Mutilations d’animaux en Amérique
Le mal vient-il du ciel ?
Il n’y a pas que du bétail qui
est mutilé mystérieusement en Amérique ; il y a aussi des spécimens de la
faune sauvages et certaines circonstances insolites enregistrées pour les
exactions à l’encontre de ces derniers pourraient-elles apporter une réponse
aux questions qu’on se pose ? Pourquoi pas à condition de jeter un regard
impartial sur le phénomène.
Au
cours de l’incessante quête que je mène depuis plus de 20 ans à propos des
mutilations de bétail à travers le monde1/ et 2/ et qui aujourd’hui
passe, entre autre, par Internet, je suis tombé l’autre jour sur cette
fantastique information qui me donne l’occasion de focaliser sur une des
facettes de ce mystère, pendante depuis plus de 30 ans : un cerf rapporté
accroché dans un arbre dans le comté Delaware, Etat de New York, en bordure de la Pennsylvanie , le 18
novembre dernier !
Cerfs volants en Amérique ?
Un
chasseur a même photographié le jeune animal mâle retrouvé suspendu à plus de 4 mètres du sol dans les
branches d’un peuplier ! Les cervidés volent-ils si bas en Amérique qu’ils
frôlent ainsi la cime des arbres et peuvent s’y poser ?, me suis-je dit
tout d’abord imitant en cela mon maître Charles Fort ?
En
vérité, le corps mort était coincé dans une fourche d’érable de taille plutôt
modeste, mais il a fallu quand même couper le tronc à la tronçonneuse pour le
récupérer. Un trou lui transperçait le cœur et les poumons, selon Scott Van
Arsdale, technicien du Bureau de la Vie Sauvage , à Stamford [NY] (tué par une
flèche ?). Difficile, malgré tout, d’inférer que, sous la douleur de
l’impact du trait, il ait pu sauter jusqu’à une telle hauteur. La flèche,
d’ailleurs, n’a pas été retrouvée. La seule explication possible évoquée fut
celle d’un ours ou d’une créature aux grands pieds ayant transporté là le corps
du cerf pesant 70 livres
…
Mutilations de cervidés
Pour
ma part, cette anecdote m’a amené à faire certains rapprochements dont le
premier concerne maintes mutilations signalées en Amérique à l’encontre de
cerfs, élans et orignaux et qui viennent se superposer aux mutilations du
bétail domestique ou redevenu sauvage. Comme par exemple en juin 2002, en
Oregon, dans la forêt nationale Siskiyou (près de Medford), sur une daine à
laquelle il manquait les yeux et une partie des tissus de la mâchoire ; un
trou dans la poitrine et la cuisse gauche complétait la
« chirurgie ».
J’ai
enregistré des cas documentés de cervidés mutilés dans les états américains et
province canadienne suivants, en fonction des années : 1974 (Minnesota),
1975 (Idaho), 1978 (Missouri), 1980 et 95 (Colorado), 1980 (Nouveau Mexique),
1987 (Arkansas), 1998 (Saskatchewan)…
Mais
c’est surtout le côté « tombé du ciel » de ce cervidé (non mutilé à
ma connaissance contrairement à la biche – bouts des pattes arrière sectionnés
- déposée sur un poteau électrique tel que montrée en photo sur la toile en
janvier 2002 !) qui m’a interpellé tant il vient relancer une thèse qui
fit fureur dans les années 75/80 à savoir que les animaux ne sont pas mutilés
directement dans leur « habitat », c’est à dire en plein champ, mais
ailleurs (où ?). Ainsi, ces pauvres animaux, victimes des mutilateurs,
transiteraient par la voie des airs avant (et après) avoir été excisés. En
clair, on les enlèveraient nuitamment pour les charcuter à loisir à l’abri des
regards indiscrets.
L’image
d’animaux ainsi suspendus en l’air par le cou ou par les pattes, et déplacés,
fait d’ailleurs partie du folklore américain qui trouve ses racines dans le
fameux épisode du cas Hamilton (1897), lequel se confond avec celui du fameux
« airship hanteur » dans plus de vingt Etats américains, à la fin du
19ème siècle.
Les mutilateurs venus du
ciel ?
Est-ce
à dire que « les animaux à mutiler » seraient tout d’abord
neutralisés pour contenir leur réflexe de fuite (on a trouvé des calmants
chimiques dans certains) puis hélés – hélitreuillés dirait-on aujourd’hui - et
transportés de façon aéroportée en un endroit inconnu (personne ne s’est jamais
risqué à en préciser les coordonnées ; d’ailleurs, il pourrait être
« itinérant » en fonction des zones visées), fouillés à loisir, et
leur dépouille, délestée de plusieurs organes vitaux (sexuels surtout), laissée
tomber en chute libre, comme une goutte d’eau (dropping), jusqu’à son point de
départ.
Par
erreur, quelquefois, on les retrouverait de la sorte dans un champ voisin
comme, par exemple, au Sud Dakota, en 1981, au Texas, en 1986, ou plus loin (à
une distance de plusieurs kilomètres), comme au Colorado, en 1975.
Un cas
typique est celui d’un veau mâle, croisement Hereford/Angus qui, le 26 avril
1978, fut découvert mort et mutilé (organes sexuels + oreille droite) à 650 m d’une ferme de
Elsberry, dans le Missouri. Or, l’animal n’aurait jamais dû se trouver
là : en effet, la semaine précédente, ainsi que tout le troupeau, il avait
été déplacé par son propriétaire dans un champ plus éloigné de la ferme. Les
mutilateurs avaient oublié de mettre à jour leur cartes de repérage !
De
même et alimentant la même thèse, à plusieurs reprises, on a entendu dire que
divers animaux mutilés avaient été retrouvés accrochés en hauteur dans les
arbres. Comme à Elsberry, petite ville du comté Lincoln, dans le Missouri,
touchée par une véritable hystérie mutilatoire,
en 1978. Même chose, au Nouveau Mexique, en 1975. Un bovin aurait même
été repéré dans un peuplier au Nouveau Mexique, en 1996 ! Mais jamais le
phénomène n’avait été photographié, comme cette fois.
Les conséquences du
« dropping »
Ce
scénario de mutilations, non pas « in situ » mais « délocalisées »,
expliquerait aussi l’absence de traces autour des animaux découpés, sur
laquelle on se perd toujours en conjecture. Ensuite, il justifierait le fait
que souvent les animaux ont des membres brisés, une corne enfoncée dans le sol
(1975, Wyoming, 1984, Colorado, 1995, Californie), ou même plus récemment une
patte littéralement « rentrée dans le corps » (comté Lake,
Oregon, en 2002).
Le 6
juillet 2002, en effet, dans la Christmas Valley (OR), une vache « à trois
pattes » était découverte, la zone rectale creusée et la mamelle découpée.
Sa patte avant gauche brisée lui était littéralement rentrée dans la poitrine
comme si, larguée « d’une hauteur considérable », elle était tombée
dessus et, sous l’impact, l’os s’était enfoncé dans sa poitrine comme un
pieu !
Des
membres brisés sur des animaux mutilés, on en a constaté en Alberta et au
Nouveau Mexique, en 1979, au Colorado en 1984, au Montana en 2001…
Par
ailleurs, ces « largages d’altitude » expliqueraient aussi les
branches cassées constatées dans les arbres au-dessus des corps mutilés :
Minnesota (1974), Oklahoma (1975), Arkansas (1979), Nouveau Mexique (1993),
etc. et parfois décrites comme dégoulinantes de sang (témoins alertés par le
bourdonnement des mouches attirées) et encore cette position particulière des
carcasses, sur le dos, les pattes en l’air, tel que montré ici sur une photo
que m’a fournie le shérif H. L. Graves du comté Logan (CO).
Quant
à savoir si ces observations insolites (dont je ne mets aucunement en cause la
véracité mais m’étonne tout de même en les entendant poussées à l’extrême comme
par un témoin qui décrit le bruit des corps de bovins traversant des branchages
en chute libre et s’écrasant au sol) : animaux retrouvés mutilés hors de
leur prairie d’origine, membres brisés, arbres ébranchés, positions allusives,
etc., allant toutes dans le sens de l’hypothèse de mutilations délocalisées
grâce à l’utilisation d’un engin volant (ovni, hélicoptère ?), reste à se
demander si elles ne constituent pas l’exception plutôt que la règle.
Attention à ne pas
biaiser les faits
Tout
d’abord, je peux témoigner que de nombreux relations d’animaux mutilés
(officielles, journalistiques), ainsi que les indications de l’environnement
qui les entourent, ne mentionnent pas ces caractéristiques. Pourquoi ?
Parce qu’elles n’existent pas dans ces autres cas ou bien par omission
involontaires du fait qu’elles ne sont pas directement reliés aux actes de mort
et de mutilation des bestiaux ?
De
même, on peut remarquer que ce sont toujours les mêmes enquêteurs – une poignée
de « mutologistes » très ciblés – qui les rapportent et ce, depuis
des décennies au même titre que les coupures lasers, la radioactivité, les
lumières célestes, etc.
Ne
s’agirait-il pas là d’un biais ufologique qui consiste à remarquer des faits
banals comme des arguments en faveur de la thèse extraterrestre comme cela se
pratique si souvent dans la problématique ovni ? En vérité, ces
caractéristiques, pour la plupart, peuvent avoir pour origine des causes tout à
fait naturelles : trous de mémoire du fermier, coup de vent dans les
arbres, maladies des animaux, violence des prédateurs, coups de foudre,
gonflement, satellites célestes nocturnes…
Kevin
Stern ne vient-il pas de diffuser sur Internet une théorie qui, selon lui,
explique naturellement les principales particularités des mutilations de
bétail : une maladie, l’acidose lactique, liée à l’alimentation des bêtes
qui les ferait mourir et détruirait tissus et organes d’une manière tout à fait
conforme à ce qui est constaté sur les animaux mutilés ? Inutile de dire
que je ne souscris pas à cette thèse folklorique.
Il
serait bon, par contre, de faire une statistique sur les caractéristiques
mentionnées plus haut en sortant du « réseau » des mutologistes
acquis à la cause ET, histoire de voir si elles se retrouvent dans d’autres
circonstances et dans quelle proportion. Les phénomènes fortéens – ovnis,
mutilations, etc. – offrent cet inconvénient maintes fois dénoncé de fournir à
chacun des arguments propres à nourrir un jour ou l’autre ses propres
convictions. D’où la grande cacophonie qui règne autour, chacun s’arc-boutant à
ses observations personnelles qui vont dans le sens de son interprétation et
refusant les autres : celles qui vont à l’encontre.
Heureusement
pour les mutilations, il n’y a pas que le témoignage humain qui entre en
jeu ; les vaches mutilées ne volent pas, même si certaines peuvent en
donner l’illusion. Du moins, aboutissent-elles irrémédiablement en tant que
carcasse au milieu d’un champ ou d’un bosquet où chacun peut alors aller les
examiner à loisir pour peu que l’affligeant spectacle ne le rebute pas trop.
Ma
démarche est celle qui croit que la vérité sortira de l’examen strict des
faits, de leur matérialité, laquelle est un grand avantage des mutilations de
bétail par rapport aux observations célestes. Cela dit, je ne suis pas moi-même
à l’abri d’un biais fortéen quand j’apprends qu’un chasseur de l’Indiana a été
surpris de voir un rocher de 150 kilos logé dans les branches d’un arbre, à 10 mètres de hauteur,
dans la forêt d’état de Yellowwood. Or, à ma connaissance, il n’y a pas de
mutilations de pierres sauf peut-être dans l’imaginaire de romanciers de SF tel
le méconnu Léon Groc3/ !
Cas récents
Revenons
aux carcasses de bétail mutilé car, si elles sont moins nombreuses qu’il y a 30
ans, elles existent encore aujourd’hui. Une opportunité pour les scruter avec
plus d’attention et fournir matière à un troisième livre dans 10
ans ? Qui sait?
2003,
en Amérique, semble un cru « mutologique » plutôt pauvre à l’instant
où j’écris ces lignes, du moins à ce que j’en sais. J’ai rameuté vainement mes
correspondants cet été, en vue de cet article. Selon mes sources, deux Etats
seulement ont signalé des mutilations de bétail cette année : l’Iowa, près
de Des Moines, en janvier, avec un cheval mutilé tâté « encore
chaud » et le Nebraska, en avril. D’après le Omaha World Herald du 16
avril 2003, deux vaches et un taureau ont été trouvés morts et mutilés (pis de
mamelle manquant, rectum, testicules), les 5 et 7 avril, dans un même pâturage
à environ 3 miles
à l’ouest de Valparaiso, NB. 6000 dollars de récompense ont été promis à qui
permettrait d’arrêter les coupables.
Quant
à l’Argentine, ça continue, comme on dit, mais je n’ai pas encore acquis
l’intime certitude que les mutilations de bétail argentines soient
« comparables » à celles d’Amérique du Nord comme je l’ai vu écrit.
Ne me demandez pas encore pourquoi car je ne voudrais faire de peine à
personne… Mais on ne m’a pas encore montré un cliché de mamelle de vache
argentine découpée comme ci-dessous, au Kansas, comté Meade. Et ceci même si on
nous parle de coupures géométriques, de plaies cautérisées, de précision
chirurgicale et d’animaux délocalisés (UFO Roundup, 30 juillet 2003)…
Références :
1/ Michel GRANGER, Le Grand Carnage, Editions
Vertiges/Carrère, 1986.
2/Michel GRANGER, Mutilations de bétail, Trente ans de
mystère extraterrestre?, JMG Editions, 2003.
3/
Léon Groc, La révolte des pierres, Les Classiques de l’Utopie et de la Science-Fiction ,
Editions Ombres, 1998.
Publié
dans UFOMANIA
n°37, automne 2003.
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