vendredi 24 novembre 2017

Le « voyage interrompu » de Barney et Betty Hill



« Le cas Hill est un des plus importants cas d’ovnis jamais investigué. »
Stanton Friedman, 2007.


Barney, Betty et Delsey ; tiré de la version
anglaise du livre de J. Fuller (1966).
Le mardi 19 septembre 1961, Barney et Betty (Eunice) Hill, un couple biracial d’Américains, lui Noir de 39 ans employé au service de l’US postal, elle, Blanche, 41 ans, assistante sociale pour enfants, regagnent en voiture leur domicile situé à Portsmouth, Etat du New Hampshire ; leur chien teckel Delsey est sur le siège arrière. Ils rentrent d’une courte période de vacances qui les a conduits à Niagara Falls, Toronto et Montréal, au Québec. Divorcés tous les deux, ils se sont remariés ensemble 16 mois plus tôt et ce court voyage fait office de lune de miel tardive. En fait, Barney a pensé à cette petite escapade car il vient, enfin, d’obtenir sa mutation de travail à Boston, ce qui le rapproche de son domicile (comme ouvrier de nuit au tri à Boston) ; il a posé 4 jours de congé qui ont été acceptés et les voilà partis de Portsmouth, le dimanche, avec 70 dollars en poche.

Tout s’est bien passé y compris la visite des chutes du Niagara que Betty n’avait jamais vues et ils rentrent chez eux un peu prématurément, alertés par l’approche annoncée de la tempête tropicale Esthel sur l’Est des Etats-Unis. Après avoir envisagé de faire escale dans un motel puis finalement y avoir renoncé, ils débouchent de la Nationale 22 en provenance de Sherbrooke ; suite à un bref passage dans le Vermont et une courte halte dans un restaurant de Colebrook pour faire des provisions de bouche, non pour se restaurer (il ne reste pas grand-chose de leur argent), ils roulent sur la Nationale 3 ; tout va bien à bord de leur Chevrolet Bel Air bleue de 1957. Au volant, Barney entonne une chanson populaire.

Quelques minutes après minuit, alors qu’ils traversent les « Montagnes Blanches », une zone désolée et inhabitée, après la ville de Lancaster et en direction de Whitefield via Lincoln, Betty remarque, à travers la vitre remontée, quelque chose qui brille dans le ciel étoilé non loin de la lune présentement presque à son plein.

Elle pense tout d’abord avoir affaire à une étoile filante mais révise son opinion en voyant la lumière faire un arrêt dans le ciel ; puis celle-ci repart et semble se déplacer ; Betty fait part de son observation insolite à son mari qui, lui, réputé pragmatique, penche plutôt en faveur d’un de ces satellites artificiels qu’ont commencé à lancer l’Amérique et les Soviétiques depuis quelques années.

Betty reste intriguée par cette étrange lumière qui paraît se rapprocher d’eux car sa taille ne cesse d’augmenter. Elle propose de faire un arrêt pipi pour le chien et, en même temps, pour statuer sur cette lumière qui, très clairement, se dirige dans leur direction. Barney stoppe la voiture, et Betty sort le chien en laisse qui satisfait à ses besoins ; puis elle regagne le véhicule que n’a pas quitté Barney pour s’emparer d’une paire de jumelles 7 x 50 de marque Crescent qu’ils ont emporté avec eux à des fins touristiques ; mais l’observation rapprochée ne révèle rien de plus qu’une simple lumière et Betty réintègre la Chevrolet avec le chien ; ils poursuivent leur route vers le Sud.

Comme les hypothèses invoquées ne collent pas vraiment à cette lumière (qui persiste à être visible, change de vitesse et de direction, devient plus brillante, plus proche, un peu comme si elle les narguait délibérément), Barney garde un œil sur ce mystérieux point lumineux, ralentit plusieurs fois pour mieux voir et finalement s’arrête à nouveau ; l’inquiétude le gagne : il s’extrait de l’habitacle et récupère sous le tapis du coffre de la « Chevy » un pistolet calibre 22 dont ils s’étaient muni en cas de nuit à passer dans la voiture ; après observation, il repart. Pour la première fois, ils ont le sentiment d’être « observés ».

Près de Cannon Mountain, la lumière exécute une abrupte série de manœuvres et Barney freine pour s’immobiliser dans une aire à pique-nique ; il sort à nouveau et exprime tout haut une suite d’explications possibles : un avion commercial dans son couloir pour rejoindre le Canada, un « Piper Cub » plein de chasseurs ou, peut-être même, un hélicoptère ? Betty lui fait part de ses objections à chacune de ses éventualités : le vol non conventionnel, la configuration lumineuse et surtout ce qu’ils voient est totalement silencieux !

Impressionnés, ils braquent à tour de rôle les jumelles en direction de l’ovni (c’en est un assurément) et distinguent maintenant une forme derrière une source lumineuse nébuleuse, comme un fuselage sans aile avec des lumières clignotantes sur les côtés.

Le chien se met à gémir et Betty le reconduit dans l’automobile ; à partir de ce moment Barney se persuade que l’objet lumineux tourne autour d’eux et ceci de plus en plus près.

Après plusieurs haltes successives, dont une au lieu-dit touristique « The Flume » (Le ravin), Betty, qui continue de surveiller la lumière aux jumelles et distingue des détails, s’écrie : « Arrête-toi, crie-t-elle à Barney, nous n’avons jamais vu ça de notre vie ! »

Le couple Hill et Delsey avec les dessins
de la soucoupe et des deux entités.
Barney s’immobilise cette fois sur la chaussée en plein milieu de la Nationale au lieu-dit « Indian Head » du nom d’une formation de granit au profil évocateur. Le disque circulaire aplati est stationné à 30 m d’altitude juste devant eux. Barney, pistolet en poche, se saisit des jumelles et s’avance puis pénètre dans un champ lorsque l’objet lumineux fait un arc pour aller se placer au-dessus (30 mètres d’altitude, selon eux) d’un bouquet d’arbres1/ : il distingue maintenant à l’œil nu un engin énorme de 20 à 25 mètres de diamètre avec une double rangées de hublots tout autour éclairés de l’intérieur d’une lumière froide bleu clair. Comme il continue de s’approcher, deux lumières rouges s’allument au bout de deux structures sorties de chaque côté de l’engin (comme des ailerons) qui s’inclinent devant Barney. L’homme porte ses jumelles à ses yeux et reste stupéfait : derrière les hublots de la « crêpe » brillante, un groupe d’individus l’observent : des personnages humanoïdes (trapus, au nez large et à la peau grise, apprendra-t-on plus tard) en habits sombres brillants à l’allure guindée (comparaison avec le maintien d’officiers allemands !) qui, tandis que l’engin descend et s’approche encore, rentrent à l’intérieur… sauf un qui fixe Barney, lequel acquiert l’immédiate impression qu’il est en danger « d’être arraché du champ » où il a pénétré !

Barney tourne bride et rejoint en courant la Chevrolet dans laquelle Betty le voit entrer essoufflé, tremblant, dans un état proche de l’hystérie. Et qui lance en substance : « Faisons fissa sinon ils vont nous capturer ! »

Comme Barney a démarré sur les chapeaux de roue, l’ovni s’est déplacé pour venir se placer juste au-dessus d’eux et c’est alors que depuis l’habitacle, ils perçoivent une sensation de vibration pénétrante avec un bruit décrit comme une bizarre série de « bip-bip » qui fait trembler la carrosserie.

Un peu plus loin, au bas d’une descente, nouvelle série de « bip-bip » et, resté dans leur esprit, le vague souvenir d’avoir rencontré un barrage routier avec un globe lumineux énorme rouge orange et le sentiment d’un contact humain…

Finalement, après un trajet où Barney a conduit comme un automate ne songeant même plus qu’ils avaient projeté un arrêt dans un restaurant ouvert à Concord, ils regagnent directement Portsmouth et arrivent chez eux à l’aube vers 5 heures du matin. En fait, le voyage, après son « interruption », a duré deux heures de trop compte tenu de la distance parcourue car ils n’ont tout de même pas roulé à 30 km/heure !

Rentrés dans leur appartement, ils allument les lumières et se ruent à la fenêtre pour regarder le ciel ; comme si l’ovni avait pu les suivre jusque-là : heureusement non ; certes, ils ont retrouvé leurs esprits mais ne se souviennent de pas grand-chose de ce qui s’est passé réellement pendant ce « voyage interrompu » si ce n’est ce qui vient d’être narré. Ils ont eu deux heures de « temps manquant » et ne garde aucun souvenir de ce qui s’est passé pendant : une sorte d’« amnésie à deux » !

Au bout d’un moment, Barney laisse tomber : « C’est la chose la plus bizarre qui me soit jamais arrivé ». Tous les deux sont très calmes, voire tranquilles et relaxés : bizarre après ce qu’ils ont vécu.

Betty, le lendemain, téléphone à sa sœur Janet (la mère de K. Marden) et lui raconte leur rencontre avec cet objet volant au vol « erratique » et « suiveur ». Elle signale que chaque tentative de se rappeler ce qui s’est passé plonge son mari dans l’effroi le plus total. Il a perdu sa joie de vivre et sombre dans un état contemplatif. Quant à elle, pas mieux renseignée sur ce qui leur est arrivé, elle a commencé d’avoir une série de rêves récurrents cauchemardesques où elle se retrouve avec Barney, transportés à bord d’un étrange appareil, avec des humanoïdes lui font subir un examen physique approfondi…

L’état de santé de Barney ne s’améliore pas – il se demande s’il n’a pas eu des hallucinations –, il développe divers troubles : maux de tête, insomnies, hypertension, anémie, ulcère. Il bénéficie de 3 mois d’arrêt de travail. L’homme ne « répondant » pas aux médicaments, un trouble émotionnel est envisagé donc intervention d’un psychiatre qui, finalement leur conseille, chez un collègue spécialiste de la chose (en dentisterie !), l’hypnose médicale, proposition accueillie avec enthousiasme par Betty, obsédée par ses cauchemars qui continuent…

Tous les deux se retrouvent ainsi en juin 1964 dans le cabinet d’un psychiatre du nom de Benjamin Simon, lequel propose l’hypnose pour « réveiller » leurs souvenirs ainsi « emprisonnés ». Ils sont ainsi « régressés » séparément jusqu’à cette fameuse nuit de septembre 1961 ; et, comme s’il s’agissait bien d’une expérience vécue ensemble et ensuite occultée, ils racontent tous les deux le même scénario d’une rencontre fantastique avec des créatures vêtues de noir, aux yeux en amande, et d’une soumission à des examens anatomiques avec prélèvement d’échantillons dont le plus traumatisant fut respectivement celui d’une grande aiguille enfoncée dans le nombril de Betty pour « un test de grossesse » et un examen « génital » de Barney avec « prélèvement ». A noter qu’à cette époque les ponctions du type amniocentèse ne sont pas encore pratiquées couramment dans les hôpitaux. Ainsi, ces créatures sont-elles en avance sur leur temps pour cette opération alors qu’elles semblent incapables de faire fonctionner la fermeture éclair de la robe de Betty qui doit leur montrer comment faire et demeurent interloqués devant les fausses dents de Barney (il en porte depuis 1944 quand il a eu un accident avec une grenade) ?

Ainsi, ils révèlent les étapes d’une même étonnante aventure qu’ils auraient vécue durant ce « trou » de deux heures, embarqués à bord d’un ovni, « partiellement immobilisés », soumis par des êtres à tête chauve et mongolienne à divers examens physiques médicaux. « Ce fut une expérience qui changea ma vie », déclare-t-elle.

Reproduction d'un ET kidnappeur des Hill.
Au fur et à mesure, ces réminiscences induites sous hypnose vont reconstituer une extraordinaire aventure, la première du genre du moins dans ses différentes phases. Déjà se pose à l’époque la question de la réalité de cette expérience oubliée puis ramenée en surface par la technique hypnotique. C’est pourquoi, je me suis focalisé ici sur les souvenirs conscients supposés plus « solides ».

Mais Betty ne s’est pas laissé démonter par les doutes affichés à son encontre. C. Sagan (1934-1996), le fameux astrophysicien, qui n’est pourtant pas tendre pour les abductés, raconte les avoir rencontrés ainsi que le Dr Simon. Et de reconnaître leur sérieux et leur sincérité ainsi que le sentiment mitigé devant le fait qu’ils devinrent des « figures publiques » (A. J. Hynek (1910-1986) les rencontra aussi) dans des circonstances plutôt bizarres. Le Dr Simon, quant à lui, se porte garant qu’ils n’ont pas menti. « Les Hill ont eu une expérience qui s’apparente à une espèce de rêve », précise-t-il.

Les époux Hill en 1965.
Betty, quant à elle, continue ultérieurement des observations ovni et les fait partager à tous ceux qui, en pèlerinage, visitent le champ derrière sa maison de Portsmouth. Deux à cinq fois par semaine, elle y scrute l’azur étoilé et voit des lumières que d’aucuns attribuent à des avions. Elle prend des photos. Betty reste sereine dans ses convictions ; elle prétend être en contact avec les pilotes des ovnis auxquels elle alloue la faculté de se déguiser en engins aériens familiers. D’aucuns argueront qu’elle « cède à son enthousiasme subjectif » et se décrédibilise.

L’histoire sensationnelle de ce kidnapping d’un couple d’Américains par une soucoupe volante parut en feuilleton dans la revue « Look ». Un livre à succès lui assura une couverture mondiale. Elle est considérée comme le facteur déclenchant de cette vague d’enlèvements présumés par des ETs qui se perpétue encore aujourd’hui aux Etats-Unis et qu’on range pudiquement dans la catégorie des contacts du 4ème type.

Barney mourra subitement d’une hémorragie cérébrale en 1969, ce qui n’empêchera pas Betty de continuer inlassablement à raconter sa fantastique aventure jusqu’à sa « retraite » ufologique en 1991 et même après jusqu’à sa mort survenue en 2004. Elle était devenue une figure emblématique, une « légende » de l’ufologie américaine.

Arguments pour et contre et possibilités de confusion.

Pour : les « traces » physiques de la « rencontre » à savoir :
v       Les taches « magnétiques » de la taille d’une pièce d’un demi-dollar sur le coffre de la Chevrolet atténuées par l’impossibilité physique décrite selon laquelle une boussole, posée dessus, se mettait à tourner toute seule (!),
v       Les taches de matières végétales sur les pantalons de Barney et le dessus de ses chaussures éraflés ; les déchirures de la robe de Betty et la poudre rose trouvée dessus dont les analyses suggérèrent la présence d’une « substance biologique anormale »,
v       Les deux montres des témoins arrêtées au moment crucial et constatées irréparables,
v       Le chien Delsey qui, consécutivement à l’incident, souffrit de mycoses et de troubles internes.

Schéma des Hill (O) et carte de M. Fish.
Contre : en 1964 à une séance d’hypnose, Betty, soucieuse de lever l’ambiguïté qui pèse sur l’objectivité de son histoire « remémorée », raconte avoir demandé au « chef » des extra-terrestres kidnappeurs « quelque chose afin de prouver que tout cela a été bien réel ». Ainsi, une carte lui est montrée qu’elle parvient alors à se remémorer et reproduire et qui prétend représenter le système stellaire (vu de là-bas, pas d’ici !) d’où sont originaires les preneurs d’otage célestes (leurs kidnappeurs) avec les « routes d’expédition ».



Marjorie Fish (1932-2013).
Une institutrice de Oak Harbor, Marjorie Fish, astronome amateur, ayant tenté de trouver à quoi peut correspondre le schéma tracé par Betty, travaille (pendant plusieurs années) sur le catalogue alors disponible des étoiles proches : en 1966, elle annonce avoir identifié, grâce à un schéma reconstitué en 3 dimensions, l’astre natal des créatures : Zeta Reticuli à 39 années-lumière de la Terre ! La caution scientifique à cette trouvaille est même apportée par une revue professionnelle de grand renom comme Astronomy, en décembre 1974. Seul problème, la deuxième étoile de la carte des Hill n’existe pas dans le catalogue.

Mais en 1981, Daniel Bonneau, astronome français, montre par interférométrie que Zeta Reticuli est, en réalité, une étoile double ! Les données plus récentes du satellite Hipparcos confirmeront cette particularité. Ainsi, certains y verront une confirmation du schéma indiquant le lieu exact d’où provenaient les ET aux gros yeux aperçus par les Hill. D’autres argueront qu’un tel système stellaire binaire est très peu susceptible, à la lumière des connaissances astronomiques actuelles, d’abriter des planètes habitables telles que la Terre.

Aux dernières nouvelles (2008), un Australien, Brett Holman, ayant accédé aux données online de l’observatoire astronomique de Strasbourg (SIMBAD), prétend que 5 étoiles au moins du schéma de M. Fish doivent être « rejetées » parce que situées à des distances qui ne sont pas celles prises en compte par l’institutrice. Si bien que l’image qu’elle en avait déduite en trois dimensions ressemblant au schéma des Hill n’a plus de raison d’être avec « toute la rigueur scientifique nécessaire » tel que vu de l’étoile Zeta Retculi. « Goodbye Zeta Reticuli » titrera-t-il son article paru dans le Fortean Times, n°242 de novembre 2008.

Confusion :
Les théories visant à banaliser l’affaire Hill n’ont pas manqué : par exemple celle du projecteur de publicité bizarrement situé dans une zone déserte (!) ; celle aussi très à la mode à l’époque d’un effet d’inversion de température dans les couches de l’atmosphère ; et bien sûr, la vision nocturne de la planète Jupiter ! Quant aux rêves de Betty qu’elle aurait raconté à Barney et ainsi « partagés », ils lui auraient été suggérés par un livre de D. Keyhoe [1897-1988] (vérifié faux) ou une émission de TV à la mode « Twilight Zone ».


Note :
1/ Ces détails du récit conscient des Hill ne furent pas mentionnés dans le livre qui popularisa cette affaire, à savoir celui de John. G. Fuller, « Le voyage interrompu », publié en 1966 et traduit en français en 1982. Ils proviennent de deux mises à jour récentes publiées toutes les deux en 2007 : l’une de l’ufologue scientifique Stanton Friedman, « Captured ! », utilisant des notes personnelles de Betty retrouvées après sa mort par sa nièce, Kathleen Marden, elle-même coauteur du livre, et l’autre de Dennis Stacy, ufologue américain, incluse dans la version « revisitée » de l’enlèvement des Hill intitulée « Encounters at Indian Head », éditée par Karl Pflock et Peter Brookesmith, suite à une réunion privée en septembre 2000 au New Hampshire rassemblant aussi bien pro- que anti-Hill et ayant eu comme invitée Betty.





Publié dans LE MONDE DE L’INCONNU, n°345, août-septembre 2010.



























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