Le cobaye des
extraterrestres fut-il abusé ?
L'année 1996 étant
révolue, on peut maintenant s'interroger sur le crédit à accorder aux propos du
célèbre contacté des années 1970, Jean Miguères...
Jean Miguères (1940-1992).
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Sans espoir hélas
d'explication puisque l'homme, qui se disait le messager des E.T., a trouvé une
fin peu glorieuse sur un trottoir lyonnais, le 28 juillet 1992 !
« J'ai un message à faire passer au monde,
prétendait-il. Il existe une confédération intergalactique (...). Ses envoyés
viendront demander en 1996 aux terriens d'entrer dans son sein pour garantir la
paix universelle! ». Cette sensationnelle révélation, J. Miguères, la
propageait au fil de ses conférences comme en 1978, à Chalon-sur-Saône, où sa
langue avait dû fourcher, semble-t-il, en parlant « d'avant 1996 ».
Qui était Jean
Miguères?
Ce pied noir d'origine, ancien pilote de course, à la
parole facile parfois hâbleur (je l'ai rencontré en 1987 au salon du Livre à
Paris), ne se signala pas à l'attention jusqu'en 1969.
A cette date, le 10 août précisément, il est victime d'un
grave accident alors qu'il transporte un malade décédé sur la RN 13 bis, dans l'Eure: son
ambulance, une DS break Citroën, percute de plein fouet un véhicule du même
type arrivant en sens inverse.
J. Miguères, désincarcéré du véhicule en piteux état,
sera déclaré mort cliniquement par trois fois.
Il souffre d'un nombre impressionnant de fractures,
d'hémorragies multiples; sa rate est rompue, sa vésicule biliaire éclatée...
Contre toute attente, après une dizaine d'opérations
chirurgicales, de greffes osseuses, de transfusions sanguines, il se rétablit
miraculeusement.
C'est alors qu'il se met à conter une drôle d'histoire...
Sauvé par les E.T. ?
Juste avant l'impact, il a remarqué dans le ciel un nuage
blanc, suite à un message télépathique soudain. Au moment du choc, une voix
rassurante lui a dit: « Ne crains rien, nous sommes là pour te protéger... ».
Un être s'est matérialisé à ses côtés dans l'épave broyée
et lui a expliqué que l'accident a été « programmé » par les
extraterrestres. Un « disque » guérisseur lui a été appliqué sur la
nuque...
Désormais, J. Miguères se dira avoir été « régénéré
et redimensionné par un être de l'espace » (extrait du réquisitoire au
procès du 24 janvier 1995).
A partir de là, il n'aura de cesse de peaufiner son
histoire par un livre, puis deux, par des conférences, des interviews et même
des apparitions à la télévision où son charisme crève l'écran. Petit à petit le
miraculé va se transformer en ambassadeur des extraterrestres.
Un « missionné »,
presqu'un demi-dieu ?
Ceux qui l'ont ainsi impliqué dans cette expérience
dramatique et rocambolesque sont venus de la planète Kristcha, un satellite de
Vénus (planétoïde artificiel parfaitement inconnu des astronomes).
Après l'avoir récupéré aux frontières de la mort, ils lui
ont confié une mission: celle de transmettre une information à l'humanité tout
entière, à savoir qu'en 1996, ils procéderont à un débarquement massif sur la Terre.
Peu à peu, le contacté se mue en médium et bientôt,
Strôb, l'être sauveteur, s'identifie, s'incorpore à lui s'exprimant par sa
propre bouche.
J. Miguères et une effigie de Strob (Nostra, n°577, juillet 1983). |
Mais il fascine un grand public... féminin, notamment.
Une bien triste fin
Marié quatre fois, Jean Miguères est très sollicité par
les médias puis par les particuliers. Il change souvent de domicile. Du sud de la France où il a résidé
longtemps, il vient s'installer à Lyon à la fin des années 1980.
Le 4 juillet 1992, il épouse une femme de 18 ans plus
jeune que lui, mère d'une petite fille de 6 ans.
Dernier trajet de J. Miguères à Lyon (cliché Jean-Pierre Troadec). |
Cette fois-ci, Strôb n'interviendra pas pour permettre à
son protégé d'assister au débarquement E.T. prévu quatre ans plus tard !
Le procès
Le meurtrier se constitue aussitôt prisonnier.
Il n'a pu
supporter l'idée que sa fille et sa petite fille filent avec Jean Miguères au
Canada (en fait, il n'en avait nullement l'intention).
Il est aussitôt incarcéré.
Depuis, il purge une peine de 6 ans de prison, peine à
laquelle l'a condamné le Tribunal de Grande Instance de Lyon en janvier 1995,
au terme d'une audience fortement médiatisée. Si bien que sa libération devrait
intervenir au plus tard en 1998.
Les compatriotes de Strôb ont-ils été retardés ? Un peu de retard pour venir de Vénus, c'est possible.
Au contraire, Jean Miguères a-t-il eu l'esprit dérangé
consécutivement à son terrible traumatisme ?
On en a vu de plus atteints au cours d'accidents bien
moins violents.
Ou bien encore l'homme a-t-il été berné par quelque
entité mystérieuse que d'aucuns confondront avec sa paranoïa?
Dernière révélation
Quelle que fût la sympathie qu'on ait pu lui consentir, J.
Miguères fut une figure emblématique des années 1970, toute empreinte de la
naïveté de l'hypothèse extraterrestre et de ses démons.
Par ailleurs, il fut un miraculé jusqu'après sa mort
puisque selon le Dr M. qui autopsia son corps, sur les six balles qui l'avaient
atteint, seulement quatre avaient traversé sa peau.
Et d'ajouter à l'intention de la présidente de la Cour : « Je n'ai trouvé
aucun orifice d'entrée pour deux des six projectiles retrouvés dans le
corps! »
Décidément, Jean Miguères aura su rester fidèle à son
image jusque sur le trottoir de la Croix Rousse , baignant dans son sang: « un
homme entièrement à part », aimait-il à dire et c'est bien volontiers que
nous lui accordons ce qualificatif.
Référence :
Jean Miguères, J’ai
été le cobaye des extra-terrestres, Editions Promazur. RG, Collection
« Connaissance de l’Etrange », 1977.
Publié in DIMANCHE SAÔNE & LOIRE du 19 janvier 1997.
Republié
dans UFOMANIA,
n°16, juin 1997.
James Oliver, Un homme qui prétend être venu de l'an 6491 déclare que les hommes vivront sur une autre planète et connaitront de nombreuses civilisations extraterrestres.
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