ma correspondante Phaedra Greenwood, me signalait un cas de mutilation à Mora, Nouveau Mexique, sans grands détails. Au Nebraska, le 5 avril, près de Lincoln, un veau avait l’arrière train charcuté ; aucune trace dans la neige. En Washington, comté Douglas, un jour indéterminé d’avril, une vache était retrouvée sans mamelle ni partie génitale. Le bureau du shérif local clôtura l’enquête sans trouver le coupable. Le 26 avril, au Manitoba, Canada, près de Arborg, un fermier faisait une découverte terrifiante (selon les termes du Winnipeg Sun) : une vache morte privée de langue et apparemment vidée de son sang. La police montée locale privilégiait une attaque de prédateur.
En Idaho, en mai, le NIDS (National Institute for Discovery Science dont on a annoncé la fermeture depuis) signalait une vache au vagin excisé grâce à un objet tranchant et publiait même des photos sur Internet.
Le 5 juin, dans le Missouri, près de Trenton, une jument, vue vivante la veille, subissait une ablation vaginale fatale. Le poulain qu’elle portait n’avait pas été touché et était mort aussi. Le 7 août, un jeune veau de trois jours, en Californie, près de Anderson, se voyait délesté, par des incisions nettes, non saignantes, d’un certain nombre d’organes : oreille, globe oculaire et organes internes, selon l’éleveur qui l’a examiné.

La vache de Farnam, Nebraska.
Le 18 août, encore au Nebraska, près de Farnam, une vache Black Angus subissait les ablations habituelles : œil, mamelle, pis, rectum… Enfin, les 10 et 16 octobre, ce sont deux bouvillons et une génisse qui, dans le comté Moffat, au Colorado, ont dû céder mortellement leurs organes génitaux, à ceux qui usent d’une technique bien rodée maintenant, mais moins fréquente, heureusement.
Autre vue de l'arrière de la vache de Farnam.









Le 1er décembre, à George, comté Grant, en Washington, une vache gravide avait son cœur prélevé, sa langue, en partie, et ses organes sexuels. Voilà pour 2004 !
Pas de quoi s’affoler, certes, mais tout de même de quoi montrer que tout n’est pas terminé dans ce grand carnage qui sévit en Amérique depuis plus de 30 ans.



* Michel Granger, Mutilations de bétail, 30 ans de mystère extraterrestre ?, JMG Editions, 8, rue de La Mare, 80290 AGNIERES, 18,5 € TTC.





Texte publié dans DIMANCHE Saône et Loire du 10 avril 2005.

dimanche 13 novembre 2016

Mutilations de bétail : nouveaux développements



Eugene Austin1 est directeur du « Mutilation Data Center » ; c’est dire combien son opinion sur les mystérieuses mutilations de bétail en Amérique mérite attention. Sa thèse a l’avantage de ne faire appel ni à la mythologie, ni aux extraterrestres, ce qui constitue une voie médiane pas assez investiguée.


Le mystère des mutilations semble avoir été résolu. La solution a causé un changement majeur. Ce texte est destiné aux lecteurs européens pour les aider à envisager le nouveau problème.
Les résultats de ma dernière enquête ont été transmis à un officier des forces de l’ordre et à son chef direct qui relève du seul organisme connu qui a fait une réelle enquête (FBI). Ma ligne téléphonique a pratiquement rougi à cause des appels que j’ai reçus. Depuis deux ans au moins, des nécropsies sont opérées sur les bêtes mutilées. Le nombre en dépasse les 200. Il y a eu notamment des analyses de sang et de tissus pour déterminer la présence de poisons, de maladies, tout ce qui peut être pas naturel. Beaucoup d’argent et de temps y a été consacrés.
Un type d’anthrax déterminé a été trouvé dans chaque animal. L’intervention d’une arme biologique a retenu mon attention si bien que j’ai fait quelques recherches moi-même. Les résultats changèrent mon opinion radicalement.
Toute bonne source en matière de guerre biologique confirmera que le rhume commun peut être transformé en une arme redoutable. Anthrax, variole, rougeole et quelques autres sont des maladies populaires pour les amateurs. Mais elles ne sont pas à l’œuvre et ne le seront jamais. Au laboratoire, on peut faire aisément des armes hautement potentielles qui tuent en quelques minutes. Mais une fois en dehors de leur environnement, elles reviennent en moins d’une heure à leur forme originelle. On peut facilement parer à ça avec les médications standards administrées par les docteurs, les infirmières et les vétérinaires. Notons que les « lettres à l’anthrax » si médiatiques ont tué moins d’une demi douzaine de personnes et des gens âgés et en mauvaise santé. D’autres devinrent malades mais sans mourir.
Des agents militaires de « désinformation » dans le monde occidental, incluant le vôtre et le mien, ont accusé l’anthrax dans un effort partiellement couronné de succès pour entraîner les amateurs à dépenser leur temps et leur argent sur des armes inutiles. Les meilleurs indicateurs de leur stupidité sont au nombre de trois :
1.      L’île Anthrax au large de la côte est des Etats Unis. La CIA y avait un laboratoire d’armes biologiques, quelqu’un n’y prit pas garde et un truc transformé en arme s’échappa au dehors. La CIA paniqua, quitta l’île et laissa des signes alarmistes partout autour avec des panneaux publicitaires marqués « Danger ». En quelques semaines, des adolescents indisciplinés envahirent l’île pour s’y adonner à la drogue, l’alcool et le sexe. Cela continue à ce jour sans que personne ne s’en soucie.
2.      Les mutilations elles-mêmes. En dépit de l’anthrax transformé en arme dans les carcasses, il n’y a eu aucune épidémie.
3.      Le « c’est les coyotes ! » de l’agent du FBI, Ken Rommel, supposait que lesdits coyotes disséquaient les carcasses avec des scalpels avant de les manger. Les vétérinaires disaient : « Ce sont les petits hommes verts venus de Mars ! ». Les amateurs devinrent sages tandis que la vérité se répandait avec plus guère de mutilations. Comme vous, nous n’en avons une par an, pas plus.
A la place, il y a des empoisonnements de bétail, spécialement de vaches. Au Nord-Est du Nebraska, deux cas ont reçu de la publicité en janvier 2004. La méthode apparaît être la pulvérisation d’insecticide commun sur l’herbe des prairies et la nourriture des réserves d’alimentation. Les forces de l’ordre ont traité cela comme du terrorisme et je les approuve.
Tuer le bétail et la volaille est une arme biologique commune dans les Amériques. C’est fait à notre population locale pour la faire crever de faim par inanition. Ceci a été aussi en usage au Moyen Orient depuis des siècles. Il y a eu des incidents en Afrique Noire et en Orient. La police sait qui fait cela.
L’exception à cette règle est l’irruption naturelle de la maladie. Votre nation a été sage de maintenir l’embargo sur notre viande jusqu’à

 ce que la vache folle se déclare. Une forme de vache folle est déjà présente chez les cerfs et les élans dans l’Ouest du Nebraska. La pseudo-peste est catastrophique pour les éleveurs de porcs. C’est répandu en mettant de la poudre sur les pigeons et en les libérant. Le Nebraska a perdu 10 000 porcs comme ça en quelques années. La fièvre aphteuse est en train de décimer les bovins. Et cela bien qu’aucune espèce connue ne soit capable de la transmettre. Il y en a d’autres mais personne n’en parle. Cela va venir. Votre population rurale sera alertée du danger.
L’usage de maladies naturelles comme armes biologiques est aussi vieux que le monde. Mon grand père Aaron Austin fut la victime d’une arme biologique qui fut utilisée sur les prisonniers des deux bords, lors de notre guerre civile. Cette arme le laissa totalement diminué avec une pension pour les 25 ans qu’il lui restait à vivre. J’ai trouvé ces renseignements dans les archives nationales US. Ainsi que ceux concernant des milliers d’autres victimes...

Eugene Austin (29/01/2004)
Tilden, Nebraska


Traduction en français par Michel Granger publiée dans DIMANCHE Saône & Loire du 11 mars 2004.

1/ Eugene E. Austin est décédé en 2015, à Tilden. Il était né en 1922.





samedi 12 novembre 2016

Vague de mutilations de bétail en Argentine (2002)


La sensation, en ce début d’été, est venue d’Argentine. Non pas de l’équipe de football nationale qui n’a guère fait mieux que nos Bleus, mais d’un phénomène inédit dans ce pays d’Amérique du Sud encore épargné par ce que j’ai baptisé le « Grand Carnage ». J’ai retrouvé dans mes tablettes des cas au Brésil (1980), au Mexique (1978), à Panama (1979) et à Porto Rico (surtout pour des animaux plus petits, chèvres, moutons, animaux de basse-cour), mais rien en Argentine jusqu’en mai dernier...

« Des animaux ont été trouvés morts, tués et mutilés de façons bizarres et beaucoup de résidents disent que des extraterrestres en sont les responsables ». C’est l’agence Reuter qui s’exprimait en ces termes le 20 juin dernier.

En fait, ça a commencé le 28 mai lorsque 2 vaches ont été trouvées inertes avec certains organes manquants et aucune trace ni indication sur les causes de leur mort, dans un champ, au nord de la ville de Jacinto Arauz. En 21 ans de carrière, je n’ai jamais rien vu de pareil, déclarait E. Doumoulin, vétérinaire local. Les incisions dans la peau sont propres et irrégulières et n’affectent pas les tissus sous-jacents. Aucun muscle n’est touché. A cette occasion, on apprenait que des morts de bétail dans des circonstances similaires avaient déjà été signalées dans trois régions de la province de Buenos Aires. Quand ?

Le 1er juin, le journal La Arena de La Pampa portait à 5 le bilan morbide de bovins charcutés en soulignant l’absence de toutes traces des auteurs et la perfection des incisions qui semblaient comme cautérisées.

En fait, en un mois on annonçait plus de 170 cas similaires et 9 provinces argentines touchées ainsi qu’un débordement à l’est en Uruguay. Le 25 juin, une vache était découverte à Durazno avec des incisions parfaitement cautérisées sur la tête et les flancs. Sa langue et ses glandes salivaires avaient été emportées de même que mamelle, rectum, et une grande partie de l’intestin et des parties génitales. Le maire de la ville soulignait l’absurdité de l’acte en ces termes : Il est remarquable que l’animal ait été tué dans d’autres intentions que pour le manger.

En fait, on se croit revenu 25 ans en arrière quand des événements analogues furent enregistrés en nombre dans les états américains du Middle-west. Yeux, oreilles langues, manquants mais aussi organes génitaux, mamelles, rectums et mâchoires arrachées. Et aucune trace autour des carcasses. Des bovins mais aussi des chevaux et des animaux sauvages (guanacos). Et d’étranges lumières nocturnes - des couleurs et des cercles - aperçues au-dessus des champs qui ont relancé l’hypothèse extraterrestre. Des ET qui auraient déplacé vers le sud leur champ d’action pour s’approvisionner en chair fraîche à des fins indéterminées. Un nain vert aurait même été repéré dans la province La Pampa, avec de longs cheveux gris, un teint pâle, des yeux noirs et vêtu d’un pantalon noir et d’une veste de sport verte mais nu pied (source : La Nueva Provincia, 25/06). Les vétérinaires parlent d’interventions menées par un être intelligent (sic).

Les habitants de La Chiquita, à propos d’un cheval charcuté (œil, langue et anus) le 30 juin, préféraient, eux, s’en prendre à l’œuvre des adeptes de la magie rouge (activité ésotérique). Il fallait en tout cas bien trouver une explication adéquate pour endiguer la psychose.

Elle est venue dès le 1er juillet (les autorités argentines ont été plus rapides semble-t-il que leurs homologues américaines, en leur temps, qui laissèrent pendant des mois les esprits s’échauffer) sous la forme des conclusions du SENASA (Service National de la Santé et de la Qualité Alimentaire) qui attribuent les faits... à des rongeurs !

A partir d’examens et d’analyses sur des bêtes mortes et mutilées, il aurait été établi que les morts étaient dues à des causes naturelles (maladies communes de saison telles que pneumonie, hypomagnésemie, etc.) et les mutilations aux prédateurs parmi lesquels un rongeur connu comme la souris au museau rouge.

Cet animal omnivore n’est normalement pas un prédateur mais ce serait sa prolifération récente qui l’a amené à changer ses habitudes alimentaires. Normalement se nourrissant de vers et d’insectes, c’est la pénurie de ceux-ci qui a provoqué cette modification, mais, selon le Dr Tapia, cela mérite une étude plus approfondie pour éclaircir le phénomène.

Pas de traces de cautérisation à la chaleur artificielle, lesquelles sont mises sur le compte des altérations produites par le temps, les changements post-mortem touchant tout tissu quelques jours après la mort, et pas de traces de radiations, ni de narcotiques, sur aucun des 20 animaux examinés, ce qui réduit à néant la possibilité d’une implication humaine. Bref, rien d’anormal dans tout cela. Refrain connu s’il en est.

Les critiques ne se sont pas fait attendre cependant. Selon un spécialiste universitaire en écologie des rongeurs une telle souris ingère à peine 10 à 12 grammes d’aliment et ainsi, il en a fallu des centaines pour mutiler une vache. Il est difficile d’imaginer une attaque massive sur des vaches décédées : des centaines agissant de concert.

La cacophonie s’est donc installée, en Argentine comme ailleurs, entre les autorités et les gens de terrain sur cette mystérieuse question des mutilations de bétail. Une situation commune à tous les pays qui sont confrontés au problème. En tout cas, une affaire à suivre, assurément, dans l’évolution qui en sera donnée.



Publié dans Dimanche S. & L. du 14 juillet 2002 et republié in UFOMANIA, Hors Série N°1, mars 2004.



Quatre des photos qui accompagnaient l'article de Alejandro Agostini dans VSD Hors Série Numéro 5 d'octobre 2002.