Terriens ou extra-terrestres ?
Ou merveilles et mystères de la nature humaine
Ecrit à Montréal,
entre mai 1971 et février 1972, ce livre fut soumis, le 15 juin 1972, à deux
éditeurs seulement : ALBIN MICHEL et LAFFONT.
C’est Francis
Mazière (1924-1994) qui m’en accusa réception pour LAFFONT et Robert Sabatier
(1923-2012) pour ALBIN MICHEL. Livre « beaucoup trop gros » pour F. Mazière, «
énorme », selon Georges H. Gallet (1902-1995), directeur littéraire d’A.M.
Comme pour le
livre précédent (L’Alchimie), et bien que M. Mazière soit « extrêmement
intéressé par ma position concernant les traces du phénomène céleste ou ET
décelable dans la génétique » et malgré un certain « remaniement » demandé (24
juillet 1972) et envisagé « sous la forme souhaitée » (7 août 1972), ce fut le
12 février 1973 (date de mes 30 ans !) que je signai le contrat pour une publication
partielle (première partie) chez ALBIN MICHEL, dans la collection « Les Chemin
de l’Impossible ».
Ce fut M. Gallet
qui suggéra, en août 1972, que la partie supprimée pourrait faire l’objet d’un
autre ouvrage. Ce qui fut fait avec : Extra-terrestres
en exil.
Dans ce livre, je
développais la thèse selon laquelle si, tel que stipulé dans la Bible , « les filles des
hommes s’étaient unies aux fils de Dieu » (Genèse VI, 1, 2 et VI, 4, date fixée
de l’opération à moins de 24 000 ans), il avait dû en résulter des descendants
possédant des gènes de ces « étrangers » et, compte tenu des croisements
successifs, chacun de nous devrait avoir dans son ADN une part plus ou moins
grande de ce patrimoine génétique « extérieur », selon son degré de la
filiation !
Et de rechercher
dans certaines capacités humaines non orthodoxes (pas forcément paranormales),
l’expression de ces gènes d’extraterrestres : depuis les cas de parthénogenèse
humaine jusqu'aux sujets victimes du syndrome de Münchhausen, en passant par
les centenaires, les gens doués de synesthésie, les génies, les somnambules,
les hallucinés, etc.
Je terminais le livre par les deux paragraphes donnés ci-dessous.
Mais auparavant, je voudrais reproduire (la photocopie de l’époque
s’est affadie ne permettant plus une lecture possible), la fiche d’un lecteur
appointé par l’éditeur dont les initiales étaient non identifiables (un
triangle) :
Genre:
Essais sur les phénomènes supranormaux de la nature humaine.
ANALYSE DE
L'OUVRAGE.
Partant d'une hypothèse bien connue, à savoir
que des extraterrestres, particulièrement doués, sont venus sur notre planète
et ont permis en s'accouplant avec des humains de faire sortir la créature
humaine de sa condition animale et appuyant ses dires sur des constatations
archéologiques et l'étude de la
Bible , ou des mythologies, l'auteur a construit son essai sur
les différentes formes que prennent les phénomènes supranormaux de l'homme, non
seulement sur le plan de la biologie, mais aussi sur celui de l'esprit.
Commentant de nombreux exemples sur des cas extraordinaires, l'auteur étudie
successivement quelques grands principes qui permettent à l'homme d'être
résolument optimiste sur les chances qui lui ont été donné par la nature.
Génétique, parthénogénèse, longévité qui permet le recul de la mort et peut
être un jour l'immortalité, expériences diverses du refroidissement du corps,
les phénomènes sensoriels, ceux du sommeil et du rêve, la psychosomatie,
l'hypnose, la télépathie, l'insensibilité, les médiums, la lévitation, les
revenais, le vampirisme, les spirites, les transmissions de pensée, les
hallucination, la perception du passé, du futur et de l'au-delà, tels sont
grosso-modo les grands thèmes abordés.
CRITIQUE.
Partant d'une hypothèse qui est encore bien
aléatoire et pour le moment à l'opposé de la science, l'auteur s'en écarte en
fait très vite pour faire un portrait de l'homme se distinguant de l'animal non
seulement par son intelligence mais par un certain nombre de phénomènes qui
l'habitent et de pouvoirs extraordinaires qui se révèlent dans quelques cas et
lui sont propres au sein de la création.
C'est un excellent manuscrit parce qu'il ne
pêche pas par hystérie, par affirmations indémontrables, et par excès de
crédulité comme c'est le cas habituellement pour ce genre d'ouvrage. Peu enclin
à tirer des conclusions définitives, l'auteur se contente de constater en
médecin en en curieux des phénomènes humains qui sont inexplicables par la
science. Ses exemples sont bien choisis, bien racontés, commentés sobrement,
mais avec vivacité et quelquefois de l'humour. Toute cette anthologie du
mystère ne cherche pas à épater gratuitement et ne s'embarrasse jamais de
termes difficiles ou d'un langage d'initié. Certes on sent bien que c'est là un
travail de compilation (et l'auteur cite honnêtement ses sources de
renseignements), mais il remet à leur place bien des interprétations hâtives
sur le supranormal humain, ne conteste pas qu'il est des phénomènes dus au
simple hasard ou à l'escroquerie à la crédulité publique.
De ce manuscrit se dégage un portrait
optimiste de l'homme, tant sur le plan psychique que sur le plan spirituel, et
une synthèse de tous les chemins de l'impossible. C'est publiable.
Revenons aux deux derniers paragraphes du livre :
Normal ou paranormal ?
Avant de brosser un tableau circonstancié des
opérations profondes dont furent peut-être l'objet involontaire quelques
cobayes humains il y a 24 millénaires, nous voudrions faire acte apologique en
ce qui a trait à l'ostracisme certain que nous avons adopté pour le contenu de
cet ouvrage. Nous sommes conscient du fait que notre tri a été arbitraire et
qu'il nous aurait été loisible de fonder la thèse que nous voulions développer
sur ce qu'on appelle la paranormalité. Nous nous réservons d'ailleurs l'opportunité
de tenter de nouveau l'expérience avec de tout autres matériaux pour lesquels
nous aurons l'embarras du choix. Donc premièrement nous n'avons pas péché par
omission, que cela soit bien entendu.
Il est pourtant très difficile, avec nos
connaissances actuelles, de maintenir une frontière rigide entre le normal et
le paranormal. Prenons quelques exemples : pendant près de deux millénaires, le
cas de la Vierge Marie
a été considéré comme miraculeux. Et aujourd'hui, il semble qu'une faible, mais
cependant palpable, proportion des accouchements puisse être imputée à un tel
mode de reproduction. Les résurrections sont devenues tellement banales
qu'elles n'intéressent pratiquement plus personne. L'immortalité est là qui
attend son tour. La science du XXIème siècle naissant est en train de tuer la
paranormalité en la grignotant à la manière d'une souris qui s'attaque dans un
grenier aux œuvres d'Homère. Si une personne entend des voix qui lui
bourdonnent dans la tête, un examen des prothèses qu'elle contient peut
expliquer tout cela. Les supports de la mémoire récemment dévoilés ouvrent des
horizons nouveaux sur le problème des génies, des visionnaires et des
illuminés. La majorité des phénomènes de « poltergeist » ont été solutionnés en
faisant appel à la ventriloquie et aux effets de sol. Les maisons dites hantées
ont été trouvées précisément aux points de jonction des différentes lignes
sismiques et magnétiques. Similairement au miraculeux, le paranormal rentre
dans le rang des faits rares mais explicables selon les critères du savoir
traditionnel. Il ne faudrait pas malgré tout croire que notre option a été
dictée par un excès de confiance et que nous la fondons sur la conjecture qu'à
plus ou moins brève échéance le paranormal disparaîtra de notre langage. Cette
opinion adoptée par de nombreux hommes de science n’est pas la nôtre.
Au contraire, nous sommes persuadé que certaines
actions humaines continueront de résister à ce flot d'interprétations, à cette
source perpétuelle de solutions drainées par le flux des nouvelles théories où
s'amalgament conceptions premières et dérivations saugrenues. Ce sentiment
rejoint opportunément l'idée directrice de ce livre qui se proposait de
redécouvrir les traces du croisement céleste dans l'homme de toutes les époques
puisqu'une loi fondamentale de la génétique, celle de l'hérédité, non seulement
autorise mais oblige à admettre ces résurgences.
La personne, touchée par un écho en provenance
constamment réfléchie mais pourtant tangible d'un passé vingt-quatre fois
millénaire, pourra rester à prédominance humaine et c'est justement à travers
elle que nous avons voulu cerner la vérité. Ce sera peut-être l'enfant-loup, le
« centenaire et demi », l'individu sensible au P.T.C., l'aveugle « voyant », le
dément génial, l'halluciné, etc., tous examinés avec bienveillance par la
science et la médecine. La cause de cet intérêt est que, malgré une certaine
transcendance, ces êtres sont des hommes qu'on a trop tendance à assimiler à
des morbides, alors qu'ils sont pratiquement le contraire. Néanmoins, en ce qui
les concerne, ils sont intégrés, ils sont admis. Donc, il fait bon parler d'eux
entre hommes du monde, ils sont des curiosités en quelque sorte.
Il est toutefois une autre classe de personnages
à laquelle nous avons fait allusion à la fin de notre première partie qui avait
pour but de nous définir grossièrement comme « médiums », c'est-à-dire comme
fils des fils de Dieu. Il est certain qu'eux, dans la mesure où ils sont
honnêtes (et il y en eu), peuvent se prévaloir d'une parenté beaucoup plus
prononcée avec le Ciel. Là-dessus, nous avons donné les raisons qui les ont
éliminés de notre propos. Sans y revenir, par certains côtés de notre ouvrage,
nous avons effleuré cette qualité presque universellement admise qu'est
l'E.S.P. (extra sensory perception). Robert Amadou a dit d'elle que « le
phénomène E.S.P. ne se rattache à aucun caractère morphologique, physiologique,
racial ou autre, identifié chez l'homme ». Son étude aujourd'hui en cours
réunit une troupe de savants dont l'un des derniers colloques a eu lieu en juin
1969. L .
J. Bendit, qui a rédigé une thèse sur le sujet, s'est posé la question : «
Est-ce le vestige de quelque élément atrophié et devenu biologiquement inutile
ou une fonction qui devrait se développer pari-passu avec le reste de l'esprit,
à partir de quelque racine archaïque et protopathique, en une forme épicritique
appelée à servir un but téléologique ? » (L. J. BANDIT, Connaissance
paranormale, 1951). Et il n'a pas pu y répondre. Se pourrait-il tout simplement
que ce soient les deux à la fois et que nous possédions dans la moitié
apparemment inutile de nos neurones cérébraux une potentialité intellectuelle
divine qui avait été programmée pour s'imposer inéluctablement et que des
contingences externes et purement animales ont oblitérée au point de n'en
laisser transparaître que des bribes qui nous donnent l'illusion de débris ?
Mais cette transcendance divine était-elle si grande que même dévoilée en
partie elle serait encore susceptible de placer ceux qui en bénéficient
nettement au-dessus de leurs infortunés contemporains ? A l'étude des résultats
récents de la parapsychologie, nous avons ressenti un peu comme si nous
gardions le souvenir d'un vague pouvoir mis en nous artificiellement et digéré
par notre instinct terrestre.
Au lieu d'ergoter sur des pouvoirs encore mal
testés, nous avons pris sur nous de chercher notre essence non pas sur la
perception extra-sensorielle, non pas sur la fonction Psi, non pas sur la
clairvoyance, non pas sur l'ectoplasmie dont nous ne rejetons pas la réalité
bien au contraire, mais sur les fondements solides de la biologie, de la
psychologie et en utilisant comme tremplin les résultats de l'hypnotisme
scientifique. Notre pensée première est que la nature est souveraine et que
c'est elle qui régit tous ces grands dogmes dont la flèche ascendante du temps
et l'augmentation de l'entropie d'un système font partie intégrante. Or, cette
nature nous a habitués à une parcimonie sélective qui fait loi. L'inutile,
c'est l'artificiel. En connaissance de cause, il peut sembler indécent que la
médecine actuelle soulève chez l'être humain des défectuosités non naturelles,
donc par définition artificielles. Par ce type de raisonnement, nous pensons ne
pas nous être trop écarté des normes conventionnelles.
En conclusion, nous avons été amené à supputer
que la grande faute des siècles révolus consiste à ne pas avoir reconnu dans
l'homme une créature hybridée par la raison et d'avoir persisté à lui allouer
une filiation purement animale. Nous sommes au seuil de la grande confrontation
de la vie terrestre et du cosmos. A défaut de s'appuyer sur la perception
extra-sensorielle, qui tant qu'elle n'aura pas fait une entrée fracassante dans
les sciences humaines (mais cela ne saurait tarder) ne devra se contenter que
d'un scepticisme intéressé, nous sommes fondé à penser que l'hypnotisme, tel
qu'exploité aujourd'hui, est peut-être le moyen unique de mettre au jour notre
virtualité psychique et de l'actualiser jusqu'au sublime qui seul est à même de
trancher le dilemme : Terriens ou Extra-terrestres ?...
Conclusion
Courte
reconstitution de l'opération
d'amendement dont
furent l'objet
quelques créatures
humaines,
il y a moins de 24
000 ans, en Eden.
Les préliminaires à la Grande Expérience
étaient enfin terminés. Les cataclysmes avaient fait place au calme : les mers
s'étaient replacées et apaisées, les turbulences atmosphériques étaient
rentrées dans les proportions d'une planète viable. Par surcroît, de nombreuses
espèces animales avaient survécu, ce qui était un indice favorable pour le
Projet dont on pouvait ainsi supputer la durabilité. Non, tout ce qui avait été
entrepris ne s'était pas révélé vain et l'on parvenait enfin à pied d'œuvre.
Les prélèvements s'étaient fait fort d'établir une échelle d'aptitude à
l'implantation et certes le choix, par certains côtés, pouvait sembler bien
aléatoire. Il n'en était rien ! L'infaillibilité d'élection était un dogme
inhérent à la Force
intelligente venue d'En Haut. Donc il n'y avait lieu que de s'étonner que ces
créatures à l'aspect minable, à la peau lisse et au corps disgracieux eussent
été proclamées élite incontestable de la galaxie. Puisqu'il en était ainsi, on
pratiquerait quand même un semblant de sélection pour les échantillons destinés
à la Grande
Expérience , car ceux qui avaient servi à l'analyse n'avaient
pas survécu. Ce qui fut fait. Les mâles les plus grands, les plus robustes
affluèrent bientôt aux portes du Camp répondant à la Force irrépressible qui
avait envahi leur grossier intellect. Ces êtres sous l'effet de cet appel
mystérieux qui annihilait leur volonté laissaient filtrer d'entre leurs cils la
lueur d'un regard indiciblement affolé. Leur instinct les avertissait que
quelque chose d'immense allait se produire et qu'ils n'y seraient pas
étrangers.
En premier lieu, il fallut inculquer au niveau
cellulaire des qualités transcendantes susceptibles de se transmettre de
génération en génération. Pour cela, une correction chromosomique s'imposait,
où retouches de noyaux et manipulations génétiques ont dû jouer un rôle
certain. Le problème ardu à résoudre consistait à induire artificiellement des
mutations favorables capables d'intégrer dans le code génétique de nouvelles
programmations sans trop perturber celui qui préexistait. A cet effet, il est
probable que l'hypersensibilité au froid de la nature terrestre, songeons que
nous sommes constitués majoritairement d'eau à plus de 80 %, a été exploitée à
bon escient pour provoquer une reproduction parthénogénétique, qui, au stade
expérimental, permet une étude sans souillure du phénomène de reproduction. La
focalisation des rayons cosmiques a peut-être été d'un secours réel. Au
surplus, cette amélioration du patrimoine cellulaire a très bien pu être tentée
directement in vivo par une technique que nous ne sommes pas encore en mesure
d'envisager. Il est hautement probable que c'est lors de cette opération
fondamentale, menée de main de maître, que nous avons hérité inopinément
d'attributs et de sensibilités nettement en dehors des limites imposées par
notre monde originel. D'autre part, l'origine de certains surplus, inutiles
jusqu'à plus ample informé, décidés au tréfonds de notre organisme peut être
légitimement imputée à cette séance on ne peut mieux réussie dans l'optique du
plus pur eugénisme. Il a pu en résulter malgré tout certains points de friction
qui, à la longue, ont détraqué toute la machine et donné naissance à des
malformations profondes dont l'archéiropodie est un exemple parmi tant
d'autres. Comme il était vite apparu que l'homme hybride ne pourrait s'imposer
qu'en exhibant une notion par rapport au Temps différente de celle de l'homme
autochtone, il fallut trouver un subterfuge pour inscrire dans les chaînons
chromosomiques une loi de plus faible vieillissement, soit par accroissement de
la résistance générale, soit en ralentissant artificiellement le rythme du
métabolisme basal dont l'effet immédiat devait être une prolongation
systématique de la durée de l'existence.
Nanties de ces propriétés transcendantes, ces
cellules ont-elles été duplicatées, gardant chacune d'elles gravés dans leurs
séquences géniques des pouvoirs dont certains, étouffés dans l'œuf, ne nous
sont même pas parvenus ? En tout cas, il est né une espèce hybride, obéissant à
une loi de similitude positive par rapport à l'apparence corporelle de la
créature humaine et bénéficiant d'une potentialité spirituelle qui, en fait,
encore aujourd'hui ne peut être circonscrite. A ce niveau, il faut opter entre
deux alternatives. Si la cérébralisation a suivi un cours naturel, directement
dicté par le microcosme cellulaire, quelques millénaires de maturation ont été
nécessaires pour voir naître les fils de Dieu dont parle la Bible. Par contre, la
cérébralisation a pu être activée par des processus dont l'expérience du
biologiste Zamenhof, qui, en administrant un extrait d'hormone hypophysaire à
des têtards, a multiplié le nombre de leurs cellules cervicales par 2,26, donne
une vague idée. Hybrides conditionnés organiquement et conceptuellement, ces «
fils de Dieu » à enveloppe terrestre ont probablement été minutieusement
testés, analysés et « corrigés » afin de leur conférer stabilité et perfection
totale. Il faut reconnaître à ce stade que la mission a été prodigieusement
menée à bien puisque encore de nos jours les milieux spécialisés rejettent
toute éventualité qui tend à établir que nous ne sommes pas des êtres de race
pure.
Il est bon ici de conjecturer sur le mode de «
dégagement animique » adopté par l'Intelligence qui décida de nous faire
bénéficier de son excellence. Au fil de notre propos, nous avons été amenés à
faire appel à différentes possibilités, ce qui prouve qu'en ce domaine il est
difficile de trancher. Dans un souci méritoire de ménagement, il a été jugé que
si l'être hybride prenait conscience trop rapidement des pouvoirs illimités qui
lui avaient été conférés en un laps de temps relativement faible, il y aurait
risque d'en faire « un apprenti sorcier » incompétent à promouvoir sa nouvelle
nature et risque patent d'autodestruction. Comme la raison prévalait en toutes
choses en Eden, il a dû être décrété un vaste programme de révélation
progressive, soit inéluctable, soit sous l'impulsion directe d'une source mère
dont nous continuons à subir les velléités. Cela intégrerait les génies dont la
matière grise desquels s'ouvrirait à la réalité d'un cran assurant une
impulsion toujours renouvelée et contrôlée de l'aptitude au savoir. Par la même
occasion, il serait peut-être idoine de croire qu'une imprégnation progressive
non prévue serait responsable de la montée actuelle de l'intellectualisme dont
il est prévisible qu'elle saura activer notre initiation.
Se fondant sur le genre d'opérations dont nous
venons de donner un bref aperçu, il dut y avoir pratiquement à coup sûr un
régime bannissant toute notion de douleur afin de ne pas rendre à ce vaste parc
opératoire une allure de champ de concentration.
Naquit ainsi une race artificiellement promue au
rang de maîtresse incontestée de la planète Terre. Hélas ! des dissensions
bientôt s'introduisirent, témoignant réellement du degré de complexité de
l'entreprise. L'esprit de révolte se mit à gronder et qui sait si
l'Intelligence céleste, tout imbue de sa puissance qu'elle croyait omnipotente,
ne prit pas trop à la légère le trait caractériel purement terrestre qui pousse
toute créature de chez nous à retrouver sa liberté. En tout cas, il y eut
évasion et dispersement puis finalement réintégration à la masse. La mince
tentative d'extermination échoua, ce qui laisserait supposer qu'en Eden, Yahvé
avait beaucoup payé de sa personne pour réaliser son plan. Et son expérience ne
fut peut-être en fait qu'un essai d'incarnation à pôles en nombre fini qui,
aujourd'hui, tend vers l'infini. Saurons-nous un jour si la réunion de toutes
les forces psychiques dispersées sur la Terre ne constitue pas la partie de
l'Intelligence suprême de l'Univers qui nous fut laissée en gage il y a plus de
10 000 ans ?
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