mardi 16 décembre 2025

La parapsychologie en crise… 


 Par Michel GRANGER 


 Une « crise de croissance », j’espère. Pas une crise d’agonie précédant le collapsus ? 

 Si la deuxième alternative est la vraie, c’est l’espoir de toute       « ma » génération qui s’écroule. Celui de voir étudier en laboratoire aussi bien la cryptesthésie que les mœurs des mollusques de la mer de Crimée… 


La rédaction d’une préface au livre de mon confrère et ami Jean Moisset (titre : La parapsychologie : réalité ou fantasmes ?, JMG éditions, à paraître en avril prochain) m’amène à vous faire part de mon inquiétude vis-à-vis d’une science qui n’en a jamais été une, mais qui devait le devenir : la parapsychologie… 

Le pionnier 

 « Le psi est prêt à recevoir ses lettres de créance », écrivait en 1947 J. B. Rhine, professeur de psychologie à l’Université Duke, USA, au sujet d’un certain nombre de phénomènes dits paranormaux qu’il avait étudiés avec succès dès 1930 et se proposait de regrouper dans une discipline scientifique appelée « parapsychologie ». 

 Il n’était pas l’auteur du mot que l’on doit à l’Allemand Max Dessoir (cela je l’apprends dans le livre de J. Moisset) mais c’est lui qui l’adopta pour désigner « une branche de la psychologie traitant des phénomènes mentaux et du comportement qui semblent exiger des principes non encore reçus ». Rhine, grâce à des calculs statistiques inattaquables, montra que la télépathie, la précognition et la psychokinèse agissaient au delà des prévisions du hasard auquel il était de mise d’imputer auparavant tous ces faits disparates et honnis.

Une voie royale 

 Pendant plusieurs décennies, les résultats spectaculaires de Rhine firent illusion au point qu'on crut réellement que la Science allait ouvrir ses portes au paranormal dès lors qu’on abandonnait la discussion de l’expérience subjective pour des méthodes objectives.

La philosophie mécaniste de Descartes et Mersenne fut ébranlée si bien qu’il y eut un « psi-boom » qui culmina à la fin des années 70. C’est à cette époque qu’ayant publié un livre sur la question (1977), un critique écrivait à mon propos: « Michel Granger se présente ici comme le « journaliste mondain » des phénomènes psi. Tous les potins du monde parapsychologique nous sont dévoilés avec un humour qui – reconnaissons-le – manque cruellement dans les ouvrages de ses confrères (sic) ». 

La crise, vous dis-je !

Hélas, le ton que je prends aujourd’hui, 21 ans après, est moins primesautier, plus grave, voire alarmiste. Certains diront que c’est l’âge. Peut-être en partie mais vous qui me lisez régulièrement savez que je n’ai pas l’habitude de sombrer dans la sinistrose (Mme S.P de Montceau-les-Mines me reproche même parfois mon ironie). 

Mais je ne suis pas le seul à constater que la « parapsychologie » n’a pas tenu les promesses qu’elle avait suscitées. La faute en est imputable à qui ? 

Tout d’abord à elle même. Les phénomènes paranormaux souffrent toujours du grave problème de leur non-reproductibilité. Et ça, en science, cela ne pardonne pas. Un fait, expérimenté dans les mêmes conditions, doit se reproduire à volonté. Exemple, l’eau bout à 100 ° centigrades et ce depuis que la pression sur Terre est de une atmosphère. Tant que cette pression restera à ce niveau, quiconque portera de l’eau à 100 °C la verra bouillir. 

 Les variables cachées 

 Or, il n’en est pas de même pour un essai d’effet PK visant à influencer un dé pour qu’il sorte un six plus d’une fois sur six (nombre de ses faces). Une fois ça marche, une autre pas. L’eau, elle, bout à 100 degrés quel que soit celui qui la coule dans la casserole. Or les dés ne peuvent être « pipés » psychiquement que par des agents doués du don de pouvoir le faire. 

 Rhine avait admis que les capacités psi qu’il regroupait sous le vocable d’ESP (perception extrasensorielle) dépendaient de l’expérimentateur et de l’atmosphère entourant le sujet. Une telle inconsistance ne pouvait à terme que provoquer une réaction de rejets de la part de l’establishment scientifique. Celle-ci est en cours.

Et rien n’y changera même s’il est avancé que toutes les sciences ont été confrontées à des variables hypothétiques. Le problème de celles de la parapsychologie, c’est qu’elles semblent exclure l’environnement du laboratoire. Les phénomènes psi les plus spectaculaires ont tous été recensés hors des labos. Aux yeux des scientifiques, ils sont donc suspects. 

Les tricheurs 

 Et puis il y a le fait qu’aucune expérience dite « psi » n’est à l’abri de la tricherie. Même Rhine y prêta le flanc par l’intermédiaire, il est vrai, d’un de ses collaborateurs. 

Les méfaits de la superstar psychique, Uri Geller, demeurent aussi dans toutes les mémoires. De la sorte, les scientifiques sectaires ont beau jeu de jeter le bébé avec l’eau du bain. C’est à dire de suspecter toutes les expériences positives de la parapsychologie de l’avoir été tout simplement parce que le contrôle n’a pas été assez strict et a permis le coup de pouce d’une fraude plus ou moins élaborée.

 Changer le paradigme 

 Enfin les scientifiques ont la sale habitude d’être plutôt reluctants à se remettre en cause. Or, admettre la télépathie ou la précon- naissance, c’est abandonner le corpus théorique de pensée en vigueur actuellement qu’ils appellent le « paradigme ». En effet, la parapsychologie prétend remettre en question, en les invalidant, quelques-uns des fondements de base de la science contemporaine, notamment l’effet de cause à effet. 

Si quelqu’un est capable de prédire l’avenir, cela voudrait dire que celui-ci est prédéterminé. Cela va à l’encontre de la notion de libre arbitre. 

 Jean Moisset n’exclut pas cette éventualité pour bientôt. Je suis plus pessimiste que lui. 


 Publié dans DIMANCHE SAÔNE & LOIRE du 8 mars 1998.

lundi 15 décembre 2025

Un pas de plus franchi vers la vie artificielle ? 

 Par Michel GRANGER 


Pour la première fois sur Terre, une forme vivante (bactérie monocellulaire) est rapportée vivre et se reproduire avec un matériel génétique non hérité de ses ancêtres, donc non créé par la Nature : elle possède un « génome » obtenu chimiquement en laboratoire et « se réplique » à partir de lui en le transmettant tel quel à ses descendants. 
Voilà qui nous rapproche de l’avènement de la vie artificielle non robotisée (machines) mais issue d’une biologie dite   « synthétique » !

 Un domaine qui suscite de grands espoirs mais aussi un certain nombre d’inquiétudes. 

L’annonce, le 25 mai dernier dans la grande revue américaine Science, a fait grand bruit : une équipe de chercheurs américains est parvenue à faire survivre une cellule bactérienne du type mycoplasme (responsable de la mastite chez la chèvre) en remplaçant son matériau héréditaire naturel (ses gènes, en l’occurrence, constitués d’acide désoxyribonucléique = ADN) par la copie synthétisée chimiquement de celui d’une autre bactérie plus inoffensive. Et, ainsi transplanté, ce « génome synthétique » de l’autre espèce (à savoir une bactérie vivant dans les parties génitales de l’homme et des primates !) a pris le contrôle de la bactérie initiale pour se multiplier et se développer en colonies comme tout micro-organisme vivant qui se respecte et veut assurer sa pérennité. Et ce, en reproduisant à l’identique le chromosome bactérien artificiel identifiable par des marques placées intentionnellement « en filigrane » comme celles sur un billet de banque. 
Un peu comme si un « transplanté » cardiaque avec un cœur artificiel faisait des enfants dotés de ce même cœur mécanique ! 

Un exploit assurément technique - 20 personnes y ont travaillé pendant 10 ans pour un budget de 32 millions d’euros, selon Science – qui n’a pas réussi du premier coup à cause d’une « erreur » qui touchait à une seule base*, mais aussi une manipulation diversement saluée. Cette « première », du point de vue où on se place, ouvre tant de perspectives que cela donne le vertige ou bien elle donne des frissons. 
Pour certains – et particulièrement pour l’équipe de biologistes privés qui viennent d’inscrire cette percée à leur actif - il s’agit là d’une prouesse qui s’inscrit dans le cadre d’une accession rapide à la vie artificielle. Pour le directeur de Genopole à Evry (l’institution française qui aurait pu rivaliser avec les Américains) : « c’est une révolution qui va avoir d’importantes retombées sur le plan cognitif et industriel ». 

Encore une fois la France qui, il y a encore quelques années, faisait figure de « pionnière » en matière de biologie synthétique, a dû laisser le champ libre aux Américain, officiellement pour des raisons d’éthique mais plus probablement faute de moyens suffisants pour se maintenir à niveau. 

Parmi ces prolongements éventuels à venir, il y a des cellules répondant à des besoins spécifiques – des sortes de « micro-usines » - pour produire de l’énergie « verte » (hydrogène, mais aussi des biocarburants à partir d’algues au génome ainsi synthétisé) ou des médicaments pharmaceutiques dans des fermenteurs. On peut aussi envisager cette technique pour absorber dans l’atmosphère terrestre le gaz carbonique responsable au moins partiellement du réchauffement climatique ou encore fabriquer des protéines utilisables pour des vaccins. 

Un autre son de cloche provient des détracteurs de ce procédé qui consiste à singer la nature : selon eux, « on a ouvert « la boîte de Pandore », celle qui nous expose aux risques les plus graves ! Ou bien, on a entrouvert une porte potentiellement dangereuse pour notre destinée » (selon un professeur d’Oxford). Plusieurs ONG ont demandé un moratoire sur cette technique jusqu’à ce que des protocoles de contrôles soient mis en place. Car, une fois le génome reproduit chimiquement, rien n’empêche de le modifier de façon viable sans en prévoir véritablement le résultat ou, plutôt, tout en le sachant afin de fabriquer des armes et autres épouvantails biologiques qui pourraient décimer l’humanité en échappant à leurs créateurs. 

Le responsable de cette percée en direction d’une vie artificielle se nomme Craig Venter : il est un chercheur privé et un « bouillant chef d’entreprise » (il a embauché un ancien prix Nobel de médecine de 79 ans !), passionné de voile et de courses transatlantiques, qui œuvre hors des institutions et des académies ; en clair un franc-tireur de la biologie qui sut coiffer le consortium public international dans le projet de séquençage du génome humain grâce à un dispositif automatisé** – 3 milliards d’éléments. Il a été entendu par les membres du congrès américain sur les intentions et les voies de développement programmées de son équipe ; le Président Obama a même vite réagi en demandant à la commission de bioéthique de la Maison Blanche de rédiger dans les 6 mois un rapport sur les enjeux de cette « biologie synthétique ». 

Selon les supporteurs de celle-ci, la production d’une vie artificielle est à prévoir avant 10 ans ; pour ses détracteurs, « nous sommes encore très loin de la création d’une nouvelle forme de vie ex nihilo***, ce « graal » qui nous mettrait an niveau de Dieu ! Bizarrement, l’Eglise ne s’est pas élevée contre ces expériences qui, selon elle, « sont bénéfiques aux hommes » à condition que ceux-ci restent modestes car « seul Dieu est le créateur et l’homme, lui, fabrique ». 

Notes:
* une « base » biochimique, ou nucléotide, c’est la partie élémentaire du « gène » obtenue à partir des 4 bases fondamentales, toujours les mêmes pour le vivant terrestre (A, C, T, G comme adénine, cytosine, guanine et thymine), combinées à l’infini. Aujourd’hui, on sait fabriquer un gène comprenant des milliers de bases placées dans l’ordre adéquat pour quelques centaines d’euros ; c’est la firme américaine « Blue Heron », le leader mondial de l’industrie de l’ADN, qui a fourni les séquences génétiques copies de celles du mycoplasme humanoïde à l’équipe de C. Venter. Le travail restant, le plus dur, fut de procéder au changement du moteur et surtout de réussir son redémarrage. L’ADN humain, lui, est une chaîne très longue (plusieurs milliards) de ces nucléotides enroulée en hélice découverte en 1953 par les Américains, Crick, Watson et Franklin. 
 ** selon un collègue peu charitable, les machines de séquençage d’ADN de Venter, « ce n’est pas de la Science, car même un singe pourrait les faire marcher ! » 
 *** en effet, l’ADN d’une bactérie c’est son « moteur » mais il ne constitue que 1 % de la totalité ! 

 Publié dans MONDE INCONNU, n°345, août-septembre 2010.

lundi 10 février 2025

 



CRASH D’OVNI EN 1948

 

Sensation le 13 septembre dernier au congrès ufologique de Cincinnati. L’ufologue américain Dennis Pilichis, du réseau d’information sur les OVNI de Rome, Ohio, y a produit deux documents photographiques étonnants censés représenter un extra-terrestre écrasé au sol dans son engin volant...

Etait-ce enfin la preuve tant attendue de la réalité des OVNI ?

Nous sommes en relation amicale avec Dennis Pilichis depuis de nombreuses années et il vient de nous faire parvenir ses deux clichés (voir ci-dessous). Comme ceux-ci n’ont pas, à notre connaissance, été présentés au public français, nous nous devions combler cette lacune en permettant leur vaste diffusion. C’est chose faite avec les deux reproductions illustrant ce bref article.

Mais le caractère extraordinaire de ces documents - le terme de « bombe ufologique à retardement » a été utilisé - ne doit pas nous faire oublier qu’avant de les considérer comme une preuve irréfutable de la présence d’extra-terrestres dans notre banlieue atmosphérique, on doit avoir épuisé toutes les interprétations qui ravaleraient ces photos à quelque image beaucoup plus prosaïque, témoignage d’essais certes secrets mais bassement terrestres de l’armée américaine.

C’est pourquoi, après avoir exposé les circonstances du « crash » en les faisant suivre de la description du corps de 1’« extra-terrestre » telle que donnée par les ufologues américains, nous verrons qu’une autre explication beaucoup moins stupéfiante mais très intéressante, est parfaitement plausible sinon complètement incontestable.

Par cette démarche, nous obéissons à ce souci d’objectivité qui nous anime depuis la parution de notre livre : « La Face Cachée du Ciel » (1), à savoir laisser aux différentes parties l’opportunité de présenter leur thèse. C’est ensuite au lecteur de se déterminer soit dans un camp soit dans l’autre. Nous aurons toujours plaisir d’ailleurs à nous voir communiquer des opinions quelles qu’elles soient.

 

Les circonstances du crash

C’est le 7 juillet 1948 qu’un étrange objet aérien vint à s’écraser à 14 h 29, heure locale, au Mexique approximativement à 45 kms au sud de Laredo, Texas. Soit disant repéré à 13 h 22 par les radars au dessus de l’Etat de Washington, il aurait parcouru 4000 kilomètres en moins d’une heure !

Aussitôt l’armée mexicaine et l’US Air Force se rendirent sur les lieux mais le premier avion américain, un L-19 Bird Dog - ne parvint à repérer l’épave qu’à 2 h 15, le 8 juillet. L’engin accidenté fumait encore douze heures après sa chute et il se trouvait dans une vallée plutôt aride entourée de collines plus verdoyantes.

Comme le reconnaît Dennis Pilichis, l’objet en lui-même n’avait rien d’extra-terrestre et le feu avait fait disparaître toute trace des matières combustibles : caoutchouc, verre, plastique et bois.

Les structures étaient apparemment constituées de deux espèces de métal ; le plus abondant ne put être entamé au chalumeau oxyacétylénique, tandis que le second se laissa couper sans difficulté. Un métallurgiste qui alla sur place le jour même révéla que le métal résistant « semblait avoir une constitution cristalline en nid d’abeille comme il n’en existe pas sur la Terre et était un alliage contenant de la silice, ce qui lui conférait sûrement cette fantastique dureté ».

L’enveloppe extérieure du « vaisseau » avait été manifestement soufflée par une explosion et on en retrouva aux alentours des fragments en lamelles très rigides. Les militaires recueillirent soigneusement quelques uns de ces éclats.

D’après ce qu’il en restait, l’engin devait avoir initialement une « forme circulaire » (sic) d’environ « 27 mètres de diamètre » (resic) et 8 mètres de haut ! « Il paraissait y avoir eu avant l’accident 5 à 6 niveaux dans l’axe centré de l’habitacle et aucun système de propulsion n’était visible dans les débris ».

 

Les détails du corps

Le corps d’une créature était encore emprisonné dans les structures fumantes. Il était tel que représenté sur le cliché n°1.

Long de 1 m 37, sa tête était relativement plus grosse qu’une tête humaine par rapport au corps. Les yeux avaient été détruits par le feu mais les orbites étaient anormalement grandes pour un humain et elles étaient disposées « comme pour permettre une vision à 180° ».

Aucune trace d’oreille ni de nez, mais il y avait des ouvertures là où « ces organes auraient dû se trouver chez une créature humaine ». Pas de lèvres non plus et la bouche était une simple fente sans dents ni langue. Les membres inférieurs de la créature avaient des proportions « normales » ; quant aux bras, ils étaient « trop longs » et les mains avaient 4 doigts ressemblant à des griffes mais sans pouce apparent. Bras et jambes étaient reliés au tronc « à peu près à la même place que pour un humain ». Aucun organe de reproduction n’était apparent. Les médecins de l’armée qui arrivèrent le matin du 8 juillet notèrent que les extrémités des membres étaient dépourvues de muscles et que les tissus ayant résisté au feu étaient de couleur grise et de consistance extrêmement douce, « comme un sein de femme » (sic). Voir cliché 2 ci-dessous.

Rien n’indiquait que la créature ait pu avoir la tête poilue avant l’accident bien que le reste du corps fût recouvert d’un pelage (2) et le fluide qui fut trouvé dans les veines apparentes était « incolore avec un léger reflet vert et une forte odeur sulfureuse ».

Plus de 500 photos furent réalisées par les envoyés de l’armée. A 13 h le corps fut chargé dans un hélicoptère C 47 avec probablement comme destination la base militaire de White Sands au Nouveau Mexique. Les restes de l’engin démantelé furent disposés sur des camions qui prirent la direction de Laredo.

Pendant plus de 30 ans, les clichés furent donc gardés secrets jusqu’au jour où un photographe de la Navy, qui avait participé à la récupération du corps, « se sente suffisamment en droit d’ébruiter l’affaire en envoyant les deux documents photos à la communauté ufologique ». Du moins est-ce bien les termes employés par Pilichis pour expliquer cette tardive révélation.

 

L’expertise du GSW

Le 10 août 1980, les deux négatifs furent soumis au Ground Saucer Watch (un organisme chargé d’authentifier les preuves matérielles accréditant l’existence des OVNIs). Les résultats de cette expertise, faite par diverses techniques utilisant notamment l’ordinateur pour les agrandissements, sont résumés en 9 points essentiels :

         1) les 2 négatifs sont bien d’époque, c’est à dire qu’ils ont au moins 30 ans ;

2) c’est bien une créature très gravement brûlée et mutilée qui figure sur ces documents ;

         3) la défiguration du corps et les signes de rigidité cadavérique sont parfaitement          compatibles avec le temps qui est supposé s’être écoulé après la mort (12 h) ;

         4) la taille de la créature est de 863 mm ;

         5) ses dimensions apparentes font penser à un singe de laboratoire ;

6) un examen minutieux des débris de l’épave révèle des formes géométriques terrestres communes et montre des caractéristiques d’objets manufacturés (dans le sens de façonnés par des mains humaines) ;

         7) les doigts de la créature ont des ongles ;

8) le crâne semble avoir été simplement brûlé pendant une courte durée (comme par un flash), tandis que le torse a été manifestement défoncé par la chute ;

         9) il n’y a aucun indice de truquage ou de manipulation délibérée du film.

 

         La conclusion et les spéculations du GSW ne militent guère malheureusement en faveur de l’hypothèse extra-terrestre.

 

Un singe expérimental

Le GSW est pleinement convaincu qu’il s’agit d’une fausse interprétation d’un singe commun de laboratoire (type Rhésus ou orang-outan) qui a été vilainement brûlé et partiellement démembré. Pourtant si tel est le cas et si les circonstances de l’accident sont exactes, cela a de graves « implications ». En effet, il ne fait aucun doute alors que le gouvernement US testait en 1948 illégalement quelques fusées au dessus de régions relativement populeuses. Et ça pour les Américains, c’est intolérable! Plus dirions-nous même qu’un survol du territoire par des petits hommes poilus à grosse tête... L’indignation du GSW vis à vis l’US Army était telle qu’il l’accusait purement et simplement d’avoir lancé le thèse extraterrestre délibérément pour « couvrir ses sinistres activités ».

Cela accréditait en effet la rumeur qu’entre 1945 et 1948, il y aurait 5 à 6 autres « crash » identiques ou des singes auraient trouvé la mort. Comme selon toute évidence à cette époque, les USA n’avaient pas encore leurs propres fusées, ce serait donc à bord d’une fusée allemande V2, capturée pendant la guerre qu’aurait été embarqué le cobaye simien.

Après enquête, il a été trouvé que des essais de lancement de singes à partir de fusées ont bien eu lieu en 1948 sous l’appellation de projet Hermès. Selon le Dr Gregory Kennedy, du musée américain de l’air et de l’espace qui se situe à l’institution Smithsonian à Washington, 4 lancements de V2 habitées par des singes vivants ont été tentés et ce entre juin 1948 et juin 1949. Mais il certifie que les animaux utilisés étaient tous des singes rhésus de 65 cm maximum d’envergure.

Le GSW a même produit une mauvaise photo d’Albert 1er (singe rhésus), premier singe qui aurait été embarqué dans une fusée V2 pour étudier les effets de l’apesanteur et des grandes accélérations. Les animaux étaient, dit-on, anesthésiés et Albert 1er lancé le 11 juin 1948 mourut, semble-t-il, avant même le lancement.

 

Photo du Wright Aero Medical Laboratory

 Le point de vue des ufologues

Les ufologues, pour leur part, réfutent les arguments qui veulent assimiler leur extra-terrestre à quelque vulgaire « simiforme ». Du moins avancent-ils des détails mineurs qui restent obscurs dans cette curieuse histoire.

Tout d’abord, ils arguent que les singes rhésus ont une queue. Or la créature photographiée n’en présente aucune trace.

D’autre part, ces animaux cobayes étaient embarqués dans une capsule de 75 cm de diamètre et 1 m 50 de haut. Rien à voir donc avec les dimensions annoncées par les ufologues et dont on cherche vainement des détails pour en asseoir les fondements. Comment ont-ils arrêté les dimensions gigantesques de leur vaisseau ?

De plus, la portée maximum théorique d’une V2 était de 400 km. C’est connu. Or il y a plus de 1600 km entre la base de White Sands où, probablement, elles ont été lancées et le lieu du crash du 7 juillet 1948.

Quant aux formes géométriques bien « terrestres » des structures, les ufologues rétorquent que rien ne s’oppose à ce que les mêmes lois géométriques s’appliquent dans tout l’univers. Et de surcroît, s’il s’agit vraiment d’un extra-terrestre écrasé au sol dans sa soucoupe, on doit s’attendre à ce qu’il ressemble aux créatures qui ont été prétendument observées de par le monde par les guetteurs d’OVNIs. Et « un humanoïde ressemble beaucoup plus à un singe qu’à un éléphant ».

Gageons que les ufologues s’accrocheront longtemps à ces minces arguments. Ils sont rodés à cet exercice en l’occurrence et par une sorte de masochisme trouvent raison à leur obstination dans la « coalition » officielle et scientifique qui leur oppose le bon sens et l’esprit critique. Ils n’auront, c’est vrai, aucune peine à alimenter leurs fantasmes par d’autres révélations toutes plus stupéfiantes les unes que les autres. N’a-t-on pas longuement parlé à Cincinnati de ces corps d’extra-terrestres qui seraient conservés intacts dans l’azote liquide à la base de l’Air Force de Wright Patterson ? La folie ufologique a encore de belles années devant elle. Faut-il le déplorer quand nombre de déviations beaucoup plus dangereuses menacent l’esprit de nos contemporains ?

 

1) Michel Granger, La Face Cachée du Ciel, Albin Michel, 1979

2) Ceci est très visible sur le cliché n°2.

 

Chalon sur Saône, 13 avril 1981.

 

Ce texte est celui de base soumis à la revue mensuelle LA RECHERCHE en avril 1981 et qui, rapidement acceptée le 24 avril, parut quelque peu raccourcie (à la main !) dans le numéro 124 de juillet-août 1981 avec une seule photo (la première) sous le titre : « Un extra-terrestre bien particulier ».

                                                     Lettre d’acceptation de l’article.

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