mardi 26 décembre 2017

L’« affaire » Andreasson



C’est en août 1975, suite à un article paru dans la presse locale sur A. J. Hynek (1910-1986), lequel y est présenté comme Monsieur OVNI, que Betty Ann Andreasson, une femme du Massachusetts de 38 ans, mère de 7 enfants, lui écrit : « Je suis si heureuse de lire que quelqu’un étudie enfin les ovnis. Je peux alors raconter à quelqu’un mon expérience : une rencontre en 1967 avec les occupants d’un ovni… »

Déjà là apparaît toute l’ambiguïté de ce type de rencontre rapprochée avec l’inconnu : elle soutiendra plus tard, quand les détails de son extraordinaire aventure seront extraits de son inconscient par la technique controversée de la régression hypnotique et en révéleront toute la richesse, qu’elle ne se souvenait consciemment que de la lumière flashante dans l’arrière-cours de son domicile avec des créatures bizarres qui s’approchaient ! En fait, elle s’en sort en prétendant que, le lendemain de la « rencontre », tout lui semblait normal sauf le sentiment inquiétant que quelque chose de pas ordinaire lui était arrivé. « Mais elle ne savait pas quoi ! » ; dans les semaines, les mois, les années qui suivirent cette « rencontre », Betty aurait vécu dans l’anxiété permanente et eu des flashes mnémoniques occasionnels lui montrant un environnement d’un autre monde… D’où sa lettre ufologisant l’événement adressée à Hynek, l’astronome, consultant du projet Blue Book et fondateur en 1973 du CUFOS (Centre d’étude des ovnis) dont l’objectif avoué était d’élucider cette irritante énigme déjà posée depuis plus de 25 ans.

Celui-ci, à ce qu’on en sait, se contente tout d’abord de garder sous le coude la lettre de Betty, preuve d’une certaine prudence de sa part (si ce n’est plus) vis-à-vis de tels témoignages ; puis, il la répercute au MUFON (Mutual UFO Network, association ufologique américaine ayant mis en place un groupe d’étude sur ces rencontres avec des créatures humanoïdes) qui cherche de tels cas à investiguer.

Or, ce n’est qu’en 1977 que les représentants du MUFON au Massachusetts, tout d’abord sceptiques, vont diligenter une enquête, surtout quand les premiers tests vont accréditer l’apparente sincérité et crédibilité des témoins. Ils ne vont alors avoir de cesse de soumettre Betty à l’hypnose régressive visant à la remonter dans le passé et lui faire revivre son aventure… Et là, ils vont être servis puisque la matière ainsi exhumée de la mémoire oblitérée de Betty fournira de quoi écrire pas moins de 4 livres à un des représentants du MUFON, Raymond E. Fowler (1979, 1982, 1990, 1995) : une saga aux multiples facettes fondatrice de la vague d’abduction qui s’est propagée en Amérique jusqu’aux années 2000…

Les souvenirs conscients

Mais de quoi donc se souvient Betty au moment où elle décide de rendre son témoignage public en 1975, en écrivant à Hynek ?

En janvier 1967, elle habitait à South Ashburnham (MA), petite ville typique de la Nouvelle Angleterre boisée et bucolique, avec son mari James (il est de métier installateur d’appareils électriques et à gaz reconverti en menuisier et s’occupe à remettre en état les vieilles fermes locales encore en activité) et ses 7 enfants : 4 garçons et 3 filles dont les âges s’échelonnent entre 3 et 11 ans. C’est précisément à une période où son mari est hospitalisé consécutivement à un accident d’automobile assez violent (crash) survenu le 23 décembre 1966 qui lui a valu des semaines de soins intensifs ; les parents de Betty sont venus l’aider dans sa tâche de mère de famille nombreuse appelée à de fréquentes visites à l’hôpital : son père est un immigré de Finlande et sa mère est née dans la région.

Ce 25 janvier, à 18 h 35, ils ont terminé tôt de dîner pour permettre à Betty de se rendre auprès de son mari alité. Les enfants, déjà apprêtés pour aller au lit, regardent Bozo le Clown à la télévision dans leurs chambres respectives ; la plus petite, Cindy, est sur les genoux de son grand-père.

Un épais brouillard entoure la maison : la journée a été plutôt douce et la neige qui, il y a quelques jours, recouvrait encore le sol, a fondu ; « une vague promesse de printemps flotte dans l’air… » Soudain l’éclairage électrique se met à vaciller et s’éteint, les TV avec. Les enfants quittent leurs chambres pour venir se réfugier aux côtés de leur mère dans le living-room. C’est alors qu’une lumière rose orange est remarquée à travers la fenêtre : une lumière étrange intermittente, « kaléidoscopique » en ce sens que la cuisine de la maison est envahie de couleurs réfléchies et d’ombres dansantes. Le grand-père, rendu dans la cuisine, regarde au dehors et y voit des créatures… qu’il décrira comme des monstres d’Halloween sautillant comme des sauterelles !  
                                              
Reconstitution de la phase consciente de la rencontre
En fait, c’est tout ce qui restera dans l’esprit lucide des protagonistes. Betty raconte que la créature la plus proche l’avait fixée et qu’elle avait ressenti une impression bizarre. Son souvenir suivant étant son réveil le lendemain avec ce sentiment diffus que quelque chose d’extraordinaire s’était produit. Sa fille Becky (Rebecca, née en 1955, donc qui avait 12 ans au moment des faits allégués) croit, elle, avoir fait un mauvais rêve, cette nuit-là. Régressée, elle aussi, elle retrouve sa voix de fillette de 10 ans et confirme le début de l’histoire dans ses moindres détails.

Pour en savoir plus, il fallut donc attendre 1977, 10 ans plus tard, avec les séances régressives d’hypnose qui firent apparaître en grands détails toute une fantasmagorie d’événements sensés s’être produits en cette nuit du 25 janvier 1967.

Les souvenirs « réveillés »

Betty, dès qu’elle est soumise à la régression hypnotique se révèle un sujet extrêmement fécond, entrant très facilement en transe profonde et douloureuse que les expérimentateurs comparent à une expérience d’agonie (traumatisante). De même pour sa fille aînée, Becky qui, elle aussi, a vu les créatures mais n’a pas été conviée au « voyage ». A noter que le spécialiste qui s’occupe d’elles n’a aucun antécédent ufologique étant plutôt spécialisé dans l’usage de l’hypnose afin de soulager psychologiquement les cancéreux.

Pour se raccrocher à l’épisode resté conscient dans sa mémoire, Betty raconte qu’après l’observation des créatures dans l’arrière-cour de la maison familiale baignée de cette étrange lueur rose orange, l’éclairage électrique est revenu et tous les habitants de la maison familiale se sont trouvés paralysés sauf elle : pétrifiés, plongés dans une sorte de transe catatonique. « Comme si le temps s’était arrêté pour eux. »

Les cinq créatures humanoïdes pénétrèrent alors dans la maison en se mouvant de façon synchrone et passèrent littéralement à travers la porte de la cuisine, celle-ci donnant sur l’extérieur étant restée fermée. Tout à l’heure, ils étaient dehors et les voilà maintenant introduits à l’intérieur ! Betty fit un dessin frappant de cette scène surréaliste.


Dessin des créatures traversant la porte d'entrée de la cuisine.

Des êtres de quatre pieds de haut (1,50 m) à la peau grise, avec de grands yeux bridés et étirés (yeux de chat), de grosses têtes aux traits mongoloïdes avec des trous pour le nez et les oreilles. Quand on lui demandera sous hypnose : - ont-ils des oreilles ?, Betty répondra : - Je ne peux les voir… Les bouches sont comme des fentes et les mains à 3 doigts sont gantées. Sur l’épaule gauche de l’uniforme moulant de couleur bleu foncé brillant de chaque individu, une insigne représentant un oiseau aux ailes déployées. Ils portent chacun des bottes et une aura de bienveillance émane d’eux qui ne provoque aucun sentiment de panique…

Une communication télépathique s’engage … et notamment avec le plus grand des cinq qui s’appelle « Quazgaa » (il a un œil blanc et un œil noir, sa tête ressemble à celle d’une abeille !) et se présente comme le « leader ». Les quatre autres sont identiques. Betty, décelant en eux une sensation de faim, lui offre à manger montrant que cela ne pose aucun problème dans la cuisine ; mais il refuse lui faisant passer le message : - nous n’avons pas de nourriture comme ça !  Betty, dont la forte croyance religieuse lui fait assimiler ces étrangers à des anges (elle appartient à une église fondamentaliste chrétienne qui prône une interprétation très littérale de la Bible et la prend comme la parole de Dieu ; normalement, ses adeptes ne sont pas très ouverts au phénomène ovni !) et comprenant qu’ils demandent une nourriture plus spirituelle, ramasse une Bible qui traîne par là sur une table et la tend à « Quazgaa » qu’elle assimile à Jésus ! Lui-même prend le livre et passant sa main dessus duplique le volume en autant d’exemplaires qu’il en faut pour chacun de ses compagnons. De son côté, il lui propose un petit livre bleu pas très épais : elle comprend que c’est sa Bible à lui… une Bible dont certaines pages sont blanches… d’autres remplies de symboles.



Reconstitution de Quazgaa.

 « Qu’est-ce que vous faites là ? » demande Betty. « Nous sommes venus vous aider » : telle est la réponse ; vous aider surtout à ne pas vous autodétruire si vous continuez sur le chemin qui ne peut mener qu’à cette fatale extrémité !

« Veuillez nous suivre », intime  « Quazgaa » et Betty, laissant là sa famille toujours figée sous la bonne garde d’une des créatures, suit les autres… ; elle traverse avec eux la porte ; ils flottent en direction d’un ovni en forme de disque dont le bas est transparent qui est posé dans la cour.

Le fantastique voyage

Après une brève visite de l’engin, Betty est conviée à un fantastique voyage dans ce qu’on a qualifié de « grand vaisseau-mère » à plusieurs niveaux. Mais en préalable, elle est soumise à un examen traumatique dont celui qui consiste avec une longue aiguille à lui retirer quelque chose du nez. C’est la première fois qu’il est fait allusion à cette notion d’implants qui permettraient aux extraterrestres de retrouver à distance ceux qu’ils ont déjà soumis à des enlèvements : un « marquage », comme des animaux bagués en quelque sorte. A quelles fins ? Personne n’a jamais répondu convenablement à cette question.

L’examen est aussi gynécologique et il est question de « parties manquantes » laissant supposer que les étrangers ne sont pas au courant que, depuis son précédent enlèvement, Betty a subi une opération d’hystérectomie.

Pour la préparer au voyage, elle est assise sur une structure puis immergée dans un liquide, ce qui la scelle littéralement sur son siège dans une peau de plastique ensuite remplie d’un liquide aqueux. Seuls des tubes au nez et à la bouche la relient à l’extérieur et lui permettent de respirer. Les ufologues américains s’interrogeront sur cette « encapsulation » de Betty et émettront l’hypothèse qu’il puisse s’agir peut-être d’un conditionnement pour lui permettre d’endurer les conditions du voyage, dont on sait que certaines seraient dommageables telles quelles, notamment les accélérations fulgurantes de l’engin qui, sans ça, auraient pu la tuer.

Des créatures plus petites en combinaisons d’argent et encapuchonnées de noir l’ont prise en main et la conduisent à travers un tunnel…

Visite d’un autre monde ?

Betty va ainsi visiter un ou plusieurs « autres mondes » (Royaume vert, Royaume rouge…) faisant des rencontres avec des créatures sans têtes qui grimpent aux immeubles comme des lémuriens, des créatures volantes, etc. Elle survole des zones plantées de pyramides, visite des dômes où un Soleil artificiel en forme de poly-cristaux y dispense sa lumière. Ces colonies étrangères sont-elles sous Terre, sur la Lune ou une planète voisine, se sont demandé les ufologues ?

Elle est confrontée à un grand oiseau qui sera assimilé au Phénix, animal fabuleux de la mythologie égyptienne. Elle en parle en ces termes sous hypnose : « C’est comme un aigle là devant moi. Il est vivant. Il a une tête blanche. Avec ses ailes, il fait écran à la lumière éclatante derrière lui…
Le Grand Oiseau
 « Oh, Jésus, j’ai chaud. Aidez-moi ; oh-h-h- j’ai si chaud. C’est du feu là devant moi. » En fait, elle décrit l’oiseau qui se consume, ne laissant à sa place qu’un tas de cendre d’où émane quelque chose qui ressemble à un ver. « Les extraterrestres ont-ils produit un objet physique ou provoqué une vision en une leçon au bénéfice de Betty ? », s’interroge R. Fowler.

Le retour s’effectue encore en apesanteur à travers l’atmosphère verte ; puis on la débarrasse de son étrange combinaison… Betty est de retour chez elle à 22 h 40, ce qui donne une durée totale de l’enlèvement/voyage/retour d’à peine 4 heures. Certains y ont vu bien sûr un effet relativiste à rebours, le temps semblant plus court pour ceux qui sont restés que pour celle qui a voyagé, ce qui est contraire à un effet relativiste einsteinien.

Expériences antérieures et postérieures

Betty apprendra aussi que ces « observateurs » (les contacts de Betty avec ces « observateurs » (watchers) fournira à Fowler le titre de ses deux derniers livres sur cette affaire) sont en interaction avec elle depuis son enfance : en 1944, à 7 ans, elle se souvient avoir été frappée à la tête par une sorte d’abeille lumineuse… ; en 1949, en jouant dans les bois de Westminster (MA), elle aurait déjà rencontré un humanoïde du type de ceux de 1967 ; en 1950, elle aurait subi sa première abduction et se serait déjà retrouvée dans une salle blanche d’examen avec 3 petits êtres autour d’elle qui la surveillent. Elle revit diverses expériences de temps manquant (1961) ; à plusieurs reprises des voix se sont faites entendre dans sa tête…

En 1974, Betty sera abductée depuis sa chambre à coucher dans la pure tradition. C’est à cette occasion qu’elle assistera à ces prélèvements de foetus sur des femmes (rapportant des expériences de fœtus manquant !), lesquels sont mis dans des containers remplis d’un liquide gris.

Les étrangers se livreraient par là à des opérations visant à sauvegarder l’espèce humaine menacée. En ce sens, avec les dérives actuelles de la procréation assistée et des menaces du clonage humain, l’expérience décrite par Betty peut être encore qualifiée de prémonitoire. C’est peut-être pourquoi elle a fait tant d’émules ?

Devenue célèbre et après divorce, Betty épouse, en 1978, un autre abducté dont la première expérience en la matière remonte à 1944 avec des « Gris » ; elle aurait eu avec lui des « expériences » antérieures et communes sans en garder le moindre souvenir ! Elle le rejoint au Connecticut où d’étranges manifestations autour d’eux vont être signalées.

Autre abduction de Betty en 1980 ; en 1987, on lui trouve sur le corps des cicatrices attribuées à des prélèvements de tissus. Constate-t-on là un épisode de folie abductrice à plusieurs ? Par entraînement, même Fowler va observer un ovni et être confronté à des phénomènes paranormaux. Soumis à l’hypnose en 1988, on lui trouve à lui aussi des souvenirs oblitérés de rencontres personnelles remontant à 1938-39…

Betty continuera probablement jusqu’à sa mort de colporter ses réminiscences sans se soucier des questions qu’elles peuvent soulever. La menace d’une destruction nucléaire de l’humanité n’est, certes, plus imminente (encore que !) mais n’y a-t-il pas bien d’autres raisons de s’inquiéter ? L’idée qu’il puisse s’agir d’une affaire inventée délibérément pour faire croire à une connexion (un pont ?) entre la religion (chrétienne ?) et l’ufologie a cessé d’agiter les esprits. C. Sagan (1934-1996) parla à l’époque d’ « évangélisme ET » !

R. Fowler termine son premier livre par ceci : « Nous ne saurons jamais si les expériences de ces gens relatent vraiment des événements réels ou si leur esprit leur a joué des tours. » Je le rejoindrai pour cette sage conclusion, n’accordant qu’une mince créance à la déclaration en 2007 du beau-fils de Betty (fils de son second mari) dénonçant toute l’histoire de ses parents comme une farce et traitant sa belle-mère de « cinglée religieuse », obsédée par sa croyance au fait qu’elle est une prophétesse moderne. Les conflits familiaux n’ont aucune raison d’épargner l’ufologie, hélas.


Arguments pour et contre et possibilités de confusion

Pour : avec cette affaire, on est confronté au grand dilemme auquel se heurtent ceux qui étudient certains cas d’ovnis : des faits de très haute étrangeté rapportés par un témoin à qui on peut apparemment accorder confiance. Betty se laissa examiner par un psychiatre qui ne lui trouva aucun trouble, ni problème psychologique particulier. Selon lui, elle croyait bien à son expérience. Betty et Becky furent soumises à un test faisant office de détecteur de mensonge (Psychological Stress Evaluator) qui conclut : « Elles disent la vérité en ce qui concerne l’incident de 1967 ». L’encyclopédiste des ovnis, J. Clark, qui est toujours méfiant pour ce genre de cas, écrit que « la sincérité des participants de cette affaire est au-delà de toute discussion ; et il rejette catégoriquement toute idée de confabulation sous hypnose. On a souligné aussi les nombreuses similarités avec les caractéristiques d’autres confrontations avec des ovnis (panne de courant, silence environnant, interférence TV, animation suspendue (paralysie) d’une partie des témoins, examen physique…). Betty se serait même souvenue de détails correspondant à d’autres cas qui n’avaient pas encore été publiés !

Contre : la suspicion est venue du fait d’en avoir peut-être trop rajouté. Le sceptique P. Klass (1919-2005) n’hésita pas à traiter Betty de menteuse mais il fut incapable d’apporter la preuve qu’elle le faisait consciemment.  Pour lui, Betty utilise son imagination pour inventer une histoire que les ufologues crédules trouvent impossible à démentir.

Confusion : Hallucination ? Contamination ufologique post-incident de 1967 ? Suggestion hypnotique ? Et ce, sur une famille entière ! Betty a-t-elle consciemment monté cette montagne de mélange de messianisme et de science fiction ? Psychiatres et psychanalystes s’en sont mêlés pas toujours ceux d’ailleurs qui se sont donnés la peine de rencontrer Betty : a-t-elle interprété son odyssée à travers ses croyances fondamentalistes ? A-t-elle assaisonné à la sauce extraterrestre les fantaisies de l’Alice de Lewis Carrol (traversée du miroir), usé de symbolisme sexuel réprimé justement par son obédience chrétienne stricte ? En tout cas, l’hypothèse simpliste et réductrice de la méprise face à un phénomène quelconque non reconnu a bien du mal à trouver sa place ici.




Publié dans LE MONDE DE L’INCONNU, n°347, décembre 2010-janvier 2011.













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