Une explication pour tous les ovnis lumineux ?
Tel est ce que prétend présenter un physicien suisse dans le dernier numéro du Journal of Scientific Exploration de décembre 2013 : « une hypothèse scientifique nouvelle » apte, selon lui, à fournir une explication cohérente à l’irritante énigme de ces fameuses lumières célestes qui, depuis plus de 65 ans, nous font fantasmer.
Une initiative à saluer dans le contexte actuel où les
imaginations s’essoufflent pour élucider ce phénomène aérien non identifié
qu’on appelait autrefois soucoupes volantes. Une hypothèse à exposer mais aussi
à soumettre à ma critique.
C’est bien ici qu’il y a un an, je déplorais que les ufologues
n’aient pas saisi la chance que leur avait généreusement consentie le
Professeur P. Sturrock (1), à savoir utiliser les pages de la revue à comité de
lecture qu’il avait cofondée en 1987 (JSE), pour étudier le sujet (des ufos), développer leurs propres idées et les
vérifier grâce à des recherches indépendantes (2). Tout cela, bien sûr, dans
un contexte scientifique.
Je sais bien que je ne peux prétendre à avoir été
entendu. Tout au contraire, je prends cette synchronicité pour une de ces
coïncidences qui ont émaillé mon œuvre ufologique (et autre) fournissant trop
souvent opportunément une réponse à mes interrogations du moment. En effet, cet
article constitue en quelque sorte une tentative louable de réactivation du
« rêve ufologique » dont je déplorais la fin (3).
C’est donc avec une réelle satisfaction que j’ai découvert,
dans la dernière livraison de cette revue, JSE
à laquelle je suis abonné depuis le numéro 1, un long texte (4) de près de
40 pages, bien argumenté et bien documenté, signé Daniel M. Gross, de Neuchâtel,
Suisse, visant à résoudre le mystère des PAN (5) lumineux et ce, en
réhabilitant (en connaissance de cause) la fameuse HET (hypothèse
extraterrestre), cette thèse originelle
vers laquelle les lecteurs de cette revue savent que je penche toujours.
Certes, M. Gross n’est ni du MUFON, ni du GEIPAN, ces
deux organismes (j’oserais dire ces deux chapelles)
qui entendent désormais s’octroyer cette question des ovnis ; mais cela ne
semble pas être un très lourd handicap pour lui tant les affidés de ces deux
institutions semblent peu enclins à faire l’effort d’un tel article. Il se
déclare (6) comme un autodidacte en
matière d’ufologie qui s’est isolé et a évité de contacter la communauté des
ufologues jusqu’à la formulation de son hypothèse.
Le fait que cet isolement lui ait évité tout ce fatras
de théories plus ou moins alambiquées qu’on a vu naître au fil des années n’a
pu que lui être en effet salutaire. Disons qu’il s’en démarque en s’attaquant
résolument et scientifiquement au problème.
Il faut reconnaître en premier lieu que
le texte de M. Gross est long et parfois difficile à suivre. De formation résolument
scientifique, il fait valoir des compétences en optique, mécanique,
informatique, ingénierie, automatisme, etc., au point qu’il en devient souvent
aussi abstrus qu’un spécialiste, notamment sur le sujet des lasers femto-seconde, domaine très pointu
s’il en est.
Il comprendra ainsi que j’ai décroché
en prenant connaissance de certaines pages ultra-spécialisées de son étude.
Mais, en fait, elles n’influent que très peu sur sa conclusion.
La
raison de mon intérêt, m’écrit-il, pour le sujet des PAN (intérêt qui
semble récent datant de 2005) est ma
quête pour appréhender le futur lointain de la société humaine, son
hybridisation avec la technologie qu’elle développe et puis son essaimage
interstellaire. Par la suite j’ai essayé de me faire une idée sur un essaimage
équivalent en sens inverse, soit vers notre terre. Ceci m’a mené vers les UAP.
Une belle ambition, comme on n’en trouve hélas plus beaucoup
de nos jours vis-à-vis d’un phénomène qui tend à être de plus en plus galvaudé.
Je remercie tout d’abord M. Gross pour son amabilité à
avoir répondu positivement à ma proposition de faire ici un exposé de sa thèse.
Et, implicitement, bien entendu, m’avoir permis une critique s’il est besoin
car on ne peut être d’accord sur tout (7). Pour ma part, je m’emploierai le
plus honnêtement possible à en souligner les points forts mais aussi les points
faibles, tels qu’ils m’apparaissent. Une qualité première en science n’est-elle
pas l’esprit critique ?
Cela dit, voyons quelle est cette nouvelle hypothèse visant à expliquer tous les ovnis lumineux. On
doit lire le texte de l’auteur jusqu’à la fin pour la saisir simplement.
Une
hypothèse nouvelle ?
L’hypothèse
proposée postule l’existence d’une civilisation techniquement supérieure dans
notre voisinage galactique à un maximum de distance de 500 années-lumière (8).
Celle-ci
a détecté de loin notre propre civilisation lorsqu’elle était au niveau agricole
(9) et a, il y a moins de 5 000 ans (10), lancé une sonde extraterrestre destinée à
nous visiter qui, ayant voyagé à une vitesse d’un dixième de celle de la
lumière (30 000 km/s), a été en mesure de provoquer les observations
historiques de PAN. Cette sonde (taille estimée à 30 m ) est placée en orbite
terrestre depuis plusieurs siècles.
Déjà là on ressent une impression de déjà vu, n’est-ce
pas ? Le fameux satellite inconnu qualifié de chevalier noir (black knight) des années
1960 n’est pas oublié par ceux qui, comme moi, s’intéressent aux ovnis depuis
cette époque. Sa découverte officielle par la NASA le
4 janvier 1960 avait fait couler à l’époque beaucoup d’encre (11). Donc,
jusque-là rien de nouveau : l’idée – sinon la détection puisque ce
satellite surnuméraire (12) n’a jamais à ma connaissance été confirmé que par
une frange d’imaginatifs – date de plus d’un demi-siècle. M. Gross ne prétend
pas le contraire en écrivant que depuis 50 ans les systèmes de surveillance
optiques et radar de l’espace n’ont pas été capables de détecter une telle
sonde extraterrestre visiteuse cachée en orbite terrestre. Selon lui, elle
aurait pu nous échapper si elle est placée en orbite polaire (haute), soit à 50 000 km d’altitude.
Ce degré d’invisibilité requis est compatible avec la technologie
terrestre du futur proche, écrit-il (13). Et puis,
la non détection ne prouve pas la non présence.
Je suis tout prêt à l’admettre mais
je crains que cela constitue déjà une difficulté pour son explication, surtout si
la sonde fait 30 mètres
de diamètre.
Ainsi, la première partie de
l’hypothèse proposée pèche, à mon humble avis, d’une non intégration des
publications du passé, dans des revues plus ou moins spécialisées, en ce qui
concerne les diverses détections d’objets orbitant la terre ; et d’un non
examen des raisons qui ont amené à en abandonner les conséquences au profit de
vues plus lointaines : sonde, non plus en orbite terrestre, mais en orbite
solaire. On y reviendra.
Mais, pour la suite, si j’ai bien
compris, il faut que les créateurs d’UAP
lumineux ne se soient pas stationnés trop loin de nous.
Mais d’où vient l’ovni ?
La seconde partie de l’hypothèse de
M. Gross stipule que la sonde visiteuse ET en orbite terrestre possède un système avancé qui émet occasionnellement
des rayons électromagnétiques lesquels créeraient, par un mécanisme photonique non linéaire (14), dans l’atmosphère
terrestre, des décharges de plasma susceptibles d’être prises pour des PAN !
Est-on là dans quelque chose
d’original ? A première vue oui, si tant est que les PAN puissent être assimilés aux effets de ce système ; car ce serait sous cette forme que les expériences
auxquelles il est fait référence (effet des lasers ultra-rapides) les ont
produits, c'est-à-dire des simulations menées depuis plus de 15 ans par
différents groupes de chercheurs à Berlin, à Lyon, à Paris et Genève.
Ces expériences touchent à la
génération de lumières atmosphériques impulsées par des rayons laser qui n’est
pas une idée en l’air (cas de le dire) puisqu’on peut trouver jusqu’à 9
publications citées par l’auteur toutes issues de travaux effectués par des
laboratoires universitaires et des centres de recherche étatique agréés. Du solide
donc dont l’une d’elle (15), en particulier, est accessible gratuitement grâce
à Internet. Et même en français !
On y apprend que ce système laser
mobile a été expérimenté pour produire de la filamentation (ionisation moléculaire de l’air créant de la
lumière) générant un intense
supercontinuum de lumière blanche. Cette ionisation de l’air peut être
utilisée par ailleurs pour déclencher des décharges de foudre en laboratoire.
En clair, les PAN
ne sont pas des vaisseaux spatiaux en déplacement dans l’espace mais des jeux
de laser dans l’atmosphère orchestrés depuis une sonde en orbite venue
d’ailleurs.
Les PAN lumineux et les ovnis peuvent-ils être assimilables à ce phénomène
d’optique très particulier d’élargissement spectral vers le visible et
d’ouverture conique d’un rayon laser en soi invisible car dans l’infrarouge ?
Pour appuyer sa crédibilité, M. Gross
croit bon de consacrer un long paragraphe à la comparaison de ce qu’il propose
avec la réalité, à savoir les observations de PAN assimilées à des colonnes de
plasma en mouvement de propagation. A cet effet, il énumère 25 propriétés des
ovnis : taille, puissance lumineuse, silence, etc. dont certaines,
énigmatiques : apparition/disparition, mouvements erratiques, performances
extrêmes, non déplacement d’air, etc. qui, de la sorte, ne poseraient plus de
problèmes insolubles dès lors qu’on les doit à un tel processus.
L’auteur arrive même à justifier son hypothèse par le
fait que la plupart du temps deux observateurs du même ovni ne voient pas la
même chose.
Il reconnaît qu’aucune observation visuelle : photo, vidéo, ne semble avoir été
divulguée montrant un rayonnement arrivant de l’espace et se terminant en UAP mais
explique habilement que c’est normal puisque la longueur d’onde de ce rayon est
dans l’infrarouge donc invisible à l’œil nu.
Comme d’ailleurs presque tous les lasers de puissance fabriqués par l’homme.
Ok, le rayon provocateur est
invisible mais les ovnis ne le sont pas !
Et c’est là, selon moi, où se situe la deuxième
difficulté de l’hypothèse de M. Gross : assimiler tous les ovnis lumineux aux
effets de cette filamentation de
l’air qui se traduirait finalement par des cônes de lumière.
Selon M. Gross, ce mécanisme complexe pourrait générer
des effets visuels capables de s’identifier à toute la panoplie des formes
observées par les témoins, sauf les
boules de feu très lumineuses qui ne sont que des cailloux qui entrent dans
notre atmosphère en se consumant (bolides ou météores). Je dirai plus loin
pourquoi j’ai du mal à admettre cette intégration
compte tenu de l’aspect polymorphe du phénomène ovni (16).
Les enquêtes nombreuses sur le
terrain auxquelles je me suis livré, il y a bien longtemps déjà, en compagnie
des responsables de l’association ufologique locale, m’ont amené à recueillir
des témoignages visuels de PAN. Aucun, j’ai le regret de le dire, ne correspond
aux photos de foudre laser provoquées telles que données sur Internet (17).
Mais cela ne gêne en rien Mr Gross pour qui l’absence
de témoignages visuels correspondant à des images de foudre laser à canal
linéaire ne prouve rien du tout contre
son hypothèse.
Enfin, M. Gross, en un long
paragraphe intitulé comparaison de la
nouvelle hypothèse aux observations de PAN se livre à une sorte de
validation à partir des phénomènes lumineux rapportés à Hessdalen. Une démarche
pour moi largement contestable.
La validation sur les lumières
d’Hessdalen ?
Depuis les années 1940, de mystérieuses lumières célestes
ont été rapportées dans cette vallée de la Norvège. De 1981 à
1984, le nombre d’observations, atteignant 10 à 20 par semaine, attira de
nombreux touristes qui campaient dans les environs pour les observer nuitamment.
Depuis, la
fréquence du phénomène a diminué (10 à 20 par an) mais pas disparu. Cette
persistance a donc obligé tout d’abord les autorités norvégiennes à s’y
intéresser puis, l’explication tardant à venir et les lumières se montrant
toujours, les ufologues locaux à créer en 1983 un projet d’étude.
En 1998, une station de recherche automatisée y
fut installée pour filmer et enregistrer les apparitions. Un programme de
recherche lancé par des universitaires norvégiens donna lieu à un appel à aide
internationale.
C’est ainsi que le GEIPAN
y aurait été associé (on se demande bien sur quel critères ?), ainsi
qu’une équipe de chercheurs italiens.
Comme par hasard, sur le site du GEIPAN, on trouve le rapport des… Italiens (18) datant de 2013 qui
attribue le phénomène à des caractéristiques géologiques et minérales de la
vallée produisant naturellement et spontanément des plasma froids ou bulles
ioniques avec émission de lumières tel que constaté visuellement.
Ainsi, le modèle laser récupéré par M. Gross semble s’appliquer
à un phénomène lumineux récurrent produit naturellement par un mécanisme
associé à l’atmosphère particulière au-dessus de cette vallée norvégienne ;
cela étant dû à son sol particulier et déclenché par des particules de rayons
cosmiques et le vent solaire qui règnent dans cette région.
Personnellement, je pense que les lumières d’Hessdalen
sont naturelles. M. Gross pense au contraire que l’HET est nécessaire pour
expliquer ces PAN norvégiens. Encore
une divergence entre nos points de vue.
Mais par delà ces remarques qui montrent la fragilité
de l’hypothèse de M. Gross formulée aujourd’hui dans une revue sérieuse, celle-ci
n’en présente pas moins un grand intérêt parce qu’elle relance la discussion
dans le secteur plus large de l’HET sur des bases scientifiques et non
exotiques.
Ce que je
retiens de tout cela
L’explication présentée par M. Gross pour les ovnis
lumineux s’articule donc autour de deux hypothèses :
-
celle concernant la présence possible d’une sonde ET
en orbite terrestre ; formulée, il y a plus de 50 ans, sa détection s’est
heurtée jusqu’à aujourd’hui à une non évidence déclarée (19). Mais y a-t-il des
observations Top Secret se demande M.
Gross sans vouloir creuser ce point.
-
celle d’une production artificielle de lumières à
partir de cette sonde, lumières assimilable à des effets de laser.
Par delà
les réserves formulées ci-dessus, j’en retiens tout d’abord que l’HET n’est pas
obsolète et qu’il y a encore sujet à discussion dans son cadre en dehors de
celui des navrantes élucubrations para-psycho-socio-folklo-pseudo-scientifiques.
Rappelons que c’est le célèbre astronome australien R.
Bracewell (1921-2007) qui, le premier, en 1960, parla de sonde extraterrestre
en visite possible près de la
Terre dans le contexte de la communication (radio) avec des
communautés supérieures galactiques.
L’astronome de Boston,
Michael Papagiannis(1933-1998), dès 1978 suggéra (20) que la place idéale pour
une telle « colonie » - de 1 à 10 km en taille, pensait-il - était la ceinture
des astéroïdes. Cette nuée de milliers de débris éparpillés sur une orbite
intermédiaire entre Mars et Jupiter….
A. Freitas, Jr, de
l’université de Californie, se livra, dans les années 1980, à une recherche
systématique d’objets artificiels (on les appelle artefacts : projet SETA) dans ces positions particulières
dites de Lagrange, que sont les points de « libration triangulaire »
entre la Terre
et la Lune. Tous
les résultats furent négatifs. Autour de la Lune , même chose.
Plus récemment, un projet
dérivé du SETA appelé SETV (recherche de visiteurs ET) proposait
un repérage instrumental d’éventuels engins robotiques interstellaires présents
dans le système solaire.
L’article de M. Gross lui donne l’occasion de signaler
une publication de 2012 qui parle d’artefacts (21) non-terrestres dans le
système solaire ; ainsi, on voit là que le débat est toujours ouvert
tandis qu’une telle recherche en orbite terrestre n’est plus guère évoquée tant
il semble improbable qu’elle puisse échapper depuis des lustres aux moyens de
surveillance d’aujourd’hui. 10 000 objets sont catalogués en orbite terrestre
mais aucun n’est soupçonné de venir d’ailleurs sauf par certains ufologues dont
la forme de certains débris enflamme l’imagination.
Dans les années 1990, la question de savoir si des
extraterrestres n’avaient pas une base dans la ceinture des astéroïdes réagita la communauté ufologique (22).
Mais la chasse à l’osni (objet spatial non identifié) n’a jamais rien donné de
concret sinon le trouble.
Elle reste
cependant d’actualité, le champ d’observation pouvant être élargi
à la ceinture de Kuiper (23) où quelques 1000 objets ont déjà été
détectés à ce jour (24) parmi une population dont la masse est évaluée à un
dixième de celle de la Terre. La
ceinture des astéroïdes est estimée de 20 à 200 fois moins massive.
Pourquoi M. Gross n’a-t-il pas enfourché l’idée
selon laquelle la sonde extraterrestre visiteuse n’est pas en orbite terrestre
mais solaire ? Parce que la portée du générateur laser, selon son hypothèse, ne le
permet pas sauf si sa sonde émettrice mesure plus de 100 km de diamètre, ce qui
la rendrait facilement repérable. Ainsi est-il contraint de cantonner sa sonde
au voisinage de la Terre
pour que son modèle colle à celui de lumières artificielles. Mais est-ce
vraiment rédhibitoire ?
Comme il évoque une possibilité de modifier l’orbite de
la sonde en orbite terrestre pour éviter les passages observables depuis la
Terre , pourquoi alors ne pas envisager une navette dépêchée
jusqu’à nous irrégulièrement (au moment des vagues d’ovnis) depuis une base
située à plus grande distance ?
Se pose aussi la
question immédiate : qu’est-ce qui a motivé cette intelligence éloignée de
la Terre à diriger
cette sonde jusqu’à nous ?
Pour M. Gross, le fait d’avoir
détecté à distance le méthane d’origine bovine dans notre atmosphère (et non
les lumières des villes ou les ondes radio ou TV qui n’auraient pas existé au
moment de la prise de décision de nous envoyer la sonde) aurait pu inciter ces
extraterrestres supérieurement intelligents à investir massivement dans une
machine spatiale style : Deadalus
(propulsion thermonucléaire pulsée), Longshot
(réacteur à fission nucléaire), Icarus (propulsion par fusion nucléaire), etc.,
afin de :
-
recueillir des informations,
-
nous informer de leur existence.
Ces types de motivations douces ne peuvent émaner, en effet, que
de créatures très différentes des spécimens de l’espèce humaine. Ils
contrastent beaucoup avec ceux que l’on évoque depuis les années 1960 (25), à
savoir, la colonisation, la conquête, qui correspondent mieux à notre propre
nature. En tout cas, ils escamotent habilement le problème soulevé par la
production persistante et énigmatique des mêmes ovnis depuis plus de 60 ans. Et
là aussi, permettez-moi d’être sceptique.
M. Gross, en préalable à son mail m’autorisant ce texte, écrivait :
Je trouverais par ailleurs intéressant :
-
d’y noter que mon hypothèse reste entièrement
dans le cadre de la physique d’école. Cette physique est non-spéculative; elle
se base sur des lois vérifiées par des expériences contrôlées.
Je le fais
volontiers.
- de proposer un lien vers un blog sur
lequel une discussion de mon hypothèse pourrait avoir lieu.
- de proposer que des tiers comparent
mon hypothèse point par point avec les hypothèses UAP déjà connues.
- de commencer à confronter mon
hypothèse avec des observations d’UAP lumineux vus ailleurs qu’à
Hessdalen.
- d’encourager les physiciens parmi les
lecteurs d’Ufomania d’en parler à leurs collègues qui
travaillent dans le domaine des lasers femto-seconde.
Je fais miennes, bien sûr, toutes ces propositions mais
elles ne dépendent pas de moi ; je suis prêt à y contribuer comme auteur
de cette recension dans la limite de ma disponibilité.
Notes et références :
1/ Professeur émérite de physique appliquée à l’Université de Stanford, en Californie.
2/ Peter A. Sturrock : La
Science face à
l’Enigme des ovnis, Presses du Châtelet, 1999.
3/ Michel Granger, La fin du « rêve ufologique » ?,
Ufomania,
n° 74, printemps 2013.
4/ Daniel M. Gross,
Unidentified Aerial Phenomena (UAP) – A New Hypothesis toward Their Explanation,
Journal of Scientific Exploration,
Vol. 27, N° 3, pages 415-453, 2013.
5/ Je ne
sais si c’est pour faire sérieux, mais le terme UAP (en anglais = phénomène aérien non identifié) est utilisé par
M. Gross. Comme il reconnaît qu’ufos et ovnis sont d’autres termes équivalents en
usage, je les utiliserai moi-même alternativement de préférence à la traduction
en français de PAN, trop connotée à
mon sens et surtout trop vague.
6/ Courrier
électronique du 15 janvier 2014 à moi adressé suite à mon initiative de le
contacter, le 30 décembre 2013.
7/ Notamment M. Gross n’a pas la même opinion que moi
sur le GEIPAN : il trouve bien que cette organisation se limite
strictement à la collecte de rapports d’observations. Pas moi,
désolé.
Quant à son hypothèse, qu’il la défende bec et ongle
est tout à fait normal, une solide conviction étant toute à son honneur. Que je
n’adhère pas à tout ce qu’elle en englobe comme preuves, inférences, etc., a
semblé beaucoup surprendre M. Gross. Nos échanges ont été néanmoins courtois
mais fermes.
8/ Hypothèse pour le moins plausible quand on apprend
dans Science
& Vie de février 2014 que la Voie Lactée contient 9
milliards de planètes habitables ! Ce qui implique qu’à moins de 500
années lumière, il y aurait 90 000 planètes habitables.
9/ M. Gross a trouvé des données qui lui permettent de penser que
nous serons en mesure de détecter une telle civilisation à distance en l’an 2200.
Il évoque
aussi ailleurs, comme critère de détection de notre civilisation depuis
l’espace à distance de 500 années-lumière, le chauffage de nos maisons, de nos
huttes en l’occurrence il y a 5 000 ans. A noter que nous sommes à cet égard
aujourd’hui beaucoup plus détectables avec nos gigantesques agglomérations peu
soucieuses du problème.
10/ Maximum
de distance = 500 années-lumière ; vitesse = 0,1 C (C = vitesse de la
lumière). La durée du voyage a donc été, en effet, de 5 000 ans maximum. Dans
ces conditions, ces voyageurs interstellaires ne sont pas des créatures
vivantes. A l’option cyborgs non
reproducteurs en hibernation, M. Gross préfère celle d’une intelligence
artificielle comme le scénario le plus
réaliste.
S’ils
viennent de plus près, de 10 années-lumière par exemple, c’est actuellement
dans ce périmètre qu’on cherche une exoplanète habitée, les pilotes étaient des
centenaires à leur arrivée. Aujourd’hui, ils ont 150 ans terrestres au
moins !
11/ Je
m’en étais fait l’écho dans mon livre La Face cachée du Ciel (1979) dans un
paragraphe intitulé : Trop de satellites en orbite.
Certes à
l’époque où le nombre de satellites – et de débris spatiaux de toutes sortes –
étaient limité, on pouvait encore espérer repérer des objets qui n’avaient pas
à être là (que dire de ceux qui semblaient y être avant Spoutnik 1, des bogey ou Santa Claus en 1955 ?) ; mais aujourd’hui, avec les
moyens d’observation du NORAD (North American Air Defense Command), de l’US Space Surveillance Network, de l’US Space Command (qui catalogue les
objets dans l’espace de plus de 10 cm ! optiquement et au radar), du Space Fence Network, etc., il est
difficile d’envisager qu’un tel objet passe encore inaperçu en orbite
terrestre.
La non
détection de sonde est, selon moi, à mettre en parallèle avec la non détection
d’ovnis par les caméras d’observation en orbite. Une question qui me turlupine
depuis longtemps.
12/ Un
ami ufologue m’indique que la station de poursuite des satellites de Biscarosse
le détectait toujours au début des années 1980
13/ Il
énumère un certain nombre de camouflages possibles : écrans à satellite
(brevet de 1994), réflectivité spéciale, orientation telle qu’elle évite les
réflexions lumineuses vers la
Terre , refroidissement cryogénique pour éviter le repérage
IR, etc.
14/
Entendez par là, dans le jargon des spécialistes des lasers : un comportement
spatial et temporel de faisceaux lasers qui peut conduire à des dynamiques
non-linéaires : auto-organisation, comportement périodique auto-entretenu,
chaos, etc.
15/
voir : http://www.teramobile.org/publications/lettre_aco_teramobile.pdf
; il s’agit du déclenchement de la foudre par laser par
le système Teramobile, recherche qui se revendique d’être cofinancée par le CNRS et la DFG
(équivalent allemand). Ce laser mobile
transporté en orbite terrestre, pointé vers le bas, produirait une gerbe de boules qui, du sol,
formeraient une tache lumineuse dans le ciel interprétée comme un PAN.
16/ Il est vrai que tout dépend de ce qu’on appelle PAN ou ufos ou ovnis. Pour 2013, le MUFON
a enregistré 6183 observations dans le monde ! Combien proviennent de
France ? Je vous le donne en mille : 13 !
Comment expliquer cette disparité à la lumière du modèle de M.
Gross ? Les expéditeurs de la sonde ont-ils décrété de ne plus chercher à
alerter les Français de leur présence en orbite. Pourquoi cette
discrimination ?
A moins qu’il y ait à cela une cause beaucoup plus simple ? Le MUFON utilise un filtre pour trier les PAN beaucoup plus large que sa filiale
française MUFON France. Ou bien alors
le MUFON France annoncé en fanfare en
2013 s’est lentement assoupi.
18/ Jader
Monar, Stelio Montebugnoli et Romano Serra (respectivement de l’Institut de
Radioastronomie de l’observatoire de Medicina et de l’université de
Bologne) : Hessdalen A perfect natural battery.
19/ L’objet 1991 VG de
taille évaluée à 10 m
enflamma aussi les imaginations en 1991-95. Son artificialité en tant
qu’artefact ET fut même évoquée dans la revue The Observatory d’avril 1995. En fait, comme il a disparu en 1992,
on l’a rangé dans la catégorie des astéroïdes. On attend son prochain passage
pour 2017.
J’ai consacré plusieurs articles à cet objet :
Michel Granger, Une sonde extraterrestre près de la Terre ?, Dimanche
Saône & Loire, 11/03/2001. Republié augmenté in SENTINEL
NEWS, n°21, avril/juin 2001.
Reproduit dans le collector Phénomènes Spatiaux, Francine
Fouéré, Tome IV, pages 30-31, 2008.
Interpellé par le fait que je m’étonnais de son silence sur ce
signalement de possible sonde ET en orbite terrestre (il n’en dit pas un mot),
M. Gross a réagi à mon propos en donnant des arguments à l’encontre du fait que
ce puisse être une sonde active venant d’une exo-civilisation. Pour lui, le
fait qu’elle ait disparu de son orbite milite en défaveur de son hypothèse qui
stipule que la sonde doit rester stable en orbite pendant des millions
d’années. Je ne suis pas convaincu par ce raisonnement.
Un autre
mystérieux objet (J00E53) en orbite terrestre a été signalé en 2002 selon le ISON Network. http://science1.nasa.gov/science-news/science-at-nasa/2002/20sep_mysteryobject/
On a parlé de la
fusée lanceuse d’Apollo 12 !
20/ Non
cité dans l’article de M. Gross.
21/ Bien
sûr, il avait été aussi envisagé que cet artefact ET – générateur d’ovnis ou de
signaux – puisse être déposé sur la surface des planètes du système solaire ou
de la Lune. Un
système de détection automatique à partir des images spatiales (utilisant la
géométrie fractale) avait même été proposé par M. J. Carlotto et M. C. Stein,
in Journal
of the BIS (British Interplanetary Society, Volume 43, pages
209-216, 1990. A
ma connaissance, son application n’a rien donné à part certaines pyramides
martiennes jugées possiblement non naturelles.
22/
Michel Granger, Les ovnis viennent-ils des astéroïdes ?, Dimanche
Saône & Loire,
18/03/2001.
23/ Sur ces questions,
lire le livre de Donald K. Yeomans, Near-Earth
Objects, Princeton University Press, 2013.
24/ Paul A. Gilster, “Slow Boat to Centauri”, Journal
of the British Interplanetary Society, Vol. 66 N° 10/11, October/November 2013.
25/ G. Matloff, dans Deep-Space Probes, Praxis
Publishing-Springer, 2000, indique comme motivations d’expéditeurs de sondes
interstellaires : une recherche commerciale et des loisirs.
Publié
dans UFOMANIA
N°78, printemps 2014.
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