CRASH D’OVNI EN 1948
Sensation le 13 septembre dernier au congrès
ufologique de Cincinnati. L’ufologue américain Dennis Pilichis, du réseau d’information
sur les OVNI de Rome, Ohio, y a produit deux documents photographiques
étonnants censés représenter un extra-terrestre écrasé au sol dans son engin
volant...
Etait-ce enfin la preuve tant attendue de la
réalité des OVNI ?
Nous sommes en relation amicale avec Dennis
Pilichis depuis de nombreuses années et il vient de nous faire parvenir ses
deux clichés (voir ci-dessous). Comme ceux-ci n’ont pas, à notre connaissance,
été présentés au public français, nous nous devions combler cette lacune en
permettant leur vaste diffusion. C’est chose faite avec les deux reproductions
illustrant ce bref article.
Mais le caractère extraordinaire de ces documents
- le terme de « bombe ufologique à retardement » a été utilisé - ne
doit pas nous faire oublier qu’avant de les considérer comme une preuve
irréfutable de la présence d’extra-terrestres dans notre banlieue
atmosphérique, on doit avoir épuisé toutes les interprétations qui ravaleraient
ces photos à quelque image beaucoup plus prosaïque, témoignage d’essais certes
secrets mais bassement terrestres de l’armée américaine.
C’est pourquoi, après avoir exposé les
circonstances du « crash » en les faisant suivre de la description du
corps de 1’« extra-terrestre » telle que donnée par les ufologues
américains, nous verrons qu’une autre explication beaucoup moins stupéfiante
mais très intéressante, est parfaitement plausible sinon complètement
incontestable.
Par cette démarche, nous obéissons à ce souci d’objectivité
qui nous anime depuis la parution de notre livre : «
Les
circonstances du crash
C’est le 7 juillet 1948 qu’un étrange objet
aérien vint à s’écraser à 14 h 29, heure locale, au Mexique approximativement à
45 kms au sud de Laredo, Texas. Soit disant repéré à 13 h 22 par les radars au
dessus de l’Etat de Washington, il aurait parcouru
Aussitôt l’armée mexicaine et l’US Air Force se
rendirent sur les lieux mais le premier avion américain, un L-19 Bird Dog - ne
parvint à repérer l’épave qu’à 2 h 15, le 8 juillet. L’engin accidenté fumait
encore douze heures après sa chute et il se trouvait dans une vallée plutôt
aride entourée de collines plus verdoyantes.
Comme le reconnaît Dennis Pilichis, l’objet en
lui-même n’avait rien d’extra-terrestre et le feu avait fait disparaître toute
trace des matières combustibles : caoutchouc, verre, plastique et bois.
Les structures étaient apparemment constituées de
deux espèces de métal ; le plus abondant ne put être entamé au chalumeau
oxyacétylénique, tandis que le second se laissa couper sans difficulté. Un
métallurgiste qui alla sur place le jour même révéla que le métal résistant « semblait
avoir une constitution cristalline en nid d’abeille comme il n’en existe pas
sur
L’enveloppe extérieure du « vaisseau »
avait été manifestement soufflée par une explosion et on en retrouva aux
alentours des fragments en lamelles très rigides. Les militaires recueillirent
soigneusement quelques uns de ces éclats.
D’après ce qu’il en restait, l’engin devait avoir
initialement une « forme circulaire » (sic) d’environ « 27
mètres de diamètre » (resic) et
Les détails
du corps
Le corps d’une créature était encore emprisonné
dans les structures fumantes. Il était tel que représenté sur le cliché n°1.
Long de
Aucune trace d’oreille ni de nez, mais il y avait
des ouvertures là où « ces organes auraient dû se trouver chez une
créature humaine ». Pas de lèvres non plus et la bouche était une simple
fente sans dents ni langue. Les membres inférieurs de la créature avaient des
proportions « normales » ; quant aux bras, ils étaient « trop
longs » et les mains avaient 4 doigts ressemblant à des griffes mais sans
pouce apparent. Bras et jambes étaient reliés au tronc « à peu près à la
même place que pour un humain ». Aucun organe de reproduction n’était
apparent. Les médecins de l’armée qui arrivèrent le matin du 8 juillet notèrent
que les extrémités des membres étaient dépourvues de muscles et que les tissus
ayant résisté au feu étaient de couleur grise et de consistance extrêmement
douce, « comme un sein de femme » (sic). Voir cliché 2 ci-dessous.
Plus de 500 photos furent réalisées par les
envoyés de l’armée. A 13 h le corps fut chargé dans un hélicoptère C 47 avec
probablement comme destination la base militaire de White Sands au Nouveau
Mexique. Les restes de l’engin démantelé furent disposés sur des camions qui
prirent la direction de Laredo.
Pendant plus de 30 ans, les clichés furent donc
gardés secrets jusqu’au jour où un photographe de
L’expertise du GSW
Le 10 août 1980, les deux négatifs furent soumis
au Ground Saucer Watch (un organisme chargé d’authentifier les preuves
matérielles accréditant l’existence des OVNIs). Les résultats de cette
expertise, faite par diverses techniques utilisant notamment l’ordinateur pour
les agrandissements, sont résumés en 9 points essentiels :
1)
les 2 négatifs sont bien d’époque, c’est à dire qu’ils ont au moins 30 ans ;
2) c’est bien une
créature très gravement brûlée et mutilée qui figure sur ces documents ;
3)
la défiguration du corps et les signes de rigidité cadavérique sont
parfaitement compatibles avec le
temps qui est supposé s’être écoulé après la mort (12 h) ;
4)
la taille de la créature est de 863 mm ;
5)
ses dimensions apparentes font penser à un singe de laboratoire ;
6) un examen minutieux
des débris de l’épave révèle des formes géométriques terrestres communes et
montre des caractéristiques d’objets manufacturés (dans le sens de façonnés par
des mains humaines) ;
7)
les doigts de la créature ont des ongles ;
8) le crâne semble avoir
été simplement brûlé pendant une courte durée (comme par un flash), tandis que
le torse a été manifestement défoncé par la chute ;
9)
il n’y a aucun indice de truquage ou de manipulation délibérée du film.
La
conclusion et les spéculations du GSW ne militent guère malheureusement en
faveur de l’hypothèse extra-terrestre.
Un singe
expérimental
Le GSW est pleinement convaincu qu’il s’agit d’une
fausse interprétation d’un singe commun de laboratoire (type Rhésus ou
orang-outan) qui a été vilainement brûlé et partiellement démembré. Pourtant si
tel est le cas et si les circonstances de l’accident sont exactes, cela a de
graves « implications ». En effet, il ne fait aucun doute alors que
le gouvernement US testait en 1948 illégalement quelques fusées au dessus de
régions relativement populeuses. Et ça pour les Américains, c’est intolérable!
Plus dirions-nous même qu’un survol du territoire par des petits hommes poilus
à grosse tête... L’indignation du GSW vis à vis l’US Army était telle qu’il l’accusait
purement et simplement d’avoir lancé le thèse extraterrestre délibérément pour « couvrir
ses sinistres activités ».
Cela accréditait en effet la rumeur qu’entre 1945
et 1948, il y aurait 5 à 6 autres « crash » identiques ou des singes
auraient trouvé la mort. Comme selon toute évidence à cette époque, les USA n’avaient
pas encore leurs propres fusées, ce serait donc à bord d’une fusée allemande
V2, capturée pendant la guerre qu’aurait été embarqué le cobaye simien.
Après enquête, il a été trouvé que des essais de
lancement de singes à partir de fusées ont bien eu lieu en 1948 sous l’appellation
de projet Hermès. Selon le Dr Gregory Kennedy, du musée américain de l’air et
de l’espace qui se situe à l’institution Smithsonian à Washington, 4 lancements
de V2 habitées par des singes vivants ont été tentés et ce entre juin 1948 et
juin 1949. Mais il certifie que les animaux utilisés étaient tous des singes
rhésus de
Le GSW a même produit une mauvaise photo d’Albert
1er (singe rhésus), premier singe qui aurait été embarqué dans une fusée V2
pour étudier les effets de l’apesanteur et des grandes accélérations. Les
animaux étaient, dit-on, anesthésiés et Albert 1er lancé le 11 juin 1948
mourut, semble-t-il, avant même le lancement.
Photo du Wright Aero Medical Laboratory
Le point de vue des ufologues
Les ufologues, pour leur part, réfutent les
arguments qui veulent assimiler leur extra-terrestre à quelque vulgaire « simiforme ».
Du moins avancent-ils des détails mineurs qui restent obscurs dans cette
curieuse histoire.
Tout d’abord, ils arguent que les singes rhésus
ont une queue. Or la créature photographiée n’en présente aucune trace.
D’autre part, ces animaux cobayes étaient
embarqués dans une capsule de
De plus, la portée maximum théorique d’une V2
était de
Quant aux formes géométriques bien « terrestres »
des structures, les ufologues rétorquent que rien ne s’oppose à ce que les
mêmes lois géométriques s’appliquent dans tout l’univers. Et de surcroît, s’il
s’agit vraiment d’un extra-terrestre écrasé au sol dans sa soucoupe, on doit s’attendre
à ce qu’il ressemble aux créatures qui ont été prétendument observées de par le
monde par les guetteurs d’OVNIs. Et « un humanoïde ressemble beaucoup plus
à un singe qu’à un éléphant ».
Gageons que les ufologues s’accrocheront
longtemps à ces minces arguments. Ils sont rodés à cet exercice en l’occurrence
et par une sorte de masochisme trouvent raison à leur obstination dans la « coalition »
officielle et scientifique qui leur oppose le bon sens et l’esprit critique.
Ils n’auront, c’est vrai, aucune peine à alimenter leurs fantasmes par d’autres
révélations toutes plus stupéfiantes les unes que les autres. N’a-t-on pas
longuement parlé à Cincinnati de ces corps d’extra-terrestres qui seraient
conservés intacts dans l’azote liquide à la base de l’Air Force de Wright
Patterson ? La folie ufologique a encore de belles années devant elle. Faut-il
le déplorer quand nombre de déviations beaucoup plus dangereuses menacent l’esprit
de nos contemporains ?
1) Michel Granger,
2) Ceci est très visible sur le cliché n°2.
Chalon sur Saône, 13 avril 1981.
Ce texte est celui de base soumis à la revue
mensuelle
Lettre d’acceptation de l’article.
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