dimanche 6 novembre 2016

Mutilations d’animaux en Amérique
Le mal vient-il du ciel ?


Il n’y a pas que du bétail qui est mutilé mystérieusement en Amérique ; il y a aussi des spécimens de la faune sauvages et certaines circonstances insolites enregistrées pour les exactions à l’encontre de ces derniers pourraient-elles apporter une réponse aux questions qu’on se pose ? Pourquoi pas à condition de jeter un regard impartial sur le phénomène.

Au cours de l’incessante quête que je mène depuis plus de 20 ans à propos des mutilations de bétail à travers le monde1/ et 2/ et qui aujourd’hui passe, entre autre, par Internet, je suis tombé l’autre jour sur cette fantastique information qui me donne l’occasion de focaliser sur une des facettes de ce mystère, pendante depuis plus de 30 ans : un cerf rapporté accroché dans un arbre dans le comté Delaware, Etat de New York, en bordure de la Pennsylvanie, le 18 novembre dernier !

Cerfs volants en Amérique ?
Un chasseur a même photographié le jeune animal mâle retrouvé suspendu à plus de 4 mètres du sol dans les branches d’un peuplier ! Les cervidés volent-ils si bas en Amérique qu’ils frôlent ainsi la cime des arbres et peuvent s’y poser ?, me suis-je dit tout d’abord imitant en cela mon maître Charles Fort ?

En vérité, le corps mort était coincé dans une fourche d’érable de taille plutôt modeste, mais il a fallu quand même couper le tronc à la tronçonneuse pour le récupérer. Un trou lui transperçait le cœur et les poumons, selon Scott Van Arsdale, technicien du Bureau de la Vie Sauvage, à Stamford [NY] (tué par une flèche ?). Difficile, malgré tout, d’inférer que, sous la douleur de l’impact du trait, il ait pu sauter jusqu’à une telle hauteur. La flèche, d’ailleurs, n’a pas été retrouvée. La seule explication possible évoquée fut celle d’un ours ou d’une créature aux grands pieds ayant transporté là le corps du cerf pesant 70 livres


Mutilations de cervidés
Pour ma part, cette anecdote m’a amené à faire certains rapprochements dont le premier concerne maintes mutilations signalées en Amérique à l’encontre de cerfs, élans et orignaux et qui viennent se superposer aux mutilations du bétail domestique ou redevenu sauvage. Comme par exemple en juin 2002, en Oregon, dans la forêt nationale Siskiyou (près de Medford), sur une daine à laquelle il manquait les yeux et une partie des tissus de la mâchoire ; un trou dans la poitrine et la cuisse gauche complétait la « chirurgie ».
J’ai enregistré des cas documentés de cervidés mutilés dans les états américains et province canadienne suivants, en fonction des années : 1974 (Minnesota), 1975 (Idaho), 1978 (Missouri), 1980 et 95 (Colorado), 1980 (Nouveau Mexique), 1987 (Arkansas), 1998 (Saskatchewan)…
Mais c’est surtout le côté « tombé du ciel » de ce cervidé (non mutilé à ma connaissance contrairement à la biche – bouts des pattes arrière sectionnés - déposée sur un poteau électrique tel que montrée en photo sur la toile en janvier 2002 !) qui m’a interpellé tant il vient relancer une thèse qui fit fureur dans les années 75/80 à savoir que les animaux ne sont pas mutilés directement dans leur « habitat », c’est à dire en plein champ, mais ailleurs (où ?). Ainsi, ces pauvres animaux, victimes des mutilateurs, transiteraient par la voie des airs avant (et après) avoir été excisés. En clair, on les enlèveraient nuitamment pour les charcuter à loisir à l’abri des regards indiscrets.
L’image d’animaux ainsi suspendus en l’air par le cou ou par les pattes, et déplacés, fait d’ailleurs partie du folklore américain qui trouve ses racines dans le fameux épisode du cas Hamilton (1897), lequel se confond avec celui du fameux « airship hanteur » dans plus de vingt Etats américains, à la fin du 19ème siècle.

Les mutilateurs venus du ciel ?
Est-ce à dire que « les animaux à mutiler » seraient tout d’abord neutralisés pour contenir leur réflexe de fuite (on a trouvé des calmants chimiques dans certains) puis hélés – hélitreuillés dirait-on aujourd’hui - et transportés de façon aéroportée en un endroit inconnu (personne ne s’est jamais risqué à en préciser les coordonnées ; d’ailleurs, il pourrait être « itinérant » en fonction des zones visées), fouillés à loisir, et leur dépouille, délestée de plusieurs organes vitaux (sexuels surtout), laissée tomber en chute libre, comme une goutte d’eau (dropping), jusqu’à son point de départ.
Par erreur, quelquefois, on les retrouverait de la sorte dans un champ voisin comme, par exemple, au Sud Dakota, en 1981, au Texas, en 1986, ou plus loin (à une distance de plusieurs kilomètres), comme au Colorado, en 1975.
Un cas typique est celui d’un veau mâle, croisement Hereford/Angus qui, le 26 avril 1978, fut découvert mort et mutilé (organes sexuels + oreille droite) à 650 m d’une ferme de Elsberry, dans le Missouri. Or, l’animal n’aurait jamais dû se trouver là : en effet, la semaine précédente, ainsi que tout le troupeau, il avait été déplacé par son propriétaire dans un champ plus éloigné de la ferme. Les mutilateurs avaient oublié de mettre à jour leur cartes de repérage !
De même et alimentant la même thèse, à plusieurs reprises, on a entendu dire que divers animaux mutilés avaient été retrouvés accrochés en hauteur dans les arbres. Comme à Elsberry, petite ville du comté Lincoln, dans le Missouri, touchée par une véritable hystérie mutilatoire,  en 1978. Même chose, au Nouveau Mexique, en 1975. Un bovin aurait même été repéré dans un peuplier au Nouveau Mexique, en 1996 ! Mais jamais le phénomène n’avait été photographié, comme cette fois.

Les conséquences du « dropping »
Ce scénario de mutilations, non pas « in situ » mais « délocalisées », expliquerait aussi l’absence de traces autour des animaux découpés, sur laquelle on se perd toujours en conjecture. Ensuite, il justifierait le fait que souvent les animaux ont des membres brisés, une corne enfoncée dans le sol (1975, Wyoming, 1984, Colorado, 1995, Californie), ou même plus récemment une patte littéralement  « rentrée dans le corps » (comté Lake, Oregon, en 2002).
Le 6 juillet 2002, en effet, dans la Christmas Valley (OR), une vache « à trois pattes » était découverte, la zone rectale creusée et la mamelle découpée. Sa patte avant gauche brisée lui était littéralement rentrée dans la poitrine comme si, larguée « d’une hauteur considérable », elle était tombée dessus et, sous l’impact, l’os s’était enfoncé dans sa poitrine comme un pieu !
Des membres brisés sur des animaux mutilés, on en a constaté en Alberta et au Nouveau Mexique, en 1979, au Colorado en 1984, au Montana en 2001…
Par ailleurs, ces « largages d’altitude » expliqueraient aussi les branches cassées constatées dans les arbres au-dessus des corps mutilés : Minnesota (1974), Oklahoma (1975), Arkansas (1979), Nouveau Mexique (1993), etc. et parfois décrites comme dégoulinantes de sang (témoins alertés par le bourdonnement des mouches attirées) et encore cette position particulière des carcasses, sur le dos, les pattes en l’air, tel que montré ici sur une photo que m’a fournie le shérif H. L. Graves du comté Logan (CO).


Quant à savoir si ces observations insolites (dont je ne mets aucunement en cause la véracité mais m’étonne tout de même en les entendant poussées à l’extrême comme par un témoin qui décrit le bruit des corps de bovins traversant des branchages en chute libre et s’écrasant au sol) : animaux retrouvés mutilés hors de leur prairie d’origine, membres brisés, arbres ébranchés, positions allusives, etc., allant toutes dans le sens de l’hypothèse de mutilations délocalisées grâce à l’utilisation d’un engin volant (ovni, hélicoptère ?), reste à se demander si elles ne constituent pas l’exception plutôt que la règle.

Attention à ne pas biaiser les faits
Tout d’abord, je peux témoigner que de nombreux relations d’animaux mutilés (officielles, journalistiques), ainsi que les indications de l’environnement qui les entourent, ne mentionnent pas ces caractéristiques. Pourquoi ? Parce qu’elles n’existent pas dans ces autres cas ou bien par omission involontaires du fait qu’elles ne sont pas directement reliés aux actes de mort et de mutilation des bestiaux ?
De même, on peut remarquer que ce sont toujours les mêmes enquêteurs – une poignée de « mutologistes » très ciblés – qui les rapportent et ce, depuis des décennies au même titre que les coupures lasers, la radioactivité, les lumières célestes, etc.
Ne s’agirait-il pas là d’un biais ufologique qui consiste à remarquer des faits banals comme des arguments en faveur de la thèse extraterrestre comme cela se pratique si souvent dans la problématique ovni ? En vérité, ces caractéristiques, pour la plupart, peuvent avoir pour origine des causes tout à fait naturelles : trous de mémoire du fermier, coup de vent dans les arbres, maladies des animaux, violence des prédateurs, coups de foudre, gonflement, satellites célestes nocturnes…
Kevin Stern ne vient-il pas de diffuser sur Internet une théorie qui, selon lui, explique naturellement les principales particularités des mutilations de bétail : une maladie, l’acidose lactique, liée à l’alimentation des bêtes qui les ferait mourir et détruirait tissus et organes d’une manière tout à fait conforme à ce qui est constaté sur les animaux mutilés ? Inutile de dire que je ne souscris pas à cette thèse folklorique.
Il serait bon, par contre, de faire une statistique sur les caractéristiques mentionnées plus haut en sortant du « réseau » des mutologistes acquis à la cause ET, histoire de voir si elles se retrouvent dans d’autres circonstances et dans quelle proportion. Les phénomènes fortéens – ovnis, mutilations, etc. – offrent cet inconvénient maintes fois dénoncé de fournir à chacun des arguments propres à nourrir un jour ou l’autre ses propres convictions. D’où la grande cacophonie qui règne autour, chacun s’arc-boutant à ses observations personnelles qui vont dans le sens de son interprétation et refusant les autres : celles qui vont à l’encontre.
Heureusement pour les mutilations, il n’y a pas que le témoignage humain qui entre en jeu ; les vaches mutilées ne volent pas, même si certaines peuvent en donner l’illusion. Du moins, aboutissent-elles irrémédiablement en tant que carcasse au milieu d’un champ ou d’un bosquet où chacun peut alors aller les examiner à loisir pour peu que l’affligeant spectacle ne le rebute pas trop.
Ma démarche est celle qui croit que la vérité sortira de l’examen strict des faits, de leur matérialité, laquelle est un grand avantage des mutilations de bétail par rapport aux observations célestes. Cela dit, je ne suis pas moi-même à l’abri d’un biais fortéen quand j’apprends qu’un chasseur de l’Indiana a été surpris de voir un rocher de 150 kilos logé dans les branches d’un arbre, à 10 mètres de hauteur, dans la forêt d’état de Yellowwood. Or, à ma connaissance, il n’y a pas de mutilations de pierres sauf peut-être dans l’imaginaire de romanciers de SF tel le méconnu Léon Groc3/ !

Cas récents
Revenons aux carcasses de bétail mutilé car, si elles sont moins nombreuses qu’il y a 30 ans, elles existent encore aujourd’hui. Une opportunité pour les scruter avec plus d’attention et fournir matière à un troisième livre dans 10 ans ? Qui sait?
2003, en Amérique, semble un cru « mutologique » plutôt pauvre à l’instant où j’écris ces lignes, du moins à ce que j’en sais. J’ai rameuté vainement mes correspondants cet été, en vue de cet article. Selon mes sources, deux Etats seulement ont signalé des mutilations de bétail cette année : l’Iowa, près de Des Moines, en janvier, avec un cheval mutilé tâté « encore chaud » et le Nebraska, en avril. D’après le Omaha World Herald du 16 avril 2003, deux vaches et un taureau ont été trouvés morts et mutilés (pis de mamelle manquant, rectum, testicules), les 5 et 7 avril, dans un même pâturage à environ 3 miles à l’ouest de Valparaiso, NB. 6000 dollars de récompense ont été promis à qui permettrait d’arrêter les coupables.
Quant à l’Argentine, ça continue, comme on dit, mais je n’ai pas encore acquis l’intime certitude que les mutilations de bétail argentines soient « comparables » à celles d’Amérique du Nord comme je l’ai vu écrit. Ne me demandez pas encore pourquoi car je ne voudrais faire de peine à personne… Mais on ne m’a pas encore montré un cliché de mamelle de vache argentine découpée comme ci-dessous, au Kansas, comté Meade. Et ceci même si on nous parle de coupures géométriques, de plaies cautérisées, de précision chirurgicale et d’animaux délocalisés (UFO Roundup, 30 juillet 2003)…


Références :
1/ Michel GRANGER, Le Grand Carnage, Editions Vertiges/Carrère, 1986.
2/Michel GRANGER, Mutilations de bétail, Trente ans de mystère extraterrestre?, JMG Editions, 2003.
3/ Léon Groc, La révolte des pierres, Les Classiques de l’Utopie et de la Science-Fiction, Editions Ombres, 1998.


Publié dans UFOMANIA n°37, automne 2003.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire