GE(I)PAN : les motifs de déception d’un
ufologue amateur.
Si l’on en croit certains, nous
aurions en France, un groupe officiel « unique » d’études sur les
ovnis en service depuis plus de 30 ans qu’on nous envierait dans le monde
entier ! La France
serait, de la sorte, « à la pointe » dans l’élucidation de cette
énigme des objets volants non identifiés (ovnis)
J’avoue que, si tel est le cas, cette
révélation m’a échappé… Et ce, en tant qu’ufologue amateur.
C’est à travers mes diverses
expériences personnelles vis-à-vis de ce groupe qui aboutissent au constat
partagé par beaucoup que le GE(I)PAN a
failli à sa tâche que je voudrais ici donner mon sentiment sur le rôle qu’a pu
jouer l’officine ufologique du CNES… Un
rôle beaucoup moins glorieux que cela aussi bien en France que sur l’échiquier
ufologique mondial.
Rassurez-vous, je
ne vais pas me lancer dans le long historique de l’implication des autorités de
notre Hexagone concernant les observations au-dessus de notre territoire
d’objets volants sensés ne pas y être à travers les tribulations du GE(I)PAN/SEPRA.
D’autres s’y sont
essayé avec plus ou moins de bonheur et de succès, la plupart d’ailleurs ne
cherchant que ce dernier dans des livres documentés en sous main sur le dos du
contribuable. Un sous-entendu qui n’a rien de populiste mais que je vois moi plutôt citoyen dans la mesure où nos services publics sont à disposition
de tout le monde. Y. Blanc, responsable actuel, ne reconnaissait-il pas
récemment que le GE(I)PAN n’était pas
autre chose qu’une association ufologique
publique (1) ; une association qui, comme ses consœurs privées, doit des
comptes de ses résultats à ses adhérents (nous tous, en l’occurrence) et pas
seulement à quelques-uns, fussent-ils amis d’untel, journalistes, ufologues de
renom patentés ou privés.
La
dernière tentative à date de faire le bilan de 30 ans d’études officielles sur les OVNI (2) en France, vient
des zététiciens, ces gens qui n’ont
de cesse de poursuivre de leurs foudres toutes les croyances non établies dont
celle, bien entendu, de l’origine extraterrestre des ovnis. Or les voilà qui
dénoncent une telle tendance de la part du GE(I)PAN ;
un comble ! A moins, certes, de juger l’officine du CNES à ses protagonistes dissidents (3)…
Le
trio d’auteurs impliqué ici est doté d’un modeste bagage scientifique
(archiviste, généalogiste et professeur des écoles – de mon temps on appelait
cette noble profession : instituteur)
et fait là œuvre remarquable de documentation. Quant au reste (416 pages), il
ne faut pas s’attendre à autre chose qu’une décortication gourmande des
résultats obtenus et une contestation systématique du sujet traité. Est-ce bien
là l’essence de la culture du doute que de tout critiquer, permettez-moi
d’en douter ?
Je me contenterai,
pour ma part, humblement, de narrer tout d’abord ici les diverses relations que
j’ai entretenues indirectement ou directement avec le GEPAN depuis sa création, en tant qu’ufologue amateur intéressé par
la question des ovnis ; ensuite, je me permettrai d’émettre quelques
considérations personnelles sur la forme et sur le fond des différentes
avancées (ou reculades) en matière de meilleure connaissance du phénomène ovni
à mettre – ou non – à l’actif du GE(I)PAN/SEPRA.
Avec hélas, le
constat amer que l’organisme officiel français chargé de l’étude des ovnis n’a
aucunement, à mon sens, tenu sa promesse : à savoir étudier les cas
d’ovnis pour élucider l’énigme qu’ils constituent, ce qui, certes était un beau
challenge, hélas lamentablement raté, du moins pour nous ufologues ; de
même, les belles intentions d’intéresser les scientifiques en général à cette
problématique des ovnis est un fiasco complet en 2010.
Si bien qu’on se
retrouve au même point qu’il y a 33 ans
et les ufologues professionnels de l’an 2010 n’en savent toujours pas plus que
nous les amateurs dans les années 1980 sur le phénomène ovni et ce, malgré l’avalanche
de livres écrits par des transfuges du CNES
qui ressassent toujours les mêmes cas (4).
Pour commencer, constatons
que le groupe baptisé GEPAN qu’on a
dit une émanation informelle de l’association ufologique privée GEPA (Groupement d’Etudes de Phénomènes Aériens), ce qui peut constituer
à priori un bien bel hommage (5), ne préparait, en réalité, aucunement, à une
saine collaboration privé/public, comme on va le voir dans une brève
introduction sémantique suivie d’un exemple vécu sur la région Bourgogne.
Ovnis
et extraterrestres, mots tabous pour le GE(I)PAN ?
Dès
le début de l’implication officielle dans l’étude des ovnis, pas question
de se commettre à employer le vocable ovni (6) comme si le mot objet conduisait à la damnation. Selon J. Patenet, un préretraité
qui se vit proposer la direction du GE(I)PAN suite à la vacance de 2005 :
« l'acronyme OVNI (Objet Volant Non Identifié) est la traduction du
terme anglais UFO (Unidentified Flying Object).
Or ce terme devient impropre si l’observation se révèle un phénomène connu ; c’est d’ailleurs pourquoi on utilise le terme ovi, objet volant identifié, soit dit en passant.
Mais
le terme ovni a d’autres inconvénients
aux yeux des représentants du CNES :
il serait implicitement associé avec la
connotation extraterrestre, selon J.-J. Velasco. Son sens populaire serait véhicule ET.
On
se demande comment le témoin de l’affaire de Trans-en-Provence a pu ne pas
connaître la signification du sigle ovni ?
Témoin dérouté par le
mot !
L’utilisation du terme général PAN (Phénomène Aérospatial Non identifié) est donc jugée plus appropriée. PAN D (D = inconnu). Sur le même principe, l’ufologie deviendrait la pandologie, ce qui sonne assurément mieux.
Un
problème sémantique mineur qui va contribuer, pourtant, à couper la communauté
ufologique (qui devient de cette façon une communauté panique, ce qui est plutôt drôle !) de l’officine du CNES avec laquelle les relations vont
aller de mal en pis au fil des années.
Surtout
qu’on a échappé au pire : durant l’ère A. Esterle (7) (1979-1983), ce
polytechnicien entré en ufologie par la porte sociopsychologique pour remplacer
effacer l’enquête déstabilisante »
de C. Poher (9) (1977-78) en tant que 2ème directeur du GEPAN, proposait de remplacer le terme ovni observé par stimulus ! C'est-à-dire, selon les
termes de la perception, un signal noyé
dans du bruit de fond !!
Quant
au mot extraterrestre, il n’est
jamais prononcé dans les notes du CNES ;
il ne figure pas une fois dans la plaquette de 1979 : Le GEPAN et l’étude du Phénomène OVNI.
L’opération de séduction, dite d’ouverture (I de GEIPAN),
opérée récemment, ne peut que séduire les nouveaux ufologues, pas les anciens
qui connurent la suite ajournée de la
réunion du 12 septembre 1978 où, au siège du CNES à Toulouse, on avait vu toute la crème de l’ufologie privée de
l’époque répondre à l’invitation du GEPAN
en vue de collaboration à sens unique
bien entendu.
Pour l’instant voyons sur le terrain comment les
ufologues amateurs ont bientôt dénoncé les méthodes cavalières de l’organisme
officiel vis-à-vis de ladite collaboration
pour les signalements qui lui furent remontés du terrain et quasiment
ignorés. Et ce, sur un cas précis survenu dans ma région.
Traces au sol à Lays-sur-le Doubs
C'est le lundi 24 avril 1978 qu'un agriculteur
découvrit une trace étrange dans un champ dit La pomme du pont, à 400 mètres environ de la route départementale
reliant Pierre-de-Bresse et Lays-sur-le-Doubs (40 km de Chalon-sur-Saône).
Une empreinte
rapprochée de celles de Marliens (1967) et de Mareuil-sur-Belle (1972), mais,
avec, en plus, cette caractéristique de carottages
impossibles en ce sens que le vide du trou s'élargissait en s'enfonçant (comme à Valensole en 1965). Ses
dimensions : nord/sud 8,6 m
de long et 0,6 de large avec une profondeur de 40 cm ; est/ouest, 3 m de long s'évasant en
sillons divergents terminés par des trous
d'ancrage.
Une galerie, inclinée en terre figurant le nez de
cette singulière épure contenait une poudre bizarre dont des prélèvements
furent effectués avec le plus grand soin par l’association ufologique locale [ALEPI (10)] et envoyés, bien sûr, aux spécialistes du GEPAN qui, selon leur habitude, n'en accusèrent même pas réception.
Une impolitesse dénoncée à moi en 1990 lorsque G. Couillerot, alors Président
de l’ALEPI, me permit de consacrer à
ce cas une chronique ufologique dans le journal local (11).
Et ce, malgré plusieurs témoignages confirmant
l'hypothèse possible d'un atterrissage d'ovni : des boules de feu rouge
clair et orange signalées, la veille, tout autour de Pierre-de-Bresse qui se
perpétuèrent plusieurs jours alentour.
Heureusement les échantillons confiés à un laboratoire
de la Faculté
de Lyon à Villeurbanne permirent l’identification des cristaux comme une silice cristallisée après avoir été
portée à plus de 500 °C
contenant un taux de titane anormalement
élevé.
Le
GEPAN tel que lui-même
L’attitude
désinvolte du GEPAN m’est apparue
aussi suite à une observation du 23 septembre 1986 qui avait été dégonflée par l’organisme officiel par
la formule : Aucun objet provenant de satellites en perdition n'étant
rentré dans l'atmosphère au moment où le phénomène était observé (…), il ne
peut donc s'agir que de météorites ; j’en avais déduit que le
responsable de l’organisme officiel n'accorde pas le moindre poids à la possibilité
d'un événement étrange.
Et à moi d’ajouter : Je commence à me demander sincèrement si
ceux qui croient que le GEPAN a été
créé à seule fin de tranquilliser l'opinion publique n'ont pas finalement raison. Je savais qu'il pratiquait la
collaboration à sens unique avec les
témoins, les enquêteurs, recevant les informations, les rapports, les photos,
mais ne communiquant rien en retour. Je
m'inquiète maintenant quant à sa compétence à résoudre le problème ovni.. (12)
C’était en 1986 et largement prémonitoire, n’est-ce
pas ?
A cette époque, j’allais échanger un peu plus avec le GEPAN/SEPRA ; voilà en quelles
circonstances.
Pour savoir ce qui se passe en France, lisez la
presse américaine !
Bien sûr, comme tout bon ufologue français, j’avais
acquis à cette époque toutes la documentation du GEPAN (13), dont la note technique n°16 intitulée : Analyse d’une trace, non consacrée hélas
au cas de Lays-sur-le Doubs. Et je m’étais astreint à la lecture, parfois
ardue, souvent aseptisée et
aveugle aux prolongements éventuels en direction de l’HET. Mais c’était déjà ça. Des circonstances personnelles m’avaient
contraint à porter mon soutien plutôt vers la presse ufologique anglo-saxonne.
Or
c’est justement là que j’allais découvrir avec stupeur que le GEPAN s’affichait beaucoup plus
librement Outre-Atlantique qu’en France.
Ce
fut tout d’abord les échos d’un papier
présenté par J.-J. Velasco à Los Angeles, le 19 avril 1986, au congrès de l’AIAA (Institut Américain de
l’Astronautique et de l’Aéronautique), dont le proceeding fut diffusé par la Fund for UFO Research Inc. et largement vulgarisé
par le MUFON, suite à son exposé au
congrès de juillet 1987 qui m’étonna fort.
Puis
vint, le 2 décembre 1986, un petit article dans le tabloïd National
Enquirer (une sorte de Ici
Paris américain) qui affirmait : Une
étude massive de 12 ans de recherche du gouvernement français a trouvé la
preuve fascinante que les ovnis existent réellement ! (14).
Début
de l’article du National Enquirer
du
2 décembre 1986.
Du
coup, je n’ai pu m’abstenir de ne pas m’ouvrir à J.-J. Velasco de ma
frustration à voir, ainsi, un traitement de faveur dévolu au public non
francophone. Ainsi rédigeai-je l’introduction de ma chronique hebdomadaire
ufologique dans le journal local du 12 avril 1987 (15).
Oui,
les ovnis existent !
Qui dit ça ?
Un témoin en état de choc après ce qu’il a vu ?
Hélas, il y en a de moins en moins!
Alors quelqu’un qui n’a rien vu mais qui sait quand
même ?
Ils sont nombreux ceux-là, mais peu écoutés.
Qui alors?
Je vous le donne en mille : le GEPAN !
Et je
poursuivais :
Cet organisme patenté français
chargé, depuis 10 ans, d'étudier scientifiquement le phénomène ovni.
Mais vous allez me poser la question
qui brûle les lèvres : - pourquoi n'avons-nous pas été informés de cette grande nouvelle si
longtemps attendue et ce, à la une de nos journaux habituels ?
C'aurait été tout de même la moindre
de choses que nous Français ayons été informés en priorité ?
Pourquoi réserver cette information
d'importance aux... Américains ?
Il me semble y avoir là une grosse injustice et je me suis
ouvert de ce sentiment au responsable actuel du GEPAN. Mais
n'anticipons pas…
J’insérais là ces fantastiques preuves annoncées par
l’hebdomadaire américain à sensation à l’effet que les ovnis existent, à savoir :
1. le cas de Cussac daté de 1964 au lieu de 1967 ;
2. le cas de Christelle
daté de 1978 au lieu de 1979 ;
3. le cas du calage de moteur d’une voiture de livraison,
par un gros objet orange en forme de
cigare près de Toulouse ;
4. le fameux cas de l’Amarante
daté de 1982, mais en novembre au lieu d’octobre ;
5. et enfin celui de Trans-en-Provence, daté d’un an plus
tôt (exact) mais situé à Cannes !
J.-J. Velasco
avait-il oublié ses notes quand Patrick Wilkins, l’interviewa ?
Ou bien ces erreurs étaient-elles volontaires pour noyer le poisson ?
Dans ma chronique,
un peu amer, j’ajoutais : Si vous
avez pris connaissance de quelques notes techniques du GEPAN, avouez que ce
reportage est bien plus propice à enflammer l'imagination d'un passionné
d'ufologie.
Et rien à voir avec le ton mesuré de M. Velasco, sur Radio-Chalon,
en octobre dernier, émission à laquelle j’avais participé (16), où, après
avoir tourné autour du pot pendant quelques instants, il concédait, à mots
couverts, se trouver cependant en face d'un phénomène inconnu.
Et de faire alors état
que j’avais écrit à M. Velasco pour savoir si de telles mises au point étaient
parues dans la presse française. Je croyais ne jamais avoir de réponse, mais
mon ami G. Couillerot, de l’ALEPI
m'avait assuré que si.
Effectivement, un
mois plus tard, j’avais reçu une lettre où M. Velasco ne répondait pas à ma
question mais accusait le journaliste américain d'avoir mal interprété ses pensées, notamment sur ce qui touche à la présence d'êtres ET
et leur évidence dans le cas des ovnis.
Je restais
cependant sceptique car la déformation était bien attendue de la part d'un
journal commercial à sensation tel que National Enquirer.
M. Velasco
terminait sa lettre en écrivant qu'il
existe réellement des phénomènes inexplicables, c'est une réalité, mais qu'il
ne faut surtout pas généraliser et attribuer, parce que l'on ne comprend pas,
une identité extraterrestre à ces phénomènes physiques.
Mon dernier
contact avec le GEPAN(SEPRA) date de
1998. Permettez-moi d’en dire quelques mots car, là encore, j’y notais une
tendance lourde : celle de J.-J. Velasco visant à se désolidariser de la
langue de bois officielle et lénifiante, ce qui aboutit 6 ans plus tard à sa mise
à l’écart par mutation.
Les ovnis et les Gadz’arts
Ma
chronique ufologique dominicale du 24 mai 1998 avait ce titre. Elle était
consacrée à une conférence de J.-J. Velasco à laquelle j’avais assisté le 6 mai,
dans les locaux de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (E.N.S.A.M.) à Cluny (17) et au
sujet duquel, je parlais de métamorphose !
Je me retrouvais là, après avoir décliné quelques mois auparavant l’offre fort
aimable d’un élève du vénérable établissement pour une telle conférence (je ne
suis ni ufologue ni, encore moins, conférencier), comme invité privilégié à celle
donnée par J.-J. Velasco et J. C. Ribes, l’astronome bien connu (ami du premier).
Passons
sur le speech très en dedans de deux
ufologues lyonnais venus là en la circonstance dont un était un de mes amis
dans le milieu depuis de longues années : comme il se doit, ils
s’abstinrent docilement de ne pas prononcer le nom abhorré d’extraterrestres (consigne ou respect
pour ne pas effaroucher Monsieur Ovni ?).
Ensuite,
J.-J. Velasco, à ma grande stupéfaction (c’était la première fois que je le
voyais en chair et en os), non plus dans
ses petits souliers, coincé comme
je l’avais connu plusieurs fois à la télévision, entre sa fonction officielle et
celle de l’ufologue professionnel (il
se définissait comme tel), nous a offert
un show ufologique à l’américaine, avec support de projection sur écran,
diagrammes, photos, etc. Et en plus avec l’air d’y croire… manifestement.
Même
les doutes émis par les ufologues privés sur Trans-en-Provence ne l’ont pas
moindrement ébranlé.
Ce qui me faisait écrire à l’époque (18) : Le monde à l’envers et une volte-face qui
m’interpelle et me laisse quelque peu dubitatif (eh oui, on ne se change pas
comme ça !).
Eh
bien, je me trompais puisque, depuis, J.- J. Velasco est devenu un ardent
défenseur de l’origine extraterrestre des ovnis. Mais il a quitté le GE(I)PAN, me direz-vous.
Me
voilà parvenu au terme de mon expérience avec le GEPAN que je pourrais qualifier de voyage d’un ufologue amateur isolé en GEPANIE, un voyage bien mince, rétorqueront certains
– et ils ont raison. Il reflète
cependant, selon moi, le peu de chose que l’ufologue amateur moyen a retiré de
près de 35 ans de désufologisation de
la France par
l’officine du CNES. Ce qui, à tout
prendre, est bien en delà de la vérité mais qui, notamment, par des voies
détournées, constituait bien les prémisses du dédoublement de personnalité lequel
allait affecter M. Velasco, son double
langage mêlé de non-dit (8) qui allait amener le SEPRA à se séparer de lui et faire de lui un ufologue privé pro HET.
M.
Velasco, fait exploser la boîte à Pandore
On
sait maintenant grâce à plusieurs publications non officielles (la dernière
note technique estampillée GEPAN/CNES
date de mars 1983), que M. Velasco, ayant acquis la certitude que les ovnis
existent (19) (1987), veut s’attaquer à
ce qu’il y a derrière. Et là, c’est le CNES
qui va le freiner des quatre fers (C. Roussel parle d’embargo) tout d’abord en arrêtant la note de M. Velasco sur les 10
ans du GEPAN – il y parlait des quelques cas de manifestation et d’événements
inconnus, inexplicables en relation avec nos connaissances actuelles
(intolérable que des telles choses comme ça puissent être publiées avec le
cachet CNES !) puis en le
plaçant à la tête du SEPRA [Service d’Expertise des phénomènes de
rentrées atmosphériques (plus rien à voir avec les PAN D (ovnis))] jusqu’en 1999 et ensuite au Service d’expertise des
phénomènes rares aérospatiaux jusqu’en 2004.
A
partir de cette époque (et même depuis 1983, comme le précisent nos zététiciens), le GEPAN entre dans une
longue période d’hibernation dont il ne sortira jamais.
Quant
à J.-J. Velasco, il va passer en dissidence et, pour sauver sa place, faire du
dédoublement de personnalité avec un double langage selon qu’il parle au nom du
CNES ou bien en son nom
personnel : au reporter du National Enquirer, il
s’était lâché quelque peu laissant parler son cœur et, dans sa lettre à entête à
moi envoyée du 17 mars 1987, il parlait au nom du GEPAN. C’est donc à titre privé (et avec l’autorisation de sa
hiérarchie), mais en utilisant celui plus vendeur de J.-C. Bourret (nom écrit en
gros, celui de Velasco en plus petit), qu’il publie, en 1993, son premier
livre : OVNIS, La Science avance (20). Il parle en son nom mais n’est pas autorisé
à exprimer le point de vue du CNES, écrit R. Roussel. Rajoutons que la
documentation utilisée, provient de son travail comme salarié du CNES : une exception française bien réelle, celle-là ! On verra que le
sous-titre de ce livre est contestable !
Interrogé
sur son rôle d’écriture, il dira que c’est lui qui est l’auteur, M. Bourret
n’étant qu’un vecteur publicitaire.
Je
trouve nos zététiciens bien
indulgents lorsqu’ils écrivent que, dans ce livre, J.-J. Velasco… montre clairement déjà sa préférence pour
l’HET. En fait, il se prononce nettement en sa faveur, faisant semblant de
croire qu’il est le premier à l’utiliser comme explication sur l’origine de ces
engins, feignant que, jusque-là
(1993), les seules explications avancées avaient
fait appel au paranormal ou à la science-fiction. Quel mépris pour les
études des ufologues amateurs !
Dix
ans plus tard (2004), il récidive (21a et b) une collaboration avec un
journaliste photographe dont le nom en couverture, cette fois, apparaît plus
petit que le sien car, entre temps, il a atteint à la notoriété… et n’est qu’à
un an d’être muté définitivement, laissant le GE(I)PAN à l’état de coquille vide.
On
ne connaîtra son successeur, J. Patenet qu’à travers un livre collectif (22) auquel
il contribuera fort modestement, il faut bien le dire. Rien dans son CV ne le
désigne à ce poste (il a eu un parcours professionnel très varié - électronicien,
développement de système de localisation et de collecte des données du
satellite Argos, placement de
satellites géostationnaires, lancements de fusées Ariane…), si ce n’est qu’un intérêt de longue date pour les ovnis
et des études de méthodologie). Heureusement
pour lui, la période où il œuvrera sera creuse en matière d’ovnis et éphémère
car il semble que des problèmes de santé ont hâté sa mise à la retraite.
S’il
était besoin de montrer que M. Velasco avait bien lâché les chiens au GEPAN/SEPRA, plusieurs autres
collaborateurs de l’officine du CNES
– et pas des moindres – vont sortir de l’anonymat pour engranger des droits
d’auteurs, en répétant autrement ce
qu’avait écrit J.-J. Velasco, ou bien en délayant avec beaucoup de bla-bla en
marge du phénomène lui-même.
C’est
la cas du rapport Cometa Les OVNI et la Défense (2003) (23),
publié initialement en 1999 dans un numéro spécial de VSD (hebdomadaire
de haut niveau scientifique !) et remixé et mis à jour en incorporant quelques
cas débusqués par le GEPAN – toujours
les mêmes ! d’un rapport de l’Institut
des Hautes Etudes de Défense Nationale [IHEDN
(24)] non diffusé en 1976 et qui aurait contribué
en son temps à la mise en place du GEPAN (21b).
Malgré
les hauts grades des membres de ce comité
d’étude approfondie (il s’agit de généraux, d’amiraux, bref de pontes de la Défense maintenant à la
retraite et plus tenus à la réserve) qui n’hésitent pas à qualifier l’HET comme
la plus crédible pour expliquer l’existence des ovnis et le sous-titre du livre : A quoi doit-on s’attendre ? qui sous
entend pas moins que le débarquement imminent de ces extraterrestres, ce
rapport fera un bide, preuve qu’un des objectifs du GEPAN/CNES est bien atteint, apaiser
l’opinion (8).
C’est
aussi le cas du livre : PAN un
défi à la Science
(22) publié sous la direction de Y. Sillard, l’ancien directeur général du CNES, père des programmes Concorde et
Ariane et qui, en 1977, laissa C. Poher s’adonner à son hobby en créant pour
lui le GEPAN. Il est vrai qu’il ne
s’y commet que dans l’avant propos et la conclusion où il souhaite que ce livre incite les esprits impartiaux à considérer
l’HET avec le sérieux et la rigueur qui s’impose aussi longtemps qu’aucune
autre interprétation crédible n’a pu être formulée.
Or
le Dr James McDonald (1920-1971) de l’Université de
l’Arizona ne disait-il pas autre chose il y a plus d’un demi-siècle à la
lumière des cas aérospatiaux
(pilotes) dont le GE(I)PAN mettra
plus de 30 ans à découvrir l’importance.
Sur la base de mon étude intensive du
problème des ovnis, je pense qu’en fait, il convient présentement d’accorder à
cette hypothèse une attention scientifique extrêmement sérieuse ». (…), écrivait le Dr J.
McDonald (25).
Ce
mélange des genres - anti-ufos=CNES
et pro-ufos=ses affidés - laisse l’ufologue amateur que je suis dans une
perplexité totale : une institution ufologique aux allures d’officine où
tous ceux qui ont quelque chose à dire ne peuvent le faire qu’en leur nom
propre et un collège d’experts qui refuse de regarder le problème en face !
Tout
cela est parfaitement incompréhensible et incohérent sauf si on réalise que les
objectifs affichés du GE(I)PAN/SEPRA
étaient bidons et, qu’en fait, sa mission a parfaitement réussi sur certains de
ses objectifs. C’est un peu le sentiment que j’en ai aujourd’hui même si,
alerté depuis longtemps, je n’avais pas osé y croire.
Les
objectifs du GE(I)PAN atteints ?
Les objectifs du GEPAN
ne peuvent être trouvés dans les documents CNES
(notes techniques et d’information). Ils furent d’ailleurs brouillés quand M.
Velasco décida de faire cavalier seul. Ont-ils jamais été franchement affichés,
en tout cas je ne les trouve même pas dans les 36 pages de la plaquette CNES de 1979, si ce n’est pour dire que
le GEPAN a pour mission d’examiner les problèmes relatifs aux PAN. Voilà qui
est plutôt vague, n’est-ce pas ?
Cherchons donc ailleurs ces objectifs : pas ceux
auxquels on devrait s’attendre d’ailleurs mais ceux qui, pour le moins, ont été
largement remplis. Une
des recommandations officielles de l’étude de l’IHEDN sur les PAN en 1977
n’était-elle pas :
-
de ramener le phénomène ovni à ses justes
proportions, afin d’éviter les psychoses. Ou bien, plus généralement, d’apaiser la curiosité croissante manifestée
par la population à l’égard des ovnis. Jouer
un rôle de dédramatisation sociale des ovnis.
Ajoutons-y :
Faire un travail dépassionné sans vouloir
trouver à tout prix une soucoupe derrière chaque phénomène inconnu (23).
Quelle caricature lamentable du travail
des ufologues amateurs !
Provoquer au sein du public un
processus de désensibilisation (8). Calmer le public en accréditant
l’hypothèse que le phénomène ovni est naturel.
Banaliser le phénomène pour éliminer le débat qui le concerne : tel fut
l’objectif n°1 de Monsieur OVNI n°2
et celui du changement GEPAN-SEPRA dans
lequel certains ont vu la volonté de
faire entrer dans un cadre d’explications banales ce qui reste l’un des plus
grands mystères de notre civilisation (20).
Objectif
largement atteint puisque la publication du rapport COMETA, qui aurait eu en 1980 l’effet d’une bombe, s’est fait dans
une indifférence quasi générale. N’y lit-on pas textuellement page 92 : certains PAN D paraissent bien être des machines volantes totalement inconnues, aux
performances exceptionnelles, guidée par une intelligence naturelle ou artificielle !
-
le filtrage des données avec rétention (censure) des plus embarrassantes
(rapport en 6 volumes de l’étude Poher - total de 1000 pages - concluant à l’artificialité des ovnis jamais diffusé à
ce jour, note de Velasco de 1987 arrêtée, etc.). C. Roussel parle d’une
attitude contraire à une des missions du GEPAN
(information claire et objective à donner au public).
Et
mettre à disposition sur Internet des centaines de procès-verbaux de gendarmerie
(il paraît qu’il y en a 6000 !) sans goût et sans saveur (noms, lieux,
occultés) représentant, presque tous, des méprises (observations de quelque
chose de naturel non reconnu comme tel), n’est-ce pas introduire un biais dans
la documentation ufologique qui fera du tort aux études futures ?
A
la lumière de ce scandale, peut-on être sûr que la première mission du GE(I)PAN créé en 2005 et qui est de donner une information fiable au public
sur ces phénomènes n’est-elle déjà pas largement hypothéquée ?
-
le contrôle des associations privées d’ufologues. Objectif largement atteint
puisqu’en France, en 1980, on pouvait compter 150 associations ufologiques
privées ; en 2010, elles se comptent sur les doigts d’une main !
L’éviction
récente (début 2009) de quelques Intervenants
de Premier Niveau (IPN) recrutés par
le GEIPAN parmi les ufologues privés
à titre bénévole et muet [puisqu’ils ont obligation
de ne rien dévoiler sur leur mission et éviter tout contact avec les médias
(26)] n’indique pas un changement de cap. Ainsi, la mission d’établir une communication claire et transparente
n’est-elle de la provocation ? Museler ainsi ces IPN et les évincer sans être
même entendu fut même vu comme une manière détournée d’empêcher les ufologues de parler. Inquiétant !
On
a même vu la proposition récente du GE(I)PAN
de fournir à l’ensemble du public une
méthodologie d’observation et de rapport permettant de devenir un bon témoin »! Un bon témoin de quelque
chose dont on ne sait pas ce que c’est ! On croit rêver.
Le
seul point positif pour l’ufologue que je suis est que le GE(I)PAN/SEPRA, malgré un Ministre de tutelle (27) extrêmement sceptique, n’a jamais évoqué
la thèse socio-psychologique (rumeur) selon laquelle le phénomène ovni ne
serait que méprises ou l’expression d’un phénomène de société. Doit-on s’en
contenter ?
Tant
vilipendées avant l’avènement du GEPAN,
les carences des méthodes d’investigation de ces vulgaires ufologues amateurs
étaient rendues responsables de la confusion qui régnait dans les années 1970 à
propos des soucoupes volantes. Mais avec le GEPAN
blotti dans le giron de la haute autorité du CNES (28), on allait voir ce que l’on allait voir. Non seulement
les ovnis allaient faire avancer la science (20)
(je ne vois pas
comment) mais la science allait bénéficier de ces études menées de main de
maître par la crème de la
Science française.
Notre
trio de zététiciens n’est pas tendre
avec la rigueur scientifique déployée par les acteurs du GE(I)PAN/SEPRA et Cie. Avec une ingénuité qui force l’admiration,
ils déroulent 13 points sur lesquels ils ont des choses à redire quant aux
manquements et aux biais méthodologiques ; je peux témoigner qu’aucune
recherche scientifique n’échappe à ce type de reproche.
Plus
grave dans le fond que dans la forme, la révélation par C. Poher que le comité
scientifique du GEPAN (collège
d’experts) n’a pu être constitué qu’à condition que tous soient garantis de
l’anonymat est considéré par lui comme
peu conforme à l’esprit d’ouverture scientifique.
Selon
le rapport COMETA, le GEPAN a permis de caractériser un ensemble de phénomènes rares, naturels ou
artificiels, à occurrence variable qui n’aurait pu être identifié sans ce type
de d’organisation. Lesquels ? Ce n’est certainement pas cette histoire
de champignons fluorescents sur un peuplier cassé en 1983 jugée rarissime
(sinon ridicule) qui est à la base de tous ces ovnis.
La
seule contribution théorique à la
Science qu’on pourrait attribuer indirectement au GEPAN serait-elle à mettre à l’actif de
son initiateur dans la théorie révolutionnaire des universons où C. Poher (30) se pose en nouveau Newton en postulant
que la gravitation n’est pas une force d’attraction mais plutôt une pression exercée sur les choses par tout
l’univers et qui fournirait aux ovnis le moyen de parvenir jusqu’à nous.
Il
ne vous a pas échappé que C. Poher n’a pas été récompensé par un prix Nobel pour
sa découverte. Alors encore une injustice à l’endroit de quelqu’un qui a trempé
dans l’ufologie ?
Selon
notre source zététicienne (2), la théorie des universons comporterait une
erreur de physique qui conduirait à son écroulement. J’ai lu que le
comportement bizarre de nos sondes spatiales aux confins du système solaire
(ralentissement inexplicable) pourrait être une preuve de sa réalité. En fait,
la cause de cette anomalie serait
beaucoup plus triviale. Prudence donc sur la théorie des universons : on doit attendre confirmation.
Dans
le rapport Cometa, les retraités de
l’armée française vont jusqu’à prendre au sérieux la découverte à Roswell d’un
matériau non fabriqué sur terre. Et pourquoi pas la technologie qui en aurait
été tirée pour développer l’industrie des semi-conducteurs ? Là aussi,
cela demanderait une fracassante confirmation.
Non,
les 35 ans d’étude du GE(I)PAN/CNES
n’ont pas fait avancer la science ! L’ufologue J.-P. Petit y voit un
problème de compétences desdits spécialistes incapables
de décoder l’énigme. Le problème,
c’est qu’aucun savant de grand renom n’accepta jamais d’entrer au GEPAN (incorporation sur bénévolat). On
peut même remarquer que les titres universitaires des directeurs de l’officine
du CNES ont toujours diminué.
Le
bond qualitatif (20) impulsé par
l’étude des ovnis en France sur les 10 premières années ne s’est pas confirmé.
M. Velasco est retourné à des travaux plus tranquilles (service culture spatiale du CNES).
Rien n’a transpiré sur la position de son conseil
scientifique, devenu comité de pilotage, sur l’hypothèse extraterrestre.
Pourtant, on sait que l’astronome qui en faisait partie en 1977 était Guy
Monnet, coauteur d’un livre (31) sur la vie extraterrestre avec J.-C. Ribes où il
écrivait qu’une des interprétations rationnelles du phénomène ovni était la voie tracée par le physicien McDonald… Comprenne
qui pourra.
Pire,
la prise en compte du phénomène ovni par le CNES,
au lieu de réaliser le but escompté (quoique guère affiché), à savoir d’imposer
le phénomène comme sujet d’étude digne d’intérêt pour les scientifiques, n’a pas
mieux réussi (on a parlé de manque de carrure de M. Velasco pour imposer ses
convictions, mais il ne faut non plus tout lui mettre sur le dos). Y. Blanc, en
février 2010, ne reconnaît-il pas officiellement que les scientifiques ne
s’intéressent pas au sujet ovni (se serait bien qu’ils le fassent) entérinant
le constat d’échec ?
En
clair, l’image de marque de haut niveau
CNES n’a pas convaincu la communauté
scientifique. Même : la figure
d’autorité aux yeux du public du CNES en aurait pris un coup ! Et là,
les ufologues amateurs n’y sont pour rien !
Conclusion
Né de la tocade d’un cadre supérieur maison dont la parenté politique permit
d’imposer au CNES de se lancer dans
l’étude risquée des ovnis (c’est ça l’unique exception française !), le GE(I)PAN a été jusque-là été incapable
de résoudre l’énigme des ovnis.
Le sera-t-il dans l’avenir ? Je le souhaite mais
tout m’incite à très peu y croire.
Notes
et références :
1/ Quand on est
mécontent des informations fournies par une association ufologique privée, on
peut suspendre sa cotisation ; pour le GE(I)PAN,
c’est impossible !
2/
Rossoni, David, Maillot, Eric, Déguillaume, Eric, Les OVNIS du CNES : 30 ans d’études officielles 1977-2007, Collection
Zététique, Editions book-e-book.com, décembre 2007.
Ces zététiciens du 21ème siècle ne revendiquent plus, comme leurs antiques
disciples, la philosophie du doute universel prônée par le philosophe grec Pyrrhon (365-275 av. J.-C.)
dont la saine lecture de l’œuvre les aurait amenés sûrement à plus de modestie
et moins de suffisance.
Leur
maître actuel, grand gourou français de cette nouvelle zététique à la sauce
niçoise, est opportunément le directeur de la collection dans laquelle leur
livre trouve sa place ; en deux couplets à sa gloire, ils renvoient l’ascenseur
en lui reconnaissant un rôle dans la décision
de mise à disposition du public des archives du GEPAN ; de la part de quelqu’un réputé anti-ovni, les demandes de consultations de ces
archives devaient manifestement obéir à une intention de debunking donc aucunement à un rôle positif de meilleure
connaissance des PAN D, comme on
voudrait le laisser entendre. En cela, cette contribution d’un anti-ovni à la
mission du GEPAN en devient ridicule sauf
si l’objectif principal est de nier la notion d’ovni, ce qui n’est pas
définitivement exclu.
Cela dit, je
reconnais, moi qui les suis (je suis aussi un adepte du doute mais préfère lui
appliquer les notions de preuves et vérifications que celles de la dérision) depuis
près de 3 décennies à travers leur filiale américaine, que ces zététiciens ont une qualité : celle
d’être bien informés.
Question
limitations des compétences scientifiques du trio de zététiciens, leur préfacier, un professeur d’astrophysique spatiale
belge, les met à l’aise en indiquant que les études du GE(I)PAN se distinguent très
clairement des activités de très haut niveau, tant scientifiques que
technologiques du CNES ! Une mise à portée plutôt opportune.
3/
Notamment : C. Poher, expurgé du
GEPAN en 1978 pour croyance trop
prononcée en l’HET et Velasco muté en
1988 pour la même cause, tous les deux perdant leur statut de Monsieur OVNI mais restant salariés au CNES, ce qui montre que ce qui pouvait
passer pour une faute professionnelle n’était pas bien grave au regard de leur
hiérarchie.
4/
Il y a aujourd’hui un certain nombre de cas ovnis labellisés GEPAN, avec le même travers reproché aux
ouvrages des maudits ufologues amateurs qui ne cessaient de ressasser les
mêmes et tenir sur eux des propos délirants
!
5/
Notamment auprès d’une mienne amie qui en fut le pilier avec son mari hélas trop
tôt disparu et n’en revendique aucunement une telle filiation tout en reconnaissant que la création du GEPAN contribua à la dissolution du GEPA, en tant que concrétisation d’un
souhait de ses fondateurs : à savoir l’institution
d’une recherche officielle sur les ovnis. Le GEPA aurait joué le même rôle que le NICAP vis-à-vis de la commission CONDON ; un parallélisme tout à l’honneur du GEPA et du NICAP mais aussi tout à l’indignité de la conclusion du rapport CONDON (inutile de poursuivre l’étude
des ovnis jugée sans intérêt) et de l’orientation actuelle du GE(I)PAN réduite à un bureau de
collecte.
6/
Avant, si : par exemple, la revue mensuelle de l’Armée de l’Air en 1968 parle
même de soucoupes volantes
(sacrilège !) et le bureau scientifique de l’armée de l’Air en 1951 de MOC (mystérieux objets célestes).
7/
Un personnage singulier que ce Monsieur
OVNI n°2 qui, en juin 1979, reçoit Robert Roussel (8) et déclare ne connaître pratiquement rien au problème
OVNI, comme la plupart des gens qui travaillent au GEPAN ! Stupéfiants
critères de compétences en vigueur au CNES
qui permet ainsi à ses employés de travailler sur des sujets dont ils affichent
leur ignorance ! En fait, on a fait appel aux bénévoles.
M.
Esterle, qui a 2 enquêtes sur le terrain seulement en 4 ans à son actif, avait
pondu une approche méthodologique du tétraèdre
dite des 4 observables (note
technique n°3 27/04/1981) ; elle devait révolutionner l’efficacité de
l’enquête classique.
Or
la seule fois où elle aurait pu montrer sa supériorité (Cussac), elle n’apporta
rien de nouveau.
Lors
de sa rencontre avec R. Roussel, A. Esterle aurait aussi évoqué cette littérature parfaitement débile qui
circule sur le sujet ; allusion aux écrits des ufologues amateurs dont
les quelques contacts qu’il avait eu avec eux furent jugés infructueux et décevants ; est-ce pour cela qu’il nous inonda
de documents publiés sous couvert de l’aura scientifique du GEPAN/CNES qui se révélèrent très peu
instructifs et insipides.
8/
Roussel, Robert, OVNI, Les vérités cachées
de l’enquête officielle, Albin Michel, 1994. Livre remarquable
où l’auteur dénonce fort justement la démarche
commerciale que constitue l’ouvrage de Bourret/Velasco paru un an plus tôt
qui révèle des conclusions inédites sur certains cas (dont Nord-sur-Erdre) sans
réaliser que lui-même n’a pu réaliser le sien (péripéties détaillées de
l’enquête officielle) qu’avec l’aide d’une taupe
au GEPAN.
9/
C. Poher, Ingénieur des Arts et Métiers, devenu docteur en astronomie,
abandonne sa fonction de directeur du GEPAN
pour faire un tour du monde à la voile fâché du
manque d’ambition du CNES (2) et muselé
par son conseil scientifique qui obligea le GEPAN
à ne pas publier ses résultats en 1977. Après un congé sabbatique, il réintègre
l’institution et élabore une théorie révolutionnaire dite des universons capable, selon lui,
d’expliquer la propulsion des ovnis et leur accélération prodigieuse en
utilisant l’interaction gravitationnelle :
une propulsion de type gravifique.
Autre
incohérence, c’est sous le règne de son successeur A. Esterle que toutes les
notes estampillées CNES furent
publiées alors que le fameux rapport
Poher ne fut jamais diffusé.
10/ Association
Louhannaise d'Etude des Phénomènes Inexpliqués crée en 1983 et à laquelle
j’adhérai dès 1985 suite à une émission sur Radio-Chalon où je fis connaissance
de ses deux co-fondateurs, G. Couillerot et L. Manzi, devenus mes amis. L’ALEPI a du être dissoute en 2009.
11/
Granger, Michel, Traces au sol à Lays-sur-le Doubs, Le Courrier de
SAÔNE & LOIRE DIMANCHE, 20 mai 1990.
12/
Granger, Michel, A propos des cas récents d’ovni Le Courrier de SAÔNE
& LOIRE DIMANCHE, 12 octobre 1986.
13/
Notes techniques et d’information payantes avec, en sus, la magnifique
plaquette couleur gratuite ; or, en tant que pigiste, j’aurais aimé
pouvoir en déduire les frais lors de ma déclaration d’impôts et pour cela, il
me fallait une facture acquittée ;
eh bien, malgré mes demandes réitérées, jamais ce document ne me fut fourni. Un
peu comme si EDF refusait de vous
fournir une facture d’électricité !
14/
Reconnaissance bien tardive puisque survenant 40 ans après le rapport classé
secret de l’armée de l’air américaine et disant
que les disques volants existent
réellement.
15/ Granger,
Michel, « Oui, les ovnis existent ! », Le Courrier de SAÔNE &
LOIRE DIMANCHE, 12 avril 1987.
16/ Emission OVNI
qui es-tu ?, RADIO CHALON, 14-15 octobre 1986.
17/ J’écrivais à
propos de cet événement régional
: Le Duc de la Rochefoucault ,
créateur de l’Ecole, aurait-il imaginé pareille rencontre (conférence sur
les ovnis devant les futurs ingénieurs des Arts & Métiers !) ? Je l’ignore…
18/
Granger, Michel, Les ovnis et les Gadz’arts, Dimanche Saône &
Loire, 24 mai 1998.
19/
Cette révélation lui serait venue justement au contact des Américains et elle
se serait accompagnée d’une certitude : celle que la France était en avance dans
la course à la résolution du problème ovni.
21a/
et b/ : les deux titres ci-dessous, publiés à 3 ans d’intervalle sont ceux
d’un même livre, version initiale et version « revue et augmentée ». M.
Velasco s’y dégépanise en ouvrant ses
dossiers où il trouve celui de Soccoro, Nouveau Mexique (1964) connu de tous (6
pages) et où il fait du remplissage avec un chapitre sur Les hommes qui savaient… aux Etats-Unis !
Velasco,
Jean-Jacques, avec Nicolas Montigiani, Troubles
dans le ciel, Presses du Châtelet, 2007.
22/
Sillard, Yves, sous la direction de, Phénomènes
Aérospatiaux Non Identifiés : un défi à la Science , Le Cherche
Midi, 2007.
23/
Le Rapport Cometa, Les OVNI et la Défense , Editions du
Rocher, 2003.
24/
IHEDN, commission de réflexion sur le
phénomène ovni de l’armée créée en 1976 dont le comité ne comprenait ni un
astronome, ni un astrophysicien, mais un Révérend Père de la compagnie de
Jésus !
25/
Traduction effectuée et publiée par le GEPA
en 1969, sous la forme d’un numéro spécial de Phénomènes spatiaux
(qu’on retrouve dans le tome III du coffret réédité en 2008 par Le Courrier du
Livre).
26/ Doivent-ils aussi, ces IPN, couper les ponts avec leurs anciens amis ufologues ? La
non réponse à mes vœux dernièrement de la part d’un des ufologues présents à
Cluny en 1998 m’incite à m’interroger.
27/
C’est lui qui déclara que « reconnaître que le phénomène ovni constitue
une énigme scientifique revient à agir en ufologue »8/ ;
en 2004, il déclara aussi que « le
GEPAN n’a pas apporté un plus à la science ». « Mais il a permis une détente et apporté la
satisfaction d’un service rendu » !
28/
C’était plutôt prometteur de confier ce projet
au CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) par rapport à la même étude
confiée au Canada au Ministère des Transports dès 1950.
29/
M. Velasco osait même écrire dans son premier livre20/ que
le but de celui-ci était clair : « informer des derniers progrès de la science sur le plan scientifique
face aux milliers de témoignages encore inexplicables »
(ovnis) !! Rien que cela.
D’autant
de scientifiquement parlant, dans son 2ème livre21/,
il montre lui-même, à
plusieurs reprises ses limites (non corrigées par son co-auteur) quant à ses
propres compétences, notamment, en statistiques, quand il croit tirer une
« curieuse corrélation » entre les ovnis et les essais nucléaires.
30/
Poher, Claude, Gravitation : les Universons, énergie du futur,
Editions du Rocher, Jean-Paul Bertrand, 2002.
Publié dans UFOMANIA, n° 62, printemps 2010.
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