Mutilation de bétail en Amérique :
le point en 2005
Depuis
la publication en 2003 de mon deuxième livre sur la question*, où en est-on, me
demande-t-on souvent aujourd’hui, concernant ce phénomène mystérieux des
mutilations animales en Amérique ? Du point de vue du nombre, il y a un creux
du type de celui des années 1988-89-91, en pire : après une cinquantaine
de cas documentés recueillis en 2001, le bilan est maigre pour 2002 = 18, 2003
= 7 et 2004 = 14. L’année 2003 fut, selon moi, la plus pauvre depuis 30
ans que je m’intéresse au problème : on est revenu au niveau de 1973 quand
un cas par-ci, par-là, était signalé annuellement. Les tentatives d’explications,
toutes stériles, devraient être revues en prenant en compte cette raréfaction et
en l’exploitant au mieux. N’oublions pas que, selon cette même méthode de
collecte, depuis 1973, j’ai, dans ma banque de données, 2196 cas avec une
moyenne de 40 /an, de 1990 à 2000 ! Avec le double de cas signalés, dont
un sur deux est malheureusement sans précision.
J’ai
beau rameuter ma petite équipe d’informateurs en Washington, au Nouveau
Mexique, Nebraska, Oregon, Arkansas, en Alberta (Canada), les cas de mutilations
de bovins, de chevaux, semblent rarissimes là-bas de nos jours. Quelques incidents
subsistent, cependant : assez pour nous interpeller car le « modus
operandi » paraît demeurer le même et il y a encore lieu de chercher la solution,
ne serait-ce que pour entreprendre l’analyse de l’hécatombe qui fit plus de 800
victimes en 1975.
Le 4
janvier 2003, c’est un cheval trouvé mort et mutilé (encore chaud !) à Des
Moines, dans l’Iowa, qui a déconcerté la police locale : la peau de la
tête au niveau de la mâchoire avait été arrachée laissant les os et les dents à
nu. L’œil était manquant. Les coupures évoquaient l’action de ciseaux plutôt
que d’un couteau.
Les 5
et 7 avril virent trois vaches et un veau mâle manifestement débités au couteau
(pour retirer de la viande, les organes sexuels et l’anus) près de Valparaiso,
dans le Nebraska. C’est un vétérinaire qui a constaté les traces de la lame et
a effectué les nécropsies.
En
juin, dans le même Etat, près d’Everton, c’est sur une vache qu’on a découpé la
mamelle selon ce schéma classique qui a tant fait jaser. Le 15 mai, l’Alberta
signalait un jeune agneau au rectum excisé à Derwent.
Enfin,
le 21 décembre, en Oregon, près de Klamath Falls, une vache gravide était
tailladée au niveau de l’oreille droite, du côté droit de la tête, de la langue
et un trou rond restait à la place de ses organes sexuels.
En
janvier 2004, encore en Oregon, toujours à Klamath Falls, un veau d’une semaine
subissait une médecine qui le privait d’une oreille et d’une partie de ses os.
Début avril, ma correspondante Phaedra Greenwood, me signalait un cas de
mutilation à Mora, Nouveau Mexique, sans grands détails. Au Nebraska, le 5
avril, près de Lincoln, un veau avait l’arrière train charcuté ; aucune
trace dans la neige. En Washington, comté Douglas, un jour indéterminé d’avril,
une vache était retrouvée sans mamelle ni partie génitale. Le bureau du shérif
local clôtura l’enquête sans trouver le coupable. Le 26 avril, au Manitoba,
Canada, près de Arborg, un fermier faisait une découverte terrifiante (selon
les termes du Winnipeg Sun) : une vache morte privée de langue et apparemment
vidée de son sang. La police montée locale privilégiait une attaque de
prédateur.
En
Idaho, en mai, le NIDS (National Institute for Discovery Science dont on a
annoncé la fermeture depuis) signalait une vache au vagin excisé grâce à un
objet tranchant et publiait même des photos sur Internet.
Le 5
juin, dans le Missouri, près de Trenton, une jument, vue vivante la veille,
subissait une ablation vaginale fatale. Le poulain qu’elle portait n’avait pas
été touché et était mort aussi. Le 7 août, un jeune veau de trois jours, en
Californie, près de Anderson, se voyait délesté, par des incisions nettes, non
saignantes, d’un certain nombre d’organes : oreille, globe oculaire et
organes internes, selon l’éleveur qui l’a examiné.
La vache de Farnam, Nebraska. |
Le 18
août, encore au Nebraska, près de Farnam, une vache Black Angus subissait les
ablations habituelles : œil, mamelle, pis, rectum… Enfin, les 10 et 16
octobre, ce sont deux bouvillons et une génisse qui, dans le comté Moffat, au
Colorado, ont dû céder mortellement leurs organes génitaux, à ceux qui usent d’une
technique bien rodée maintenant, mais moins fréquente, heureusement.
Autre vue de l'arrière de la vache de Farnam. |
Le 1er
décembre, à George, comté Grant, en Washington, une vache gravide avait son
cœur prélevé, sa langue, en partie, et ses organes sexuels. Voilà pour
2004 !
Pas de
quoi s’affoler, certes, mais tout de même de quoi montrer que tout n’est pas
terminé dans ce grand carnage qui sévit en Amérique depuis plus de 30 ans.
*
Michel Granger, Mutilations de bétail, 30 ans de mystère extraterrestre ?,
JMG Editions, 8, rue de La Mare ,
80290 AGNIERES, 18,5 € TTC.
Texte publié dans DIMANCHE Saône et Loire du 10 avril 2005.
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