mardi 15 mars 2016

Pourquoi n'y a-t-il (presque) plus d'ovnis 
en France ?


Cette question embarrassante m'a été posée dernièrement par un ami nullement engagé en ufologie. Pour moi, elle reflète l'interrogation de nombreux compatriotes que le phénomène ovni n'a jamais vraiment passionnés mais seulement intrigués et qui avaient pris l'habitude d'en entendre parler autour d'eux et dans les journaux.
Or, dans ce milieu-là effectivement, les observations d'ovnis ne sont plus guère relayées, ni commentées. Quelle(s) raison(s) y a-t-il à cela ? Je vais humblement vous exposer ici ce que j'en pense.



« Un principe : ne pas se laisser détourner de la vérité par 
des considérations psychologiques… Suivre jusqu'au bout 
le raisonnement qui découle des indices matériels. »

Mis dans la bouche de Maigret par G. Simenon 
(Un crime en Hollande, 1931) et attribué 
faussement à Grosz, ce « principe », qui ne 
s'appliquait vraiment pas au célèbre commissaire, 
devrait être celui de l'ufologie.


Tout d'abord tentons d'entériner le fait qu'il n'y a presque plus de rapports d'ovnis en France. Est-ce bien vrai ?

Je sais qu'il se trouvera toujours quelqu'un pour dire avoir précisément vu quelque chose justement au moment où on énonce une telle constatation. C'est l'effet synchronicité mêlé à celui du « trickster » (1)  qui s'amuse très souvent à nous donner tort et vient aussi contredire nos moindres initiatives.

Quand l'humour s'en mêle

Le jour où je commençais cet article, le 19 février dernier, le journal local JSL (Journal de Saône & Loire) titrait : « Chalon : deux drôles de sphères au-dessus de la ville ». Et de préciser qu'un habitant du coin, vers 18 h 30, avait observé un mystérieux phénomène au-dessus de Chalon-sur-Saône : « une lumière blanche scintillante ainsi qu'une lumière rouge. Impossible que ce soit une étoile. Sans doute un drone ».

Malgré l'effet de mode actuellement à voir des drones partout, l'observateur avait appelé la gendarmerie puis, sans réponse satisfaisante, s'était tourné vers le journal local qui avait dépêché un reporter lequel, avec une grande perspicacité, avait noté que les deux lumières étaient « dans un alignement presque parfait ».

La réponse n'avait pas attendu longtemps à venir via les lecteurs « branchés » sur le site Internet du JSL ; elle se résumait à cette sentence : « la lumière blanche c'est Vénus et en-dessous la rouge c'est Mars ». D'autres ironisaient sur le fait qu'il est difficile que deux points ne soient pas en ligne droite et que « le niveau moyen de culture de base (d'un journaliste) est vraiment en baisse ».

Cette observation opportune et ses commentaires montrent déjà deux choses : que l'« inculture » (2) des témoins en matière d'observations célestes n'a pas changé depuis les grandes vagues d'ovnis en France, ni celle des journalistes qui cherchent toujours à créer le « buzz » autour de rien ! Pour faire vendre les journaux qui les emploient, ne sont-ils pas prêts à ne pouvoir tracer une ligne droite entre deux points !

Cette baisse donc - sinon stagnation - du niveau de discernement des témoins et des journalistes est-elle à mettre en regard avec la baisse du nombre d'ovnis signalés dans le ciel de France ?

Déjà, voilà ici une bizarre corrélation qui va à l'encontre de la thèse qu'on nous asséné durant des décennies, à savoir que le nombre d'ovnis rapportés doit être fonction du niveau d'instruction des témoins et des rapporteurs. Plus on est instruit, moins on doit voir d'ovnis !

Or témoins et journalistes semblent toujours si nuls et il y aurait beaucoup moins d'ovnis. A contre sens ? Je vous épargne la trop facile démonstration de l'inculture généralisée des Français de nos jours. N'a-t-on pas touché le fond avec un ministre qui a confondu notre philosophe des Lumières à une marque de prêt-à-porter (3) ?

De même, malgré les séries de science-fiction qui envahissent nos écrans petits et grands, le nombre d'ovnis signalés diminue alors que les observateurs des années 60 étaient soupçonnés d'être des fondus de SF projetant dans le ciel les images nées de l'imagination des dessinateurs ou des écrivains qu’ils avaient lus.

Comprenne qui pourra. C'est tout l'inverse de ce à quoi on devait s'attendre si les analyses des grands ufologues méritaient quelque crédibilité. Plutôt oui la preuve qu'ils n'en méritaient aucune. Gageons que ceux qui sont encore en service sauront assaisonner leur salade à une autre sauce pour perpétuer l'illusion de leur compétence.

Mais revenons à l'évidence de la baisse du nombre des ovnis en France. Ne serait-elle pas évidente pour tout le monde (4) ?

Indicateur aberrant du GEIPAN
Comme source du nombre d'ovnis observés actuellement dans notre pays, nous disposons - et cette facilité nous est enviée, nous dit-on, par le monde entier - grâce à un seul clic, des précieuses statistiques du GEIPAN et c'est normalement à cette prestigieuse institution que les témoins sont sensés s'adresser au cas où.

Quelles sont-elles alors ? Eh bien, 89 cas d'ovnis sont indiqués pour 2014.

Ce chiffre interpelle à plus d'un titre. Car, selon les statistiques annuelles du GEIPAN qui remontent à 1952, le nombre d'ovnis depuis 2008 aurait explosé, constituant une « vague » sans précédent. A titre d'information le GEIPAN indique : 30 ovnis en 1990, 6 en 1975, 2 en 1970, 1 en 1964, 3 en 1960 et 1 en 1952, avec rien entre ! Selon ces « statistiques », la vague de 1954 n'apparaît même pas. On croit rêver !

Pour le GEIPAN, la vague 2008/2014 constitue donc la plus forte jamais enregistrée en France ! L'année record jusqu'en l'an 2000 serait de 11 cas en 1979 et il y en aurait eu 192 en 2009 !

Mais à quoi correspondent ces chiffres mis à disposition du grand public hexagonal et international ? Qui a raison : le ressenti populaire répercuté par mon ami et moi-même qui lui emboîte le pas ici ou bien les statistiques du GEIPAN ? Je vous laisse faire votre choix, le mien est fait.

Une autre source (fiable ?) pour le nombre d'observations d'ovnis en France serait le MUFON américain auquel je suis toujours fidèle. Et ce, après le tapage médiatique fait il y a deux ans quand le responsable international était venu fanfaronner une joint-venture sans précédent avec le GEIPAN.

Depuis ces jours mémorables, une équipe française qualifiée de « MUFON France » est habilitée à faire remonter les signalements français vers une base de données internationale. Cela semble marcher puisque depuis avril 2014, je reçois un relevé mensuel du nombre d'ovnis recensés par le MUFON dans les différents pays du monde, y compris la France.

Or, les résultats sont édifiants qui montrent, comme je l'exposais en ces pages  (5), que les critères de sélection des cas crédibles sont totalement différents (je dirais discordants) entre la France et l'Amérique. Qui sait alors si les stages de formations des enquêteurs proposés par le « MUFON France » (voir journées CAIPAN) ne seraient pas aptes à faire grossir inconsidérément les nombres d'observations françaises ? Or, pour l'instant c'est le contraire !

En effet, selon le MUFON, depuis avril 2014 jusqu'à février 2015, il y a eu 6400 observations d'ovnis rapportées aux Etats-Unis contre 23 en France ! Le chiffre du GEIPAN pour 2014 (89) donne donc pour compléter la statistique annuelle du MUFON 2014 (mars à ajouter) : 89 - 23 = 66 ovnis alors que le chiffre mensuel maximum du MUFON est de 6. C'est vraiment n'importe quoi pour deux organismes qui ont fait semblant de coopérer !

En même temps, le bilan ufologique sur la même période est plus bas en France que dans les pays limitrophes de l'Hexagone sauf la Belgique et la Suisse.

Il est donc parfaitement légitime de se poser la question qui fait le titre de cet article tout en s'interrogeant sur la validité des « statistiques » fournies par le GEIPAN en tant que données représentatives de l'activité ufologique au-dessus du territoire français.

On n'est plus en Magonie mais en « Absurdie » !

Et on voudrait nous faire accroire que l'officine du CNES œuvre pour faire obtenir au phénomène ovni un statut scientifique. C'est en tout cas bien mal parti si au bout de près de 40 ans d'existence on en est encore à ce flou artistique sur le décompte des cas signalés. Des cas qui serviraient de base de données aux études en cours visant à nous éclairer sur le phénomène, la répartition sociologique des témoins, etc. (voir journées CAIPAN) !

Partons donc du constat ambiant (préféré à celui du GEIPAN qu'on peut encore aujourd'hui heureusement contester grâce à UFOMANIA [6]) : moins d'ovnis en France, mais pourquoi ?

Pourquoi si peu d'ovnis : quelques éléments de réponse ?
La première réponse qui vient tout de suite à l'esprit, et il faut bien l'envisager même si ce n'est pas la mienne, est celle du sceptique pur et dur.

C'est l'astrophysicien E. Schatzman (1920-2010), grand pourfendeur des ovnis, qui avait eu dans les années 1950 cette formule fameuse : « Les ovnis n'existent pas parce qu'ils ne peuvent exister ! »

Une assertion qu'on peut qualifier d'inepte pour ne pas dire plus qui pourrait expliquer qu'il n'y ait plus d'ovni aujourd'hui puisqu'il n'y en a jamais eu !

L'argument massue avancé par celui qui devint Président de l'Union Rationaliste de 1970 à 2001 était qu'un extraterrestre n'ayant pas la faculté de parcourir les distances incommensurables chiffrées en années-lumière qui nous séparent de lui, ne pouvait donc être là.

A l'époque, la sacro-sainte barrière de la vitesse de la lumière était encore taboue à franchir, technologiquement et dans les esprits - du moins dans le sien ; or elle est sérieusement remise en cause aujourd'hui, notamment à propos du concept de « warp drive » lequel substitue pour voyager à la notion de déplacement celle de modification de l'espace-temps autour de l'habitacle (7) du véhicule. Ainsi, les énormes distances pourraient être escamotées presque instantanément, moyennant il est vrai une débauche d'énergie. Mais sait-on ce qu'il en a coûté à ceux qui sont venus croiser dans nos parages depuis 1947 ?

J'opposerais volontiers à cette idée ringarde qu'il n'y a plus d'ovnis parce qu'il n'y en a jamais eu celle, tout aussi simpliste mais pourquoi pas se la permettre, selon laquelle le fait qu'il n'y a plus d'ovnis aujourd'hui prouve qu'il y en a eu auparavant. Elle me paraît tout aussi valable.

La seconde hypothèse à évacuer est celle d'un survol sélectif des continents terrestres par les ovnis qui bouderaient la France. L'idée demanderait à être développée mais je vais m'en abstenir pour ne pas verser dans les dérives des forces intelligentes inconnues, du « camouflage », du « système de contrôle » et autres billevesées, certes agréables à agiter intellectuellement mais sans aucun fondement d'« évidentialité ».

« Un arrêt sur le bord de la route de l'infini » pour l'affaire de Cussac est une bien belle image mais je vous ai déjà dit que je me suis arrêter de rêver (8).

Tout cela c'est de la science-fiction, cela dit sans aucune connotation péjorative. Mais il ne faut pas la mélanger avec la réalité.

Plus sérieusement, il y aurait moins de rapports d'observations aujourd'hui à cause d'un changement de comportement des témoins. La raréfaction des observations d'ovnis ne viendrait pas de la densité du phénomène lui-même mais de notre manière de le percevoir et de l'appréhender.

Plusieurs raisons pourraient expliquer cela.

L'instrument d'observation a changé ?
L'instrument favori pour détecter les ovnis jusqu'à preuve du contraire, c'est l'œil humain avec derrière le cerveau pour restituer la description puis en proposer l'interprétation. Plusieurs dizaines de milliers de signalements visuels ont été enregistrés dans le monde.

Or, tout cela aurait changé en un demi-siècle.

L'œil humain, difficile de le mettre en cause puisque les Américains continuent à en voir en masse.

Est-ce le logiciel cérébral qui s’est modifié ?
En quoi le Français d'aujourd'hui serait-il moins réceptif à signaler quelque chose d'insolite dans le ciel ? Ce ciel qui n'a jamais été aussi encombré (avions, hélicoptères, ULM, ballons, drones, etc.) et défiguré par divers phénomènes atmosphériques, climatiques (chemtrails), rentrées satellitaires, etc.

On aborde là l'analyse psychologique et nous éloignant du phénomène ovni lui-même et il y aurait beaucoup à dire même si on en a déjà beaucoup trop dit.

Ces maudits « témoins » ont été traînés dans la boue, ridiculisés, vilipendés traités à l'envi d'ignares qui osaient décrire ce qu'ils avaient vu - ou cru voir - si bien que, petit à petit, ceux-ci se sont peut-être dit : « à quoi bon aller spontanément à la gendarmerie si c'est pour passer pour un affabulateur voire un halluciné de la pire espèce » ?

Que certains témoins aient projeté leurs fantasmes sur la visualisation de quelque chose d'inconnu ne fait aucun doute mais on peut retourner l'argument pour dire la même chose de certains ufologues qui ont laissé aller leur imagination pour développer des thèses délirantes et surtout ont eu la chance de trouver des éditeurs complaisants à leur laisser diffuser leurs divagations. La différence est que les témoins n'ont jamais tiré profit de leurs éventuelles erreurs tandis que les ufologues ont accumulés les droits d'auteur.

Le fameux « système de contrôle » de J. Vallée, le « superspectre » de J. Keel, la Grande Mystification de J. Sider, et toutes les autres « théories exotiques » sans fondement dont on s'est gargarisé depuis des lustres sans y accrocher la moindre preuve tangible autre que la force de persuasion de leurs auteurs, que D. Gomez qualifiait de théories fallacieuses en 2012 (pas toutes celles énumérées ci-dessous je crois, noblesse ufologique oblige), ont brouillé le signal objectif de l'ovni pour l'enfouir sous un fatras de spéculations toutes plus imaginaires les unes que les autres.

Il suffit de relire la difficulté à expliquer le concept de « système de contrôle » par J. Vallée dans UFOMANIA n°56 (septembre 2008) pour être convaincu qu'il n'y croit pas lui-même. Son système est « une hypothèse vide » selon la juste expression de Claude Lavat (9).

Je ne vais pas revenir sur la complexification et l'« ésotérisation » à outrance de l'ufologie ; il paraît que j'en exagère la portée, mais je reste persuadé que cette complication (10) orchestrée de mains de « maîtres » a incité certains témoins à taire leurs observations ; et ce, de crainte de passer soit pour des « élus » victimes d'apparitions « ovniales », soit pour des « abductés » (encore une fantasmagorie (11) dont j'attends toujours en quelque manière qu'elle soit reliée au phénomène ovni) lesquels ont rêvé, bien au chaud dans leur lit, être un jour transporté dans ce qu'ils ont vu et intériorisé.

Pour le reste, il y a maintenant le GEIPAN dont l'infiltration récente par les sceptiques aggrave encore l'appréhension d'y trouver une oreille autre que condescendante et dogmatique.

T. Canuti, un des rares à s'être posé la question dans UFOMANIA : s'il y a moins d'ovnis aujourd'hui, pourquoi ? mettait cela à l'actif des sceptiques « qui nous ont salutairement rappelé la méthodologie, certaines données des sciences humaines et sociales avec lesquelles nous devons composer, tout comme l'administration de la preuve ».

Ah, les sciences molles, quelles calamités quand elles sont appliquées à autre chose que ce pour quoi elles ont été créées ! C'est-à-dire la façon de vivre des hommes dans leur environnement et leur interaction.

L'administration de la preuve est passée au second plan depuis que C. G. Jung a affirmé que la réalité physique des soucoupes volantes est presque secondaire par rapport au phénomène psychologique induit par elles sur le témoin.

Les preuves matérielles, on n'en parle pratiquement plus privilégiant surtout les « fabrications conceptuelles des ufologues ».

Cessons de psychanalyser les témoins et cherchons à savoir ce qu'ils ont vu et non ce qu'ils ont cru voir. Peut-être seront-ils ainsi moins enclins d’en rajouter pour complaire à ceux qui les interrogent.

La « preuve » selon moi, elle serait de substituer à l'œil humain, qui a le lourd handicap d'avoir un cerveau imaginatif derrière lui, un œil totalement objectif ; c'est pourquoi je vois les projets d'observation automatique du ciel par des caméras le seul moyen d'extraire l'ufologie du marasme dans lequel elle s'est engluée.

Aussi regardé-je (12) les opérations du type Suricate plutôt avec bienveillance. De même pour le projet FRIPON (Fireball Recovery and Inter-Planetary Network) qui veut utiliser des caméras au sol pour découvrir rapidement le point de chute éventuel de météorites ; sauf que l'acronyme en lui-même ne me donne pas une réelle confiance sur le comment on traiterait la détection d'autre chose que ce qu'on cherche.

Conclusion
Il y a moins d'ovnis aujourd'hui en France, c'est évident, sauf pour le GEIPAN.

Il y a de plus en plus de témoins potentiels toujours aussi peu instruits apparemment des choses du ciel mais aussi peut-être fatigués de se voir moqués ou disqualifiés.

L'esprit bien français de la peur du ridicule s'est-il progressivement imposé ? Le pourcentage des témoins d'ovnis s'est-il étiolé au même titre que le pourcentage des votants aux élections ? La crainte est-elle réelle de ne voir retenu de leur témoignage que ce qui pourrait alimenter le fameux degré d'étrangeté, lequel, récupéré avec opportunisme, va bien aller alimenter ces étiquettes toutes faites qu'on a collé sur le phénomène telles l'élusivité, le mimétisme, la prescience, l'intentionnalité, etc. ?

J'écrivais en ces pages en 2010 (13) : « Les ovnis paraissent bouder les contrées saturées d'un riche historique ufologique ; comme si l'intelligence campée derrière le phénomène ne voulait justement tester que des esprits neufs non timorés et ouverts à d'autres idées. »

L'humanité actuelle est-elle digne d'un contact extraterrestre tel que nous l'espérions dans les années 1960. Peut-être pas, après tout !

Il nous reste à attendre la prochaine « vague ». A ce propos quel plantage encore pour tous ceux qui se prétendaient capables de calculer une périodicité.

Attendre, oui, mais serons-nous encore là quand tout recommencera ?


Notes et références :

1/ Le « trickster » est un personnage mythique issu des cultures du monde entier qui, en tant qu'archétype de la farce, semble s'amuser à nos dépens (le phénomène ovni y serait-il sensible ?). Récupéré par les tenants du paranormal, il est souvent accusé de contrecarrer toutes les certitudes qu'on croit avoir en la matière. J'ai tenté de dégager un effet « trickster » dans le phénomène des coïncidences dites signifiantes dans un article publié par Le Bulletin Métapsychique, n°8, mars 2011. Son titre : Coïncidences : le coup de pouce du trickster.

2/ Cette « inculture » crasse qui fit les choux gras des socio-psychologues pour discréditer les témoins d’ovnis ; il semble qu'ils reconnaîtraient aujourd'hui s'être trompés si j'en crois la conférence de Pierre Lagrange lors de l'atelier du CAIPAN de juillet dernier. Une réunion fermée au public seulement permise à ceux qui ont fait allégeance à cette nouvelle secte ufologique payée par le contribuable !

Heureusement que D. Gomez (éditeur d'UFOMANIA) a cru bon d'indiquer que ces interventions au CAIPAN étaient désormais en ligne car, après avoir surveillé 2 mois l'opération promise sur le site lui-même, j'avais laissé tomber, abandonnant l'espoir de pouvoir écouter tous ces grands « spécialistes ». Eh bien non, tout est arrivé… au bout de 6 mois. Effectivement, l'information circule vite au GEIPAN !

Qui a dit qu'en ces deux jours d'atelier on a parlé de tout sauf d'ovnis ? Non, non, car il fut question de l'utilisation d'un logiciel avec re-design approprié (sic) pour montrer que les photos « béton » de l'ovni de McMinnville (1951) étaient probablement celles d'un rétroviseur de camion suspendu par un fil à un câble électrique agité par le vent ; or l'ufologue américain Bruce Maccabee avait déjà subodoré cette hypothèse il y a près de 40 ans. Il est vrai qu'il avait conclu à « un objet distant », ce qui reste le cas, le fil n'ayant pas été visualisé.

3/ La fameuse question sur Voltaire, vous vous souvenez ? A l'occasion de l'éclipse de soleil du 20 mars 2015, le présentateur vedette du journal d'une grande chaîne TV n'a-t-il pas qualifié l'événement de galactique ?

4/ Pour écrire ce texte, j'ai relu ma collection d'UFOMANIA Magazine et découvert avec stupeur que très peu des nombreux intervenants en ces pages ont souligné cette baisse du nombre des observations en France depuis longtemps déjà.

5/ Voir UFOMANIA n°74, printemps 2013.

6/ N'oublions pas le contexte dans lequel cet article est écrit à savoir qu'il devrait paraître dans le dernier numéro d'UFOMANIA Magazine, ce qui, pour moi, en dramatise quelque peu certains aspects.

Car, en effet, la raréfaction des lecteurs des revues ufologiques n’est certainement pas étrangère à la raréfaction des observations d'ovnis. Donc mes éléments de réponse sur les ovnis s'appliquent aussi aux raisons de l'arrêt possible du magazine ufologique, faute d'abonnés.

Une remarque perfide, en premier. Lors de ma lecture des numéros passés d'UFOMANIA pour préparer ce texte, j'ai pu constater combien d'ufologues, auteurs de livres sur le sujet, ont pu ainsi faire gratis la promo de leur marchandise (ouvrages, conférences, manifestations, etc.) à travers le magazine, y occupant parfois une place disproportionnée et ce grâce à la complaisance de l'ami Didier Gomez.

Lui ont-ils tous été reconnaissants en souscrivant au moins un abonnement d'un ou deux ans à la revue ? C'est la question que je me pose.

Car, selon cette saine mesure de réciprocité, il devrait y avoir plusieurs abonnements en cours, notamment de la part du GEIPAN qui y a occupé une place démesurée et injustifiée - aucun texte de fond que de la pub - dont celui d'un ancien responsable qui était dit, en 2011, « un inconditionnel lecteur » du magazine. Est-il toujours abonné ?

Pour ma part qui n'ai jamais eu à vendre quoi que ce soit en ufologie, je peux témoigner que je n'ai cessé de payer mon abonnement au tarif normal voire de soutien et que je continuerai si UFOMANIA bénéficie d'une deuxième vie sauf si la revue tombe sous la coupe du GEIPAN.

Une dernière chose sur le petit nombre d'abonnés. Je rejoins là l'avis de John Tomlinson qui, en avril 2014, suggérait à Didier, je cite, de : « choisir l'optique du magazine une fois pour toute ». Il est vrai que certains lecteurs ont pu se lasser de voir ainsi le phénomène ovni (exogène, pas celui déformé par l'observateur) galvaudé et dénaturé au point de devenir, comme l'avait exprimé C. G. Jung, secondaire par rapport au phénomène psychologique induit sur le témoin et j'ajouterais sur les petits malins qui ont profité depuis des lustres de son exploitation jusqu'à plus soif à leur profit.

UFOMANIA, ce fut aussi et c'est surtout Didier, son rédacteur en chef. Si lui, le « passionné qui sommeillait » (UFOMANIA, automne 2011) ne se réveille pas et ne reprend pas le sourire qui l'animait en parlant d'ovni (dernier vrai sourire dans le numéro 54 de janvier-mars 2008 !), rien ne servira de prolonger la vie de UFOMANIA Magazine.

On ne peut continuer une quête si on ne croit plus à l'objet de cette quête.

7/ Voir mon texte Voyages interstellaires : pur fantasme ou projet d'avenir ? MONDE INCONNU, n°312, février-mars 2015.

8/ Michel GRANGER, La fin du rêve ufologique ?, UFOMANIA, n°74, printemps 2013.

9/ Claude Lavat, OVNIS : l'hypothèse extraterrestre généralisée (La Transformation sténopéique), ABM-éditions, 2010. J'ai lu ce livre et ne le trouve pas moins intéressant que bon nombre d'autres sur le même sujet parus depuis une quinzaine d'années.

La critique distanciée qu'en a fait Didier Gomez dans UFOMANIA n°68 automne 2011 était à mon sens quelque peu sévère. Mais comment peut-on encore disserter de nos jours sur l'orthoténie après ce qu'on a appris de la « fabrication » des alignements ?

10/ On nous dit que c'est le phénomène ovni qui est complexe. Mais n'est-ce pas plutôt les aléas de perceptions le concernant qui ont ainsi conduit à le faire croire plus complexe qu'il n'est, la plupart des observations étant folklorisées par le témoin mais surtout par les ufologues et les médias.

La prise de conscience de nombreuses impostures intellectuelles m'a en tout cas amené à décrocher de toutes les nouvelles théories qui ont poussé comme des champignons depuis 10 ans date à laquelle j'avais acquis le livre d'Eric Julien, La Science des Extraterretres, JMG, 2005, qui était annoncée comme une explication révolutionnaire des ovnis. Elle n'explique RIEN cette prétendue explication et expose plutôt le fait que la « science » des ovnis serait antiscientifique. Ce qui ne doit certainement pas être le cas.

11/ Après l'histoire rocambolesque de l'abducté Khoury (1992) avec un cheveu blond laissé autour de son sexe par une belle extraterrestre complaisante (analyse ADN effectuée par le CUFOS !), voilà qu'on nous parle maintenant d'implants anaux !

12/ Si UFOMANIA disparaît avec ce numéro, cet article sur l’ufologie sera sans doute le dernier que j’écrirai. Mon seul regret est de ne pas avoir eu le temps de compléter celui que j’ai en préparation depuis de longs mois sur la question de savoir pourquoi les caméras satellitaires et autres ne repèrent jamais d’ovnis, les rares cas rapportés étant peu convaincants (octobre 1978, base de l'US Air Force d'Elmendorf, à Anchorage).

13/ UFOMANIA n°65, hiver 2010.

Publié dans UFOMANIA , n° 81, printemps 2015.




1 commentaire:

  1. Oui, bien sur, les cas fondent comme neige au soleil !: http://www.cnes-geipan.fr/index.php?id=181&no_cache=1&tx_ttnews%5BbackPid%5D=211&tx_ttnews%5Btt_news%5D=205

    Encore quelques petits tours de "passe-passe" avec l'aide bienveillante des pseudo-sceptiques, le CNES pourra enfin se débarrasser de ce service définitivement. Le GEIPAN reste utile, même s'il représente "l'idiot de service".

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