30 ans de
mutilations de bétail en Amérique
Depuis plus de 3 décennies, il se passe sur le continent
nord américain quelque chose de bizarre qui défie la raison et mystifie la
population rurale ; quelque chose sans précédent en Amérique et ailleurs,
du moins à une telle ampleur : des milliers d’animaux de prairies, têtes de
bétail et autres spécimens de troupeaux, paissant en liberté ou entre barbelés
dans les prés et les champs* – vaches, taureaux, génisses, bouvillons, veaux,
chevaux, etc. – ont été retrouvés inertes, exsangues sans aucune trace de sang
autour, morts, tués... ?
Si la cause de ces morts est déjà en elle-même
mystérieuse (beaucoup de ces animaux ont été dits en pleine santé peu de temps
auparavant), c’est surtout l’état constaté des corps qui intrigue : il leur
manque des organes essentiels extraits, « prélevés » ; d’où la
notion de « mutilations » : oreilles, langue, coupées ras, yeux
désorbités et emportés, mâchoire écorchée à vif, comme « raclée »,
mais aussi mamelles découpées sans entamer les tissus sous-jacents et surtout
organes sexuels mâles et femelles excisés et certaines parties internes
récupérés d’une façon qui n’a rien de « naturel » [Annexe 1].
Qui se livre ainsi impunément depuis si longtemps à cette
vaste opération de chirurgie sélective ? Quelques cas, rares, avec des
survivants, indiquent que les blessures peuvent être portées sur la bête encore
vivante ; qui, dans ces conditions indéterminées, commet ces actes de
torture, d’une inadmissible cruauté, infligés au moins pour certains cas
directement in vivo (vivisection) sans laisser la moindre trace au voisinage
(même dans la neige) et dans quel but ?
Sûrement pas des gastronomes fins gourmets puisque toute
la viande de catégorie A ainsi disponible est gaspillée et livrée à la merci
des animaux et oiseaux nécrophages ou bien vouée très vite à la décomposition
là où les sociétés d’équarrissage sont encore peu sollicitées. « Je n’ai
jamais vu un animal manger juste le devant de la tête d’une vache quand il y a
d’autres parties disponibles », s’étonne en décembre 2001, le shérif du
comté de Pondera (Montana).
Par-delà les faits patents qui constituent une
impressionnante banque de données (près de 3000 cas documentés pour ma part),
Etats par Etats, années par années [Annexes 2],
avec possibilité d’expression en termes de densité [Annexe
3], de fréquence, par-delà les
« pièces à conviction » constituées par ces restes macabres jonchant
les herbages et les pâtures, carcasses disséquées puantes et bourdonnantes de
mouches, photos sanguinolentes, l’aspect insensé du phénomène a de quoi
surprendre et inquiéter. Rien encore de semblable ou apparenté n’a été constaté
en Europe ni en France. Mais attention, l’Argentine, pour la première fois,
vient d’être durement frappée.
Certes aujourd’hui les cas sont moins nombreux en
Amérique du Nord que dans les années 1975-79 où on a pu en dénombrer plusieurs
centaines par an (record en 1975 > 1500) ; depuis 1990, la moyenne
annuelle portée à ma connaissance est inférieure à 100. Mais combien restent
ignorés, les médias, blasés, ayant maintenant tendance à les négliger, les
vétérinaires, échaudés, à refuser d’émettre un diagnostic ? Tom Adams, le grand spécialiste dans les
années 80, parlait déjà de plus de 9 cas sur 10 non rapportés à cette époque. Qu’en
est-il en 2002 ?
Le phénomène se produit généralement par
« vagues », la dernière notable datant de 1994-95 avec une mini au
Montana en 2001 (au moins 25 cas). Tout le territoire nord américain y a été
confronté au moins une fois ; épargné à ce jour : un seul des Etat
Unis : le Maine. Toutes les provinces canadiennes ont enregistré des
mutilations de bétail. Le premier cas, tout emblématique, date de 1967 ;
concerné, un petit cheval immortalisé sous le nom de Snippy, qui fut retrouvé
avec une large entaille au poitrail et certains organes manquants. Lui est bien
devenu un « mythe » car il personnifie la première victime des
« mutilateurs » alors que le caractère non naturel de ses blessures
est probablement usurpé (effet de panique dû à la foudre + barbelés +
décomposition naturelle).
L’évolution du nombre de cas de mutilations de bétail,
outre sa diminution actuelle, montre que :
Ø
depuis
1995, le Nouveau Mexique a enregistré plus du quart des mutilations avec des
cas signalés tous les ans pendant 9 ans de suite (92-2000). P. Greenwood,
collaboratrice du Taos News, interrogée fin juillet, me précise que cette année
« tout est calme »,
Ø
l’Oregon,
la Californie ,
la Floride ,
le Montana et l’Alberta ont été relativement plus touchés depuis 1995 qu’avant,
Ø
l’inverse
étant vrai pour l’Arkansas, le Kansas, le Montana, le Nebraska, le Kentucky, le
Dakota et le Texas,
Ø
le
Colorado reste, après le Nouveau Mexique, un Etat à mutilations avec 7 % des
cas depuis 95.
Une enquête a bien
été menée en 1979, par le bureau de l’attorney de Santa Fe (NM) ; confiée
à un ancien agent du FBI à la compétence contestée, elle n’a abouti qu’à
mettre en accusation les animaux sauvages peuplant les zones incriminées.
Ainsi, officiellement, il s’agirait d’un processus tout à fait naturel de
« prédation », c’est à dire l’action de « mère nature »
entre animaux sauvages et le bétail vivant (proie) et crevé (nécrophagie). Mais
les éleveurs n’ont jamais accepté cette explication d’où une polémique
persistante. A cet effet, le New Mexican de Santa Fe, Nouveau
Mexique, titrait, le 28 mai 2001 : « Des mutilations de bétail
laissent les ranchers du Texas perplexes ». Ces professionnels de
l’élevage ne reconnaissent en effet pas dans ces blessures les caractéristiques
inhérentes aux actes de prédation auxquels ils ont été habitués par les
coyotes, busards, écureuils, sconses, belettes et insectes.
Depuis toujours, les parties soustraites sont les mêmes
et le modus operandi est immuable : précision pour les ablations dite
« chirurgicale », aucune trace de balle, aucune marque de griffe,
bref aucun indice pouvant justifier le verdict officiel d’acte naturel. Alors
les questions, toujours les mêmes, perdurent.
Pourquoi les prédateurs autochtones du Middle-west
auraient-ils brusquement changé leurs habitudes alimentaires dans les années 70
? Pourquoi perpétuent-ils depuis ces nouvelles coutumes ? Jamais personne
n’avait constaté ce type de sévices infligés à ces malheureux bestiaux avant
cette époque, prétendent les éleveurs locaux. Les dents des opossums se
sont-elles aiguisées comme des rasoirs au point de laisser les mêmes coupures
que les couteaux ? Certaines mâchoires se sont-elles échauffées au point
de cautériser spontanément les blessures de morsures faisant penser à des
incisions laser par « bistouri » ? Les petits animaux sauvages
sont-ils si affamés aujourd’hui pour s’en prendre maintenant à certains organes
aussi peu comestibles que oreilles, queue, peau arrachée en plaques, etc. ?
« C’est comme si ces incisions étaient faites avec
des instruments. Moi, je vous dis, il y a un tas de choses que je ne peux
expliquer » (propos de l’éleveur Brian Schweizer, de Whitefish (Montana),
rapportés par le Times de New York du 17 septembre 2001).
Diverses autres tentatives d’explications ont été
avancées. Elles vont de la malveillance, de la fraude à l’assurance, à l’US Air
Force, aux théories les plus extravagantes en passant par un acte délibérément
fomenté pour des raisons les plus obscures.
Les sacrificateurs d’animaux dans le cadre d’actes
sectaires ont-ils changé de cible et d’échelle (ils étaient réputés s’en
prendre à de petites créatures) et multipliés leurs forfaits. On y a cru à une
époque avec la naissance possible d’une « super-secte » à tendance
sacrificielle ; cette thèse est aujourd’hui abandonnée du fait que les
rares humains pris sur le fait se sont révélé de pâles et inoffensifs
« copieurs » ou des malades obsédés et pervers en mal de sensations
fortes.
L’hypothèse d’un projet secret gouvernemental visant à
mener une étude environnementale à travers ces « cobayes » a aussi
recueilli l’adhésion d’une certaine partie de la population échaudée par les
nombreux exemples de pratiques peu licites des autorités américaines. L’idée
d’ainsi disposer de prélèvements d’organes à peu de frais sur des animaux en
quasi liberté pour cartographier l’effet de polluants éventuels chimiques,
atmosphériques ou radioactifs a séduit les écologistes et bien d’autres… mais
sans déboucher sur une accusation en bonne et due forme, laquelle n’aurait
manqué, Outre Atlantique, de susciter de vives réactions. On a parlé d’un
« Watergate bovin » mais c’est resté au stade de l’invective
gratuite. La preuve indéniable que le FBI s’est bien intéressé au phénomène (on
dispose de documents officiels dans ce sens) a aussi alimenté la suspicion.
L’éventualité qui a soulevé le plus d’engouement est
celle qui veut voir dans ces mutilations de bétail l’intervention d’êtres venus
d’ailleurs (extraterrestres). Ce sont certaines traces au sol autour des
victimes (et surtout le manque de traces, la plupart du temps) et les lumières
célestes non identifiées au-dessus de certains secteurs à mutilations qui ont
donné quelque fondement à la thèse extraterrestre, laquelle, sans preuve
matérielle (pas de vaisseau spatial photographié au-dessus des troupeaux), est
évoquée en désespoir d’autre cause ; ces sévices cruels et apparemment
gratuits infligés à de placides ruminants répondent à ce critère d’absurdité
qui incite certains à y voir « une logique étrangère venue
d’ailleurs ».
Enfin, par contrecoup, - explication officielle
insatisfaisante, autres hypothèses non confirmées y compris l’extraterrestre -
une théorie psychosociale de « mythologisation » a été réactivée
récemment. Elle vise à faire passer les éleveurs américains pour des « primitifs »
(thèse de Lévi-Strauss) stressés par le contexte économique, politique, qui,
brusquement, se sont mis à voir « autrement » des faits qu’ils
constataient depuis des lustres sans rien remarquer d’anormal.
Cette explication, qui n’en est pas une finalement puisqu’elle
nie le caractère mystérieux des faits - au même titre que l’hystérie de masse –
cherche à banaliser le phénomène en le faisant basculer au rang
de « légende rurale », de « fantasme collectif». Or,
on sait qu’une légende, par définition, ça ne s’explique pas. On voudrait
évacuer le problème sans le résoudre qu’on ne s’y prendrait pas autrement (et
c’est bien le but inavoué). Or les mutilations continuent comme, par exemple,
cette année, en Alberta, (15/06 : œil/oreille gauche + langue + chair des
mâchoires), en Oregon (06/07, Christmas Valley, vache délestée de sa mamelle et
de sa zone rectale avec une patte avant littéralement enfoncée dans la poitrine
comme si elle avait été lâchée au sol depuis une certaine altitude ...). Qui
largue ainsi les animaux mutilés dans les airs pour qu’ils aillent de la sorte
s’écraser au sol ? Pas un mythe en tous les cas… « S’il y a un marché
noir d’organes de bovins, quelqu’un, au Montana, se fait du fric avec »,
lit-on sous la plume de K. Silver, dans le LA Weekly du 24/01/2002. Encore une
possibilité probablement vite vouée à l’oubli. Et depuis 30 ans cette question
qui revient en leitmotiv : QUI ?
* cela va de « l’herbe verte » du Wyoming, de
la brousse de chaparral au Texas, aux prairies marécageuses du Missouri et à la
végétation steppique du Colorado…
Annexe 1
Selon une enquête du NIDS (National Institute for
Discovery Science, basé à Los Angeles) en 1996 effectuée auprès de 3849
vétérinaires sur tout le territoire américain (taux de réponse 5 %), il
apparaît que les mutilations, en pourcentages, affectent par ordre les parties
suivantes :
v rectum/vagin/vulve :
76,1 %
v
oeil:
58,7 %
v
mamelle
(pis): 52,2 % et 48,91 pour les tétons
v
langue :
42,4 %
v
muscles
de la mâchoire inférieure : 22,8 %
v
oreille :
14,1 %
v
pénis/testicules :
8,7
v
lèvres :
6,5 %
v
autres
organes : 4,3 %
v
queue :
1,1 %
Attention : tout cela fait plus
de 100 % sachant que rarement un seul organe est trouvé manquant, mais le plus
souvent plusieurs (multi-mutilation).
Annexe 3
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