Pourquoi et comment ai-je écrit « Le Grand Carnage » ?
C’est une question que je me suis bien
sûr posée quand j’ai été confronté à l’extrême difficulté à trouver un éditeur
pour cette enquête sulfureuse.
Autant qu’il m’en souvienne, c’est à
l’automne 1977, isolé sur mon stand de présentation de : L’héritage des extraterrestres au salon du livre de Grenoble,
coincé entre un auteur à succès et un vendeur de tire-bouchons, que, ayant entendu
quelques visiteurs me dire : Vous
feriez mieux d’écrire sur des faits que sur des théories spéculatives
(l’intervention possible d’extraterrestres dans l’histoire humaine, en
l’occurrence), est venue se loger dans un coin de mon cerveau l’idée de cette étude
à distance sur ces morts mystérieuses de bétail charcuté en Amérique dont la
presse spécialisée (dite fortéenne)
regorgeait de rapports circonstanciés à l’époque.
Et puis, le temps a passé. Cela a mûri.
J’ai ouvert un dossier, pris des contacts sur place… Le livre sortira en 1986
dans des circonstances rocambolesques.
Ce texte1/, jamais publié et
écrit dans les années 1990, est l’histoire d’un livre avec sa laborieuse
élaboration, les occasions ratées, mes espoirs déçus, et, enfin, la délivrance
par une opportunité récupérée tout au bord d’une réalité borderline qui, trop souvent, échappe à l’auteur, surtout s’il est
catalogué comme « scribe de l’impossible ».
Tout a commencé pour moi en septembre 1980, à la réception d'un
aérogramme venant de Pat O'Connell, de The New Forteans qui répondait à une
question que je lui avais posée sur cet étrange phénomène des mutilations
animales dont j’avais vu quelques clippings
insérés dans quelques revues à moi envoyées : Nous ne savons vraiment pas de quoi elles proviennent. Mais y en
a-t-il en France? Nous n'en avons jamais entendu parler.
Pat, subtilement, venait me mouiller
dans le problème. Dès lors, je me sentis concerné par cette mystérieuse
affaire, non plus en tant qu'observateur lointain des événements, mais comme
investi d'une mission à deux objectifs : informer le public français de ce qui
se passait là-bas et savoir si oui ou non des actes mutilatoires similaires sont perpétrés en France. Car, ce qu'ignorait
Pat, c'est que la plupart de mes concitoyens n'avaient non plus jamais entendu parler de cette épidémie de mutilations
des vaches américaines.
Cette ignorance quasi générale m'apparut en interrogeant certains de mes
lecteurs. J'étais - et je demeure - en effet un des rares chercheurs français fortéens, disciple du regretté Jacques Bergier
et auteur de 6 livres
dans sa collection « Les Chemins de l'Impossible», chez l'éditeur Albin Michel.
A ce titre, je me sentis en quelque sorte interpellé
par le désarroi patent de Pat qui rejoignait celui de bien d'autres
protagonistes du drame.
Ainsi a été conçu mon livre Le Grand Carnage, paru chez Vertiges/Carrère,
en 1987. Avec un double but : informer et, peut-être, partager ce lourd fléau
avec nos amis d'Outre Atlantique, ce qui ne manquerait de les soulager, en quelque
sorte. La gestation de cette téméraire ambition allait être laborieuse
puisqu'elle dura plus de 7 ans!
Tout d'abord, je ne pouvais me contenter des coupures de journaux
reproduites dans New Atlantean Journal, News (devenu Fortean Times), Unknown
World, Pursuit, INFO, ni de la revue de presse de
Curtis Fuller, dans Fate, ni des informations fournies par Search, Beyond
Reality, Specula, Second Look et autres revues fortéennes hélas presque toutes
disparues.
Il me fallait aller aux
sources... depuis Chalon-sur-Saône, en France. Mais comment ?
Thomas R. Adams (1945-2014) en 1996. |
Tom Adams en 1996.
Sans Tom et ses précieux comptes-rendus STIGMATA, mon livre
n'aurait jamais eu la richesse de détails que je désirais lui donner. Je le
remercie ici solennellement pour son assistance, même si, depuis quelque temps,
elle a tourné court.
Je contactai aussi Carol Werkmeister (1938-2013), de Madison, Nebraska,
fondatrice de SAM (Study on Animal Mutilations). Notre échange
avec Carol fut intense, cordial ... mais hélas trop limité. Pour une somme
modique de 20 dollars, elle me fournit 9 photos, dont celle du veau mutilé de
Norman Scheibel qui servit, plus tard, pour la couverture de mon livre avec, en
sus, une copie du livre de R. Donovan et K. Wolverton : Mystery stalks the Prairies, que je n'ai jamais réussi à joindre,
ni l'un ni l'autre personnellement.
Dans sa dernière lettre datée du 23 juin 1982, Carol me faisait part de
sa conviction grandissante d'une implication
gouvernementale dans les incidents mutilatoires.
Elle terminait par l'expression : Keep in
touch. Good luck with project. Et pourtant, depuis, malgré 5 relances, Carol m'a
laissé tomber. Pourquoi ? J'ai posé la question à mes autres correspondants sans
avoir de réponse sauf une... que je n'ose pas entériner ici.
Entre temps, Ed Sanders(??-??) m'avait fourni deux numéros de The Cattle
Report... les seuls. Lui aussi a coupé les ponts.
En septembre 1980, Tom Bearden m'indiqua l'adresse de Bill Jackson,
duquel j'obtins la photo fameuse de Big
Mama, mise souvent en rapport avec les mutilateurs dans le nord-est du Colorado
et reproduite dans mon livre.
Avec Peter Jordan, de Union, New Jersey, nous restons toujours en
communication bien que
sa dernière lettre date de 2 ans. J'y reviendrai. Quant
à Edwin Austin, fondateur du Mutilation Data Center et partisan
d'une culpabilité gouvernementale
sous la forme de sondages biogéochimiques
ou d'armes exotiques, jamais je n'ai
réussi à lui faire accepter le moindre paiement pour les précieuses
informations glanées lors de nos échanges épistolaires depuis 1981. Même
lorsque Ed est devenu mon coauteur en 1987, il exigea que sa part de pige soit intégralement
versée à une fondation de recherche : celle de la sauvegarde des gorilles ! Une
telle attitude mérite d'être soulignée.
G. Valdez et Peter Jordan. |
Ken Rommel, l'enquêteur officiel, fut d'une amabilité rare pour me
procurer une copie de son rapport (25 dollars US) ainsi que divers documents
cités dans son texte. Mes remerciements s'adressent aussi à lui.
En avril 1982, Linda Moulton Howe me fournissait pour 10 $ le transcript de son film documentaire Strange Harvest.
Mes rapports avec Nancy Owen furent en leur temps fructueux avec
l'obtention facile de son analyse préliminaire de l'impact sociologique des mutes sur les communautés rurales de l'Arkansas
(gratuit), où elle anticipait les résultats de Ken Rommel, à savoir une prédation
naturelle compliquée par la rumeur. Dans une lettre du 5 Mai 1981, elle
m'annonçait la poursuite de son enquête avec une analyse plus extensive dont j'attends
toujours la sortie. Nancy semble avoir quitté le département d'anthropologie de
l'université de l'Arkansas, à Fayetteville, en rompant définitivement avec son
expérience mutologique.
Mais j'eus aussi des déceptions totales dans mes démarches : aucune
réponse à mes lettres à F.Smith, par l'entremise de l'éditeur Freedland de son
livre : Cattle Mutilation, the unthinkable truth (1976), qui me fut
bien utile. Pas de retour de la part de Ken Anderson du THAR Institute (Montana),
de Dan McCoy, via le mensuel OMNI. Mes tentatives auprès des
shérifs furent négatives dans le comté Benton, Arkansas et, plus récemment dans
les comtés Pueblo, Colorado et Mercer, Illinois.
Elles me permirent cependant de toucher Tex Graves, à son adresse
personnelle et d'obtenir de lui, non pas le moindre avis sur la question des
mutilations de bovins, mais de précieux documents photographiques montrant
cette position pattes en l'air si
caractéristique de certaines bêtes mutilées, donnant l'impression qu'elles ont
été transportées dans les airs la tête en bas, et brusquement larguées. Tout
cela gratuitement, cela mérite d'être mentionné. Merci à Tex, même si mes
sollicitations ultérieures sont restées sans écho. Il est vrai que j'ai la fâcheuse
habitude d'insister, parfois lourdement.
Jerome Clark, éditeur actuel de la revue toujours appréciée Fate,
me procura de précieux renseignements, notamment sur le cas Alex Hamilton et
pour l'obtention (difficile) du livre de Kagan et Summers : Mute Evidence. Qu'il soit remercié ici d'avoir
supporté mes demandes réitérées. De même que Bob Warth (19??-2005), président
de la SITU , qui me permit d'enrichir mon dossier photos
mutologiques grâce à Don Richmond,
Steven Moyne et Martin Wolf.
La phase préliminaire de mon étude était terminée: j'avais noué des
contacts là-bas sur le terrain pour obtenir des informations complémentaires,
je disposais de quelques kilos de documentation à lire (une grosse valise ne
pouvait tout contenir) et dans une langue qui n'est pas la mienne (pas
grand-chose n’avait perlé en France sur le sujet). La traduction, compilation, synthèse
me prit plus de deux ans ! J'ai vécu cette période de ma vie comme une
formidable évasion hors de notre bonne vieille Europe pragmatique, surpeuplée,
presque vide de mystères. Ayant hérité d'un séjour de 5 ans au Canada (temps
nécessaire pour obtenir un Ph. D. en chimie physique entre 1967 et 1972) une admiration
sans bornes pour tout ce qui est américain, ce dossier foisonnant de milliers
de cas de morts et mutilations suspectes me fascinait. Grâce à la gentillesse
de mes correspondants qui m'abreuvaient au jour le jour de coupures de
journaux, d'articles, je revivais l'affaire Snippy
(coïncidence, je suis arrivé à Montréal en septembre 1967 !), l'hécatombe au
Colorado en 1975, visitais le Texas jonché d'atrocités en 1974-75, me glissais
sous les clôtures en barbelés à Dulce en 1976-78, vivais l'épisode d'Elsberry,
Missouri comme si j'y étais - plus tard plusieurs lecteurs me parleront de mon
voyage sur place – et, enfin, débouchai ébahi sur le frustrant siège silencieux en 1983.
Pendant ces années de préparation, je harcelai mes correspondants de
courriers le plus souvent restés sans réponse. Tom, Peter, Carol - et, plus
tard, Linda et Jim - devaient bien se demander pourquoi cet étranger s'agitait
ainsi aussi loin du théâtre des hostilités. Parfois, de guerre lasse, ils me répondaient
évasivement, souhaitant succès à mon projet.
Mais je suis sûr qu'ils se demandaient bien quelle forme il pourrait prendre.
Et les indispensables numéros de STIGMATA apportaient de nouvelles pièces
au puzzle; mais souvent des pièces incompatibles avec le reste, ce qui ajoutait
à la confusion.
Après avoir relaté les faits le plus objectivement possible (trop
répétitifs au gré du public français), je tentai d'en faire la synthèse en
dégageant les caractéristiques types des mutilations classiques. Puis, je pris connaissance des enquêtes officielles et
de leurs conclusions. Je ne m'y attardai pas plus longtemps qu'aux autres
interprétations avancées : prédateurs, tricheries à l'assurance, cultes aux
rites malsains, désaxés en mal d'organes, projet gouvernemental secret, mini-guerre
biologique, hystérie collective ou extra-terrestres se livrant sur notre bétail
à une étrange récolte (Linda).
Au total, je citerai plus de cent témoignages d'Américains, mêlés de
près ou de loin au phénomène : fermiers sinistrés, enquêteurs indépendants,
officiels, membres des forces de l'ordre, etc...
Enfin, il fallut conclure, j'en étais bien incapable moi, ici, qui avais
parcouru des milliers de miles dans mon fauteuil, n'avais pas connu la
pestilence d'une carcasse gonflée boudée par les prédateurs, ni trempé ma main
dans les empreintes noires autour de Snippy,
ni dans la substance huileuse retrouvée sur le sol de Dulce, sur les terres de
Manuel Gomez. Me revenait à l'esprit l'Abomination de Dunwich de Lovecraft...
Conclure, je n'en avais pas le droit non plus car, en entérinant une
théorie, je désavouais inévitablement les partisans des autres qui, eux aussi,
avaient si diligemment supporté mon immixtion dans ce mystère national mais pas
français. Je n'avais pas le cœur de les trahir.
Ainsi, laissai-je le mystère en suspens, ce qui me fut sévèrement
reproché par les ufologues français mais fort apprécié par ceux qui
s'accrochent à notre rationalisme hérité de Descartes.
Le livre fut terminé à la fin de 1983; restait à lui trouver un éditeur,
ce qui n'était pas une mince affaire en la circonstance. Il paraît que le
public français s'est désintéressé des mystères et de l'inexplicable; et,
malgré son allure de reportage, mon « Grand Carnage » aurait du mal à entrer
dans une collection grand public. S'ensuivit cette période trouble mais assez
exaltante où l'auteur tente sa chance en envoyant copie de l'œuvre là où il
pense y avoir un créneau et un simple synopsis aux maisons d'édition plus généralistes. Le bilan est là, symptomatique
de la désaffection des... éditeurs français en ce qui concerne le genre
littéraire en question : 11 synopsis envoyés dont 3 ont débouché sur un examen
du manuscrit et 10 envois de celui-ci aboutissant à 10 refus : Circulaire
classique de refus des éditions du Rocher. Enquête
passionnante, mais public inculte pour la recevoir, Laffont (F. Mazière). Ouvrage passionnant, mais n'entrant pas dans
le cadre de nos publications, Edition N°1. Sujet trop pointu, pour les publicitaires de Balland. Trop long, pour Flammarion. Et : n’entrant pas en ligne de compte pour
publication (sic), chez Albin Michel.
J. Rubinstein (alias Jacques Billard) (1930-1997). |
Rémy Chauvin (1913-2009). |
En novembre 1984, grâce à l'aide de mon confrère et ami Jacques Rubinstein2/ et par l'entremise du grand chercheur Rémy Chauvin, mon livre, déjà refusé en juin 1983 par la circulaire en vigueur dans la maison (n'entre pas dans le cadre de nos collections... Tu parles !). Et celle intitulée Aux Confins de L'Etrange, dirigée par Jimmy Guieu (où on trouve M. Chatelain, John G. Fuller, Guy-Lyon Playfair, Jacques Vallée !), où il entre par la petite porte et est (à nouveau ?) examiné. Le 19 novembre 1984, verdict du comité de lecture: il faut écourter et préciser la conclusion. Sans garanties, bien entendu. Ce travail est effectué conjointement avec J. Rubinstein et, le 9 décembre, nous réexpédions un texte amputé d'un bon tiers (édition oblige). En janvier, R. Chauvin nous écrit même une mini préface. Cela n'empêche pas les éditions du Rocher, après un ultime examen, de nous opposer un refus arguant d'un thème trop restreint et trop américain. Bien sûr, puisque l'écourtage m'a obligé à supprimer la partie concernant les exactions mutilatoires perpétrées en dehors de l'Amérique du Nord ! On revient à la case départ, mais la déception est de courte durée. Comme je l'ai dit, j'ai l'habitude d'insister. Je renvoie une dizaine de synopsis, en vain.
Jimmy Guieu (1936-2000). |
Heureusement, je profiterai de ce sursis pour renouer quelques contacts
et sceller une amitié durable qui ira bien au delà de ces pauvres bovins
vilainement charcutés...
C'est dans le booklist 1985-4
de Robert Girard (19??-2011), actif fondateur du service Arcturus, que je dénichai
l'annonce anodine d'une conférence ufo
prévue par Jim Leming à Great Falls, Montana. Il devait y être question, entre
autre, de mutilation de bétail puisque Linda Moulton Howe, réalisatrice du film
Strange Harvest et Keith Wolverton devaient
y prendre la parole. Aussitôt, j'écrivis à Jim pour lui demander des
renseignements. Ce fut le début d'une longue et durable correspondance et d'une
collaboration qui, je l'espère, n'est
pas prête de s'éteindre. Jim est un merveilleux dessinateur, dont j'exploite
régulièrement les extraordinaires talents graphistes pour illustrer certains de
mes articles. Nous avons, ensemble, projet d'édition illustrée, mais aussi la
ferme intention de nous rencontrer enfin en France en 1990. Voilà un aspect
très positif du phénomène mutes, du moins
à mes yeux.
Major C. S. Von Keviczky (1909-1998). |
En tout cas, en novembre 1985, on aurait très bien pu penser qu'une
force occulte s'ingéniait à empêcher la publication de mon ouvrage, accréditant
l'hypothèse de cover up tant de fois avancée
vis à vis du phénomène ufo. Seul
l'argent aurait peut-être pu débloquer la situation avec une formule à compte d'auteur
proposée par les éditions La
Bruyère , mais, pour un tirage de 1000 exemplaires, je devais
débourser la somme de 98 000 francs plus 500 par photo reproduite !
Et puis, il y eut une lettre le 7 novembre 1985. Sans elle, je ne pense
pas que mon « Grand Carnage » ne serait jamais sorti en librairie. Une chance
inouïe qui manqua bien de tourner court multiples fois, mais le résultat fut là
: la sortie du livre en novembre 1986.
L'artisan de ce miracle est Alain Lefeuvre (1937-2002), éditeur malheureux
de la célèbre collection Connaissance de
l'Etrange et qui avait dû stopper son activité voilà quelques années pour des
raisons de diffusion. Telle était la réponse qui m'avait été faite
téléphoniquement par Jacqueline Lefeuvre, en 1983, lorsque je lui avais
transmis le manuscrit. Celui-ci avait bien été répercuté à l'éditeur parisien
qui devait reprendre l'affaire mais
ce dernier, relancé à plusieurs reprises, avait refusé le livre en juillet 1985
!
Le 8 novembre donc, je décachète fébrilement une enveloppe jaune en
provenance de Nice et je lis, après un préambule annonçant la renaissance de la
collection « Connaissance de l'Etrange »: Je
n'ai jamais entendu parler nulle part de votre étonnant « Grand Carnage ».
A-t-il été publié ? Sinon, il vous suffirait de me le réexpédier pour dernière
lecture et je vous en assure formellement la publication dans les 2 premiers
mois de 86 ainsi qu'un contrat sous huitaine, à réception du manuscrit. J'ai
cru défaillir. Mais le manuscrit (version écourtée) partait pour Nice le 13
novembre.
Finalement, je passe sur les tractations assez pénibles - ce sera la
version originale qui sera acceptée sans coauteur et sans préface de M. Chauvin
; le contrat sera signé le 10 décembre. Il me donne un droit de 8% sur les 5000
premiers exemplaires vendus (je ne saurai jamais exactement le tirage = 4000 ou
6000 ?) et une avance de 10 000 francs. Cette somme NE me sera JAMAIS versée en
totalité. Fractionnée, je recevrai seulement 6 000 F , amputés du
décompte Agessa, le 28 février 1986 et ne parviendrai jamais à me faire régler
le reste dû à mars 1987. Ni un relevé de compte, d'ailleurs... mais j'anticipe.
Entre temps, A Lefeuvre m'a demandé de me procurer une copie du film Strange Harvest qu'il compte utiliser
pour soutenir la vente du livre. Grand professionnel de l'édition, monstre sacré de l'audio-visuel, il
s'aperçoit dès mars 1986 que les éditions Vertiges chez lesquelles son épouse
est devenue directrice de collection, sont des amateurs. Dans l'intervalle, j'ai recontacté Linda Moulton Howe, lui
disant ce que j'espérais, à savoir que son film sera postchronisé en français -
vraisemblablement par le fameux journaliste J.C.Bourret – et passerait sur une
des deux grandes chaînes TV françaises. Et cela ne s'est pas fait, malgré la
somme dérisoire demandée par Linda pour un télédiffusion (500 $). Et pourtant
j'y ai cru jusqu'a fin 1987 où tout a basculé, comme on le verra...
Linda Moulton Howe. |
Heureusement, le livre, après plusieurs retards inquiétants, sortait le
6 octobre 1986, réalisant mon premier objectif. Mais hélas sans la campagne
publicitaire qu'on m'avait promise et qui devait comprendre : journaux, radios et télévisions nationales
(sic).
Depuis février 1986, en effet, les publications Vertiges avaient d'autres préoccupations : ne venaient-elles pas de s'assurer l'exclusivité de la réédition de l'œuvre d'un grand auteur français (de romans policiers ?). Et l'important débours avait réduit mon avance sur droits à un peu plus du quart de ce que stipulait mon contrat. Je m'aperçus vite aussi que Vertiges avait vu trop grand : Le Grand Carnage sera publié avec dossier-photo noir et blanc et le diffuseur, bien qu'un des plus grands de France, ne saura jamais choisir les points de vente adéquats pour un tel ouvrage. Quelques mois après sa parution, les difficultés commençaient pour s'en procurer un exemplaire en librairie et à Paris alors qu'après plus de 2 ans d'exploitation, on m'en annonce moins de 950 vendus ! Un sixième du tirage !
Depuis février 1986, en effet, les publications Vertiges avaient d'autres préoccupations : ne venaient-elles pas de s'assurer l'exclusivité de la réédition de l'œuvre d'un grand auteur français (de romans policiers ?). Et l'important débours avait réduit mon avance sur droits à un peu plus du quart de ce que stipulait mon contrat. Je m'aperçus vite aussi que Vertiges avait vu trop grand : Le Grand Carnage sera publié avec dossier-photo noir et blanc et le diffuseur, bien qu'un des plus grands de France, ne saura jamais choisir les points de vente adéquats pour un tel ouvrage. Quelques mois après sa parution, les difficultés commençaient pour s'en procurer un exemplaire en librairie et à Paris alors qu'après plus de 2 ans d'exploitation, on m'en annonce moins de 950 vendus ! Un sixième du tirage !
La publication des bonnes pages
comme il est coutume en France fut aussi un épisode mémorable à résultante
négative aussi. C'est l'hebdomadaire Actuel qui devait le faire initialement
: eux qui, en 1981, avaient publié un article de Lewis Mac Adams, illustré par
des photos de David Perkins, intitulé : Panique
chez les vaches américaines.
Mais bientôt, j'apprenais que c'était compromis, nous y étant pris soi-disant
trop tard ; en juin, pourtant,
s'offrait une opportunité autrement séduisante sous la forme d'un interview à
base du livre faite par l'hebdomadaire Paris Match (tirage 3 millions
d'exemplaires) et largement illustré. Le 8 juillet, je recevais à Chalon/Saône
le grand reporter Marie-Thérèse de Brosses; l'interview dura 2h 30 et je fis de
mon mieux dans un exercice qui n'est pas mon fort. On parlait alors de 6 à 7
pages de magazine, photos comprises. L'heure était à l'euphorie et Alain
Lefeuvre interrompait l'interview par un coup de téléphone depuis Nice pour me
dire que les photos seraient bien reproduites en couleur dans le livre.
Ce fut l'époque aussi où les Publications
Vertiges devinrent les éditions Vertiges/Carrère
et où le sous-titre de ma couverture: des milliers d'animaux mutilés par des êtres venus d'ailleurs ?
perdit son point d'interrogation final. Et gagna l'ajout, à mon sens inutile de
:Témoignages. Certains lecteurs me
feront la remarque d'une certaine discordance entre la mesure exprimée tout au
long des 350 pages et ce sous-titre accrocheur. Je leur dois simplement la
vérité, à savoir que je n'ai pas eu mon mot à dire en la circonstance.
Tous ces changements firent que la sortie fut encore repoussée. Du coup,
il fallut retarder l'interview dans Paris Match, ce qui donna le temps à
Mme de Brosses de consulter son bureau new-yorkais. Et brusquement,
l'attitude ouverte de cette femme au problème des mutes s'émoussa. Impossible à joindre pendant de longues semaines,
j'appris seulement le 15 septembre qu'elle
ne voulait pas publier sur quelque chose de périmé. Aussitôt, je lui
expédiai une petite liste de mutes
récentes, mais rien n'y fit et la situation se compliqua car elle fut confrontée
à de graves problèmes familiaux (accidents d'auto fatals dans son entourage).
Le reportage photo ne paraîtra jamais dans Paris Match et Mme de
Brosses le déplorera dans un courrier qu'elle m'enverra, le 7 janvier 1987,
écrivant : qu'elle a rarement vu autant
d'obstacles se dresser devant un sujet. Cela me fit repenser aux forces externes de Jim.
Ce fut alors la valse des visites aux hebdomadaires parisiens de
substitution entreprise par l'attachée de presse de Vertiges/Carrère, Dominique Faber pour placer un article et des extraits
susceptibles de promouvoir la sortie du « Grand Carnage ».Je la remercie ici
très sincèrement pour son effort, même si il n'a abouti à rien, une histoire de
netteté des photos étant venue se greffer en sus. J'avais en effet constitué un
dossier photo qui fut présenté tous azimuts à Paris. En pure perte. Trop sanguinolent, pour VSD.
France
Soir : Ça tombe mal car nous avons
en vue quelque chose sur le massacre des éléphants. Le Journal du Dimanche : non. Finalement, il n'y aura qu'une
photo de la couverture du livre dans le Nouveau Détective.
Voyant tout cela bien compromis, avec le refus de New Look, jugeant les
photos de médiocre qualité, je décidai, par devers moi, de tenter le tout pour
le tout en cherchant d'autres documents photographiques. Simultanément, en mars
1987, j'alerte Tom, Jim, Linda, Ed et Peter, leur faisant miroiter une somme de
5 à 800 dollars qu'on m'a dit raisonnable à exiger pour un reportage
photographique digne de ce nom. La somme annoncée parvint à tirer Tom de son
mutisme mutologique qui durait depuis
plusieurs mois; mais en juin, voilà qu'ayant appris que j'ai fait la même
requête à Linda, il ne cherche plus à m'approvisionner en documents photos que
je sais d'expérience d'excellente qualité (cf. ceux fournis en 1981). Il n'en
est pas de même pour ceux de Linda dont 27 diapos fournies en avril 1987 pour
la somme de 161 dollars (4 heures de recherches à 35 $ l'heure plus 22 $ de duplication)
se révèlent trop floues pour la moindre tentative d'agrandissement. Dommage
parce que les droits de reproduction, pour une fois, étaient raisonnables: 5 $
par cliché.
Ed, quant à lui, m'assure qu'il peut me fournir une centaine de bonnes
photos; mais l'affirmation ne se concrétise pas.
Dr Robert Schoenfeld (1913-2001). |
J'eus aussi l'idée de solliciter le Major S.von Keviczky, qui, dans une
lettre du 31 mars 1987, me proposait 25 diapos pour 1000 dollars, tout en
accusant réception d'une copie de mon livre, celui-ci constituant, selon ses
termes, le premier ouvrage sérieux publié
sur les mutilations de vaches (sic). Aussitôt (24 avril), je réponds que
cette somme est prohibitive mais, en mai, je reçois 20 diapos, la plupart
montrant des blessures de très près, ... trop près, si bien que ces documents ne
pourront même pas être incorporés au dossier qui se colporte dans les bureaux
de rédaction des magazines parisiens. C'est à cette époque que j'eus le
sentiment qu'on cherchait quelque peu à m'exploiter dans cette affaire. J'avais
finalement dépensé 950 dollars - plus que ne m'a rapporté à ce jour le livre -
pour me procurer des photos et un film qui ne seront jamais utilisés, me laissant,
comme on dit, tous les frais sur les bras. A ce niveau, Le Grand Carnage était déjà une affaire blanche.
Mais s'il restait encore quelque espoir pour une suite plus favorable,
les choses allaient bientôt se gâter ou du moins étaient-elles déjà bien
handicapées. Le 26 janvier 1987, Alain Lefeuvre m'annonçait sa rupture avec Vertiges, avec, en prime, qu'il arrêtait
toutes ses actions pour la promotion du livre ; c'était 4 mois à peine après sa
parution!
Certes, ce coup dur ne se fit pas sentir tout de suite, mais il se
répercuta sans conteste sur les grands projets: l'exploitation du film de Linda
et le reportage photo promotionnel. Les seuls articles sur Le Grand Carnage furent de mon fait, dans un mensuel d'ésotérisme
tirant à 35 000 exemplaires: Le Monde Inconnu, qui publia un
texte rédigé par moi et non payé dans son numéro de février 1987, et dans le
journal où je sévis hebdomadairement : Le Courrier de Saône et Loire Dimanche
(chronique du 25/01/87 sur Snippy) pour la modique somme de 250 F par semaine.
La couverture médiatique organisée par Vertiges/Carrère à la sortie de l'ouvrage fut à la mesure d'une
certaine ampleur : plus de 300 copies du livre furent distribuées gratuitement
aux journalistes et personnalités. Pour un résultat avoisinant le 1/10
puisqu'entre novembre 1986 et mars 1987, une trentaine de critiques parurent dans la presse nationale et me furent fidèlement
répercutées immédiatement par Carrère,
un service de presse auquel ne m'avaient pas habitué mes éditeurs précédents.
En général, les réactions étaient positives quand elles dénotaient une réelle
lecture de l'ouvrage. Un livre étrange
sur des faits stupéfiants, affirmait l'hebdomadaire hippique Week
End. Un livre passionnant de bout
en bout : La
Bretagne à Paris. Un ouvrage pour le moins fascinant : Le Journal du Centre. Un livre qui va dans le sens de la vérité
: Bonne
Soirée.
Mon service de presse se fit depuis Chalon-sur-Saône en signant une
vingtaine de cartes de visite : c'est ainsi que Tom, Robert Rickard (Le Grand Carnage fut signalé dans le
numéro 49 de Fortean Times), John Prytz, ami australien de longue date, le Major
Von Keviczky, Harry Graves, Peter Jordan, Jerome Clark et Ed Austin ont dû
recevoir un exemplaire via l'éditeur. Et sur mes 45 exemplaires gratuits d'auteur
obtenus à force de demandes réitérées, j'en ai envoyés 41 à mes frais à divers
amis et relations dont deux par avion à Jim et Linda.
Au niveau des émissions de radio consécutives à la sortie du livre, Carrère (ou bien plutôt Alain Lefeuvre)
fut tout à fait à la hauteur, du moins à mon humble avis. Le 15 novembre 1986, c'était
l'émission d'une heure de Roger Raziel sur Radio France Outre Mer, Le Monde
Inconnu, à Paris. Le 30 novembre Radio
West TFM nous accueillait, au Mans, mon épouse et moi, pour la présentation
du livre dans l'émission : Le Magazine du
7ème jour. Puis, le 15 janvier 1987, Jean Yves Casgha m'invitait à son émission
Boulevard de l'Etrange sur France
Inter (30 minutes). Ensuite, c'était au tour de Radio France Puy de Dôme à solliciter ma venue à Clermont Ferrand,
le 16 février 1987,. L'émission (1 heure) était suivie d'un débat FNAC peu fréquenté. Enfin, le 25 mars 1988,
je passai en différé à l'émission Aujourd'hui
et Demain de Radio Monte Carlo, juste après une interview téléphonique de Linda
dont j'avais fourni les coordonnées, ce qui me permit de rencontrer le fameux
J.C.Bourret. Tous ces déplacements à mes frais, dois-je le souligner, me
valant, peut-être une certaine notoriété et beaucoup de satisfaction
personnelle, mais pas de droits d'auteur puisque je n'ai jamais reçu que mon avance
amputée de 40 pourcents.
Côté TV, il ne fallait pas trop rêver. Du moins jusqu'au 10 mai 1988,
date à laquelle Antenne 2 me
contactait téléphoniquement, étant intéressée à me faire participer à une
émission Edition Spéciale, consacrée
à l'Irrationnel. Le jour même, bien entendu, j'envoie livre, cassette vidéo de Strange Harvest convertie et dossier de
près de 110 photos et consulte Carrère
pour savoir s’ils suivent. Réponse
m'est donnée que la promotion du livre est depuis longtemps terminée et que je
peux faire l'émission à titre personnel.
Alain Lefeuvre contacté m'apprend que Vertiges a déposé son bilan.
Finalement, cette nouvelle chance de relance des ventes ne sera pas
saisie, je ne serai pas invité, et le film retourné car trop long. Depuis, plus rien de nouveau.
Voici donc l'histoire du Grand
Carnage telle que je l’ai vécue. Tout au plus, j'espère que cet essai a
fait connaître à quelques Français le grand drame qui s'est joué là-bas, dans
les plaines du Midwest, entre 1973 et 1982.
Une traduction en anglais avait bien été évoquée avant la signature du
contrat Vertiges. Mais elle tomba à l’eau compte tenu des circonstances. C'est
mon 2ème livre sur 8 au total qui n'a pas été traduit en langue
étrangère.
Un moment, j'ai eu l'espoir de voir le phénomène mutes opérer un sigulier retour aux sources. En effet, au Mans,
J.Y.Duval, de West TFM, avait reçu,
la semaine précédant mon intervention, une journaliste new yorkaise. Il avait
donc fait l'annonce de ma venue prochaine à cette Américaine, laquelle avait
reconnu son ignorance totale du phénomène des mutilations des vaches du Midwest.
Il avait été promis qu'on me mettrait en rapport avec cette personne. Hélas
cela ne se fit pas malgré le carton de vin de Bourgogne que je fis parvenir à
M. Duval pour le remercier de son accueil.
J'oubliais les réactions des ufologues français à mon livre. Il m'attira
les foudres du plus tonitruant des porte-parole de Lumières dans la Nuit , Jean Sider. Je
me suis laissé dire que sa virulence était surtout dictée par le fait qu'à la
même époque, il avait un manuscrit à placer sur le même sujet où il écrivait à chaque
page que les mutilateurs circulaient en ovnis, ce que je n'avais
malheureusement pas affirmé quant à moi. Haro donc sur cet hérétique !
Au niveau des lettres de lecteurs, ça n'a pas été l'avalanche. Mais ce
n'est pas une coutume courante en France d'écrire à un auteur pour lui dire
sans façon ce qu'on pense de sa prose. Et c'est bien dommage.
18 lecteurs se sont manifestés à ce jour, mais aucun pour me signaler un
incident qui pourrait donner à penser que le fléau puisse gagner la France. Tous les cas
qui ont été portés à ma connaissance ici n'ont rien à voir du tout avec ce qui
se passe là-bas en Amérique du Nord. Je dirais même plus : ils en constituent
l'exact contraire. C'est ainsi que lorsque les mutilateurs sévissent dans mon
Charolais natal, ce qu'ils laissent sur le terrain c'est justement et
uniquement ce qui manque sur les carcasses mutilées des animaux américains.
Ici, toute la viande comestible a été embarquée ; seuls demeurent, négligés,
les bas-morceaux peu prisés par les gourmets français. Ici, personne ne
s'interroge sur la prédilection des mutilateurs locaux pour le filet de bœuf, l'escalope
de veau et autres pièces appréciées dans nos restaurants. Le prix de la viande
ayant flambé, certains osent aller la prélever sur place sans passer par la
boucherie.
Depuis 2 ou 3 ans, j'ai cessé de m'intéresser intensément aux mutes mais il demeure que je continue à
collationner les cas qui peuvent encore survenir, ceci pour répondre à la
question qu'on me pose encore souvent: et où en est-on actuellement en Amérique?
J'avoue que je suis spécialement embarrassé pour la simple raison que,
selon moi et mes sources actuelles, UFO News, UFONS de Lucius Farish, The Gate,
Missing
Link, les incidents mutologiques
sont en voie de disparition. D'après mes compilations, en 1985, j'en avais
encore plus de 50, mais, en 1986, cela tombait à 12 (Etats touchés= Colorado, Utah,
Nouveau Mexique, Alabama, Nebraska, Pennsylvanie, Idaho), en 1987 à 8
(Arkansas, Colorado, Nouveau Mexique), en 1988, 10 (Washington, Arkansas,
Nebraska, Idaho, Alabama) et en 1989, 2 (Oregon). Depuis le STIGMATA n°23, incorporé à CRUX number 3, Tom n'a plus publié ces mutilation reports. Faute de matière ?
Pourtant, en juin 1987, il m'annonçait une recrudescence dans les Etats de
l'Ouest. J'ai écrit à Tom que si, ainsi, il cesse de propager les nouveaux
incidents mutilatoires, tout le
phénomène risquait de tomber bientôt dans les oubliettes, nous faisant passer -
moi et lui et les autres mutologistes -
pour des rigolos parce que cela accréditera la thèse fameuse de l'hystérie de masse,
née à partir d'incidents anodins non reconnus comme tels à cause de l'effet de
rumeur pernicieux des médias locaux et qui ainsi, aura disparu de lui-même. Je
ne tiens pas à ce qu'on en arrive là. Je me refuse à penser que les éleveurs
américains sont plus hystériques que mes
emboucheurs charolais. C'est du moins ce que semblerait accréditer le fait
qu'un livre publié en France sur les mutilations de bovins américains n'a pas
fait naître une épidémie de faits fictifs ici-mêmes préexistants. Non, il y a
bien un phénomène indéniablement objectif dans les prairies du Midwest qui n'a
pas encore pénétré dans nos pâturages français. D'ailleurs, peut-être bientôt y
serons-nous aussi confrontés ? Mais pour l'instant, il n'y a rien de tel. Pas
plus que le gouvernement français n'a rien intenté contre moi, n'est-ce pas Ed.
Piqué au vif par une remarque sidérante de Jean Sider me reprochant de
ne pas avoir suffisamment interrogé des spécialistes des animaux, j'ai
entrepris, en novembre 1988, un sondage auprès des journaux et éditeurs de
revues, mentionnés dans les Current Contents/ Agriculture, Biology &
Environmental Science. Avec cette démarche, j'ai donc déclenché une
enquête dans la pure tradition scientifique dont j'ai l'habitude dans mon métier
de chercheur. Je ne peux encore en dévoiler les résultats étant déjà à la
troisième relance vis à vis de correspondants peu pressés à se prononcer sur
cet épineux problèmes des mutes. Mais
d'ore et déjà, j'ai bien peur de décevoir plus d'un de mes aimables
correspondants avec ce qui va sortir de cet ultime travail de ma part. En tout
cas, les conclusions m'ouvriront certainement d’autres pages dont actuellement,
je suis bien incapable de donner quelques précisions3/.
Pour faire obstacle à cet enterrement de première classe mutologique, il n'y a pas 36 solutions:
il faut montrer que le phénomène persiste et demeure inexpliqué et
inexplicable. C'est pourquoi je fais appel à tous ceux qui me lisent pour me signaler
les cas de mutes qu'ils viendraient à
apprendre. Là réside le salut mutologique,
face au fiasco hystérique.
Je compte sincèrement sur tous, d'autant que je suis intimement persuadé
qu'il y a bien là un énorme problème fortéen.
Nous ne devons pas accepter de ne plus le voir par indifférence. Je suis
confiant surtout que Jim, le 6 avril dernier, m'annonçait qu'il semblait y
avoir un retour d'activité mutologique.
Alors, tous ensemble continuons à nous battre pour répondre à la question: qui
mutile ainsi atrocement et impunément les bovins américains ?
Notes :
1/ Texte destiné probablement au départ à mes correspondants américains
mais qui buta sur un problème de traduction et resta dans mes fichiers.
2/ Jacques Rubinstein, auteur notamment du livre à succès : Un sorcier vous parle, Desforges, Paris,1974.
3/ Une seconde chance fut donnée au sujet en 2003 avec une version
révisée et actualisée intitulée : Mutilations
de bétail, en Amérique et ailleurs... 30 ans de mystère extraterrestre ?
et publiée par JMG Editions.
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