mardi 15 novembre 2016

Mutilation de bétail en Amérique : 

le point en 2005


Depuis la publication en 2003 de mon deuxième livre sur la question*, où en est-on, me demande-t-on souvent aujourd’hui, concernant ce phénomène mystérieux des mutilations animales en Amérique ? Du point de vue du nombre, il y a un creux du type de celui des années 1988-89-91, en pire : après une cinquantaine de cas documentés recueillis en 2001, le bilan est maigre pour 2002 = 18, 2003 = 7 et 2004 = 14. L’année 2003 fut, selon moi, la plus pauvre depuis 30 ans que je m’intéresse au problème : on est revenu au niveau de 1973 quand un cas par-ci, par-là, était signalé annuellement. Les tentatives d’explications, toutes stériles, devraient être revues en prenant en compte cette raréfaction et en l’exploitant au mieux. N’oublions pas que, selon cette même méthode de collecte, depuis 1973, j’ai, dans ma banque de données, 2196 cas avec une moyenne de 40 /an, de 1990 à 2000 ! Avec le double de cas signalés, dont un sur deux est malheureusement sans précision.
J’ai beau rameuter ma petite équipe d’informateurs en Washington, au Nouveau Mexique, Nebraska, Oregon, Arkansas, en Alberta (Canada), les cas de mutilations de bovins, de chevaux, semblent rarissimes là-bas de nos jours. Quelques incidents subsistent, cependant : assez pour nous interpeller car le « modus operandi » paraît demeurer le même et il y a encore lieu de chercher la solution, ne serait-ce que pour entreprendre l’analyse de l’hécatombe qui fit plus de 800 victimes en 1975.
Le 4 janvier 2003, c’est un cheval trouvé mort et mutilé (encore chaud !) à Des Moines, dans l’Iowa, qui a déconcerté la police locale : la peau de la tête au niveau de la mâchoire avait été arrachée laissant les os et les dents à nu. L’œil était manquant. Les coupures évoquaient l’action de ciseaux plutôt que d’un couteau.
Les 5 et 7 avril virent trois vaches et un veau mâle manifestement débités au couteau (pour retirer de la viande, les organes sexuels et l’anus) près de Valparaiso, dans le Nebraska. C’est un vétérinaire qui a constaté les traces de la lame et a effectué les nécropsies.
En juin, dans le même Etat, près d’Everton, c’est sur une vache qu’on a découpé la mamelle selon ce schéma classique qui a tant fait jaser. Le 15 mai, l’Alberta signalait un jeune agneau au rectum excisé à Derwent.
Enfin, le 21 décembre, en Oregon, près de Klamath Falls, une vache gravide était tailladée au niveau de l’oreille droite, du côté droit de la tête, de la langue et un trou rond restait à la place de ses organes sexuels.
En janvier 2004, encore en Oregon, toujours à Klamath Falls, un veau d’une semaine subissait une médecine qui le privait d’une oreille et d’une partie de ses os. Début avril, ma correspondante Phaedra Greenwood, me signalait un cas de mutilation à Mora, Nouveau Mexique, sans grands détails. Au Nebraska, le 5 avril, près de Lincoln, un veau avait l’arrière train charcuté ; aucune trace dans la neige. En Washington, comté Douglas, un jour indéterminé d’avril, une vache était retrouvée sans mamelle ni partie génitale. Le bureau du shérif local clôtura l’enquête sans trouver le coupable. Le 26 avril, au Manitoba, Canada, près de Arborg, un fermier faisait une découverte terrifiante (selon les termes du Winnipeg Sun) : une vache morte privée de langue et apparemment vidée de son sang. La police montée locale privilégiait une attaque de prédateur.
En Idaho, en mai, le NIDS (National Institute for Discovery Science dont on a annoncé la fermeture depuis) signalait une vache au vagin excisé grâce à un objet tranchant et publiait même des photos sur Internet.
Le 5 juin, dans le Missouri, près de Trenton, une jument, vue vivante la veille, subissait une ablation vaginale fatale. Le poulain qu’elle portait n’avait pas été touché et était mort aussi. Le 7 août, un jeune veau de trois jours, en Californie, près de Anderson, se voyait délesté, par des incisions nettes, non saignantes, d’un certain nombre d’organes : oreille, globe oculaire et organes internes, selon l’éleveur qui l’a examiné.

La vache de Farnam, Nebraska.
Le 18 août, encore au Nebraska, près de Farnam, une vache Black Angus subissait les ablations habituelles : œil, mamelle, pis, rectum… Enfin, les 10 et 16 octobre, ce sont deux bouvillons et une génisse qui, dans le comté Moffat, au Colorado, ont dû céder mortellement leurs organes génitaux, à ceux qui usent d’une technique bien rodée maintenant, mais moins fréquente, heureusement.
Autre vue de l'arrière de la vache de Farnam.









Le 1er décembre, à George, comté Grant, en Washington, une vache gravide avait son cœur prélevé, sa langue, en partie, et ses organes sexuels. Voilà pour 2004 !
Pas de quoi s’affoler, certes, mais tout de même de quoi montrer que tout n’est pas terminé dans ce grand carnage qui sévit en Amérique depuis plus de 30 ans.



* Michel Granger, Mutilations de bétail, 30 ans de mystère extraterrestre ?, JMG Editions, 8, rue de La Mare, 80290 AGNIERES, 18,5 € TTC.





Texte publié dans DIMANCHE Saône et Loire du 10 avril 2005.

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