A propos des « contacts » du 4ème
type.
Je
voudrais aborder ici le sujet des « rencontres » les plus rapprochées
avec les supposés extraterrestres au point qu’on peut parler de
« contacts du 4ème type » (1) ; ceci, dans le
prolongement de la classification de J. A. Hynek. Des « contacts »
qui vont de l’enlèvement (2) pur et simple, plus ou moins forcé, jusqu’aux
rencontres suivies avec échanges d’informations (et d’autre chose) entre les
êtres venus d’ailleurs et lesdits contactés (3). Car, curieusement, les « contactés »
de la première heure ont rapporté, la plupart, avoir effectué un voyage avec
leurs visiteurs, celui-ci étant en revanche plutôt consenti, ce qui permet ainsi
de les ranger dans la même catégorie (on parle aussi de contacts du 5ème
type).
Or
un livre est paru récemment sur la question qui va me permettre, en préalable,
d’exposer toute l’ambiguïté dans laquelle baignent ces expériences d’enlèvements
que certains aiment à voir comme un fantasme - un succédané folklorique dont le
premier cas aurait eu lieu précisément en Suisse en 1572 (rapt humain par
l’armée des fées) et qu’on retrouve dans les traditions écossaises et
scandinaves ou bien comme « une forme de contact déjà amorcée » !
Cette dernière interprétation est celle de
Stéphane Allix, auteur d’un livre publié en 2006 chez Albin Michel et
intitulé : « Extraterrestres : l’enquête ». Ce jeune auteur,
n’est ni un scientifique, ni un sociologue, ni un ufologue. Son intérêt pour la
question est venu, selon lui, de la rencontre avec un lama tibétain, jeune lui
aussi, le 17ème Karmapa, dans les yeux duquel, lors d’un croisement
de regard, il a lu l’existence d’êtres sensibles vivant ailleurs que sur la Terre !
« Décontenancé », il lui a semblé que depuis ce jour il devait
entreprendre une recherche approfondie sur la question d’autres êtres vivants
sur d’autres planètes, d’où la justification de son enquête.
Hélas cette « enquête » ne se révèle ni révolutionnaire,
ni novatrice ; ce jeune journaliste, partant de rien, découvre ainsi le
phénomène ovni sans aucune idée préconçue mais aussi avec un bagage si mince
qu’il le handicape grandement ; ses sources d’émerveillement sont celles
d’un enfant à qui ont raconte une histoire de fées. S. Allix a rencontré des
enlevés américains (ils sont légions, on a parlé de 2 % de la population) et
s’est ému de leur détresse post-traumatique consécutive à leur
expérience ; il a rencontré aussi John Mack, dont les livres l’ont laissé
« interdit » (sic) ; le psychiatre américain qui s’était engagé
dans une croisade contre le côté psychopathologique des enlèvements (« ce
n’est pas parce qu’on affirme quelque chose de fou qu’on est fou », soutenait-il)
et dont la quête a été interrompue dans une rue de Londres en septembre 2004
par une automobile.
A travers quelques livres qu’il a lu (d’Espagnat, Klein,
1993 ; Ortoli, 1998), S. Allix opte en discourant à vide sur ce qu’il sait
de la mécanique quantique (c'est-à-dire pas grand-chose !) pour la
possibilité d’existence de réalités alternatives à l’une desquelles appartiendraient
ces êtres sensés n’être « physiques que lorsque nous sommes dans leur
environnement ou qu’ils y pénètrent brièvement », notamment par
l’entremise des « rêves yeux ouverts » ! A noter qu’il aurait dû
parler d’« ultra » et non d’extraterrestres. Cette réalité alternative, il
la voit comme l’unique échappatoire au côté « non-physique » de ces
« contacts ». Cela lui permet d’évacuer le problème d’autant plus
facilement qu’il ne s’attarde même pas une ligne sur cet aspect objectif du
phénomène. Il avoue ne pas en saisir le degré de réalité donc ainsi, il l’élude
en affirmant gratuitement : « Il semblerait qu’une intelligence soit
en train d’essayer d’établir une connexion, qu’elle tente de nous
atteindre ». Personnellement, j’ai du mal à admettre cela sur des critères
aussi subjectifs. Mais je peux me tromper.
(1) DELVAL, Pierre, Contacts du 4e type
- Les OVNI précurseurs de notre avenir, Editions De Vecchi, 1979.
(2) l’appellation anglo-saxonne consacrée de
« abductions » (Mack, 1995) ayant été traduite par kidnappings
(Hopkins, 1995), rapts (Meurger, 1995) et parfois même par « ravissements » (du verbe ravir),
les « enlevés » étant ravis, ce qui est rarement le cas, littéralement.
Publié dans DIMANCHE SAÔNE & LOIRE du
1er juillet 2007.
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