Le point sur les alternatives à l’hypothèse ET
Selon certains ufologues – et non des
moindres – l’hypothèse extraterrestre (HET), pour expliquer la présence des
ovnis dans notre ciel, ne conviendrait plus ; certains cas d’observation
d’ovni l’invalideraient même.
En attendant qu’on veuille bien me
fournir des données susceptibles d’en arriver à une telle assertion extrême
(présentement, je ne les connais pas), voyons donc si une autre théorie
explicative alternative serait mieux à même de fournir la solution à ce
phénomène qui nous défie depuis 65 ans. Quitte, en cas d’échec, à revenir… à
notre chère HET !
Les passionnés d’ovnis n’ont pas attendu que
quelques gourous de l’ufologie moderne, désireux de renouveler leurs propos
pour fidéliser leur lectorat, se mettent à douter de leurs propres certitudes passées,
pourtant rabâchées pendant des décennies, pour se demander si l’idée que les
ovnis viennent de l’espace extérieur à la Terre n’était pas une fausse piste.
Au contraire, pas moins d’une centaine de propositions
alternatives d’explication ont été avancées (1). Même s’il faut reconnaître que
depuis 20 ans, les propositions se sont quelque peu taries (l’imagination des
nouveaux ufologues est-elle plus limitée ?), ce chiffre doit être
largement dépassé aujourd’hui.
Et sans compter les solutions souvent exotiques provenant aussi bien des
croyants que des incroyants – ces derniers regroupés aujourd’hui sous la
bannière étiolée de la zététique ; ceux-ci n’ont eu de cesse de vouloir assimiler ce quelque chose d’inconnu, inexistant en tant que tel, à des
confusions avec du connu comme les mirages, les illusions d’optique, la foudre
en boule, les phénomènes atmosphériques rares (parhélies), les météorites,
comètes, ballons atmosphériques, avions prototypes militaires, satellites, etc.
Ces efforts visant à réduire l’ovni à rien ont, certes, permis d’éliminer de
nombreuses méprises mais ils ne fournissent aucune indication sur l’origine du résiduel qui finalement, nous occupe
ici.
Partons donc du principe que toutes ces pseudo-explications
sont hors sujet et examinons les autres. Certaines sont bien vite passées de
modes : la théorie des gaz de marais du Dr A. J. Hynek et celle
des nuages d’insectes du Dr E. Condon, par exemple, n’ont
aujourd’hui plus beaucoup d’adeptes. Quoique… En 1979, des chercheurs du
Ministère américain de l’agriculture n’ont-ils pas fait état d’expériences où
des insectes placés dans des champs électriques peuvent provoquer des décharges
visibles à plus de 6 mètres
(étude publiée dans la revue Applied
Optics) ? Des feux de Saint-Elme atmosphériques en quelque sorte
susceptibles de se rapporter à un nombre infime mais remarqué d’observations
lumineuses signalées à proximité de lignes à hautes tensions ?
Une des perles
du Projet Blue Book relevée par Willy Smith (2) est celle des oiseaux trouvés comme responsables
patents d’observations en 1952 au Michigan et au Dakota du Nord et
complaisamment utilisée rétroactivement pour résoudre le mystère des lumières
de Lubbock (Texas, 1951) et des ovnis en formation de Greenville (Caroline du
Sud, 1952). Cette possibilité et son utilisation abusive sont à mettre au même
niveau que la boutade de Charles Fort, lequel proposa, entre autres, que les
ovnis sont des bulles créées par des
détergents (3) !
L’éventualité que les ovnis soient une arme
secrète fut aussi longtemps en vogue au milieu du siècle dernier, la
désignation de la Russie
venant d’Amérique et vice-versa. La technologie nazie du 3ème Reich,
ayant survécu à la chute d’A. Hitler, obtint aussi quelques suffrages ainsi
qu’une provenance de l’Argentine et même de la firme de Walt Disney (?). Mais
avec le temps, la pertinence de la thèse de l’arme secrète s’est émoussée au
point de devenir aujourd’hui irrecevable. Il ne sert à rien à quelqu’un de garder
une arme secrète indéfiniment. Elle en perd sa raison d’être.
De même pour les spéculations soutenues naguère
par le naturaliste Ivan Sanderson (4), sur une civilisation sous-marine, ou pour
celles d’une civilisation souterraine, tapie dans les entrailles de la Terre (Terre Creuse)
popularisée par Ray Palmer, Richard Shaver et Raymond Bernard ou d’une société
de savants alchimistes camouflée
quelque part sans savoir où ?
Finalement, une grosse demi-douzaine (7) d’explications
argumentées demeure seulement (5). Et c’est déjà beaucoup pour un phénomène
qui, depuis un demi-siècle, bafoue toutes les approches rationnelles et
réductrices d’une civilisation scientifique telle que la nôtre.
Les ovnis
sont-ils des phénomènes lumineux transitoires ?
C’est en 2007 (6) que le docteur Pierre Lagrange
avançait que certains phénomènes lumineux célestes appelés sprites avaient été classés comme soucoupes volantes par des pilotes d’avion.
Pour une fois que l’immixtion d’un sociologue dans
le domaine de l’ufologie ne se bornait pas au traitement des témoignages à la
sauce fantasmatique, l’initiative était à saluer même si elle s’inscrivait dans
le cadre de la conspiration soucoupique
et de la théorie du complot : l’émission de rayons gamma par les sprites aurait conduit l’armée
américaine à les confondre avec des explosions nucléaires soviétiques et ainsi
à garder l’information secrète.
Je ne sais quelle crédibilité accorder à de tels
propos mais ce qui m’intéresse c’est l’hypothèse que certains ovnis aient pu
être confondus avec ces fameux sprites :
en fait, ce sont des phénomènes lumineux (éclairs), visibles en haute
atmosphère et accompagnant les orages.
En une phrase, on voit que les sprites ne peuvent prétendre solutionner
le phénomène ovni : la plupart des gens qui les voient sont sur le
plancher des vaches et, à ma connaissance, personne n’a jamais établi une
corrélation entre le nombre des observations et la météo orageuse du lieu
d’observation. Donc, les sprites ne
sont aucunement une explication du phénomène ovni ; tout au plus une
source possible d’erreur qui devrait avoir été éliminée de la collection des
observations de pilotes d’avion si bien médiatisée par le GEIPAN parce que l’auteur de cette compilation avait travaillé un
temps en son sein.
Les ovnis
sont-ils des aéroformes ?
Des espèces d’amibes
spatiales peuplant la haute atmosphère terrestre et venant quelquefois
affleurer la couche inférieure de leur élément - notre ciel - sous la forme
discoïdale et pulsante que l’on connaît ?
C’est l’Américain Trevor Constable (7) (1925-2016)
qui, en 1958 propose cette dimension entièrement biologique pour le phénomène
ovni, réactualisant une idée de Sir A. Conan Doyle, reprise par C. Fort :
celle de l’existence de formes
élémentaires de vie, invisibles aux yeux normaux, qui habitent la même planète
que nous. C. Fort peuplait de ces créatures sa Supermer des Sargasses, c'est-à-dire l’atmosphère terrestre.
De faible intelligence
- à peu près celle d'un poisson - ces êtres cosmiques pourraient changer de
forme et de taille allant de celle d'une pièce de 2 euros à celle d'un terrain
de football. Les ondes radar les détecteraient et on les distinguerait plus
facilement en étant sous l'emprise du LSD ! D'un naturel joueur, volage et
frasque, ils choisiraient sélectivement leurs témoins parmi les esprits ouverts et frustres - comme eux -
adoptant une attitude souvent quasi animale - pudeur, réflexe de fuite,
prospection erratique, élusivité - à la manière dont les ovnis sont réputés le
faire.
Inutile de dire que notre exploration déjà poussée
de l’atmosphère terrestre n’a pas permis d’y détecter le moindre aéroforme de ce type.
L’hypothèse
éthérique
Ignorés de la science, ces ovnis, par certains
côtés souvent rapprochés de l’idée de science fiction de Fred Hoyle dans son
livre : Le nuage noir (vivant), ont
été récupérés par certains occultistes pour leur allouer une origine éthérique (8) ; et là je vais élargir la
possibilité : de formes de vie sensibles, de
composition hautement ténue, chargées et nourries d'énergie pure à toute la panoplie des explications immatérielles, depuis la religieuse (les ovnis auraient la même
origine que les apparitions mariales), la diabolique (9), celle du système spirituel de J. Vallée, de l’Esprit Planétaire Supérieur de K. Ring
(10) et autres joyeusetés folkloriques qui assimilerait les ovnis à tout ce
qu’a cru voir l’humanité depuis la nuit des temps. Francisco Lewels ne défend-il
pas le point de vue que les ovnis peuvent être les véhicules des anges de Dieu (11).
Peut-on placer là aussi la variante des ultraterrestres chère à John Keel dont
j’ai déjà eu l’occasion (12) en ces pages de démontrer l’inconsistance ?
Rien malheureusement - ou heureusement - n’est
venu confirmer ces idées, tantôt drolatiques, tantôt quasi mystiques quand elles
vont jusqu’à chamaniser
l’humanité contemporaine.
Permettez-moi encore d’inclure dans cette
hypothèse éthérique celle, amusante
dite du trickster cosmique, héritée
de celle du trickster tout court, avancée
par un ethnologue américain dans un contexte folklo-mythologique, il y a plus
d’un siècle ; elle est exploitée par les parapsychologues (13) désarçonnés
eux aussi par leur difficulté à expliquer le psi et les phénomènes paranormaux
et, poussée à l’extrême, elle devient un fourre-tout de l’incompréhension trop
facile au demeurant pour y inclure le phénomène ovni. Passons à plus sérieux.
L’hypothèse
de la tension tectonique
Les ovnis sont-ils des bulles de gaz ionisé plasmoïdes crachées par le manteau rocheux
terrestre soumis aux forces de compression colossales induites par le
déplacement des plaques tectoniques constituant les continents ?
Cette hypothèse ne date pas d’aujourd’hui puisque la Français François
Lagarde (14) l’émit pour expliquer la forte relation topologique de la vague
française de 1954 avec les zones à failles géologiques de notre Hexagone.
Le Britannique Paul Devereux (15) reprit cette
idée selon laquelle des lumières terrestres pourraient être générées par des
champs électromagnétiques puissants relâchés au-dessus des zones sismiques. Des
lumières qui possèderaient même une intelligence !
Sans aller jusque là, le modèle piézoélectrique a
été appliqué, notamment pour tenter d’élucider le mystère des boules lumineuses
de la vallée de Hessdalen, en Norvège. Et ce, en ressuscitant la thèse du Dr
Donald H. Menzel (1901-1976) : celle des plasmas atmosphériques de
poussière.
Plusieurs équipes ufologiques travaillent sur
cette question : japonaises, brésiliennes… et françaises, le GEIPAN y ayant installé une station
d’observation. Peut-être dans 10 ans apprendra-t-on quelque chose ? En
attendant, nos collègues étrangers se distinguent eux en publiant le fruit de
leurs travaux sans complexe : dernière information à date (16) :
la thèse piézoélectrique ne saurait expliquer la forme géométrique des ovnis,
ce qui en réduit considérablement la portée.
Les ovnis
sont-ils psychoïdes ?
C’est en 1974 que l’ufologue jungien français
Pierre Viéroudy (17), alias Pierre Berthault (1939-1999), conditionné par l’approche métaterrestre abstruse et mal développée du philosophe suisse vieillissant
C. G. Jung (18), remarque que son brusque intérêt personnel pour les ovnis
paraît les attirer dans son voisinage (phénomène subjectif ?). Plutôt que
de faire de l’anthropocentrisme paranoïaque comme certains contactés, il se persuade qu’en tant que
chercheur, il peut influer sur le phénomène, voire le provoquer ; donc il lui
alloue une composante psi.
Moins égocentriques, Jerome Clark et Loren Coleman
développèrent en 1975 (19) une théorie visant à voir dans les ovnis des poltergeistes planétaires générés et
activés par l’énergie psychique de l’inconscient collectif et parfois
individuel. Cette énergie serait capable d’absorber, de réfléchir et d’imiter
l’intelligence humaine, ce qui expliquerait la notion de mimétisme qu’adopte le phénomène ovni par rapport à la culture
ou aux préoccupations du témoin voire à celles, globales, de l’époque des
observations. Cette variante est connue sous l’appellation de théorie de la projection psychique (20)
et elle est passée de mode.
Dans une étude récente (21), j’ai montré que cette paraufologie psychoïde n’a absolument rien apporté à la cause ovni,
sinon un surplus de confusion, et que nul élément nouveau récent n’est venu tant
soit peu l’accréditer.
Mais n’était-ce pas perdu d’avance pour une thèse
qui mise sur l’immatérialité du phénomène tout en niant ses effets
physiques ? Le même reproche peut être fait à une théorie qui semble aussi
passée de mode.
L’hypothèse
socio-psychologique
Le philosophe-ethnologue Bertrand Méheust (22) et
les ufologues Jacques Vallée (23) et
Michel Monnerie (24) furent les chefs de file de cette école dont on dit
aujourd’hui qu’elle fut inventée par mon regretté ami, le Britannique Hilary
Evans (1929-2011), ce qui n’est pas forcément exact et, plutôt, une lâche
intention de se défausser.
Pour eux, les ovnis n’existent pas en tant que
tels et les témoins d’ovnis sont des hallucinés : ils voient quelque chose
d’inusuel qu’ils ne reconnaissent pas et projettent dessus leurs fantasmes
issus de l’imagerie soucoupique, de la science fiction et du sensationnalisme
médiatique.
Avec en prime : la structuration d’un mythe
selon le modèle emprunté à l’anthropologue Claude Lévi Strauss.
Par delà la belle rhétorique trop souvent absconse,
se cache l’invocation des troubles perceptuels. Bien sûr que chaque observation
d’ovni est rapportée par le témoin avec une part de subjectivisme. De là à avancer
un effet de psychopathologie voire de psychiatrie, il y a un pas à ne franchir
qu’exceptionnellement.
Bien sûr qu’il ne faut pas négliger la composante
socio-psycho-culturelle des témoignages mais ne pas oublier en route tout le
reste qui est l’essentiel. La science a su s’affranchir du bruit de fond (ici rumeur)
qui brouille certains phénomènes pour faire de multiples découvertes :
astronomiques, physiques, psychologiques… et non en se laissant obnubiler par
lui ?
Le paradoxe de l’hypothèse socio-psychologique
c’est qu’elle s’est autodétruite par les contradictions qu’elle induit :
l’engouement pour la SF ,
qui n’a cessé de progresser, notamment via Internet, et la raréfaction des
observations, par exemple aujourd’hui en France. Mythe démystifié doit se
dissiper et il continue à se manifester.
De moins en moins d’ufologues s’en revendiquent,
certains allant même jusqu’à nier ce qu’ils ont écrit et dire qu’on les a mal
compris.
Les ovnis
viennent-ils du futur ?
L’idée wellsienne
que les ovnis pourraient être des machines
à remonter le temps n’est pas nouvelle ; elle avait notamment séduit un
pionnier de l’ufologie tel que René Fouéré, du GEPA.
Dans son bulletin de juin 1966, il s’interrogeait : Les ovnis seraient-ils des revenants du
futur ? en arguant qu’ainsi, ils
n'auraient pas besoin d'être en mesure de traverser des distances se mesurant
en années-lumière et pourraient être des véhicules à portée restreinte à usage
purement terrestre, mais capables de descendre ou de remonter l'échelle du
temps.
Cette hypothèse resta dormante pendant longtemps
malgré le livre de Gerhard R. Steinhäuser (25), qui l’assaisonnait à la sauce cinquième
dimension (pourquoi pas ?) et fut boudé par les ufologues et celui, plus
récent, de Marc Davenport (26), qui a subi le même sort. Les ovnis seraient de
la sorte habités par nos descendants, étudiant l’humanité depuis leur présent à
eux qui est notre avenir et usant du passé comme un musée historique vivant.
Cette hypothèse de chrononautes ayant franchi le mur de la lumière n’est plus aussi
utopique que lors des géniales spéculations de H.G. Wells depuis que la
physique des particules n’exclut plus l’existence de grains de matière voyageant
plus vite que la lumière (les tachyons), donc à rebours du temps.
Elle permettrait aussi de mieux comprendre la politique de non-interférence des ovnis,
tant de fois discutée, par le paradoxe temporel selon lequel la moindre
perturbation de leur passé pourrait mettre en péril leur existence même et
incorporerait certaines synchronicités remarquées en ufologie.
Anecdote :
Gare à l’ovni temporel qui, par exemple,
distrairait le flirt entre deux ancêtres d’un ufologue ; celui-ci, menacé
dans la conception de ses ascendants, se verrait éventuellement interdit
d’excursion dans son propre passé puisqu’il ne serait même pas né ! Cette
conséquence du paradoxe de Langevin souligne
combien il serait délicat d’explorer le passé, la moindre interférence avec
l’environnement (l’écrasement d’un papillon sous une semelle) pouvant avoir des
conséquences catastrophiques sur la réalité et allant jusqu’à remettre en cause
le point de départ du voyage dans le temps ! Les chrononautes s’évanouiraient purement et simplement dans le néant,
s’étant condamnés eux-mêmes à ne pas exister en invalidant leur propre
filiation avec le passé. Le comportement absurde de certains ovnis est-il dicté
par des impératifs de ce genre ? Pourquoi pas ?
Cette thèse devrait être réexaminée à la lumière
des recherches récentes qui semblent montrer que la vitesse de la lumière n’est
pas infranchissable pour certaines particules élémentaires [neutrinos (27)].
Les ovnis vus de la sorte comme des vecteurs
extratemporels pourraient aussi bien provenir de la Terre que d’un espace plus
ou moins proche ; ils s’intégreraient donc à l’HET.
Conclusion
Ainsi a-t-on fait le tour du problème ovni pour
revenir au point de départ dans le cadre d’une HET élargie pouvant être
extratemporelle ou extra-dimensionnelle.
La principale objection à l’HET, toujours à elle
opposée depuis ses débuts, fut sans conteste le problème de la distance
incommensurable à franchir par des extraterrestres pour venir jusqu’à nous.
Ne serait-elle plus rédhibitoire dès lors que ce problème pourrait
être surmonté par des moyens supraluminiques ou autres du style warp drive, statoréacteurs, trous de vers, etc., à base de fusion nucléaire ou
d’antimatière qui, comme je l’ai déjà dit dans ces pages (28), ne font plus figure de science
fiction mais sont discutés au niveau de la conjecture dans des revues
scientifiques à référés comme le Journal of the British Interplanetary
Society ? Même si l’échéance au stade de l’application en est
lointaine (un siècle) – on y parle de vitesses de 1000 fois celle de la lumière.
On voit que l’HET demeure la seule hypothèse capable de donner une explication
rationnelle au phénomène ovni.
Certes, chacune des hypothèses actualisées ici est susceptible de fournir
explication pour certains cas isolés [sprites
(Anchorage, 1987), ovnis vivants (foofighters),
engin secret (Arnold, 1947 : missiles
guidés ou jets secrets ), socio-psycho (Trans-en-Provence, on voit mal
un vaisseau spatial équipé de pneus crantés), lueurs terrestres (Yakima,
1972-1978), para (Fatima, 1908, et satellites pour observations de Viéroudy !),
trickster (Petit-Rechain, 1990, Trindade, 1958),
canular (Soccoro, 1964)], mais aucune ne peut prétendre à une élucidation
globale.
L’HET
reste, surtout si on consent à un peu d’humilité et admet qu’une partie du
phénomène peut être au-dessus de nos moyens de compréhension.
Le MUFON américain semble d’ailleurs s’y
résoudre après une incursion de plusieurs années dans les histoires glauques
des rencontres en chambre… en revenant aux fondamentaux : effets physiologiques
sur le témoin, interférence avec les véhicules, etc., facteurs qui ont été un
peu négligés depuis quelques années pour laisser la place à des exercices
stériles de gymnastique intellectuelle.
La
logique du phénomène ovni, qui ne suit pas celle très humaine de l’agression,
l’invasion ou la colonisation, n’est-elle pas une preuve de son origine
étrangère ?
Imaginons
que des Séléniens (habitants hypothétiques de la Lune ) aient observé nos débarquements
Apollo des années 1970 avec spectacle de gambades et récoltes de cailloux ;
ne seraient-ils pas en droit de s’interroger après plus de 30 ans de non
retour sur ces visites sans lendemain ?
Même A. Hynek, soumis à l’influence insidieuse que
quelques ufologues sociologisants ne s’était-il pas laissé aller à un anthropomorphisme
primaire quand il écrivait, en 1976 : A
mes yeux, il semble ridicule de penser qu’une intelligence traverserait
l’espace cosmique pour se livrer à des activités stupides comme caler les
moteurs à explosion, récolter des échantillons de sol, terroriser les gens…
N’avons-nous pas fait la même chose sur la Lune ?
L’HET, à mon sens, est la seule capable de fournir
une explication totale au phénomène ovni ; certes, elle doit s’adapter aux
nouvelles donnes du 21ème siècle, notamment celle de la quête des
exoplanètes de la même taille que la
Terre , dont les dernières estimations conduisent au chiffre
époustouflant de 50 milliards ! 5000 fois plus que le chiffre donné par F.
Biraud et Jean-Claude Ribes dans leur livre (29) de 1970. Elle devrait pouvoir le faire sans problème.
Références :
1/ LA CIRCULAIRE du CNEGU (Comité Nord-Est des Groupes Ufologiques), Bulletin de synthèse
d’informations ufologiques de tous domaines, juillet 1995. Richard Haines, dans
Flying
Saucer Review, Volume 32, N° 2, février 1987, en recensait déjà 90.
2/
Willy Smith, Blue Book Pearls :
Greenville, S.C., International UFO Reporter,
Volume 20, numéro 3, mai/juin 1995.
4/ Voir de nombreux exemples d’ovnis surgissant de
l’océan dans le livre de Ivan T. Sanderson, Les
invisibles sous les mers, Albin Michel, Paris, 1979.
5/ Ce sont d’ailleurs en gros les mêmes qu’il m’avait été donné de
lister anonymement dans le fascicule de DOSSIERS OVNIS, Phénomène mondial. Quelques hypothèses
n° 12, édité par Marshall Cavendish en octobre 1998.
7/
Trevor James Constable, The Cosmic Pulse,
Merlin Press, Santa Ana ,
Californie, 1976.
8/ L’Ether est une notion mythique récupérée par
les physiciens pour masquer leur ignorance et par les occultistes pour peupler
le royaume des choses subtiles. Ni les uns, ni les autres n’en ont démontré la
réalité.
9/ La « diabolisation » des ovnis fut le
thème favori des derniers éditoriaux de mon ami Gordon Creighton, dans la Flying Saucer
Review.
10/ Selon Claude Thomas, in INFORESPACE, N° 91,
avril 1995, concernant le livre de Kenneth Ring, Projet Omega –Expérience du Troisième Type – N.D.E. Editions du
Rocher, Monaco, 1994.
11/ MUFON 1997 International UFO Symposium
Proceedings, B-W Graphics, Inc., Versailles, Missouri, 1997.
12/ Michel Granger, John Keel : le chantre de l’hypothèse
ultraterrestre, UFOMANIA, n° 59, décembre 2009.
13/ Voir le numéro 8 du BULLETIN METAPSYCHIQUE
consacré au Trickster, mars 2011.
15/
Paul Devereux, Earth Light Revelation,
Blandford Press, Londres, 1989.
16/ Gerson S. Paiva et C. A. Taft, Hessdalen Lights and Piezoelectricity from
Rock Strain, Journal of Scientific Exploration, Volume 25, Number 2,
été 2011.
17/ Pierre Viéroudy, Ces OVNI qui annoncent le Surhomme, Tchou, Paris, 1977.
19/
Jerome Clark & Loren Coleman, The
Unidentified, Notes toward solving the UFO Mystery, 1975.
20/ J. Richard Greenwell, Theories, Hypothèses, and Speculations on the Origins of UFOS, Zetetic
Scholar, N° 7, décembre 1980.
21/ Michel Granger, La
paraufologie : alternative crédible à l’HET ?, BULLETIN
METAPSYCHIQUE, n°7, novembre 2010.
22/ Dans la préface de la nouvelle édition de son
livre : Science-fiction et soucoupes
volantes : Une réalité mythico-physique, 2007, B. Méheust contredit totalement son texte écrit en 1978 mais ne
semble pas s’en formaliser.
23/
Jacques Vallée et Chris Aubeck, Wonders
in the Sky, New York ,
2009. Dans
ce livre coécrit sinon sous-traité, J. Vallée se contente d’établir l’existence
de phénomènes aériens inconnus depuis l’Antiquité sans risquer une cause
particulière comme responsable, laissant ses lecteurs se faire une opinion. Une
habile précaution mais peu courageuse.
24/ Michel Monnerie, Et si les OVNIs
n'existaient pas ?, Les Humanoïdes Associés, 1977.
25/ Gerhard R. Steinhäuser, Les Chrononautes, Albin Michel, 1973.
27/ Même si le dépassement annoncé de 0,0025% de C
peut plutôt soulever la question de la nature des neutrinos.
28/ Michel Granger, L’HET est-elle obsolète ?, UFOMANIA, n° 58, mars
2009.
29/ F. Biraud et Jean-Claude Ribes, Le dossier des civilisations
extra-terrestres, Arthème Fayard, 1970.
Publié dans UFOMANIA n°69, hiver 2011.
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